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jeudi 31 mars 2016

Festival d'Athènes (suite) : les artistes grecs scandalisés

L’annonce du programme du festival d’Athènes (voir mon post d'hier) suscite une levée de boucliers chez les artistes grecs, scandalisés par cette manifestation d'un incroyable impérialisme culturel sous le haut patronage d'un ministre Syriza, Baltas, qui a a osé déclarer que l'annonce du programme faite au Pirée était une manière de montrer que les artistes du festival d'Athènes étaient aux côtés des réfugiés et, qu'avec son nouveau directeur, Jan Fabre, c'était "l'esprit de Spinoza" qui arrivait en Grèce.

Ou bien ce type est inconscient, ou bien...

En tout cas, les réactions d'artistes grecs ne cessent plus depuis hier et ils ont décidé de réagir collectivement en se retrouvant demain au Théâtre Sfendoni pour organiser une riposte.

Les actrices Olias Lazaridou et Anna Kokkinou ont déclaré "avoir honte de ce qui se passe", la première dénonçant la "vision colonialiste" de Jan Fabre...

L'acteur et metteur en scène Nikos Karathanos déclare : "Le festival était une fête, une réunion du monde entier. Et maintenant, il devient un club fermé où on rejette les Grecs."

"Pourquoi ne pas mettre le flamand en seconde langue ?…" demande la metteur en scène Angela Brouskou…

Quant à l'acteur et metteur en scène Argyris Khafis, il dénonce : "On coupe les productions grecques de fait, alors que plus de 500 personnes ont perdu un emploi au moment où le taux de chômage de la profession est de 90%… et que la plupart survivent l’hiver avec les 3000 euros gagnés l’été au festival."

Et le compositeur Christos Leondis, dans une lettre au ministre Baltas, lui fait part de son mépris face à l’insulte que représente ce détournement du festival.

J'y ajoute la réaction de Marie-Laure Coulmin Koutsaftis, qui vient elle aussi, comme son mari, du milieu artistique, qui connaît tout des galères des artistes grecs depuis l'effondrement du pays organisé par l'Union européenne sous hégémonie allemande, et qui a dirigé Les Grecs contre l'austérité, Il était une fois la crise de la dette, dont j'ai eu l'honneur d'écrire la contribution conclusive, dans laquelle j'évoquais l'hypothèse du cynisme complet du groupe dirigeant de Syriza, une hypothèse chaque jour plus vraisemblable...

"Ce qui se passe autour du Festival d'Athènes est honteux. Un festival prestigieux, dans un pays où la culture est un mode de vie malgré la crise, un festival qui a présenté ces dernières années de grands moments d'émotion esthétique, devient l'apanage d'un cuistre qui commence par s'attribuer de nombreux spectacles et subventions personnellement, en excluant les créateurs grecs pourtant internationalement reconnus et parfaitement à la pointe de la scène internationale, pour favoriser les petits culs régionaux belges. Seulement belges. La honte. Le copinage dans toute sa splendeur, doublée d'une incompétence crasse et d'un colonialisme idéologique et artistique qui en dit long, aussi, sur la nullité du ministère de tutelle, coupable à 100% de ce choix pourri.

À elle toute seule, cette affaire du Festival d'Athènes mérite une grève générale illimitée des artistes grecs et des autres."

mercredi 30 mars 2016

Festival d'Athènes, stade suprême de l'impérialisme... européen ???

Gramsci analysait l'unification italienne comme l'annexion du Sud par le Nord, entraînant sa colonisation, son appauvrissement et finalement sa dépossession de lui-même.

Sous couvert d'Union européenne, c'est en réalité ce qui se passe aujourd'hui entre le Nord et le Sud de cette soi-disant union.

J'apprends ce matin par un message d'un de mes amis Facebook grec, Dimitris Alexakis, que Jan Fabre (directeur artistique de fait du Festival d'Athènes) a annoncé hier qu'il n'y aurait (à trois pièces antiques près, programmées par le Théâtre National) pas de productions théâtrales grecques au Festival d'Athènes cet été : l'essentiel du programme sera couvert par des productions belges."

Depuis six mois, le gouvernement tsipriote a multiplié les limogeages de directeurs de grandes institutions culturelles qui généralement avaient des bilans assez flatteurs et faisaient plutôt consensus... pour les remplacer par des gens qui doivent plus au clientélisme qu'à leurs talents éclatants, Syriza montrant ainsi qu'il n'a probablement jamais eu l'intention de changer le système en quoi que ce soit, mais seulement d'occuper la place d'un système partisan effondré et d'en tirer les profits.

Le passé de l'Anversois Jean Fabre avait néanmoins laissé quelques espoirs à certains que le festival d'Athènes reste fidèle à sa réputation de création, bien que beaucoup de Grecs se soient aussi étonnés qu'on ait jugé aucun de leurs compatriotes digne de diriger cette manifestation...

Las ! Le ministre syriziste Baltas et Fabre ont annoncé hier que la programmation du directeur viré était purement et simplement annulée, puis, sans rire, que le "focus" du festival d'Athènes pour les 4 prochaines années serait : "Qu'est ce que ça veut dire aujourd'hui d’être Belge?" Conséquence immédiate donc : aucun spectacle d'aucun créateur grec cette année, alors que la scène grecque est des plus vivantes, animée par une multitude de troupes et d'artistes de renommée internationale et qui, depuis six ans, ont de plus en plus de mal à survivre, jouant parfois de manière bénévole... Et les années suivantes ? On accordera royalement un quota de 30% maximum d'artistes grecs "qui seront soutenus sous la forme de... workshops - pour apprendre au contact de leurs collègues flamands ?" se demande le Français d'Athènes Jacques Spohr.

Merci not'bon maître de faire un peu la charité aux artistes de la colonie !

Mari Mari-Mai Corbel, que j'ai connue à Marseille, fin 2014, lorsque j'ai été invité par le MUCEM pour une série de débats autour de la crise grecque, est une amoureuse de la Grèce, d'un Grec, de la culture, c'est aussi une artiste qui écrit désormais de passionnantes chroniques grecques dans la revue en ligne Diacritik. Elle est partie s'installer à Athènes peu après notre rencontre à Marseille, nous partageons de nombreuses convictions,, bien des sentiments et des perceptions. Lors de la nomination de Fabre, elle était de ceux qui espéraient ; aujourd'hui, je lis d'elle ce commentaire du programme qu'elle a reçu hier :

"Lorsque je l'appris, j'ai très imprudemment pensé que c'était une bonne nouvelle pour la création ici. Bien mal m'en a pris. C'est un véritable scandale. L'Anversois vient se pavaner ici en raflant les fonds du festival qui étaient une des rares sources de subvention pour la création grecque. Et la sert sur un plateau d'argent à des Belges. Enfin disons à la Flandre. Ou plus précisément à ses potes. (...) Il n'entend même pas ce que l'expression de guerriers étrangers sur un sol aussi sensible peut vouloir dire. Tout un blabla, un fatras où il assure que 30 % maximum de la programmation sera réservé aux artistes grecs à partir de 2017. C'est que le pauvre chéri ne connaît pas ces fameux artistes grecs (mais où se cachent-ils ?) et qu'il veut sélectionner les meilleurs (toute une mentalité), il parle d'ailleurs moins d'artistes grecs que de young greek artists. A partir de quel âge sort-on de cette catégorie ? Passons. Le meilleur c'est qu'il veut sincèrement les aider : cette année il va en sélectionner 50 (comment ?) pour leur offrir des billets de théâtre !!!!!!! (qu'ils se déprovincialisent un peu, hein) et leur permettre d'assister à de célestes master classes dirigées par de grands esprits genre la vieille Teresa. Ça c'est ce qu'il appelle l'aide structurelle et financière !!!!! rien en production, mais rien, midden! Comme si ici on était dans la cambrousse. Les artistes que je connais sont tous allés dans des écoles à Londres, New York, en France, en Allemagne, ont tissé des liens dans toute l'Europe... et ont bien évidemment déjà vu du Jan Fabre (une fois ça suffit, on a vite compris la musique). C'est pas tout : Jan Fabre vient en Grèce, donc le théâtre en Grèce, hein, c'est la TRA-GE-DIE. Donc d'ici 2019 il va nous en remettre une couche. Puis c'est pluridisciplinaire : des acteurs grecs vont devoir se taper des textes belges (un bel échange en perspective). Les plasticiens grecs vont devoir également se taper les plasticiens belges qui vont carrément avoir une exposition à leur honneur à l'ouverture du nouveau musée contemporain. Je finis sur la perle ; Jan Fabre va venir montrer ce qu'est l'Europe aux Grecs. Ben oui : des gens qui viennent piller la Grèce sous couvert de grandes idées (il arrive même à placer le multiculturalisme dans un langage religieux de "promesse"). Sinistre imbécile ! Gros flandrois suffisant ! Barbare inculte ! Sac ranci de préjugés ! Gros lourd ! Ah j'oubliais, il va nous fourguer Isabelle Huppert aux cachets faramineux dans Epidaure, en 2019 je crois !!!!!"

Combien de spectacles des Grecs pourraient-ils monter avec son seul cachet ?

Eh bien voilà, on est désormais fixé. La politique de Syriza est une réussite aussi éclatante dans le domaine culturel que dans les autres.

mardi 29 mars 2016

Perplexité

Rentrant d'une matinée de cours à mes chers étudiants retraités de Créteil (où j'ai parlé des rapports entre monothéismes, intolérance et totalitarisme, de l'évolution de l'Islam depuis la fermeture des portes de l'itjihad, des courants fondamentalistes mais aussi "libéral", d'Abdel Wahhab, du Mahdi, des frères musulmans et d'Erdogan, mais aussi de Mohamed Abduh ou Boualem Sansal, d'islamofascisme et de la place de Daesh dans cette histoire longue), j'ai croisé, en sortant du métro Plaisance, un spectre en hijab noir sur longue robe marron (un peu affriolant non, ce marron ? je ne suis pas sûr que pareille coquetterie ne soit pas déjà péché), ce qui, après en avoir croisé plusieurs en cinq minutes de traversée du centre commercial Créteil Soleil, a fini de me foutre en rogne pour le reste de la journée.

Il faut préciser que je traverse le centre commercial Créteil Soleil, un jour par semaine pendant l'année universitaire, à l'aller et au retour de mon cours, avant de longer le lac jusqu'à la Maison des associations où j'officie ; et une fois tous les quinze jours, ayant cours matin et après-midi, j'y déjeune. Ceci depuis douze ou treize ans. A l'époque où je commençai, les femmes avec fichu se comptaient par unité ; aujourd'hui une sur cinq ou six est couverte, des différentes façons foulard entortillé à la façon burka à grillage et gants noirs - indice indiscutable de la progression de la liberté de la femme et de la laïcité dans notre belle République. Ceci étant "acquis", mon intérêt va désormais plutôt à l'augmentation du nombre de celles qui marchent trois pas derrière un petit branleur en jogging et baskets. Ainsi mardi dernier, j'étais parti tôt de chez moi, j'avais fait cours durant la matinée et, comme je reste un homme sans portable, je ne savais rien encore des attentats de Bruxelles à l'heure du déjeuner. En entrant dans ledit centre, je me suis retourné sur un de ces petits branleurs, habillés dernière mode - vous savez, le jogging moulant serré en bas, plus large en haut, et baskets... de marque, bien entendu : image de la misère sociale et de l'exclusion, en somme. "La France, moi je la hais", venait-il de dire à son copain habillé de la même manière, alors que deux donzelles les suivaient avec hijab et sacs aux noms de diverses enseignes de l'Occident honni...

Mais je m'égare... Revenons à aujourd'hui.

Arrivé à bon port et pour me rasséréner quelque peu, j'ai mangé sur le pouce, bougon à cause du spectre de Plaisance, un morceau de jambon persillé, deux vieilles tranches de coppa, un peu de beaufort, trois feuilles de salade de Vérone avec échalote et ail, un peu d'excellent paximadi (pain sec crétois) à l'huile d'olive, un yaourt et une pomme... le tout devant LCI ou Itélé je ne sais plus, histoire de savoir un peu ce qui s'était passé dans le vaste monde depuis mon départ ce matin.

Je n'ai rien appris de notable, sinon l'existence d'une pratique antiterroriste dont je n'avais jamais encore entendu parler, mais qui, je n'en doute pas un instant, est sans doute d'une efficacité foudroyante... la prépalpation. La palpation, je vois à peu près ce que c'est, et suis tout prêt à me laisser faire - avec un brin de perversité même, voire d'espoir, sait-on jamais... - pourvu que l'agent de sécurité soit d'une physionomie accorte et plutôt bien foutu. Après tout, il faut bien que les situations les plus déprimantes donnent un peu de plaisir.

Mais la prépalpation me plonge dans des abimes de perplexité...

dimanche 27 mars 2016

Palmyre, Erdogan et Merkel, l'Europe sociale... et la Grèce bien sûr

Les Barbares seraient donc chassés de Palmyre.

Or ce sont les forces spéciales russes qui sont au sol, avec l'armée régulière syrienne, pour tailler des croupières à ceux qui se font exploser chez nous et qui nous mitraillent, ce sont les forces spéciales russes avec l'armée régulière syrienne qui sauvent ce qui reste de ce site magique.

Ce ne sont ni notre "allié" le sultan islamofasciste turc (sponsorisé par Merkel et l'UE pour boucler son opposition, massacrer les Kurdes, trafiquer le migrant et le pétrole de Daesh), ni nos "alliés" saoudiens légiondhonneurisés, ni nos propriétaires qataris (qui, les uns et les autres, pouponnaient Daesh il y a peu encore et qui continuent à le financer aujourd'hui par de plus discrètes fondations privées que par les canaux officiels qui servaient naguère), ni les Ricains qui ont foutu le bordel dont est né Daesh dans la région.

Tiens, à propos de la chancelière du Reich, ses bons sentiments, sa politique de gribouille, ses inconséquences et leurs conséquences dont nous n'avons pas fini de payer le prix, ses liaisons criminelles avec le sultan islamofasciste, Marianne.net publie un excellentissime article, signé Eric Conan, et dont je ne saurais trop recommander la lecture.

Et puis, juste pour le plaisir, je vous conseille aussi de regarder cette vidéo des Econoclastes, consacrée à l'escroquerie de l'Europe sociale.

Je remets ici le lien vers le site de financement participatif du projet de Panagiotis Grigoriou, l'auteur de l'indispensable blog greekcrisis.fr (lire le papier d'hier sur la fête nationale) : depuis l'an dernier, lui et sa compagne ont mis au point plusieurs tours de découverte ethnotouristique de la Grèce - Athènes, les Cyclades ; ils ont besoin de 25 000 euros pour professionnaliser cette activité qui est désormais (Chrys a été licenciée d'un boulot dans l'édition qui, comme de nombreux boulots dans la Grèce du Mémorandum Tsipras, n'était plus payé que tous les trois ou quatre mois...), leur seule perspective de s'en sortir. Panagiotis m'a écrit ce matin qu'ils en avaient, à ce jour, récolté 2000.

Enfin, j'ajoute encore que Panagiotis, Frédéric Farah, économiste qui sort ces jours-ci un livre intitulé Grèce, la grande Répression et moi-même, interviendront pour un dialogue avec le public, au Théâtre de La Commune d'Aubervilliers, le 2 avril prochain, après la représentation du spectacle de Bruno Meyssat autour de la "crise grecque", intitulé ''Kairos''.

Et pour terminer, vraiment, par un sourire... grinçant, ce petit dessin du génial Arkas, puisque nous changeons d'heure.

N'oubliez pas de retarder vos montres de 60 ans.

samedi 26 mars 2016

Modification dans l'indifférence générale des règles de l'élection présidentielle

Et pendant ce temps-là, le PS verrouille l'élection présidentielle afin de réserver le monopole de la parole aux candidats de partis dits de gouvernement qui ne représentent plus, ensemble, qu'une minorité du corps électoral (autour d'un tiers si je ne me trompe). C'est certainement en cantonnant le débat adémocratique entre les tenants de la politique européenne unique qu'on va régler le problème de la désaffection des électeurs pour une parodie de démocratie vidée de tout contenu !

En attendant, le terrorisme a bel et bien une utilité : c'est le parfait cache-sexe d'une avalanche de lois liberticides.

vendredi 25 mars 2016

25 mars, les Grecs se soulèvent

25 mars, les Grecs se soulèvent contre la domination ottomane... et leurs "élites" qui s'en étaient faites le relai.

Ce soulèvement a eu bien des précurseurs et, je tente, dans La Grèce et les Balkans, d'en dégager les logiques de long terme.

Le roman national grec en a retenu deux. On les voit, sur cette litho très populaire, dont il existe de multiples versions, en train d'aider la figure allégorique de la Grèce à se relever.

A gauche, on voit Adamantios Koraïs, intellectuel exilé dans la France révolutionnaire, donna une édition des antiques dans la langue grecque moderne, en tentant une synthèse entre la langue du peuple et la langue savante, dite pure, des élites. Il appela les Français à aider les Grecs à se libérer et, répondant à la condamnation de la Révolution par l'Eglise orthodoxe, il publia notamment des Instructions fraternelles, datées de l’an I de la liberté, dans lesquelles il stigmatisait « l’oppression intérieure » des Grecs par « les notables et le haut clergé », qui pérennisait la tyrannie turque.

A droite, il s'agit de Rhigas Velestinlis, traducteur en grec de nombre des auteurs des Lumières, constitua une société secrète destinée à préparer une insurrection des Balkans, dont les membres appartenaient à toutes les nationalités. Il traduisit La Marseillaise, composa des paroles grecques pour La Carmagnole. Il élabora aussi un projet de République hellénique étendue à toutes les nationalités des Balkans qui y disposeraient de droits égaux, où seraient reconnus le droit de résistance à l’oppression et des droits économiques et sociaux fort concrets comme l’éducation des filles, un « crédit » accordé par l’État aux inactifs, l’interdiction pour les patrons d’insulter ou de frapper leurs employés, etc., et qui serait fondée sur l'exercice de la souveraineté à travers un suffrage universel exercé par les "hommes et femmes, nationaux et non nationaux".

Rhigas, mourut étranglé le 24 juin 1798, avec sept de ses compagnons, sur ordre du sultan, dans la forteresse de Belgrade, après avoir été livré aux Turcs par les Autrichiens.

L'Autriche qui, quelques années plus tard, après la victoire sur la France de Napoléon, sera l'organisatrice et le coeur de l'Union européenne de l'époque, qui se nomme alors la Sainte Alliance. Si bien que, lorsque le peuple grec se soulève, en 1821, et qu'il il se tourne vers l'Europe occidentale pour obtenir une aide, au nom de la solidarité entre chrétiens, le chancelier autrichien Metternich, chef de cette Union européenne, auquel obéit servilement par la France des Bourbons restaurés, écrit à son ambassadeur à Saint-Pétersbourg, le 28 janvier 1822 :

« Quelle que soit la différence entre ses causes anciennes et permanentes, et celle des révolutions que la grande alliance a été appelée à combattre dans le cours salutaire de son existence,le soulèvement des Grecs n’en a pas moins puisé son origine directe dans les menées de la faction désorganisatrice qui menace tous les trônes et toutes les institutions ».

En conséquence, précisera-t-il, l’insurrection des Grecs se trouve « hors de la civilisation ; que cela se passe là-bas ou à Saint-Domingue, c’est la même chose ».

Aussi convient-il de laisser le sultan rétablir l’ordre chez lui : « Il y a, en Grèce, trois cent mille têtes à couper », dira-t-il avant d’écrire que, de toute façon « par delà nos frontières orientales, trois ou quatre cent mille individus pendus, égorgés, empalés, cela ne compte guère ! »

Aux congrès de la Sainte Alliance - le Conseil européen de l'époque - à Laybach (Ljubjana, 1821) puis Vérone (1822), les Grecs se feront donc éconduire sans ménagement.

Mais depuis, les choses ont bien entendu radicalement changé... n'est-ce pas ?!

Cette célébration du 25 mars avait pris, l'an dernier, une allure de libération. Depuis le 28 octobre 2011 (2e fête nationale commémorant le Non à Mussolini), qui avait vu une véritable révolte populaire (président de la République exfiltré en urgence de sa tribune, jeunes des écoles et universités, qui défilent ce jour-là, comme le 25 mars, drapeau en tête, tournant la tête à l'opposé des officiels et leur adressant des mains aux doigts écartés, moutza, en signe de malédiction et d'insulte), les célébrations "nationales" étaient étroitement encadrées, réservées à un public choisi dont on était sûr, à l'abri de barrières et de policiers bouclant les périmètres "sensibles".

Du coup, pour le 25 mars 2015, le gouvernement Syriza-Grecs indépendants avait-il communiqué largement sur le fait que la fête nationale redevenait celle du peuple, un peuple confiant dans son gouvernement, un gouvernement qui, de nouveau, défendait, sans concession, les intérêts du peuple et de la nation.

Patatra.

Ce premier 25 mars d'après la capitulation Tsipras/Kamménos se déroule dans un climat de défiance généralisé du peuple pour les élites qui l'ont trahi, de discrédit du politique, de paupérisation qui s'accélère sous l'effet du mémorandum Tsipras, de submersion de pays par le mouvement migratoire organisé par Erdogan et sponsorisé par l'UE sous la schlag de Merkel... qui a conduit Tsipras et Kamménos jusqu'à entériner l'arrivée de policiers turcs dans certaines îles grecques - en plus des habituelles violations de l'espace aérien et maritime.

Un 25 mars amer... dont deux dessins de presse, me semble-t-il, donne parfaitement le ton.

Le premier est de Panos Maragos, qui publie dans Ethnos, La Nation, de centre-droit. On y voit un des héros de la guerre d'indépendance, Kolokotronis s'adresser à un petit Tsipras qui tient une pancarte affichant le slogan des combattants de 1821 : La liberté ou la mort.

Kolokotronis : Mais pourquoi tu dois différer le soulèvement ?

Tsipras : Le Quartet revient après Pâques pour l'évaluation de nos propositions !

Le second et le troisième (parus dans le quotidien Avghi, L'Aube, quasi-organe de Syriza) sont de tanos Anastasiou.

Dans le deuxième, on voit un Grec passant une porte. Sur le panneau : Laybach - Congrès de la Sainte-Alliance.

La voix venant du Congrès : Nein soulèvement ! Liberté verboten !

La voix venant de l'extérieur : Basta Metternich !

Aucun rapport avec Schäuble bien sûr !

A Missolonghi, en 1826, les insurgés grecs soulevés sont assiégés depuis des mois. plutôt que de mourir de faim, ils décident finalement de tenter une sortie. Le quart des assiégés s'en sortira, les autres périront soit pendant les combats (ils ont peut-être été trahis par des Albanais combattant dans les rangs de l'insurrection) ; une des trois colonnes fera demi-tour, les défenseurs préférant se faire sauter dans la poudrière, avec femmes et enfants, et tuer les assaillants avec eux plutôt que de se rendre.

Une sortie serait un suicide ! Il vaut mieux de rester et de mourir de faim.

Aucun rapport avec l'euro bien sûr !

jeudi 24 mars 2016

Larmes, perpétuité, sondage

Mogherini, qui ne représente rien et ne sert à rien (mais qui coûte cher !), chougne un bon coup pour montrer qu'elle existe ; la foldingue qui connaît des moments de grâce dans le métro demande la perpétuité perpétuelle après un attentat dans le métro. Eh voilà c'est reparti pour un tour !

Trente ou quarante ans que nos politiques ne pensent plus, trente ou quarante ans qu'ils réagissent. Comme ils ont abandonné tous leurs moyens d'action sur le réel à une Europe qui ne connaît que le fric, le libre-échange, les lobbys, le Marché et la Concurrence, ils n'en ont plus lorsque l'histoire, le tragique de l'histoire, leur revient en pleine gueule.

Alors ils leur reste à manifester leur compassion frelatée, leur larmes aussi indécentes que pathétiques, leurs minutes de silence qui n'en finissent pas, à la mémoire des victimes de leur irresponsables politiques (passoire Schengen, euro générateur de chômage de masse, démontage de la nation qui conduit les paumés à se réfugier dans des indentités tribalo-religieuses, construction d'Etat mafieux dans les Balkans, comme le Kosovo inépuisable réservoir d'armes, récompenses données au sultan islamo-fasciste Erdogan, légions d'honneur décernées aux décapiteurs de sorcières, vente du pays à la découpe au Qatar... les trois principaux parrains de Daesh), leurs gesticulations dont ils ne perçoivent même plus le ridicule. : quinze lois sur le terrorisme en quinze et bientôt une de plus sur la perpétuité perpétuelle sur laquelle, bien sûr, le fou furieux de Valls est ouvert à la proposition, sur laquelle, bien sûr, la zinzin Royal et sa bravitude n'ont pas de tabou...

Ils n'ont pas de tabou, forcément, parce qu'ils sont le néant. Tout ces gens-là ne méritent décidément plus que notre mépris.

Et puis encore... il semblerait que, pour certains, la solution serait de remettre le renseignement... à Bruxelles bien sûr ! C'est vrai que l'UE ayant détruit tous les secteurs dont elle a pris la charge et que Schengen ayant organisé la libre circulation des terroristes, il est urgent de lui déléguer la sécurité et le renseignement. Faut-il rappeler aux sombres crétins qui se font l'écho de cette brillante idée, qu'il n'y a pas plus de sécurité et de renseignement, qu'il ne peut y avoir de monnaie sans Etat, qu'il n'y a pas et qu'il n'y aura pas d'Etat européen. Si l'échec et les ravages de l'euro ne vous suffisent pas, il est en effet urgent et prioritaire de faire ce saut... dans le vide !

En Grèce, un sondage intéressant vient de sortir. On sait ce que je pense des sondages électoraux grecs : la manipulation, pour le référendum comme pour les élections de septembre était si évidente qu'ils n'ont plus à mes yeux aucune crédibilité.

Mais celui-ci n'est pas un sondage électoral, c'est une espèce de baromètre du moral des Grecs...

Avec toutes les précautions d'usage, quelles conclusions peut-on en tirer ?

- 77 % des personnes interrogées se sentent plus loin de l'UE qu'il y a un an et 61 % ont une mauvaise opinion de l'UE, contre 48 % le mois dernier ;

- 45 % sont contre l'euro (36 % il y a un mois) lors même que 58 % pensent que si la Grèce sortait de l'euro les choses iraient plus mal... ce qui montre bien que les Grecs sont de plus en plus conscients que, même s'il doit y avoir un moment difficile à passer, il faut en passer par là... et que si Syriza avait fait cette pédagogie-là, depuis le début, il avait toutes les chances de convaincre ;

- 86 % sont contre le nouveau memorandum et 54 % pensent que l'Etat marche moins bien qu'avant les memorandums ;

- 88 % ont une mauvaise opinion du gouvernement et 85 % ont la même opinion de l'opposition, ce qui montre bien que la politique de capitulation de Tsipras, comme je l'écris ici et ailleurs depuis l'été dernier, a discrédité TOUTE parole politique ;

- enfin, Tsipras (29 % de bonnes opinions) et son ministre de la Défense Kamménos (23 %) sont aujourd'hui les dirigeants politiques les plus impopulaires, à l'exception du chef d'Aube dorée (11 %), le moins impopulaire, le nouveau chef de la droite, fils de Mitsotakis, frère de Bakoyannis, mouillé dans le scandale Siemens, atteint 44 % de bonnes opinions contre 54 % de mauvaises...

mercredi 23 mars 2016

Un Premier ministre en pleine confusion mentale

M. Valls nous assénait il y a peu, à propos de Daesh, qu'essayer de comprendre les raisons pour lesquelles il recrutait chez nous, c'était déjà excuser.

Bêtise crasse.

Hier, il a asséné sur le même ton sans réplique de coq de basse-cour, copie conforme de Sarkozy, qu'il fallait comprendre les raisons pour lesquelles Daesh recrutait chez nous.

Fort bien.

M. Valls a donc été entretemps touché par la grâce. On ne saurait que s'en féliciter. Même si l'on préférerait en général, que ce coq réfléchisse trente seconde avant de se dresser sur ces ergots et d'éructer n'importe quoi.

Hier, le même M. Valls, tout aussi péremptoire que lorsqu'il dit une chose et lorsque, un mois plus tard, il dit son contraire, a martelé que nous étions en guerre.

Mais comme la guerre répond à une définition précise, si l'on suit le coq de basse-cour qui se dresse sur ses ergots avant d'éructer au moins une énormité par semaine - et je suis clément -, Abdeslam et ses semblables ne sont donc pas des criminels relevant de la justice mais des prisonniers de guerre.Et, comme tels, puisque la France respecte en principe ses engagements internationaux, protégés par les conventions de Genève. Il ne peuvent donc être jugés...

Ce coq de basse-cour qui éructe une chose et son contraire et qui fait fonction de Premier ministre est en pleine confusion mentale. C'est grave dans les heures que nous vivons. Car comme disait Camus, "mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde".

Bruxelles attaquée

Une fois encore, Daesh peut dire merci aux concepteurs de l'espace-passoire de Schengen et à tous les irresponsables qui nous gouvernent depuis, au président qui décore de la Légion d'honneur le ministre de l'Intérieur d'un Etat qui décapite les sorcières, ou au roi qui décore le sultan islamo-fasciste de Turquie, à tous ceux qui, tout en prétendant lutter contre le terrorisme, ménagent, chouchoutent dorlotent les Etats qui ont partagent l'idéologie de Daesh, qui ont créé, protégé, financé, armé Daesh, qui continent à le protéger et à le financer même si c'est par des canaux plus discrets qu'autrefois, des Etats qui prétendent lutter contre Daesh et qui assassinent les Kurdes qui, sur le terrain, luttent contre Daesh, des Etats qui blanchissent et nous revendent le pétrole de Daesh, des Etats qui rançonnent les migrants et manipulent leur flux, un flux qui charrie aussi les terroristes qui grâce à Schengen peuvent circuler librement eux leurs armes dont le réservoir inépuisable se trouve dans Etats balkaniques mafieux - Ah! le merveilleux Kosovo créé par l'Allemagne et les etats-Unis ! -, des migrants qu'ils déversent sur une Grèce écorchée par l'Europe depuis six ans, qui font chanter une Europe qui chante derrière la baguette de Merkel...

Merkel qui, après ce qui s'est passé hier, va sans doute reprendre le chemin d'Ankara et proposer 10 milliards de plus au sultan islamo-fasciste... ou 20 !

Mais quand on vide la nation par l'Europe, qui n'est, n'a jamais été et ne sera jamais qu'un vacuum, par le Marché et la Concurrence, quand on vide la démocratie de tout contenu, en démontrant chaque jour qu'il n'y a qu'une seule politique possible, il ne faut pas s'étonner que des identités tribalo-religieuses remplissent le vide qu'on a créé, qu'elles se substituent au système d'identification qui marche, celui de la nation, qu'elles comblent l'absence de projet collectif autre que le vieil "enrichissez-vous" du camarade Guizot, surtout quand l'Europe fait tout pour que les riches soient plus riches et les pauvres plus pauvres.

vendredi 18 mars 2016

Le chantage turc paye

Et 6 milliards pour le sultan qui emprisonne tous ses opposants, ferme les journaux, dessoude les Kurdes, ferme les yeux et ouvre ses poches sur le trafic d'armes vers Daesh, le trafic de terroristes, de pétrole, de grains, de coton, d'objets archéologiques vers l'Europe, qui manipule et rançonne - lui, sa clique, ses mafias et ses polices étroitement imbriquées - les migrants qu'il déverse sur les îles grecques pour faire monter les enchères, qui occupe et colonise Chypre, qui fait violer pas ses avions l'espace aérien grec, qui voudrait bien qu'on désigne les îles grecques par un numéro plutôt que par leur nom... en attendant d'y débarquer ?

Qui pourra dire, ensuite, que ce n'est pas beau, l'Europe ; que ce n'est pas la paix, l'Europe ; que ce n'est pas fondé sur la démocratie et l'Etat de droit, l'Europe ?!

Marianne titre un article : "Le sale marchandage d'Erdogan". Marianne a tort. Marianne devrait titrer : "Le sale marchandage Merkel-Erdogan". C'est elle qui est allée deux fois à Ankara, sans aucun mandat des Etats de l'UE, pour lécher les babouches du sultan islamofascistes, lui faire des avances, proposer d'échanger des euros contre... les yeux fermés de l'UE sur ses crimes en tout genre, qui a fait accepter aux autres Européens le principe du chantage turc.

Pour un sale marchandage, chère Marianne, il faut être deux. A Munich il y avait Hitler et Chamberlain... Daladier suivait l'irresponsable britannique qui choisit le déshonneur et qui eut la guerre. Cette fois il y a Erdogan et Merkel, et Hollande suit l'irresponsable allemande qui a multiplié les inconséquences, les erreurs d'analyse, les complaisance pour l'islamofasciste turc.

mercredi 16 mars 2016

La vidéo de mon intervention

La vidéo de mon intervention aux Carrefours de la pensée du Mans, vendredi 11 mars, sur le thème "L'Europe ou la fin de la démocratie : l'exemple grec" est désormais en ligne. Ainsi que les vidéos des autres interventions... Dommage que les débats ne le soient pas ; il s'y est dit aussi bien des choses.

Grèce : crise ou agonie gouvernementale ?

Ca va péter ? On va voir mais ça ne m'étonnerait pas.

Kamménos pourrait bien, en effet, choisir de faire tomber le gouvernement par l'ARYM, c'est-à-dire sur un sujet patriotique, lui qui a accepté de suivre le virage mémorandaire en épingle à cheveu de Tsipras, alors qu'il avait quitté le parti de droite Nouvelle Démocratie sur le refus... de la logique mémorandaire. En réalité, Kamménos et les Grecs indépendants, depuis, ne servent plus à rien, sinon à fournir sa quatrième roue au char de la capitulation syriziste de plus en plus secoué par les inconséquences proturques de la chancelière du Reich européen et la transformation de la Grèce en camp de concentration pour migrants déversés par Erdogan afin de faire monter les enchères.

En réalité, la logique serait aujourd'hui que Syriza gouverne avec la droite et le PASOK puisqu'ils ont le même programme : appliquer loyalement les mémorandums. Sauf si la droite, désormais dirigée par le fils de Mitsotakis le Vieux et frère de Bakoyannis, qui est surtout l'homme de Berlin et donc de Bruxelles, mouillé jusqu'au cou dans l'affaire Siemens, pense pouvoir gagner les élections. Ainsi serait achevée la mission historique de Syriza : avoir fait lever l'espoir pour faire la démonstration qu'il n'existait pas d'autre politique et ramener la droite au pouvoir en moins de deux ans.

TINA. Rideau.

Dès septembre, j'ai écrit que la 6e Vouli élue en 9 ans n'irait pas au bout de son mandat et quelle ne passerait probablement le printemps. On va voir.

dimanche 13 mars 2016

Fife le motèle allemand !

La géniale politique de la géniale chancelière du Reich, devant laquelle nous sommes quotidiennement sommés de nous prosterner, sa géniale soumission au génial Erdogan, ce génial islamiste modéré dont le génial Bernard Guetta nous a expliqué pendant deux lustres qu'il était un aussi inoffensif que génial équivalent d'un génial démocrate-chrétien allemand, a donc porté ses géniaux effets.

La CDU perd 12 % en Bade-Wurtenberg (-10,4 pour le SPD), 3,4 en Rhénanie Palatinat (-10,1 pour les Verts), et 2,7 % en Saxe Anhalt (- 10,9 pour le SPD et -7,5 pour Die Linke), alors que Alternativ für Deutschland, anti-euro, eurosceptique et de plus en plus à droite, qui a profité à plein de l'incohérence politique de Merkel à l'égard de la Turquie et des migrants réalise respectivement + 15,1 %, + 12,6 % et + 24,4 % : en Saxe, c'est désormais la 2e force politique. Les majorités sortantes sont toutes massivement désavouées, et la composition de nouvelles coalitions va s'avérer un casse-tête... impossible à résoudre en Saxe. Même la grande coalition CDU-SPD n'est plus suffisante pour gouverner.

Après avoir rendu ingouvernables la Grèce, l'Espagne et l'Irlande, Merkel réussit le tour de force de rendre ingouvernables les Länder de son propre pays.

Hourrah pour la chancelière du Reich ! Hourrah pour la chancelière du Reich ! Hourrah pour la chancelière du Reich !

Et maintenant ? Du goudron et des plumes pour la chancelière du Reich ? ? Putsch de Schäuble à la brasserie CDU ? ? ? La Bundesbank fait fusiller Draghi et l'UE disparaît dans les 6 mois ? ? ? ?

On peut toujours rêver !

Quant au PS, éliminé au premier tour des législatives partielles dans le Nord et dans l'Aisne, au profit du FN, et qui obtient le somptueux score de 12,98 % dans les Yvelines, il aurait bien tort de changer une politique qui perd. Tant qu'à faire, il pourrait même l'aggraver, histoire d'accélérer un peu sa disparition, à la manière du PASOK. On pourra alors peut-être commencer à espérer la reconstruction d'une gauche patriote, respectueuse de la démocratie, du peuple et de ses électeurs.

samedi 12 mars 2016

Escroqueries intellectuelles et politiques

Tsipras vient en France.

A propos de la loi El-Khonnerie, il se déclare contre la précarité du travail, qu'il applique et aggrave chaque jour en Grèce, parce qu'elle a échoué partout où elle a été appliquée.

Puis, du même pas, il se rend au "sommet" des sociaux-démocrates (donc Tsipandréou serait social-démocrate... les Grecs seront heureux d'apprendre qu'il va donc adhérer au PASOK) convoqué par celui que naguère il appelait Hollandréou, avec Moscovici, Renzi, papa Schultz, Sigmar Gabriel, le vice-chancelier de Merkel, et consort... lesquels ont fait de la "flexibilisation du travail" et de la "modération salariale", l'alpha et l'oméga de leur politique économique et antisociale, puisque, dans à l'intérieur de l'euro (qu'on ne saurait remettre en cause et qu'on ne peut réformer parce qu'il sert exactement à ce pour quoi il a été conçu : précisément à obliger à la flexibilisation du travail et à la modération salariale), ce sont les seules variables d'ajustement...

Vous la voyez bien, là, la cohérence... de l'arnaque tsipriote ?

D'après les télés, Hollandréou ne serait pas d'accord sur les concessions à la Turquie en matière de droits de l'Homme et de visas.

Il ne serait donc plus d'accord avec ce qu'a accepté... Hollandréou au Munich devant la Turquie managé par la chancelière du Reich européen... il y a tout juste une semaine.

Autrement dit, Hollandréou ne serait plus d'accord avec lui-même...

Mais on ne doute guère qu'il parvienne, en fin de compte, à une synthèse avec lui-même.

Vous la voyez bien, là, la cohérence... de l'arnaque hollandaise ?

Une vidéo en attendant la suivante

Critique de la Raison Européenne, un mouvement souverainiste étudiant transparti/transsensibilités, a mis en ligne hier soir la vidéo de la conférence à laquelle nous avons été invités 27 janvier dernier à la Sorbonne, Coralie Delaume (brillantissime auteur du blog souverainiste L'Arène nue et de L'Europe des Etats désunis), Frédéric Farah (professeur de sciences économiques et sociales, chargé de cours à Paris Sorbonne Nouvelle, qui va très bientôt publier Grèce, la grande répression), Panagiotis Grigoriou (historien et anthropologue, auteur de l'indispensable blog greekcrisis - aidez-le si vous le pouvez, il en a besoin comme nombre de Grecs - dont il a tiré La Grèce fantôme, voyage au bout de la crise (2010-2013)et qui vous propose aussi, désormais, une autre manière de découvrir la Grèce, au fil de balades anthropologiques athénienne ou cycladiques), et Bibi, pour parler sur l'avenir de la Grèce dans l'UE...

Et en plus on s'est bien marré !

Quant à mon raid manceau, il s'est fort bien passé.

La salle était pleine, à la librairie Thuard, jeudi soir, pour le café géo où j'ai présenté l'histoire et l'actualité des conflits gréco-turcs, l'absence totale de solidarité de l'UE à l'égard de la Grèce et l'irresponsabilité qui consiste aujourd'hui à payer le maître-chanteur islamofasciste d'Ankara qui organise, manipule, et empoche les profits, dans le cadre de ce conflit, la submersion des îles de l'Egée par les migrants qu'il rançonne, lui, l'Etat profond qu'il contrôle et les mafias qui lui sont imbriquées. Sans aucune contrepartie car, outre que son épouse vient de déclarer que le harem était une "école de vie" pour les femmes (ce qui devrait logiquement valoir à son mari une Légion d'honneur décernée par le grand féministe de l'Elysée, décoreur de décapiteur de soorcières), on n'a guère tardé, à Ankara, après le Munich européen du ouiquende dernier, à préciser qu'on ne reprendrait pas les migrants déjà arrivés en Grèce, que l'Allemagne, avec la complicité des autres, entend transformer en vaste camp de concentration. (Dans le même genre, on apprenait aussi dans la presse grecque - pas dans la française, ça vous étonne ?) que le ministre de l'Economie turc avait récité un charmant petit poème devant la Grande Assemblée nationale : Allons mon frère main dans la main/Faire sauter les bombes pour que les cloches se taisent/Les cloches se sont tues/Et de tous les minarets retentit/Allah AKhbar ! Allah Akhbar !" Ca ne vaut pas 3 milliards de plus, Mme Merkel ?)

Et l'assistance était nombreuse, hier matin, au 26e Carrefour de la pensée sur le thème pour la première où je suis intervenu sur "L'Union européenne et la fin de la démocratie : l'exemple de la Grèce".

Heureux que cette intervention ait suscité autant de réactions positives dans le public, et de questions sur la situation grecque.

Heureux aussi d'avoir vu se matérialiser deux amis Facebook (même si le temps de l'échange fut trop bref) et d'avoir retrouver Anthoula et son mari, dont j'ai fait la connaissance il y a déjà des années lorsque les Amitiés franco-helléniques (alors présidées par Bernard Fischer qui vit aujourd'hui en Crète) m'ont invité pour la première fois (il y en eut d'autres,) à la 25e heure du livre.

Content enfin que mon choix de parler clair, sur la destruction systématique de la démocratie par l'Europe, ait un peu secoué certain secteur de la tribune...

Pour moi, le temps des euphémismes et du robinet d'eau tiède est définitivement révolu. Et ce que je constate, à chacune de mes interventions publiques depuis la capitulation Tsipras, c'est combien, dans le public, le discours gnangnan eurolâtre - c'est un beau projet qui a subi de regrettables dérives, c'est la paix, l'autre Europe, la réforme de l'Europe, la relance européenne... et autres foutaises - a pris un sérieux coup de vieux et un sacré coup dans l'aile. Manifestement, le référendum grec et la capitulation Tsipras ont produit, chez beaucoup, un effet de dévoilement salutaire de ce qu'est vraiment - et non en fantasme -, et depuis l'origine, le projet européen.

Tout ça pour vous dire que la vidéo devrait être - aussi - se retrouver en ligne dans les jours qui viennent...

vendredi 11 mars 2016

Teasing...

Comme on ne dit pas en français...

Heureux que mes interventions, au Mans, hier soir au café géo (sur les conflits gréco-turcs et l'absence totale de solidarité de l'UE à l'égard de la Grèce), et ce matin au 26e Carrefour de la pensée sur le thème "L'Union européenne et la fin de la démocratie : l'exemple de la Grèce", aient suscité autant de réactions positives dans le public, et de questions sur la situation grecque.

Heureux aussi d'avoir vu se matérialiser deux amis Facebook (même si le temps de l'échange fut trop bref).

Content enfin que, ce matin, mon choix de parler clair, sur la destruction systématique de la démocratie par l'Europe, ait un peu secoué à la tribune... Mais le temps des euphémismes et du robinet d'eau tiède est pour moi définitivement révolu.

Ce que je constate aussi, à chacune de mes interventions publiques depuis la capitulation Tsipras, c'est combien, dans le public, le discours gnangnan eurolâtre - c'est un beau projet qui a subi de regrettables dérives, c'est la paix, l'autre Europe, la réforme de l'Europe, la relance européenne... et autres foutaises - a pris un sérieux coup de vieux et un sacré coup dans l'aile. Manifestement, le référendum grec et la capitulation Tsipras ont produit, chez beaucoup, un effet de dévoilement salutaire de ce qu'est vraiment - et non en fantasme -, et depuis l'origine, le projet européen.

Tout ça pour vous dire que la vidéo devrait être en ligne dans les jours qui viennent...

jeudi 10 mars 2016

Miscellanées

Ce que je vois de plus proche (et, au 36e degré, de presque aussi drôle) qu'une intervention de Draghi après un conseil des gouverneur de la BCE, c'est une intervention de Souslov après un plenum du comité central du PC de la défunte URSS : c'est aussi sagace, pertinent, subtil et prophétique.

La dernières des médias à la botte, c'est le succès des politiques germano-européennes en Italie - l'Espagne et l'Irlande étant devenues ingouvernables en raison du succès éclatant de ces mêmes politiques, on a dû en effet renoncer à les présenter au bon peuple français peu convaincu du bien-fondé de la loi El-Khomri. Manque de pot, on entend venir d'Italie un assez menaçant krachement...

"Ce lundi 07 Mars 2016, les actions de Monte dei Paschi étaient en baisse de 4,7 %, et elles ont chuté de 56 % depuis le début de l’année. Les actions de Carige ont baissé de 8 %, et elles se sont effondrées de 58 % depuis le début de l’année."

Mais peu importe ! Il vaut mieux s'occuper de liquider les droit des travailleurs incroyablement iniquement protégés, ce qui empêche ces pauvres patrons d'embaucher afin de remédier au seul mal dont souffre l'Union européenne organisée par et pour le capitalisme, par et pour rien d'autre : trop de régulation, trop d'Etat social, trop de droits pour les pauvres, trop de rigidité qui empêche de licencier pour pouvoir embaucher...

Pendant ce temps-là, l'épouse de notre allié le sultan islamofasciste, fait l'éloge du harem comme école de vie pour les femmes !

C'est vrai que ça vaut bien 6 milliards et la libre circulation dans l'UE !

Le féministe Hollande ne devrait pas tarder à lui décerner la Légion d'honneur comme au très féministe décapiteur de sorcières du royaume de Daesh-qui-a-réussi.

Avec en prime, ce matin, des déclarations édifiantes venant d'Ankara : pas question de reprendre les migrants que NOUS AVONS FAIT PASSER dans les îles grecques, et on ne reprendra que le nombre et que ceux que nous voulons bien reprendre... En même temps qu'on apprend que notre allié, le sultan islamofasciste, à qui la Belgique réclamait l'extradition d'un djihadiste belge condamné à 20 ans de prison pour terrorisme et réputé proche de l'organisateur des attentats de Paris, a extradé (ou exfiltré ? Quel mauvais esprit pourrait penser cela !) ledit terroriste vers... L'Etat islamique.

Vous avez dit marché de dupes ?

Comme d'habitude face à la Turquie et à sa diplomatie de fer, l'Europe, experte en politique de gribouille, a consenti au déshonneur en n'obtenant qu'un résultat : en montrant au maître-chanteur qu'elle était prête à payer n'importe quel prix, elle n'a fait que l'encourager à faire grimper les enchères.

Quant à moi, je pars tout à l'heure pour Le Mans...

- où je serai ce soir l'invité du "Café géo", de 18h à 19h30 à la librairie Thuard, sur le thème : "Entre UE et Turquie, la Grèce prise au piège" ;

- et où j'interviendrai demain à 10h00 au 26e Carrefour de la pensée au Mans ("Où va la démocratie ?"), sur le thème : "L'Union européenne contre la démocratie, l'exemple grec".

mardi 8 mars 2016

Le maître-chanteur turc a donc gagné

Je l'annonçais hier comme la plus probable issue ; c'est donc chose quasiment faite.

Capitulation en rase campagne des Européens devant l'éternelle alliance turco-allemande, devant le chantage du sultan islamofasciste et l'irresponsabilité criminelle de la Kaiserin. Dégoût et indignation de voir les traîtres qui nous gouvernent entériner cette honte.

Mais qu'on ne s'illusionne pas, cela ne réglera rien : récompenser un maître-chanteur n'a jamais abouti qu'à le conduire à continuer son chantage et faire monter les enchères. Après Munich, Churchill avait invectivé l'appeaser Chamberlain en ces termes : "Vous aviez le choix entre le déshonneur et la guerre, vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre".

Quant au Monde, il nous précise que le petit collaborateur grec de la chancelière du Reich européen est content... avant de préciser, in cauda, « Personne n’en parle mais, cette semaine, l’aviation turque a de nouveau violé notre espace aérien et tenté d’imposer à l’OTAN que plusieurs de nos îles, portant des noms grecs, soient désignées sous de simples numéros, affirme une source militaire grecque. Cela fait des décennies que la Turquie a des visées territoriales sur certaines de nos îles, et voilà qu’ils veulent profiter de la situation pour pousser leurs pions. »

Un jour viendra où il va bien falloir, ici et ailleurs, parler Haute Cour.

Et comme souvent un bon dessin en dit plus long qu'un texte d'indignation...

lundi 7 mars 2016

Un cador au Quai d'Orsay

Le cador qui nous tient lieu de ministre des Affaires étrangères a manifestement du mal avec ses fiches. Sur France Inter, il appelle Jabhat Al-Nosra (c'est-à-dire le Al-Qaïda syrien, dont le cador prédécesseur non-regretté du cador en titre avait dit qu'il faisait du "bon boulot" en Syrie... avant que celui-ci ne félicite chaleureusement Daesh pour les attentats parisiens de novembre), Jamal Al-Nosra...

Il est vrai que ce pauvre garçon est très très occupé par Notre-Dame-des Landes, la traduction pour Hollande des ordres donnés dans la langue de Bismarck par la Chancelière du Reich européen et les remises de décoration aux décapiteurs de sorcières. Il faut le comprendre aussi !

Et puis Jabhat ou Jamal, tout ça c'est arabe et compagnie !!!

Les bénef de Vinci, la collaboration avec l'Allemagne et les ventes d'armes au royaume de Daesh-qui-a-réussi, c'est tout de même autrement plus sérieux que la politique étrangère française ! D'autant que la politique étrangère française, les Américains et les Allemands sont assez grands pour la déterminer tout seuls. Les Allemands qui vont peut-être bien réussir à imposer aujourd'hui la libre circulation des Turcs en Europe, objectif principal du chantage aux migrants orchestré par le sultan islamofasciste depuis des mois, plus sans doute un nouveau pourboire pour son clan et ses mafias, pris dans vos poches, plus sans doute de nouvelles pressions sur le gouvernement d'occupation (on appelle ainsi, en Grèce, le gouvernement imposé à Athènes par les Franco-Anglais au moment de la guerre de Crimée, pour empêcher la Grèce de s'allier à la Russie contre l'Empire ottoman allié de la France et de l'Angleterre) pour qu'il accepte de transformer le pays en camp de concentration, peut-être moyennant quelques concessions cosmétiques sur la dette, plus des yeux fermés sur l'aide déterminante d'Erdogan à Daesh et sa marche à la dictature qui ménage de moins en moins les apparences, plus ??? Pochette surprise !

Alors Jamal ou Jabhat, on ne va tout de même pas chipoter ! Circulez, y'a rien à voir...

samedi 5 mars 2016

Suicidaire aveuglement européen

L'Union européenne continue à considérer comme candidat, finance (3 milliards qui iront dans la poche du sultan, de son clan et de ses séides) et convie à un sommet commun, lundi, un Etat, notre "allié" dans l'OTAN, la Turquie, qui occupe illégalement et colonise depuis 1974 le tiers d'un Etat membre de l'UE, qui viole chaque semaine l'espace aérien d'un autre Etat du l'Union et l'empêche d'exploiter les ressources de son sous-sol en Egée, qui est le principal soutien de Daesh sur le terrain, qui terrorise sa minorité kurde, qui refuse de reconnaître le génocide arménien, qui manipule le mouvement migratoire et l'organise en rackettant les migrants au profit des mafias étroitement imbriquées à l'Etat profond turc, aujourd'hui contrôlé par l'AKP, qui instrumentalise la faiblesse de son voisin mis à genou par les criminelles politiques germano-européennes, un Etat qui pointe à la 149e place sur 180 au classement de la liberté de la presse, un Etat qui poursuit désormais ouvertement tous ceux qui s'opposent encore au pouvoir absolu d'un despote aussi mégalomane qu'islamiste.

mardi 1 mars 2016

S'informer sur la Grèce

Une excellente et salutaire initiative de Baptiste DERICQUEBOURG, que j'ai connu sur Facebook, mais qui - sage - a abandonné ce média qu'il trouvait trop chronophage et envahissant (il m'arrive de penser la même chose...). Baptiste est professeur de lettres classiques en classes préparatoires à Saint-Brieuc ; il a enseigné durant deux ans à la défunte antenne de la Sorbonne à Athènes, connaît bien et aime la Grèce, les Grecs et leur langue.

Afin de combler le déficit d'information sur la Grèce dans notre beau pays, il a décidé d'ouvrir un blog où il publiera des traductions d'articles de presse parus en Grèce. Le premier, c'est aujourd'hui un article de Leftéris Charalambopoulou dans le numéro 50 du mensuel grec Unfollow consacré aux options tactiques qui seraient celles de Tsipras, à un moment où sa position devient de plus en plus intenable et est intitulé : "Alexis Tsipras se prépare-t-il à s'évader de son poste de premier ministre ?"