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samedi 27 août 2016

Mon prochain livre

L'année dernière, après le référendum grec puis la capitulation de Syriza, Henri Dhellemmes, le H de H&O, qui a publié tous mes romans depuis Le Plongeon, m'a dit : "depuis 13 ans que je t'entends vaticiner sur l'Europe, en me disant, oui bon, un Ôteur, ça a ses manies, ses idées fixes... je me rends compte que tu n'as peut-être pas tout-à-fait tort. Tu ne m'écrirais pas un livre là-dessus ?"

Mon premier succès, avec ce livre, c'est que, en le lui envoyant chapitre par chapitre, au fur et à mesure de l'écriture, je l'ai manifestement fait "bouger", lui qui était bien loin de mes idées, je l'ai au moins ébranlé en lui montrant combien, désormais, notre vie était conditionnée par ce Machin dans lequel les décisions sont prises en toute opacité, combien l'UE c'était la mort de la démocratie, que le seul choix politique, aujourd'hui, celui qui conditionne tous les autres, c'est de savoir si on en sort ou si nous nous arrangeons de cette nouvelle forme de dictature. Si nous nous décidons à en sortir par la gauche parce que, sinon, c'est l'extrême droite qui tirera les marrons du feu.

Je n'ai pas encore tout-à-fait terminé l'écriture, mais si vous le voulez, vous pouvez déjà le préacheter (la vie des petits éditeurs est de plus en plus dure et cette forme de commercialisation une manière de contourner les problèmes grandissants de diffusion) : vous l'aurez un mois avant sa mise en place en librairie (décembre 2016 au lieu de janvier 2017), pour un euro de moins (16 € port payé au lieu de 17 €)... et avec un marque-page !

Pour le préacheter c'est ici !

jeudi 18 août 2016

Le Saint-Esprit est parmi nous !

Insee : baisse du chômage surprise de 0,3 % au 2e trimestre ! Chouette, donc la déflation ça marche, comme diraient Brüning et Laval !

Insee : baisse surprise du taux d'activité de 0,1 % au 2e trimestre !

Tu la vois, là, ma grosse embrouille ?

Donc, cher Watson, il y a moins de chômeurs dans un pays où la partie de la population active qui travaille diminue....

Une hausse du nombre des rentiers sans doute !

Non ? Mais alors qu'est-ce ???!!!

Stages bidons voie de garage, radiés de Pôle emploi, pauvres qui n'ont même plus le moindre espoir de retrouver du taf qu'ils sortent de statistiques ? Non, ça je ne parviens pas à y croire.

Ne reste donc qu'une solution : l'opération du Saint-Esprit ; en réalité, c'est pour cela que M. Prudhomme est allé baiser les mules du pontife romain hier ! Alléluia mes frères !

mercredi 17 août 2016

Prisons turques et feuilleton balnéaire

Au moment où, après 10 ans de petits pas dans la conquête de tous les espaces publics, de tous les secteurs de la vie sociale et privée, l'islamisme turc - qu'on nous a si longtemps présenté comme "modéré" - est en passe d'achever, avec la complicité financière (et un peu plus) de l'Union européenne, sa construction totalitaire (on annonce aujourd'hui la libération de 38.000 prisonniers de droit commun... pour faire de la place aux prisonniers politiques bien trop nombreux), il serait peut-être temps de comprendre, ici et maintenant, que chaque concession que nous faisons devant chaque provocation islamiste, qui se présente comme un exercice de la liberté, chaque accommodement prétendument raisonnable avec l'inacceptable, nous mène, pas après pas, sur le même chemin. Un chemin au terme duquel on réclamera la liberté de me pendre parce que je suis homosexuel et que je heurte la sensibilité ou la pudeur des croyants. A prendre les vessies pour des lanternes, on finit généralement par se brûler.

Je n'ai pas grand-chose à dire de plus sur le feuilleton de l'été, sinon que la question sociale et la question européenne sont étroitement liées à ce que nous vivons : à force de s'en remettre au gouvernement des comptables, à force de ne donner comme seul horizon qu'un pourcentage de déficit budgétaire, à force de mettre en oeuvre des politiques qui rétractent sans fin l'action de l'Etat et de l'Etat social, provoquent la désindustrialisation et le chômage de masse, à force de dire que la nation c'est mal, alors que c'est la communauté politique dans laquelle la démocratie peut s'exercer et l'assimilation (non l'intégration) s'opérer, non par la contrainte mais en donnant envie, et la nature politique ayant horreur du vide, on ne peut que stimuler des pseudo-identités tribalo-religieuses.

Et pendant ce temps-là M. Prudhomme part faire des salamalecs au pontife de l'Eglise romaine : défendre la laïcité en allant voir le pape pour le féliciter de la réaction des catholiques français... Ca c'est fait ! Ce confusionnisme est aussi insupportable que le discours du petit hargneux à Saint-Jean-de-Latran. On entretient avec le Vatican des relations diplomatiques, le pape est le chef d'un Etat étranger, pas l'interlocuteur de l'Etat pour discuter du sort, des problèmes ou des réactions d'une prétendue communauté composée de citoyens français.

vendredi 5 août 2016

Sacrés Anglais !

Dans les années 1920, sous l'impulsion d'un certain Churchill, l'Angleterre rattache sa monnaie à l'or au taux d'avant-guerre, pour des raisons idéologiques : son économie étouffe parce que le taux de change est irréaliste - c'est le phénomène que nous connaissons aujourd'hui avec l'euro.

A partir de là, Keynes sort du moule idéologique libéral qui l'a formé, réfléchit sur le rôle de la monnaie, de la régulation, de la nécessaire intervention contracyclique de l'Etat dans l'économie, des ravages du libre-échange et de la nécessité d'un protectionnisme intelligent...

Au même moment la France fait le 2e euro (Bloc or, le 1er c'était l'Union latine au XIX e siècle), et s'enfonce avec l'ex socialiste Laval, appuyé par une Chambre élue à gauche, dans la déflation, en menant la politique anglaise des années 20 et en suivant l'exemple du démocrate-chrétien allemand Brüning qui a amené Hitler au pouvoir. Alors que l'Angleterre, par pragmatisme, est la première à rompre avec les dogmes libéraux et déflationnistes, à voir son chômage diminuer et son activité repartir, dans un monde qui s'enfonce dans la Grande Dépression...

En 45, les Anglais sont les premiers à mettre en place un Welfare State, conçu dans les années précédentes par les équipes qui tournent autour de Keynes, lequel propose un système monétaire international non fondé sur le dollar mais sur un étalon neutre (bancor), non fondé sur la concurrence mais sur la coopération, où les pays en excédent commercial seraient obligés d'aider les pays en déficit commercial... le Welfare State inspirera l'Etat social des pays d'Europe occidentale et le SMI de Keynes, repoussé par les Américains au profit du dollar et du FMI, reste une idée d'avenir ! Dans les années 80, Thatcher en revient aux dogmes libéraux , début de la révolution conservatrice, dérégulatrice et libérale que nous vivons depuis...

Cameron s'est largement servi de la dévaluation (interdite par l'euro) pour relancer l'économie britannique et voilà qu'après avoir décidé de rompre avec le dogme européiste, les Anglais s'apprêtent, à l'initiative de Mme May, à renouer avec une politique industrielle de type keynésien... à l'inverse de la politique déflationniste et idéologique inspirée par l'Allemagne et appliquée par nos "socialistes" !

Une fois de plus en décalage ! Une fois de plus précurseurs ???

A part cela on apprend qu'entre deux vins, Juncker aurait bavé que ce serait une grave erreur de fermer la porte de l'Europe à la Turquie.

Hier le président du Conseil de l'Europe, dont une des missions est de veiller au respect des droits et libertés fondamentaux a fait part de toute sa compréhension pour la purge en cours... 154000 fonctionnaires limogés, des milliers d'arrestations, des tortures, des fermetures arbitraires d'écoles, de médias... Le Conseil de l'Europe comprend.

Et Kerry est atendu en pèlerinage à Ankara à la fin du mois.

Comme on le voit, le grand nettoyage d'été de l'islamofascisme turc n'effarouche guère ses alliés occidentaux du sultan... Gageons qu'après le Conseil de l'Europe, le poivrot de Bruxelles et le secrétaire d'Etat américain le secrétaire général de l'OTAN ne devrait plus trop tarder à venir faire allégeance à l'étrangleur ottoman !

Du coup, la fable d'un retournement d'alliance de la Turquie, à laquelle je n'ai pas cru une seule minute, en a encore pris un sérieux coup dans l'aile.