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vendredi 29 novembre 2013

Masculin/Masculin au Musée d'Orsay : à voir !

Visite, hier, de Masculin/Masculin au Musée d'Orsay. C'est superbe ! Séduit par Gustave Moreau qui n'était, pour moi, guère plus qu'un nom. Vu pour la première fois un Brecker "en vrai", culbuté avec des Pierre et Gilles (notamment les trois footballeurs du "Vive la France") qui sont décidément des "très grands". Quatre grands Bacon - toujours génial - même s'ils sont assez mal présentés, un Hockney...

L'incroyablement lascif Faune Barberini, et d'impeccables classiques à la bite masquée pas un bout d'étoffe ou de lanière, Flandin et Matisse, on est dans les valeurs sûres...

Séduit par le Portrait d'un boxeur Acadien de Marsden Hartley (1940 – Chicago).

De belles découvertes comme Les Baigneurs du Tibre de Georges Paul Leroux, les Garçons se baignant (Pécs – 1911) de Vilmos Perlrott Csaba (1880-1955), l' Arch of Hysteria (bronze doré, 1993) de Louise Bourgeois, Angel Zàrraga et son Ex-Voto de St Sébastien (1910 - Mexico), Jean Broc avec La Mort de Hyacinthe (1801 – Poitiers)

Quelques surprises : involontairement drôles comme le Fléau (1901) d'Henri-Camille Danger qui fait penser à un improbable Hulk, ou, volontairement, Would-Be Martyr and 72 Viergins (2008) de David La Chapelle, deux Axel Courmes que je ne connaissais pas...

Juste un petit regret sur le manque d'audace des dernières salles consacrées à l'érotisation homosexuelle : à part quelques Cocteau et pas les plus chauds, on est dans une euphémisation un peu coincée. Les deux Mapplethorpe qui se trouvent dans deux autres salles sont très sages et assez peu représentatifs de l'oeuvre et puis, quand même, ne pas mettre ne serait-ce qu'un seul Tom of Finland...

On trouve ici la totalité des oeuvres exposées.

vendredi 22 novembre 2013

A écouter d'urgence...

L'euro nous tue, la spirale déflationniste nous achève, la démocratie en sera la victime.

"On dit aux gens de travailler plus pour gagner moins, intéressant comme politique !! Et après on s'étonne que les gens vont vers les extrêmes, ah bah merde !! ils ne se laissent pas égorger sans rien dire ?!!"

Cet entretien avec Olivier Berruyer et Jacques Sapir pose avec une clarté exemplaire les VRAIES questions de notre époque et les VRAIS choix qu'il faudrait trancher aujourd'hui, ceux qui devraient être au centre de toute campagne électorale si nos hommes et nos partis politiques étaient autre chose que des machine à mouliner l'idéologie néolibérale, si la démocratie n'était pas déjà devenue un concours de beauté et d'élégance destiné à désigner qui de la vraie droite ou de la fausse gauche, séparément ou ensemble, conduira la même politique.

lundi 18 novembre 2013

Retour de la Fête du livre de Toulon...

Ce fut un excellent salon pour moi et je veux remercier, ici, tous ceux qui se sont intéressés à mes trois livres ou sont venus échanger avec moi. Car, manifestement les Balkans et le "laboratoire" grec intéressent autant qu'ils inquiètent - et bien plus que je ne l'imaginais. En réalité, j'ai été très surpris de constater combien les gens étaient peu dupes de la désinformation "officielle" sur la crise grecque (les Grecs sont feignants, fraudeurs, menteurs, etc.) et combien ils perçoivent qu'il y a, à cette "crise", d'autres causes que celles qu'on a voulu leur faire avaler. Combien ils ont de suspicion sur le fait que "on n'en parle plus aujourd'hui"... et combien ils s'attendent à ce qu'il leur arrive la même chose.

La conférence que j'ai donnée hier après-midi m'a conforté dans cette impression : elle a fait salle comble et les questions ont duré, exclusivement sur ces thèmes, ces interrogations et ces angoisses, une heure après mon heure d'exposé.

Et puis, ce matin, après les invectives racistes des dernières semaines, un coup de feu dans un quotidien.

Qui que ce soit qui ait tiré, et pour quelque raison que ce soit, ces indices, l'un après l'autre, montrent que la société française est en train de s'ensauvager à grande vitesse, qu'il s'agisse du racisme qui n'hésite plus à s'afficher, comme l'homophobie, ou d'autres manifestations dont nous n'avons pas fini d'apprécier la variété.

Il ne sert cependant à rien de s'en offusquer, bien qu'il soit légitime de le faire.

Il faudrait mieux commencer à comprendre que c'est la désagrégation sociale issue de la même politique néolibérale menée par la droite et la soi-disant gauche qui installe, ici comme en Grèce depuis trois ans, sous prétexte d'une Europe à direction allemande, sourde, aveugle et autiste, le chômage de masse, la paupérisation des classes moyennes, le désespoir qui lève tous les tabous, la perte totale de confiance dans une démocratie sans alternance autre que formelle, la recherche de boucs émissaires.

Nous sommes quelques-uns à dire, à répéter et écrire, depuis longtemps, que tout cela finira mal, dans la violence politique - Aube dorée est la création de Merkel, Barroso et Sarkhollande - et un jour, sans doute, dans la guerre.

L'Europe a déjà connu ce cercle vicieux déflation- récession- décridilisation de la démocratie - violence politique - guerre. On nous a bassinés pendant des décennies avec le devoir de mémoire, mais notre nomenklatura politico-médiatique, socialement privilégiée et coupée des réalités, est incapable de voir aujourd'hui que les mêmes politiques économiques déflationnistes nous entraînent dans une spirale de nature similaire, même si, bien sûr, elle n'est pas semblable à celle des années 1930.

Pourtant, comme alors, il y a bien DES alternatives au laisser-faire et à la déflation Merkhollande, comme il y en avait aux politiques similaires d'Hoover, de Laval ou de Brüning. En Allemagne ce fut Hitler, aux Usa le New Deal et la domestication partielle de la finance, en France le Front populaire.

Aujourd'hui comme hier, le discours moralisateur ne sert à rien. Ce qu'il faut c'est changer, non pas de parti au pouvoir ou d'équipes, mais de politique. Vraiment. Et tout vrai changement de politique passe par la dissolution préalable de la zone euro, parce que, en interdisant l'inflation et la dévaluation qu'utilisent massivement les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Japon, la Turquie..., l'euro ne nous laisse d'autre alternative que de baisser les salaires et les dépenses publiques (ou d'augmenter les impôts... le résultat est le même en matière de déflation-récession) et donc de détruire, comme en Grèce, le droit du travail et l'Etat social.

jeudi 14 novembre 2013

"La Grèce et les Balkans" à la Fête de livre du Var de Toulon

Vendredi 15, samedi 16, dimanche 17 novembre prochains, je signerai La Grèce et les Balkans du Ve siècle à nos jours, à la Fête du livre du Var de Toulon, et je les présenterai, à la salle des conférences, le dimanche à 15h30.

Le rebond du chat mort est terminé

-0,1 % pour la croissance au 3e trimestre.

J'avais écrit ici que la probabilité était très forte que la croissance de 0,5% annoncée à grands coups de trompes triomphalistes ne soit qu'un rebond du chat mort, c'est-à-dire un rebond artificiel dû aux excès de déstockage dans la période précédente nécessitant de reconstituer des stocks, et à un printemps pourri qui doppa les dépenses d'énergie, à l'intérieur d'une récession/stagnation de long terme. C'est désormais confirmé. Le rebond du chat mort est terminé. Si jamais il a été autre chose qu'une fiction statistique, car les chiffres qu'on nous délivre ainsi sont des chiffres provisoires, la marge d'erreur étant supérieure, dans le cas d'une croissance à 0,5%, à l'épaisseur du trait qui sépare la stagnation/récession de la croissance.

Le chiffre d'aujourd'hui confirme cette analyse. Il confirme en outre qu'un chiffre de croissance comme celui du trimestre dernier, à l'intérieur d'une série statistique longue qui montre que l'activité économique stagne ou décroît, ne signifie rien. Rien.

Ce qui compte c'est la tendance, et la tendance, sur le long terme, c'est une croissance faible ou atone depuis le traité de Maastricht, c'est-à-dire depuis l'entrée dans le syndrome de l'euro. Celui-ci avantage en effet de manière déterminante la zone mark et affaiblit inexorablement sa périphérie dont nous sommes. Pourquoi ? Parce qu'elle permet à l'Allemagne, grâce à une monnaie forte (qui nous tue), d'acheter à bas coût ses matières premières et de les faire transformer par des semi-esclaves hors de ses frontières, puis de les assembler sur son territoire et de les revendre majoritairement à l'intérieur de la zone euro, en bénéficiant alors massivement de la protection contre les variations de change que lui procure la monnaie unique.

Dans une Europe qui marcherait sur ses pieds, les monnaies nationales auraient enregistré ces distorsions de concurrence et ces divergences des économies européennes en réévaluant le mark et en dévaluant les monnaies des Etats victimes de ce néo-impérialisme allemand. De ce fait, les produits allemands seraient de 30 à 40 % plus chers en France et les produits français seraient de 30 à 40 % moins chers en Allemagne - chiffres qui seraient bien plus importants encore pour la Grèce, l'Espagne ou le Portugal. Les déficits commerciaux et la dette qui, en dernier ressort, les finance, n'auraient pas cru de la même façon hors de la zone mark, les pays en question n'auraient pas été obligés de mener de ravageuses politiques dites d'austérité qui détruisent leur droit du travail, leur Etat social, la démocratie...

D'autant que, pour ceux qui exportent davantage que l'Allemagne hors de la zone euro, la surévaluation de cette monnaie ajoute aux distorsions de concurrence qui jouent en sa faveur à l'intérieur de la zone, un facteur chaque jour plus puissant d'asphyxie.

Là est la seule clé de la "réussite allemande" qui, ce trimestre, poursuit sa croissance (+0,7 %) au détriment de ses partenaires, qu'elle ruine. Là est la principale cause de nos difficultés croissantes

De surcroît, depuis 2010, après les ravages causés sur l'économie réelle par la crise du capitalisme financier dérégulé partie des Etats-Unis en 2008, ce modèle européen pathogène est devenu un mortel.

Pourquoi ? Parce que le traité de Maastricht - ce traité probablement le plus mal bricolé de toute l'histoire diplomatique mondiale - a construit l'euro en fonction des seules pathologies allemandes issues de l'hyperinflation des années 1920 (en grande partie due aux Allemands eux-mêmes, pour s'éviter de payer les Réparations liées à la guerre d'agression qu'ils avaient déclenchée en 1914), plutôt qu'en fonction de la déflation catastrophique du chancelier Brüning qui amena Hitler au pouvoir en 1933 - la misère sociale déboussolant alors la société allemande et y faisant le lit d'une idéologie raciste du bouc émissaire.

Aussi alors que la Réserve fédérale américaine, les Banques nationales du Japon, du Royaume-Uni, de Turquie... relancent leurs économies par la dévaluation et l'inflation, l'Allemagne qui bénéficie à plein de l'euro impose, avec l'aide de Bruxelles, et de nos propres dirigeants qui sont aussi aveugles qu'irresponsables, une politique dite d'austérité qui n'est que la réplique des déflations Brüning ou Laval des années 1930.

Avec les mêmes conséquences économiques - la récession ou la stagnation -, sociales - le chômage, la misère et le malheur -, politiques - montée de l'extrême droite et quête du bouc émissaire - qui menacent la démocratie - c'est désormais le cas en Grèce.

Il est justifié, et nécessaire, de condamner les expressions du racisme qui se libèrent chaque jour davantage dans cette situation. Mais cela est parfaitement inopérant - voire contre-productif, en renforçant chez ceux, toujours plus nombreux, qui tiennent de tels propos, la conviction d'être victimes d'une bien-pensance au service des ennemis fantasmés auxquels ils s'en prennent.

Ce qu'il faut, aujourd'hui, pour combattre le racisme, c'est remédier à la situation qui le nourrit, à la politique absurde de déflation qui a créé cette situation, c'est changer radicalement de politique, dévaluer pour retrouver de la compétitivité sans faire baisser les salaires directs ou différés (c'est-à-dire notre Etat social), faire de l'inflation pour diminuer le poids de la dette, relancer l'activité et combattre le chômage, vraiment.

Mais pour cela, il y a un préalable idéologique. Rompre avec le tabou européen qui nous paralyse depuis que l'Europe ne signifie plus que néolibéralisme, monnaie allemande et libre-échange. Il faut dissoudre, si possible de manière ordonnée, l'euro pour en revenir à une zone monétaire de stabilité RELATIVE des changes à l'intérieur d'un serpent monétaire qui permette de dévaluer ou de réévaluer périodiquement telle ou telle monnaie, afin de tenir compte des convergences ou des divergences entre les différentes économies.

La dissolution de l'euro ne réglera rien en elle-même, mais il n'y a aucune solution à nos problèmes économiques, sociaux et politiques à l'intérieur de l'euro. La dissolution de l'euro ne réglera rien en elle-même, mais elle est la condition préalable à toute autre politique, c'est-à-dire à une véritable alternance politique, c'est-à-dire un retour à la démocratie réelle - la démocratie dans laquelle nous vivons n'étant plus qu'un concours de beauté pour savoir qui est le plus compétent pour mener la seule politique possible, ce qui est le fondement même de la fortune actuelle des extrêmes droites.

L'Europe et l'euro qui génèrent le discrédit des forces politiques dites de gouvernement nous entraînent vers un gouffre dont nous n'avons pas même l'idée. La méthode Coué appliquée par notre gouvernement dit socialiste n'y changera rien. Et les éléments de langage qu'on entend se mettre en place depuis hier pour masquer l'échec devant l'impossible inversion de la courbe du chômage par le succès d'une inversion de la courbe du chômage des jeunes (à coup d'emplois aidés non productifs) ne feront qu'augmenter le discrédit massif de ce gouvernement, le sentiment qu'il est autiste et incapable, la certitude qu'il prend les citoyens pour des imbéciles, le rejet et l'exaspération dont les conséquences risquent de devenir rapidement incontrôlables.

vendredi 8 novembre 2013

Comment commémorer le passé pour s'éviter d'avoir à penser le présent

Hollande invoque 14-18 pour appeler à la mobilisation des Français... ou quand Albert Lebrun se prend pour Clemenceau.

Ca me rappelle ce mot de De Gaulle sur Lebrun, justement : "Comme chef de l'Etat, deux choses lui avaient manqué, qu'il fût un chef et qu'il y eût un Etat".

Car de fait, d'abandons de souveraineté en traité repoussé par le peuple mais ratifié par le Parlement, de perte de souveraineté monétaire en abdication de souveraineté budgétaire par un traité qu'il s'était engagé à renégocier et qui ne le fut pas, de capitulation idéologique devant le néolibéralisme en capitulation tout court devant Merkel, Hollande est le monarque, en principe tout-puissant mais absent de sa fonction parce qu'incapable de transgresser le tabou européen, d'un Etat républicain que, au nom de ce tabou, on a dépouillé de tous ses moyens d'action.

Ou comment commémorer le passé pour s'éviter d'avoir à penser le présent.

lundi 4 novembre 2013

Rendez-vous demain, mardi 5 novembre, à la Librairie de Paris

La Librairie de Paris (place de Clichy, 75017, http://www.librairie-de-paris.fr/) m'accueillera demain, 5 novembre 2013 à partir de 18h00, pour une rencontre, présentation et signature autour des trois tomes de La Grèce et les Balkans du Ve siècle à nos jours (Folio Histoire)

samedi 2 novembre 2013

L'Europe, puissant agent de dissolution de la démocratie en Grèce... et bientôt ailleurs

Courriel de mon ami Panagiotis Grigoriou, du blog Greekcrisis (lisez et, si vous pouvez, soutenez), sur les meurtres d'Athènes hier soir : "tout cela indique la volonté systémique de dévier la violence vers l'anthropophagie entre pauvres et pauvres d'esprit !"

La stratégie de la tension est à l'oeuvre en Grèce, comme autrefois en Italie, en Belgique, en Allemagne ou en Turquie. Berlin, Bruxelles et Paris sont les véritables initiateurs et patrons de l'Aube dorée que leur politique a créée de toutes pièces.

En Grèce, toutes les balles sont fabriquées par la Troïka (Dessin paru ce jour dans l'édition électronique de ''To Pontiki'')

1/ L'impasse démocratique dans laquelle cette politique a enfermé la Grèce a conduit le gouvernement à instrumentaliser Aube dorée, jusqu'à lui faire des appels du pied pour qu'elle se "civilise" afin d'entrer au gouvernement où un ministre issu de LAOS, le FN grec, est en charge, sous le regard bienveillant de Merkel, Barroso et Hollande, au côté de ministres de la droite classique et de ministres "socialistes", de la liquidation du système de santé.

2/ En même temps, ce gouvernement développait la théorie des deux extrêmes : Aube dorée = opposition de gauche Syriza.

3/ Le meurtre d'un rappeur de gauche par des aubedoristes a permis d'engager contre ce mouvement qui refusait de se "civiliser" des poursuites judiciaires par des voies constitutionnellement contestables (ce qui signifie annulables).

4/ Le meurtre de deux aubedoristes hier soir serait-il un moyen de développer sur un autre plan la théorie des deux extrêmes, afin de justifier la criminalisation de l'opposition de gauche ? La Grèce a une longue, très longue tradition d'Etats parallèles - pour ceux qui auraient oublié, ils peuvent toujours re-regarder Z, mais cette tradition-là remonte à la guerre civile des années 1946-1949, au dichasmos (schisme national) des années 1915-1917, et s'enracine dans les guerres civiles qui ont sous-tendus le soulèvement national de 1821 qui était aussi un soulèvement du peuple contre les magnats grecs relais et bénéficiaires du pouvoir ottoman, comme le pouvoir d'aujourd'hui est relai et bénéficiaire du protectorat de l'Europe troïkiste -, et cette tradition-là n'est sans doute pas morte.

L'avenir nous le dira. La seule chose certaine à ce moment, c'est que l'Europe se révèle comme un puissant agent de dissolution de la démocratie.

C'est que, dans le même temps, le Parlement grec a adopté un article 458A du Code pénal, dont les décrets n’ont pas été publiés pour l’instant et qui stipule que :

“Quiconque qui, de manière intentionnelle viole les sanctions ou les mesures restrictives instituées à l'encontre des États ou des entités ou des organismes ou des personnes physiques ou morales, par les décisions du Conseil de sécurité des Nations Unies ou par celles des réglementations de l'UE, ceci est passible d'emprisonnement d'au moins six mois, la peine maximale étant deux ans d’emprisonnement, sauf si, une autre disposition prévoit une peine plus lourde. Les dispositions de l'alinéa précédent s'appliquent de même, que lorsque ces actes ne sont pas répréhensibles en vertu des lois du pays où ces faits sont perpétrés” (traduction de Panagiotis Grigoriou).

Ainsi donc s'ouvre également une nouvelle ère en Europe, celle, ambiguë (pour l'instant ?... il faudra voir les décrets d'application et l'interprétation qu'en donneront les juges) dans sa formulation, de criminalisation de l'opposition à ce qu'il est encore convenu d'appeler la "construction européenne" et qui s'apparente de plus en plus à une construction de type soviétique combinant un pouvoir oligarchique fondé sur une idéologie (néolibérale et ultramonétariste, en place du communisme à la sauce Souslov/Brejnev), la négation de la souveraineté populaire sous l'apparence de textes constitutionnels vidés de tout sens (la Constitution soviétique était, en théorie, la plus démocratique du monde), les proclamations sur la liberté réelle et la négation, en pratique, des droits fondamentaux, notamment ceux d'opinion et d'expression, le déni de la réalité, l'inefficacité et la misère des masses, au seul profit de la nomenklatura au pouvoir.

Lire sur ces meurtres et cette innovation législative, l'analyse de Panagiotis Grigoriou.

vendredi 1 novembre 2013

La Grèce fantôme

Aujourd'hui, dans son blog d'utilité publique, Panagiotis Grigoriou rend compte d'un colloque sur l'euro, organisé à Pescara. Comme d'habitude, la lecture de ce blog est indispensable, et, si le pouvez, merci de le soutenir de vos dons afin qu'il puisse continuer à nous donner, sur la situation grecque, les informations que les médias officiels taisent ou déforment.

Pour comprendre le mécanisme infernal de la tragédie grecque depuis 2009 et mesurer l'étendue du désastre, il faut aussi lire la sélection de ses chroniques que Panagiotis vient de publier chez Fayard :

France (Pravda) Inter

Bourlanges, Reynié, Dickinson pour parler d'Europe hier soir au "téléphone sonne" pendant que je préparais mes joues de porc à l'orange et ma tarte tatin : la Pravda, à côté de France Inter, c'était pluraliste, et la Propagandastaffel aurait fait et petit genre.

Eternels mensonges sur la Grèce, arguments éculés pour défendre l'euro - c'est l'euro ou le désastre... on se serait cru revenu lors de la campagne sur le référendum constitutionnel.

Juste, cette petite nomenklatura hors sol devrait se rappeler les résultats de sa propagande éhontée d'alors. Ecouter les gens excédés et parfaitement lucides qui essayaient de les ramener à la réalité, ça ils en sont définitivement incapables.

En attendant, l'euro nous étouffe chaque jour un peu plus, nous, après la Grèce, le Portugal, l'Espagne, l'Italie... Faute d'écouter le peuple et de lire Jacques Sapir, les nomenklaturistes de France Pravda Inter, pourraient prêter l'oreille au patronat - ça, ils en ont l'habitude. Ainsi le jour même où ils nous débitait une fois de plus leurs salades avariées, celui de Tilly-Sabco mettait la fermeture de sa filière volailles au compte du taux de change de l'euro et de la politique européenne en la matière, comme la fermeture de ceux de Doux est due à l'utilisation par les abattoirs allemands des semi-esclaves de l'Europe de l'Est.