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lundi 25 avril 2016

Rappel

Rappel ! Si vous le pouvez... Panagiotis Grigoriou, rédacteur de l'indispensable blog greekcrisis, qui nous permet d'être informé sur la réalité de la situation en Grèce, en temps réel, et dont le dernier billet est passionnant... notamment par la longue citation d'un récent discours de Lapavitsas (depuis longtemps défenseur, dans Syriza puis dans Laïki Enotita, de la sortie de l'euro) fait appel au financement participatif pour lancer une entreprise de tourisme durable, une autre manière de voir la Grèce d'aujourd'hui...

Si vous le pouvez... aidez-les, lui et Chris à mener à bien leur entreprise, qui est aussi une entreprise de survie !

Aujourd'hui, il faut lire également le passionnant papier de Coralie Delaume... en plus, il a le bon goût de me citer !

Là-dessus je vais m'absenter quelques jours de ce blog. Nous partons tout à l'heure dire un nouvel au revoir à maman, qui nous a quittés le 14 février dernier. Ma peine, ma tristesse restent immenses, inconsolables. Elle voulait que ses cendres soit immergées dans cette grande bleue, cette Méditerranée qu'elle a tant aimée et dont elle m'a transmis l'amour. C'est ce que nous allons faire dans les jours qui viennent...

dimanche 24 avril 2016

Ca ne serait pas pire...

On sait la confiance qu'il faut accorde aux sondages en Grèce... Leur biais est toujours pro-européen, pro-euro, pro-odre en place, parce qu'ils sont contrôlés par un petit groupe de famille faisant partie du premier cercle de tout pouvoir qui contrôle les médias et vit en étroite symbiose avec la nomenklatura eurolâtre d'Europe occidentale.

Il est d'autant plus intéressant de voir que d'une vague à l'autre, même ces sondeurs-là sont obligés d'enregistrer un mouvement dont ma conviction intime est qu'il est largement sous-estimé. On sait ainsi que malgré une campagne battant tous les records d'hystérie et assurant qu'un Non vaudrait sortie de l'euro, 61,3 % des votants au référendum de juillet ont répondu NON, prenant aini le risque de ladite sortie - pourcentage d'ailleurs inférieur à ce qu'il aurait dû être, puisque les plus pauvre et les plus jeunes ont voté Non à plus de 80 % alors que les plus pauvres et les plus jeunes ont eu le plus de difficulté à aller voter : on vote souvent, en Grèce, dans le village d'origine de sa famille, non sur son lieu de résidence, les plus vieux et les plus riches étant plus nombreux à résider ou à pouvoir se déplacer en dix jours (délai entre l'annonce du scrutin et le scrutin) pour voter.

Bref, l'Institut Public Issue vient de publier un sondage réalise - de surcroît - pour le quotidien de Syriza, Avghi. et que dit-il ?

- Que, our la première fois, une minorité de Grecs (49 % contre 64 % en novembre dernier) pensent que la situation économique du pays serait pire hors de l'euro.

- Que jamais le pourcentage de ceux qui pensent que le retour à la drachme améliorerait la situation (30 % contre 21 % en novembre) n'a été mesuré aussi haut.

- Que 88 % des sondés pensent que le pays va dans la mauvaise direction.

- Et que 75 % estiment que la situation économique va se détériorer.

Zoé (voir mon post précédent) aurait donc bien tort de continuer à tenir son discours eurolâtre. Ma conviction est que, à Athènes comme à Paris, le premier qui, à gauche, reprendra à son compte la défense de la Nation, la reconquête de la souveraineté, à commencer par la souveraineté monétaire, aura un boulevard devant lui.

Ne manquent que la lucidité et le courage d'avouer qu'on s'est trompé depuis quarante ans en prenant les vessies de l'intégration néolibérale européenne pour les lumières de l'internationalisme.

La Grèce est plongée dans une crise économique, sociale, humanitaire, politique sans issue, l'Espagne et l'Irlande ont été rendues ingouvernables, le peuple britannique se rebiffe et un sondage montre qu'une majorité de Suédois sont favorables à une sortie de l'UE en cas de Brexit, le Non néerlandais sera bafoué comme l'a été le NON français, la chute du SPD et la montée de l'AFD bouleversent le jeu politique dans une Allemagne où les réformes Schrôder mènent le pays vieillissant à une paupérisation massive, où la politique stupide de Schaüble a sacrifié des infrastructures qui se délabrent, où Merkel n'en finit pas de lécher le c.., les babouches d'Erdogan avant de se féliciter bruyamment d'un TAFTA qui nous met à la merci des Etats-Unis et des poisons avec lesquels ils veulent avoir le droit de nous tuer.

L'Autriche, ce soir, vient de faire un triomphe sans précédent à l'extrême droite... Demain l'Italie, puis la France...

Comment ne pas voir que l'UE, l'euro, le capitalisme dérégulé et financiarisé dont ils ont été le moteur et le paravent, le libre-échange, le Reich emmènent les Européens à leur 3e catastrophe en un siècle ?

Va-t-on finir par comprendre ce qu'est l'Union européenne ???

Va-t-on finir par comprendre que le dessaisissement des peuples, par l'UE, au profit d'une Nomenklatura technocratique hors contrôle, hors sol, aveugle, sourde, égoïste, cupide, discrédite inexorablement tous les partis dits de gouvernement ???

Va-t-on comprendre enfin que l'UE est une machine à fabriquer de l'extrême droite ?

La gauche va-t-elle enfin se ressaisir de la nation et du combat pour la reconquête de la souveraineté, avant qu'il ne soit trop tard ?

Ce sont là les questions auxquelles il faut répondre maintenant. Car le temps presse.

samedi 23 avril 2016

Le problème d'un blog...

...quand il est lu, c'est qu'il faut répondre à l'attente de ses lecteurs !

Merci à vous tous de votre fidélité et de votre intérêt. Le deuil familial qui m'a touché m'a profondément affecté et fait prendre aussi beaucoup de retard dans mes différents chantiers d'écriture, d'où une présence ici moins régulière ces derniers temps. Et une absence la semaine prochaine : nous irons en famille immerger les cendres de maman dans cette Méditerranée qu'elle aimait tant et dont elle m'a transmis l'amour.

Certains d'entre vous m'ont aussi demandé de faire le point sur l'enjeu énergétique dans la "crise grecque", un sujet complexe, sur lequel j'essaierai dans les semaines qui viennent de faire un papier de fond ; sur la tension militaire entre Grèce et Turquie ; sur le nouveau parti fondé par Zoé Kontantopoulou, l'ancienne et "héroïque" présidente du Parlement, dont les lecteurs de ce blog savent l'estime et l'admiration que je lui porte.

Alors je vais essayer aujourd'hui de répondre à deux de ces questions. Après avoir fait un rapide point sur la situation actuelle des rapports entre le gouvernement Tsipras et le Quartet.

D'abord il faut dire que les mobilisations sociales ne faiblissent pas contre le projet de nouvelle réforme de la Sécurité sociale élaboré sous l'injonction des créancier et que doit discuter/adopter le Parlement. Marine, marchande, pompiers, hôpitaux, architectes, médias... c'est l'ensemble des forces sociales qui s'élève contre ce projet, les grèves succèdent aux grèves, les manifestations aux manifestations... Sans effet.

Ensuite, il faut ajouter que la "révision" par le Quartet des réformes et politiques grecques qui, dans le système du supplice chinois du goutte-à-goutte institué par le Mémorandum Tsipras, conditionne les versements des créanciers destinés à rembourser ces mêmes créanciers, a vu une nouvelle escalade des exigences austéritaires. dans un jeu de rôle digne du théâtre de l'absurde, Tsipras a demandé que le FMI sorte du "plan d'aide" alors que le FMI était favorable à un allègement de la dette, jugée non soutenable. Car l'Allemagne refusant cet allègement, le FMI exigeait pour rester dans le plan des mesures d'austérité supplémentaire pour atteindre l'excédent primaire prévu. L'Allemagne, hostile à l'allègement, a donc exigé le maintien du FMI qui y est favorable, mais qui exige plus de "sacrifices" s'il n'y a pas d'allègement. Et Tsipras s'est donc vu contraint d'accepter le maintien du FMI... et l'absence d'allègement, en attendant l'aggravation des mesures d'austérité, c'est-à-dire un Mémorandum IV qui est désormais sur le feu, même si on ne l'appellera pas ainsi.

Et si les mesures demandées par le Quartet sont illégales...

"Le président de l'Eurogroupe a toutefois rencontré l'opposition du ministre des Finances grec Euclide Tsakalotos. Ce dernier a ainsi déclaré que la Grèce ne pouvait légiférer sur des "mesures préventives" car la loi ne le permettait pas. Jeroen Dijsselbloem a cependant estimé qu'on pouvait trouver un moyen.

"Nous devons travailler sur le concept de ce mécanisme; il y a bien sûr des contraintes légales et nous ne pouvons ni ne voulons passer outre ces dernières. Il sera conçu pour être crédible et légalement possible", a-t-il expliqué."

Savoureux, non ? pour une Union européenne prétendument fondée sur l'Etat de droit. Le fascinant, avec l'UE, c'est qu'elle va toujours plus loin, dans la bêtise et le crime, avec la meilleur conscience du monde.

Et singulier négociateur que ce Tsipras ! Il semble, aujourd'hui qu'en échange de ce quatrième mémorandum, il ait obtenu un reprofilage de la dette dont on rediscutera... après 2023.

Un reprofilage pas une réduction du montant... c'est-à-dire un allongement des remboursements.

En 2023, car le Quartet juge qu'il n'y a pas péril en la demeure et que, pour l'instant, la Grèce est en état de faire face aux échéances, celles-ci ne devenant inquiétantes, par leur poids, qu'en 2023. Il faut dire qu'en échange du 3e mémorandum il avait obtenu l'ouverture de négociations sur l'allègement de la dette en novembre dernier. On les attend toujours, c'est vous dire si on attend avec intérêt 2023 !

Sans doute n'a-t-on jamais vu aussi clairement la nature impérialiste de la dette : c'est une laisse et une muselière destinée, comme l'Union européenne, à priver les peuples de toute maîtrise de leur destin.

Sur ce blog, le 21 août 2015, j'écrivais ceci :

"Car l'élément certain, c'est que la politique de capitulation acceptée par Tsipras, violemment déflationniste, conduira rapidement à plus de faillites, plus de chômage, plus de récession et donc, malgré les augmentations d'impôts, à une baisse des recettes fiscales. Une telle politique n'a jamais eu et ne peut avoir d'autre résultat. Avec, dans six mois ou un an, de nouvelles exigences européennes, de nouvelles coupes budgétaires, de nouveaux reniements, de nouvelles augmentations d'impôts - un quatrième mémorandum -, de nouvelles défections dans la majorité, de nouvelles élections..."

Nous sommes huit mois plus tard (j'écrivais entre six mois et un an). Et le Mémorandum IV arrive à grands pas... à quand les prochaines élections et le Mémorandum V ?

C'est dans ce contexte qu'a eu lieu une montée en tension dans l'espace égéen.

En réalité, l'islamofasciste Erdogan multiplie ces temps-ci les provocations sur tous les fronts. Sur le front intérieur avec la répression de l'opposition démocratique, on est désormais à la tentative de faire interdire le HDP. Sur le front kurde, en Turquie comme en Syrie : provocations verbales, arbitraire et violences policières à l'intérieur, coup de poignards dans le dos aux Kurdes de Syrie qui combattent Daesh, toujours soutenu par le régime islamofasciste turc malgré les pressions américaines. Le roi de Jordanie a d'ailleurs récemment accusé le régime Erdogan d'organiser l'acheminement des terroristes en Europe occidentale. Sur le front européen : Erdogan a déclaré nul et non avenu le rapport du prétendu Parlement européen - qui n'a de Parlement que le nom - sur le recul de l'Etat de droit et des libertés en Turquie. dans le classement mondial de la liberté de la presse publié il y a quelques jours par reporters sans frontières, la Turquie pointe au 151e rang sur 180 Etats classés... Sur le front caucasien : l'Azerbaïdjan n'aurait sans doute pas pris le risque de rallumer le conflit au Karabagh sans le feu vert d'Akara, provoquant illico la déclaration d'Erdogan apportant son soutien à Bakou... jusqu'au bout, son Premier ministre se chargeant de l'explication de texte pour rajouter : jusqu'à l'Apocalypse.

Ajoutons encore que l'islamofasciste Erdogan est, avec le Qatar et l'Arabie Saoudite, un des agents de la "radicalisation", fondamentalisation" des communautés musulmanes des Balkans, en Bulgarie, ARYM, Albanie, au Kosovo, en Bosnie... régions où l'islam était plus culturel que religieux, très "tolérant" et peu observant, mais où les pétrodollars et le néo-ottomanisme turco-fondamentalisme tendent à changer radicalement ce visage. Les Balkans auraient ainsi fourni plus d'un millier de combattants à Daesh... en attendant leur retour dans des sociétés paupérisées à structure mafieuse, sans avenir ni perspective, et où les armes prolifèrent...

Alors que la situation économique en Turquie ne cesse de se détériorer (et les provocations d'Erdogan qui feront chuter le tourisme russe n'ont guère de chance d'arranger les choses), comme chez tous les soi-disant "émergents" qui pâtissent de plus en plus durement de la stagnation mondiale, dont la déflation européenne est une des causes, le régime islamofasciste turc est à mon avis engagé dans une folle fuite en avant impérialiste dont la multiplication des viols de l'espace aérien turc ces dernières semaines est un des signes.

La manipulation des flux migratoires a parfaitement fonctionné. La Turquie a d'abord facilité l'arrivée des migrants sur son sol dans un premier temps en levant l'obligation de visas pour les ressortissants d'un grand nombre de pays. Car les migrants déversés sur les îles grecques ne sont pas, et de loin, que des réfugiés syriens ; on compte notamment beaucoup de Maghrébins. Elle a également contribué largement à créer le chaos en Syrie et à financer, armer Daesh, donc à générer les réfugiés arrivant sur son sol. Elle a ensuite rançonné ces gens : police, mafias de passeurs... tout le monde a pris sa part. Jusqu'aux commerces des ports proches des points de départ reconvertis dans la vente de zodiacs et gilets de sauvetage : il faut voir les photos publiés dans la presse grecque... et pas dans la française.

Elle a ensuite dirigé les flux vers la Grèce affaiblie par cinq années de Troïka : remarquez que la frontière bulgare n'a pas subi la même pression migratoire. Et le chantage a marché : le régime turc a déjà obtenu 6 milliards de Mme Merkel, principale écorcheuse de la Grèce, partie à Ankara sans mandat européen, qui y a négocié sans mandat et qui ressuscite ainsi la vieille alliance germano-ottomane. Mais son but a toujours été la circulation des citoyens turcs sans visa dans l'UE... des citoyens turcs et des terroristes de Daesh qui ne devraient pas avoir trop de mal à obtenir un passeport turc grâce à leur connexions et relais...

Cette concession-là de l'UE a été faite... en principe. mais il semble que certains y renâclent encore. On ne saurait les blâmer ! Du coup, quelques provocations de plus dans l'espace aérien grec ne pouvaient que rajouter un peu à la pression, la décision définitive sur les visas étant imminente. Quant au gouvernement grec, déjà humilié par le Quartet, incapable de faire valoir les intérêts du pays lors de la fermeture de la route des Balkans à l'initiative de l'Autriche... il ne pouvait pas se permettre de ne pas au moins mimer une réplique... sur le terrain ultrasensible pour le patriotisme grec des permanentes provocations turques.

Malgré la disette budgétaire dont souffrent les Forces armées helléniques et qui les mettraient hors d'état, probablement, de répliquer à un défi sérieux de la part de la Turquie, le ministre de la défense Kamménos - ex-souverainiste qui quitta la droite par opposition aux deux premiers mémorandums, avant de ratifier le troisième - enfila le treillis et se montra pendant quelques jours un peu partout pour manifester la résolution de son gouvernement à ne pas céder aux intimidations. Le patriotisme, l'orthodoxie sont au fondement même des principes que défendent les Grecs indépendants, la formation créée par Kamménos et qui gouverne en coalition avec Tsipras depuis janvier 2015. Voici quelques semaines il avait même exigé la démission d'un de ses collègues syriziste qui avait parlé de Macédoine au lieu de Skopje ou Ancienne République yougoslave de Macédoine.

Sauf à finir de se déconsidérer totalement, Kamménos ne pouvait donc faire autre chose que de gesticuler. C'est ce qu'il a fait et pendant quelques jours la marine et la chasse grecque ont multiplié les sorties afin d'imposer le respects de l'espace maritime et aérien grec. Si bien que d'un bout à l'autre du pays, les Grecs ont vu les Mirage et F16 voler à basse altitude, ici, là, ailleurs, au-dessus d'Athènes, pour montrer au peuple grec qu'on ne restait pas l'arme au pied. Ce qui, dans une période où le gouvernement est de plus contesté, impopulaire... ne pouvait pas faire de mal.

Pour l'heure, il semble que les choses soient revenues à peu près à la normale... Mais je ne doute pas qu'à un moment qui lui semblera favorable ou opportun, le sultan d'Ankara n'en remette une couche !

Quant à Zoé... il faut lire son "J'accuse", envoyé à Tsipras, à propos de la totale inaction, ou de la complicité, du gouvernement Syriza dans les affaires de corruption... Car même là-dessus Tsipras a trahi ses engagements. Il est pour le moins édifiant.

Alors on me demande mon avis sur son nouveau parti... Comment vous dire ?

D'abord, les gens qui ont accompagné jusqu'au bout (le retournement d'après référendum) la catastrophe Syriza n'ont plus aucune crédibilité en Grèce. Les autres non plus d'ailleurs et c'est bien le problème.

Syriza a fini de décrédibiliser toute parole politique. Ce qu'on nous a dit en décembre-janvier, c'est : ils savaient ce qui se préparait et ils sont restés, ils n'ont rien dit, ils nous ont trompé et ils nous retromperont s'ils reviennent. Ou bien s'ils ne savaient pas et, là où ils étaient, c'est qu'ils étaient incompétents.

On verra pour Zoé mais ce qu'elle dit sur l'euro est à mes yeux totalement incohérent et je pense qu'elle est absolument inaudible. Elle l'aurait peut-être moins été si elle avait été élue à Vouli, c'est-à-dire si Laïki Enotita était parvenue à construire l'ébauche d'un front, au moins d'un cartel électoral, avec EPAM et Antarsya... Mais Laïki Enotita ne l'a pas été, s'est coupé des gens qui pensent nécessaire de sortir de l'euro (Lapavitsas a pris ses distances, y compris géographiquement, alors qu'il est le seul à tenir un discours clair sur l'incompatibilité entre l'euro et n'importe quelle "autre politique) et continue à cultiver la même ambiguïté.

Quant à un nouveau parti, groupusculaire, qu'apportera-t-il dans une mouvance à gauche de Syriza qui est déjà complètement atomisée ? Rien, sinon un groupuscule de plus. Et pour dire quoi ? Les mémorandums sont inacceptables. Oui et alors ? c'est aussi ce que disait Syriza avant janvier 2015. Syriza disait même : plus un sacrifice pour l'euro ! Hier soir à la télévision, Zoé a donné sa version : "aucune monnaie ne justifie qu'on abolisse la Constitution". Soit mais alors que fait-on ? Réponse : la question monétaire est secondaire. Et c'est là qu'elle se trompe parce qu'elle ne VEUT pas voir la réalité. Toute autre politique que celle des mémorandums suppose la sortie de l'euro. C'est une condition non suffisante mais absolument nécessaire. Sauf que, lors du peu fameux sommet du Plan B, elle a dit : "Nous n'allons pas leur faire cadeau de l'euro". Autrement dit nous allons y rester et changer le rapport de forces pour le réformer.

Illusion. Désastreuse illusion.

La même - exactement - que celle de Syriza avant janvier 2015 (si l'on n'accepte pas l'hypothèse, pour moi de plus en plus probable, que toute l'affaire Syriza, pour le noyau dirigeant qui est aujourd'hui au pouvoir, n'a été qu'une manipulation cynique destinée à occuper le pouvoir et à bénéficier de ses prébendes en étant résolus dès l'origine à ne rien changer). La même que celle du pauvre Varoufakis qui a, lui aussi, créé son particule proeuropéen et qui en vient à faire l'éloge de... Macron.

Le fascinant, pour moi, aujourd'hui, c'est que tous ces gens sont en réalité absolument incapables, malgré ce qu'ils ont vécu, de renier leur eurolâtrie congénitale. Médiocrité intellectuelle ? Absence de courage ? En tout cas cela me semble pathétique.

jeudi 21 avril 2016

Triste anniversaire

Il y a 49 ans, à Athènes, un quarteron d'officiers au savoir-faire limité, pour la plupart des colonels, prenait de vitesse les généraux liés à la couronne qui avaient décidé de faire un coup d'Etat au cas où le centre gauche l'emporterait aux prochaines élections. Ce putsch des colonels allait plonger pour 7 ans la Grèce dans l'arbitraire le plus stupide (interdiction des Beattles, des minijupes ou des cheveux longs pour les garçons, de tous les ismes, dont le taoïsme, censure de... Claudel suspecté de...), la violence, la corruption de militaires incapables et inféodés à la CIA, un régime pratiquant la torture systématique, sans projet politique, divisé contre lui-même et qui, au final, glisserait dans le sang de la répression du Mouvement de Polytechnique (écrasé par des chars vendus à la dictature par la France) et la désastreuse tentative de coup d'Etat contre Makarios à Chypre, provoquant la catastrophe du débarquement turc au nord de l'île.

La Grèce de 1967 rappelle par plus d'un trait celle d'aujourd'hui : une crise politique permanente depuis 1965, un discrédit général des politiques et des élites en général, la société la plus inégalitaire d'Europe occidentale, un pouvoir officiel inféodé à une puissance étrangère... la différence étant qu'elle avait alors le 3e taux de croissance économique au monde après le Japon et l'Espagne.

Il faut aussi noter qu'un des principaux responsables de cette situation s'appelait Constantin Mitsotakis. Apparenté au grand Vénizélos, n°2 de l'Union du Centre de Georges Papandréou (le grand-père de l'autre), il avait trahi ce dernier lorsque le roi l'avait inconstitutionnellement renvoyé. Si bien qu'entre juillet 1965 et avril 1967, il avait été au centre de toutes les combinaisons politiques et de tous les gouvernements que les Grecs appelèrent gouvernements des apostats, élus au centre gauche et qui menèrent une politique de droite... Apostats dont la trahison fut rétribuée en francs suisses versés sur des comptes helvètes.

Aujourd'hui, le "nouveau" chef de la droite s'appelle Kyriakos Mitsotakis, fils de son père, il est considéré comme l'homme de Berlin et est mouillé jusqu'au cou dans le scandale Siemens...

mercredi 13 avril 2016

Beaucoup de bruit pour rien...

Les relations se tendent de nouveau, en Grèce, depuis plusieurs jours entre la "Troïka revisitée" et le gouvernement d'occupation Syriza/ANEL.

Comme d'habitude, Romaric Godin donne une analyse serrée de ces tensions.

Mais au-delà de la comédie quel peut être le sens de ces gesticulations syriziennes ?

Car les moulinets de Tsipras et de ses compères ne peuvent plus avoir la moindre crédibilité aux yeux des créanciers depuis la capitulation de juillet. Dès lors que ceux-ci savent que le gouvernement grec exclut toute sortie de l'euro, il savent aussi qu'il n'a d'autre option, au final, que de capituler à nouveau. Et s'il n'est pas un parfait imbécile, M. Tsipras ne peut désormais ignorer qu'il n'obtiendra jamais de l'Eurogroupe une solution raisonnable, la logique de l'Eurogroupe ne devant rien à la raison et tout à l'idéologie.

Alors, beaucoup de bruit pour rien ? Probablement...

A moins que les tsipriotes, se rendant compte que la nasse dans laquelle ils se sont eux-mêmes enfermés ne les condamnent, à plus ou moins brève échéance à une pure et simple disparition politique et qu'ils n'aient donc décidé de sortir de cette nasse en tombant "à gauche"... Soit pour ne pas endosser une nouvelle capitulation et protéger ce qui leur reste d'un capital électoral qui, ces derniers temps, semble fondre comme neige au solei ; ils restitueraient alors le pouvoir à la droite, histoire d'essayer de se refaire une santé dans l'opposition. Soit pour revenir au pouvoir, après de nouvelles élections, en coalition avec le PASOK et l'Union du centre, ou "mieux encore" avec la Nouvelle Démocratie de Kyriakos M., fils et frère de, l'Homme de Berlin et de... Siemens.

Encore un instant, M. le bourreau !

Bien sûr, ici, aucun des médias dominants n'en parle... mais le Bail-in que viennent de décider les autorités autrichiennes pour "sauver" la banque issue de la faillite de l'Hypo Alpe Adria, est une première en Europe, consécutive aux nouveaux règlements européens issus de l'expérimentation chypriote.

Le Bail-in c'est la mise à contribution pour "sauver" une banque en difficulté des actionnaires, puis des détenteurs d’obligations, puis... des déposants. Pour l'instant, l'Etat garantit un minimum de dépôt. Pour l'instant...

Par ailleurs, on écoutera avec intérêt Jacques Sapir analyser (hier) la création (lundi, je crois) par le gouvernement d'un fonds de soutien de 5 milliards pour éponger les créances douteuses de... 360 milliards des banques italiennes.

Ce "n'est pas rassurant. C'est même exactement le contraire. (...) Pourquoi est-ce que le gouvernement (italien) fait quelque-chose qui n'est pas sérieux ?"

Voilà une bonne question !

Pour gagner du temps peut-être, en attendant l'explosion d'un système financier devenu fou, gavé d'actifs toxiques, en Italie comme en Allemagne, et que ni les gouvernements ni l'UE n'ont rien faits depuis 2008 pour réguler - ou plutôt qui ont tout fait pour que tout reste comme avant...

Gagner du temps... dans le genre du Barry : "encore un instant, M. le bourreau."

lundi 11 avril 2016

Konstantopoulou vs Tsipras, Schäuble et la CDU/CSU vs Draghi et la BCE, Frédéric Farah vs la Cour de justice de l'UE

En Grèce, la mobilisation sociale n'a pas cessé. On a cru un moment, lorsque les paysans sont rentrés dans leurs fermes, qu'on avait pu l'avoir cassée par la crise (voulue ?) des migrants qui a vu, en tout cas, la troublante convergence entre une Allemagne, parlant seule sans aucun mandat et négociant seule sans aucun mandat de ses vassaux européens, et l'islamofascisme turc que l'UE a décidé de subventionner et récompenser pour l'aide qu'il apporte à Daesh, le massacre des Kurdes qui le combattent, l'instrumentalisation des migrants rançonnés par Erdogan, son clan, ses mafias et ses polices, la suppression de la liberté de la presse et le musellement, en général, de toutes les oppositions à un régime de plus en plus personnel, autoritaire, policier, mégalomane... un régime dont le Premier ministre Davutoglu vient de déclarer qu'il appuierait l'agression de l'Azerbaïdjan contre les populations arméniennes du Haut-Karabagh... jusqu'à l'Apocalypse.

Face à cette convergence, le gouvernement d'occupation grec a fait semblant de croire, une fois encore, que sa bonne volonté consistant à ratifier un accord inacceptable avec la Turquie, lui vaudrait un peu de mansuétude de la part du tortionnaire allemand. Réponse rapide : Merkel a refusé toute sortie de la Troïka revisitée du FMI réclamée par Tsipras, et par dessus le marché, Tsipras a dû feindre de se scandaliser d'une "fuite" au sein dudit FMI indiquant que, faute d'une réduction de la dette grecque évidemment insoutenable, mais que refuse toujours aussi obstinément Schäuble et Merkel (laquelle est désormais affaiblie, par la victoire électorale de l'AFD, face à son jusqu'au-boutiste ministre, cf. ci-dessous), la Grèce pourrait bien se retrouver en cessation de paiement à la veille d'un référendum sur le Brexit paralysant toute réaction de l'UE pour des semaines...

Au-delà, les mouvements sociaux se multiplient dans le pays : depuis 10 à 15 jours, des usines agro-alimentaires ou de menuiserie sont occupées dans le Nord, des protestations et des grèves ont eu lieu dans les médias, à l'Opéra et à l'Orchestre national, la presse, les fonctionnaires, les hôpitaux... Plusieurs manifestations ont eu lieu contre le retour des experts du Quartet pour "l'évaluation" en cours des politiques du gouvernement précédant le déblocage d'une prochaine tranche de prêt. Hier était aussi le jour d'arrivée au centre d'Athènes d'une Marche contre le chômage de 220 kms, partie de Patras le 3 avril. Initiative du maire communiste (KKE, élu avec l"'appui de Syriza) de la 3e ville de Grèce, cette marche a rassemblé des milliers de participants. Si le KKE et les syndicats qui lui sont liés l'ont organisée et encadrée, elle a, à l'évidence, réuni bien au-delà et mobilisé/suscité l'adhésion de, sur l'itinéraire, bien des forces sociales et associatives dépassant largement l'audience du vieux parti communiste. Elle devrait aussi déboucher sur une nouvelle grève générale de deux jours contre la politique du gouvernement et ses projets.

Hier aussi, les étudiants ont empêché la vice-ministre du Travail et des Assurances sociales Rania Antonopoulos de prendre la parole à Agrinio dans une réunion d'explication des mesures anti-sociales adoptées et préparées par le gouvernement de "gauche radicale"... qui a dû être annulée.

C'est dans ce contexte que le gouvernement d'occupation Tsipras a conclu avec le Chinois Cosco, à des conditions désastreuses, la cession du Pirée que le premier gouvernement Syriza avait bloquée lors de son arrivée au pouvoir au début de 2015. Un bradage qui a provoqué une mobilisation des dockers et des heurts violent avec la police, alors que, sur le même port du Pirée, les heurts violents entre clans, ou gangs, de migrants (car tous ne sont pas d'innocents et inoffensifs réfugiés...) de diverses origines se multiplient sous le regard d'une police dépassée qui rechigne à intervenir et à se retrouver la cible des deux partis aux prises.

Aussi - hier encore -, l'ancienne président du Parlement, Zoé Konstantopoulou, a-t-elle adressé eu Premier ministre Tsipras une lettre ouverte qui, sous la forme de questions, est un réquisitoire d'une violence inaccoutumée pour celle qui s'est battue, là où elle se trouvait, et de toutes ses forces et de toute son énergie, contre le coup d'Etat européen de juillet du Mémorandum III, entériné par l'équipe dirigeante de Syriza... qui avait pris l'engagement solennel de ne jamais y consentir, ni sur le fond, ni en employant les moyens - négation de la démocratie parlementaire - qui ont été mis en oeuvre pour sa ratification par le Parlement. Malgré son désaccord profond avec Tsipras, Zoé Konstantopoulou, tout en rejoignant la scission de gauche de Syriza, Unité populaire, avait alors réaffirmé son estime et son amitié pour le Premier ministre, tout en dénonçant plus tard le rôle joué auprès de lui par les "concepteurs" de la politique du gouvernement Tsipras II : Dragasakis, Tsakalotos, Stathakis. Ce qui frappe, dans le ton de cette lettre ouverte, c'est la dureté du propos de l'ancienne président du Parlement pour le Premier ministre lui-même.

"Tout cela constitue une leçon et un rappel : la défense de la démocratie, de l’intérêt public et social, des droits de l’homme, requiert un engagement sans contrepartie. Elle requiert des hommes décidés à défendre des valeurs supérieures universelles, même au prix de sacrifices personnels, et non des individus qui sont le jouet de leur ambition personnelle et de leur amour du pouvoir. Malheureusement, dans le gouvernement actuel, il n’existe pas de tels individus. Il n’y en aura pas non plus dans aucun gouvernement qui procèderait de l’actuel Parlement."

Par ailleurs, la chère Coralie Delaume, dans Le Débat, a, il y a peu, publié un papier passionnant sur les "Indépendantes", ces institutions adémocratiques de l'UE qui participent au démontage par l'Europe de l'Etat social et à la liquidation de toute démocratie en Europe autre que formelle (rite électoral réduit à un concours de beauté chargé de désigner qui conduira la politique unique pré-écrite dans les traités) - un ordre européen de la nouvelle Sainte Alliance réactionnaire et libérale dont les "Indépendantes" sont les indispensables chiens de garde..

Coralie s'attachait surtout au rôle de la BCE, notamment dans la stratégie d'étouffement de la Grèce qui aboutit à la capitulation de Tsipras. Grâce à son indispensable blog, L'Arène nue, l'ami Frédéric Farah nous éclaire aujourd'hui sur le rôle éminemment toxique d'une autre Indépendante absolument stratégique : la Cour européenne de justice. C'est tout aussi passionnant et c'est à lire impérativement !

Pendant ce temps-là, les conservateurs allemands, derrière la grosse Katastrophe Schäuble, ont remis en service la grosse Bertha contre... la BCE. Une BCE dont ils défendaient pourtant, hier encore, l'intouchable "indépendance"... Les temps changent - et les récentes victoires électorales de l'AFD n'y sont pas pour rien.

Romaric Godin donne ici une intéressante analyse de ce nouvel indice du (salutaire) processus d'autodestruction dans lequel est engagée la soi-disant Union européenne... et c'est à lire également.

C'est que, aujourd'hui, cette BCE écorne de plus en plus l'orthodoxie - c'est-à-dire le rapport psychiatrique des Allemands à la monnaie - qui fonde le trop fameux modèle allemand - politique budgétaire stupide et suicidaire parce qu'il hypothèque l'avenir par la dégradation des infrastructures, monnaie forte étouffante pour la production, déflation ravageuse pour les classes moyennes, vulnérabilité d'un secteur bancaire gavé d'actifs toxiques, priorité absolue à l'électorat des retraités et donc à la rente sur le travail, exploitation de la main d'oeuvre à bas coût importée... -, ce modèle allemand que le néo-impérialisme d'outre-Rhin entend imposer à toute l'Europe.

Non que je pense, d'ailleurs, que la politique de Draghi serve à quoi que ce soit - sinon à faire gonfler la bulle spéculative boursière, les liquidités que crée la BCE étant dirigées vers le seul secteur financier, au lieu de l'être - dans un esprit keynésien - vers les salaires (ce qu'a décidé le gouvernement... Cameron !) afin de relancer l'économie par la consommation et non de prétendre la relancer par l'offre - dogme de l'économie "classique" qui a toujours, partout, été démenti par les faits. Mais pour cela, il faudrait soit/et sortir de la logique mortifère de la mondialisation et du libre-échange généralisé soit/et sortir de l'euro et dévaluer.

Verboten !

dimanche 10 avril 2016

Lumineux Lordon !

L'euro, l'Allemagne, la Grèce, la souveraineté, changer le rapport de force européen, l'autre Europe, l'internationalisme : lumineux ! A voir et écouter.

Entretien à lire d'Henri Rousso et privatisation du Pirée

Henri Rousso a donné, le 8 avril, un passionnant entretien à ''Libération'' sur la manie mémorielle qui triomphe dans ce quinquennat d'impuissance, comme sur l'incapacité de l'Europe à se fonder symboliquement sur autre chose qu'un plus petit dénominateur commun et une négativité - ce qui ne fait ni une communauté de vie et d'avenir, ni un projet, ni une identité... et encore moins une identité attractive !

"Un tel investissement sur le passé est significatif d’une incertitude sur le présent. Les sociétés ou les élites politiques qui ont moins d’hésitation sur leur vision du présent et de l’avenir n’ont, en général, pas besoin de la mémoire au sens contemporain du terme. De Gaulle s’en moquait comme d’une guigne, il était dans la tradition…

(...) C’est bien de regarder son passé, mais pas au prix d’un aveuglement face au présent. Contrairement à l’idée sur laquelle s’est fondé «le devoir de mémoire» depuis les années 90, l’oubli n’est pas forcément négatif. Il fut le mode de gestion le plus traditionnel des traumatismes passés. L’histoire de mon père en est une banale illustration. Il y a aujourd’hui une illusion que le souvenir perpétuel nous prémunit contre la répétition des catastrophes."

Je pense cela depuis bien longtemps déjà ! Et je suis heureux qu'un historien de la qualité d'Henri Rousso le dise.

Déjà l'un des pères de l'Institut d'histoire du temps présent, le regretté François Bédarida, le répétait : plus on parle de mémoire et moins on fait d'histoire. C'est-à-dire que plus on se plaît dans le ressassement émotionnel, la délectation morose toute pétainiste à dénoncer nos "fautes", les bons sentiments, les repentances à deux balles, plus on se lamente sur le passé et moins on tente de l'éclairer pour comprendre le présent - et agir.

Pendant ce temps-là, en Grèce, la situation sanitaire continue inexorablement à se dégrader, comme le montre le rapport de Juan Pablo Bohoslavsky, expert indépendant auprès de l’ONU... et pendant ce temps-là, le gouvernement Syriza vient de finaliser, pour une bouchée de pain, le bradage à l'entreprise d'Etat "communiste" chinoise Cosco Shipping Corporation, l'ensemble du port du Pirée - bradage qui a provoqué aujourd'hui de sérieux incidents entre dockers et police, bradage dont Unité populaire, la scission antimémorandaire de Syriza détaille ici les enjeux.

Une trahison de plus - de ses engagements et des intérêts du peuple grec.

Avant son arrivée au pouvoir, en janvier 2015, Syriza avait fait une campagne d'affichage dont le slogan était : "Tu ne peux pas vendre quelque chose qui ne t'appartient pas ! La privatisation des ports ne passera pas !"

Mais ça c'était avant.

Enfin il faut signaler que Baptiste de Ricquebourg, qui publie sur son blog, la traduction en français d'articles importants parus dans la presse grecque, nous donne pour sa deuxième livraison un passionnant papier de Yerasimos Livitsanos, publié dans le Unfollow de mars 2016, consacré à une autre vision de la crise migratoire, géopolitique, intitulée : "L'OTAN en mer Egée – une manœuvre qui a eu le temps de mûrir".

jeudi 7 avril 2016

Minijupe, Non néerlandais, Macron et le Panama

Une sénatrice écolo s'est encore distinguée, hier, par sa bêtise crasse. Et je suis poli.

Il faut en être arrivé à un point de confusion mentale rarement atteint dans l'histoire occidentale pour comparer la minijupe au voile islamique. Entre la minijupe qui fut le signe de "je vous emmerde, vous, votre morale patriarcale judéo-chrétienne, je m'habille comme ça me chante et je montre ce que je veux" et le voile qui est le signe du "je ne suis qu'une partie d'une communauté régie par la tradition patriarcale de sociétés plus anciennes que l'Islam, à laquelle je me soumets en faisant disparaître telle ou telle partie de moi que cette tradition patriarcale m'interdit de montrer", cela s'impose en effet de tracer un signe égal.

Je suggère aux "féministes" de la trempe de Mme Benbassa de défendre également le droit des femmes d'un vaincu à être violées par le vainqueur, le droit des filles impubères à être épousées par des hommes de trente ans plus âgées qu'elles, le droit des femmes (ou des chrétiens) à ce que leur témoignage en justice ne vaille que la moitié de celui d'un homme musulman, le droit des filles à arriver vierges au mariage et, pendant qu'on y est, ailleurs, leur droit aussi à l'excision. Et puis, pour faire bonne mesure, le droit des adultères à être lapidés, des sorcières à être décapitées et des homosexuels à être pendus.

Quand une certaine "gauche" cessera-t-elle de prendre, et d'essayer de nous faire prendre, les vessies de l'islamofascisme pour des lanternes ?

Plutôt que de tenter de justifier, voire de faire passer pour une norme acceptable, un signe d'aliénation, de soumission de la femme, sommée de dissimuler ce qui est supposé déclencher un désir incontrôlable du mâle autre que le mâle propriétaire de la femme chosifiée, plutôt que de normaliser la pression sociale qui permet ensuite d'alléguer le consentement des femmes chosifiées, à la manière dont les totalitarisme nazi ou fasciste obtenaient le consentement manifeste de la majorité de leur population, Mme Benbassa aurait pu dire que plus on détruira la Nation par l'Europe et le néolibéralisme, plus on affaiblira le sentiment d'appartenance à la Nation, plus les soi-disant identités tribalo-religieuses rempliront le vide, et plus les monstruosités en pleine expansion comme le port du voile, ou n'importe quelle autre pratique venant de sociétés archaïques et patriarcales, progresseront.

Ces propos aussi scandaleux qu'absurdes ne sont peut-être (sans doute) qu'une diversion tactique dans laquelle s'est engouffré le Premier ministre, qui n'a rien fait de sérieux pour combattre l'islamisme rampant, mais qui est bien content qu'on parle d'autre chose que du démontage de l'Etat social par la loi El-Khomri commanditée par les vrais patrons de Valls, ceux de Berlin et de Bruxelles. Le problème n'en est pas moins réel. En ce qui me concerne je sais aussi très bien que la contagion de la maladie du voile, à Créteil où j'enseigne à des retraités depuis quinze ans comme dans mon XIVe arrondissement où j'habite depuis 30, ne tient en rien du fantasme, du vallsisme, du zemmourianisme, de l'hunttingtomanie ou de je ne sais quelle autre affection grave de mon entendement, mais d'une réalité qui me saute à la gueule désormais chaque jour.

Je sais encore, comme PD, qu'après les femmes, j'appartiens à la prochaine catégorie des victimes désignées par le réinvestissement de la société par toutes les religions - dont je n'ai rien à foutre en bloc. Je sais enfin, comme historien, qu'on ne règle pas les problèmes en refusant de les voir ou en disant qu'ils ne sont pas graves et qu'ils vont passer tout seuls. Et chaque fois que je vois une femme plus ou moins voilée, des fantômes à grillage et gants noirs aux petites crétines qui s'enturbannent par souci de conformité, le poème du pasteur Niemeyer me revient immanquablement à l'esprit. Je ne veux pas avoir à me dire, si un jour c'est moi qu'on vient chercher, que personne ne me défendra parce que je n'ai pas élevé la voix, un jour, pour tenter de défendre les femmes victimes que, aujourd'hui, on réduit, par la pression sociale, à l'état de choses voilées.

Le propre de la République, et par conséquent le devoir d'une sénatrice de la République, n'est pas de reconnaître ou, pire, de légitimer par des propos oiseux et des comparaisons imbéciles, l'esclavage volontaire, le consentement obtenu par la pression sociale au renoncement à la liberté, à la disparition de l'individu, à l'inacceptable. Le propre de la République, et par conséquent l'honneur d'une sénatrice de la République, est de lutter pour l'émancipation de tous les individus, de combattre tous les obscurantismes et tous les archaïsmes hérités de sociétés fondées sur la domination patriarcale - qu'il s'agisse du mariage pour tous ou du voile, le combat est le même -, de dénoncer sans relâche l'asservissement, même lorsqu'il se donne pour consenti.

Hier aussi, les Néerlandais, à plus de 64 % de Non, se sont opposés à l'accord entre l'Ukraine maffieuse et fascistoïde du président Porochenko d'une part, l'EuroReich de l'autre... et comme la participation s'établit à 32 % (il fallait au moins 30 % de votants) les résultats de ce référendum sont valides (Source : dépêche Reuters pour les chiffres).

Encore un immense succès de l'Union européenne qui les collectionne avec une régularité confondante ! La question est : Merkel et Druncker vont-ils s'asseoir aussi sur le Non des Néerlandais comme ils se sont assis il y a neuf mois sur le Non des Grecs, comme ils se sont assis... ???

C'est probable !

Jean-Claude Druncker a déjà fait part, à travers sa porte-parole, de sa "tristesse" (sans doute, étant en train de la noyer dans le jus de fruit aromatisé, n'était-il déjà plus en état d'en faire part lui-même), tout en rappelant que ce résultat ne remettait pas en cause l'accord avec Kiev. "La Commission reste toujours aussi déterminée à renforcer ses relations avec l'Ukraine"; Ben voyons ! Reste, pour notre Druncker, à trouver la formule qui justifiera ce nouveau déni de démocratie de l'Eurodictature à tête de boeuf - pour reprendre le propos de Mauriac sur Joseph Laniel. Je lui suggère : il ne peut pas y avoir de choix démocratique contre les traités... même contre ceux qui n'ont pas encore été ratifiés.

Du coup, ce matin, entre un Quatremer qui se prend pour saint Jean à Patmos et nous menace d'apocalypse avec criquets mécaniques, tempêtes de soufre et tout le toutim si jamais le bastringue européen venait à s'effondrer, et un Guetta qui se rassure sur la pérennité dudit bastringue parce que l'abstention a été forte aux Pays-Bas, les Castafiores de la Propagandastaffel ont l'air d'avoir un peu le moral dans les chaussettes. D'autant que l'autre matin, Couturier a pris un coup de sang, en nous la jouant sainte Blandine, vierge et martyre des gauchistes qui ont colonisé France Cu. Le pôvre ne supporte pas que la Propaganstaffel n'ait pas le monopole de la parole... Cela dit, pour voir dans la matinale de France Cu un vivier de gauchistes, en toute amitié, ce cher Brice doit être assez sérieusement atteint. Il devrait consulter. Moi - et c'est aussi le cas de Coralie Delaume, la talentueuse essayiste de Europe, Les Etats désunis nous donne son analyse, toujours pertinente, sur le site Internet du Figaro et nous apprend sur son blog, L'Arène nue, que Les Echos (du sérieux en béton armé !) font du journalisme à la manière de cette presse française qui, jadis, annonça l'arrivée aux Etats-Unis de Nungesser et Coli qui s'étaient abîmés en mer... A force de prendre ses désirs pour la réalité... -, cela m'a mis d'humeur badine, tant je trouve que leur machin européen commence à sentir sérieusement le roussi. Reste à espérer que les électeurs britanniques lui filent bientôt un méchant coup de lance-flamme - genre Jeanne au bûcher.

Enfin, il y a les chéquards du deuxième scandale de Panama : retour vers le futur... une fois de plus !

Denis Robert n'est pas content, et on le comprend.

"Les journalistes — en tête ceux du Monde — découvrent la lune. Les politiques nous enfument. Il y a quelque chose de lamentable dans cet embrasement. De réjouissant, quand on voit des types comme Balkany ou Me Claude l’associé fraudeur de Sarkozy fuir les caméras… Mais quand même de lamentable.

Pourquoi les journalistes ont-ils tant attendu ? Pourquoi les politiques — Hollande en tête avec son foutu discours du Bourget — n’ont-ils pas bougé le petit doigt quand — tiens prenons celle-là — l’affaire Luxleaks est sortie. Rien. Pas un soubresaut."

Le Monde... Le Monde des moralistes... Rappelez-moi le nom de ses propriétaires... Aucune raison, bien sûr, de soupçonner ce Monde d'un coup foireux, épargnant presque tous les gens au pouvoir chez nous, sauf les utiles brebis galeuses déjà connues de tous...

Panama papers : étrange affaire, tout de même, ce consortium de la presse dominante qui passe son temps à faire l'éloge du néolibéralisme, de l'Europe, de la dérégulation, du libre-échange et qui s'offusque, gourmande, des conséquences absolument logiques et inévitables du système qu'elle défend en fidèle chien de garde. Quelles sont donc les vraies motivations, quels sont donc les commanditaires de cette opération ?

Nos chiens de garde, en tout cas, ont beaucoup aboyé sur Poutine... Mais pas beaucoup sur le très respectable président ukrainien Porochenko. Le précédent président ukrainien (élu, puis viré par un coup de force de l'ouest du pays contre l'est, doublé d'un coup d'Etat américano-européen, avec le brillant résultat... que les Néerlandais viennent, pour leur part, d'invalider) n'était, comme chacun sait, qu'un vil oligarque qui ne pensait qu'à s'enrichir, alors que son successeur, le pur et vertueux Porochenko, qui bénéficie de toutes les attentions et crédits de Merkel, Juncker et consorts (comme le démocrate et vertueux Erdogan qui profite maintenant du fric européen pour menacer les Arméniens via l'Azerbaïdjan, en plus de dessouder les Kurdes qui luttent contre Daesh et son opposition...), n'a fait que ne pas vendre le géant de la confiserie dont il est le patron, contrairement à ce qu'il avait promis, et planquer tout son blé (ukrainien) au Panama, pendant que d'autres se faisaient trouer la peau face aux très très très méchants Russes. Bidzina Ivanishvili, lui aussi a planqué son blé (géorgien) au même endroit... il s'agit du dernier Premier ministre du président Saakachvili, lui aussi grand ami de l'UE, que le président Porochenko a nommé gouverneur d'Odessa en mai 2015... alors qu'il n'était même pas Ukrainien.

Denis Robert, lui, a eu 63 procès pour avoir dit la vérité, alors que la presse qui se gargarise de sa propre audace panaméenne, avec la bénédiction d'Hollande (l'ancien patron de Cahuzac et le patron de Macron), soudain transformé en vaillant défenseur des lanceurs d'alerte, après avoir refusé l'asile à Assange et Snowden (qui ne s'est pas fait prié pour se payer la tête de ce qui nous sert encore de chef de l'Etat), justement, restait muette ou l'enfonçait...

2002, j'ai lu La Boîte noire de Robert ; qu'apprend-on de plus aujourd'hui dans les Panama papers ?

Plutôt moins que ce qu'il écrivait alors.

Est-ce que, depuis, Druncker, qui a téléguidé une partie des procès contre lui pour protéger son petit paradis fiscal niché au coeur de l'UE et bloquer les enquêtes sur sa principauté bancocrate, est en taule pour avoir permis à tant de gros contribuables de ne pas payer leurs impôts là où ils devraient les payer ? Au hasard... en Grèce par exemple.

Que nenni ! Druncker est à la tête de la Commission d'une UE qui écorche les Grecs, et d'autres peuples, tout en jurant qu'elle va lutter avec le dernier acharnement contre l'évasion et les paradis fiscaux. Je sais bien qu'on a nommé Vidocq à la tête de la Sûreté, et qu'en plaçant Joseph P. Kennedy à la tête de l'Autorité des marchés boursiers, Roosevelt se justifia en disant : "J'ai choisi un voleur pour mieux attraper les voleurs", mais enfin...

Et puis, dans le tableau panaméen, il y a aussi 28 banques allemandes (Ach ! le motèle allemand !), et puis la Banque Rothschild, manifestement au coeur, si l'on en croit l'émission de France 2 Cash Investigation, d'un réseau luxembourgo-panaméen d'une aveuglante transparence. La Banque Rothschild... rappelez-moi, ce n'est pas là d'où vient le sémillant Emmanuel Macron ? Mais il ne savait rien ! Juré craché !!!

Macron, ancien de chez Rothschild, qui joue les vierges effarouchées devant les horreurs panaméennes : ce serait tordant si ce n'était du foutage de gueule de contribuable dans les grandes largeurs. Presque dans d'aussi grandes largeurs que : Mon ennemi c'est la finance, ou le serment de Druncker de lutter avec la dernière énergie contre l'évasion fiscale.

Je crois que la période que nous vivons est, comme peu de périodes dans l'histoire de l'humanité, le règne des imposteurs.

Macron : ni gauche ni droite. Maurassien alors ? le grand écart... J'espère pour lui qu'il a travaillé sa souplesse, sinon il va se faire mal, le pôvre. Emmanuel Macron : En Marche... vous avez saisi l'astuce à deux balles. Hourrah ! La Grèce avait Potami (en voie de disparition, déjà, les créations de la Commission européenne n'ont pas la baraka par les temps qui courent !), l'Espagne avait Ciudadanos - des droites "suscitées" et subventionnées par Bruxelles pour servir de roue de secours aux alliances droite-socialistes en perdition -, la France a désormais En Marche... arrière toute !

A la trappe !

lundi 4 avril 2016

et 2 articles

pour comprendre l'affaire Jan Fabre. Le premier, de Jean-Marc Adolphe, retrace le scénario du film que, éberlués, nous avons vu se dérouler sous nos yeux : il entrouvre aussi la porte des coulisses, ce qui, une fois encore, pose la question de la vraie nature de Syriza... ou d'une partie au moins de son groupe dirigeant : "Professeur de philosophie à l’Ecole Polytechnique d’Athènes, co-fondateur du parti eurocommuniste Synaspismos, et l'un des concepteurs du « programme de Thessalonique », sur lequel Syriza a remporté les élections du 25 janvier 2015, mais décrit par certains comme « un stalinien pur et dur » (ce qui ne l’empêchait pas, dans un entretien publié en janvier 2016 France par Télérama, d’affirmer que « Syriza est obligé d’avoir un double visage, comme Janus. D’un côté, nous sommes la gauche radicale ; de l’autre côté, nous sommes obligés de mettre en application un programme à la base néolibérale »), Aristides Baltas ne connait effectivement rien à la création contemporaine. Plus intriguant encore : dans son entourage ministériel navigue un autre Janus, byzantin dans l’âme : Panagiotis Douros. Sans doute un personnage-clé de toute cette histoire. Directeur de cabinet du ministre grec de la Culture sous le gouvernement du Premier Ministre conservateur Antónis Samarás, il a curieusement conservé son poste sous le règne de Syriza, successivement avec Níkos Xydákis (en janvier 2015) et aujourd’hui avec Aristides Baltas."

Et encore vous n'avez rien lu... la suite de l'article est encore plus édifiante...

Le second de Mari-Mai Corbel en décrypte le sous-texte.

2 publications

L'excellent site historique Herodote. net vient de mettre en ligne deux articles que j'ai écrits autour de Vénizélos : le premier sur le contexte crétois dans lequel il a grandi et s'est forgé ses convictions et un destin d'homme d'Etat autant que de diplomate, jusqu'au rattachement de son île à la Grèce ; le second sur son rôle dans l'histoire de la Grèce de 1910 à sa mort en 1936... et au delà.

samedi 2 avril 2016

La colonie se rebiffe

On annonce ce matin la démission de Jan Fabre de la direction du festival d'Athènes.

On ne sait pas si les autres nominations coloniales du ministre de la Culture Syriza Baltas (un Français au Musée Bénaki qui a, semble-t-il quelque mal, lui aussi, ses éclatants mérites à ses subordonnés indigènes, un autre au festival de Thessalonique) auront le même succès.

En tout cas, c'est encore un triomphe pour le gouvernement Syriza qui semble décidé à créer les conditions d'un rapide retour de la droite, dirigé désormais par le plus pro-allemand et le plus siemensisé des dirigeants grecs, Mitsotakis fils-et-frère... après l'acceptation du honteux accord euro-turcs que 53 députés députés syrizistes jugent inacceptables, tout en continuant, pour l'instant, à voter pour ce gouvernement qui, moins de sept mois après sa nomination, semble déjà à bout de souffle.

On trouvera ici, en français, les deux lettres adressées hier au ministre Baltas et à Jan Fabre.

vendredi 1 avril 2016

Festival d'Athènes (suite) : les artistes grecs en sécession

Le théâtre Sfendoni était bondé, aujourd'hui, pour l'AG des artistes, techniciens et acteurs grecs destinée à trouver une riposte au "rapt" du festival d’Athènes organisé par le ministre Syriza de la Culture Baltas, au profit de la personne et des amis du directeur qu'il a nommé, le Flamand Jan Fabre, dont le programme pour quatre ans, exclut cette année, et réduit à la portion congrue les trois suivantes, des créateurs et artistes grecs qui sont à la pointe de la création mondiale, qui ont un public large, tant les arts de la scène sont populaires, vraiment populaires, en Grèce et dont le festival était un des derniers lieux d'où ils pouvaient encore tirer un revenu leur permettant de survivre et de créer le reste de l'année. Parmi les participants, on relevait les noms de Tasos Nousias, Alekos Sissovitis, Carmen Ruggeri, Costas Falelakis, Gregory Toumasi, Themis Bazaka, Joanna Pappas ou Antonis Fragakis.

L'Assemblée a donc logiquement réclamé, à l'unanimité, la démission de Fabre.

L'actrice Carmen Ruggeri a dénoncé dans l'arrogance coloniale de Fabre, validée par Baltas : "une insulte à notre culture. Et elle a demandé aux citoyens grecs, si Jan Fabre ne remettait pas son mandat "de ne pas aller aux spectacles cet été"

Pour l'heure, la réaction du gouvernement s'est limitée à... des tweets de Tsipras Baltas assura qu’ ils allaient "essayer de trouver des solutions".

Précisions de Mari-Mai Corbel (voir mes précédents posts) qui était présente à la réunion :

"Après un tour de parole d'une trentaine de personnes, il a été proposé d'envoyer une lettre à Jan Fabre où nous lui annonçons qu'il est persona non grata. Cette lettre pose surtout des questions.

Une autre lettre va être envoyée au ministre de la Culture avec ce détail marrant qu'y sera joint le programme de Syriza pour la culture. Il est aussi rappelé que cette nomination et ce programme se sont faits illégalement contre les statuts du festival.

Ces deux lettres ont été signées par les présents, et une possibilité de signature va bientôt en principe être en ligne. Les lettres seront traduites en anglais, en français et en allemand.

J'ai noté le calme et dans les interventions un certain consensus autour du fait que Jan Fabre n'était pas personnellement visé, mais tout un processus qui comme au festival de Thessalonique avait abouti à l'éviction des artistes grecs.

Le tout a duré quatre heures. La possibilité que le festival soit annulé a été envisagée positivement.

J'ai remarqué tout au début, tout près de moi, à un moment, deux hommes en costumes cravates qui sont sortis de derrière des pandrillons et qui à mi AG sont partis. Sans doute manière d'informer Tsipras d'où les tweet avant même la fin. Un participant à la fin a aussi signalé que le conseil du festival venait de faire une déclaration pour justifier ce coup d'Etat culturel et cela a été analysé comme une crainte du pouvoir, s'exprimant à chaud."

Tradition

Vive l'Europe !

Angela, ich liebe dich !

Jean-Claude Druncker a réussi sa désintox : plus une goutte d'alcool à la Commission, que de l'eau, du soda, du jus de fruit, du thé, de la tisane !

Wolfgang, lève-toi, marche et sauve la Grèce !

François, sauve-nous, représente-toi !

Nicolas, sauve-nous, représente-toi !

Alexis a rétabli la dignité des Grecs...

Voilà j'ai sacrifié à la tradition... Plus je ne peux pas.

Avec Recep Tayip, peut-être ?... Non ça, je ne peux pas.