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jeudi 29 octobre 2009

"Comment je n'ai pas eu le Goncourt" sur France Inter, France Info et peut-être Culture

"Comment je n'ai pas eu le Goncourt" et bibi sont les invités de "La Librairie francophone" d'Emmanuel Khérad entre 17 et 18h sur France Inter, samedi 31 octobre ; je suis interviewé dans le dernier tiers de l'émission, vers 17h40... je me fais aligner par deux des quatre critiques, mais comme je n'écris pas pour plaire à tout le monde, je ne vais pas m'en plaindre : à vous de juger ! Cela dit... "plaintif", ce livre, ça je ne m'y attendais vraiment pas ! (également sur la 1re de la Radio suisse romande, le samedi 31 octobre à 17h00 ; sur la Première Chaîne de Radio-Canada le dimanche 1er novembre à 19h00 ; et sur La Première de la RTBF le dimanche 1er novembre à 12h00).

Le 2 novembre, je serai également l'invité du "Livre du jour" de Philippe Vallet, diffusé (à plusieurs reprises) durant la matinée précédant la remise du Goncourt

lundi 26 octobre 2009

Vive les Stéphanois !

Qu'on appelle ainsi, comme chacun sait (j'ai fait mon intéressant samedi soir dans le car des Ôteurs, au retour du buffet dînatoire) parce que saint Etienne, premier martyr chrétien de la communauté juive de Jérusalem, lapidé par les siens, fut pour cela considéré par les sectateurs du Nazaréen comme ayant reçu, en premier, la couronne du martyre : la couronne, stéphanos en grec, si bien que les Stéphane sont des Etienne, et réciproquement, tandis que les habitants de Saint-Etienne sont des Stéphanois.

Voilà pour la pédanterie du jour.

Pour le reste, merci à tous ceux qui ont fait le succès de cette Fête du livre de trois jours, les collectivités locales qui depuis un quart de siècle soutiennent ce type de manifestation qui, nous le voyons bien, nous autres Ôteurs qui n'avons pas, collé sur le front, le label "vu à la télé", influent localement sur les habitudes de lecture, la curiosité des lecteurs, la familiarité avec le livre, l'équipe de Christian Giraud qui organise tout cela de main de maître, les bénévoles qui donnent de leur temps et les libraires du "Forum Espace Culture" qui m'ont si gentiment accueilli.

Merci surtout aux lecteurs de mes précédents livres qui sont venus m'en parler : c'est ce qu'il y a de plus précieux, pour nous, Ôteurs, de savoir comment on nous lit ! Merci enfin à ceux, plus nombreux que dans aucun des salons que j'aie "faits" jusqu'ici, d'avoir pris le risque de me découvrir.

Et à la prochaine Fête du livre... stéphanoise.

jeudi 22 octobre 2009

Comment je n'ai pas eu le Goncourt !

Eh bien voilà, cette fois il est disponible : il arrive dans les librairies, sur les site de vente en ligne.

C'est toujours un moment bien angoissant pour l'Ôteur, même s'il se dit que le meilleur moyen de n'être pas déçu c'est de ne rien attendre.

Et puis c'est un moment excitant aussi, celui où arrivent les premiers retours de lecture (allez, on ne va pas faire dans la fausse modestie, pour l'instant ils sont excellents), où on repart dans les salons du livre, à la rencontre des lecteurs et des libraires.

La "tournée" commence demain, à la Fête du livre de Saint-Etienne (j'y serai vendredi, samedi et dimanche sur le stand G4). En principe, on devrait aussi avoir un papier dans le le Progrès.

Ensuite, dans le cadre de "La Fureur des mots" organisée par la mairie de mon arrondissement, le 14e, je serai en signature à la librairie hellénique Desmos (14 rue Vandamme, 75014), le vendredi 27 novembre à partir de 18h00.

En principe, la semaine d'avant, je devrais être au salon du livre de Toulon (à confirmer) et, peut-être, en décembre à celui de Roquebrune.

Enfin, la grande bonne nouvelle de ces premiers jours d'existence de mon nouveau bébé, c'est que je serai, la semaine prochaine, l'invité d'Emmanuel Khérad, dans l'émission La Librairie francophone.

Diffusion :

- sur France Inter le samedi 31 octobre à 17h05 ;

- sur la 1re de la Radio suisse romande, le samedi 31 octobre à 17h00 ;

- sur la Première Chaîne de Radio-Canada le dimanche 1er novembre à 19h00 ;

- et sur La Première de la RTBF le dimanche 1er novembre à 12h00.

vendredi 16 octobre 2009

Mitterrand (Frédéric), Peyrefitte (Roger), Frédérika (de Hanovre) Thierry et moi

Je me rends compte ce matin qu'il y a, sur un message d'il y a quelques jours, une réaction de Thierry que je n'avais ni vue, ni lue, ni validée.

"Cela me rappelle un passage d'un livre (que j'ai d'ailleurs été incapable de terminer tellement c'était écoeurant de ragots) de ce défunt pédé facho de Roger Peyrefitte et qui racontait que juste après avoir "manutentionné" un jeune Grec dans un car, il avait rencontré la reine Frederika (je ne me souviens plus exactement des circonstances) qui lui avait serré la main. Il concluait que pour une reine qui se voulait près de son peuple, elle ne l'aura jamais été autant qu'en cette circonstance..."

Je partage son appréciation sur Peyreffitte. Pour moi, il a écrit un seul livre un peu amusant, Les Ambassades, sur le monde diplomatique dans la Grèce d'avant guerre. A part ça : beurk et rebeurk !!! Et j'ignorais cette anecdote sur l'une des égéries, des héroïnes, des admirations de notre ministre de la Culture.

Mais du coup, cette anecdote a déclenché l'envie irrépressible de retrouver dans mes papiers une dépêche du 5 mai 1967, de l'ambassadeur de France à Athènes, Jacques Baeyens, venu voir Constantin le jeudi de l'Ascension qui suit le coup d'Etat des Colonels et qui, en ressortant du palais de Tatoï...

" Je croisais dans le parc la reine mère qui promenait par la main sa petite-fille, la princesse héritière Alexandra. Dans ce décor campagnard, il était curieux de la voir en tailleur de ville, couverte de bijoux et peu adaptée au cadre bucolique. Marie-Antoinette, elle, s'habillait en bergère. Elle tint à me faire part de ses expériences et de ses rapports avec ses gardiens d'une nuit. Elle me fit l'éloge de son fils, de son courage, du souci qu'il avait pris de protéger les siens, de son attitude envers ces officiers et de sa volonté d'observer les préceptes qui lui avaient été dictés par le roi Paul son père. Mais j'ai vaguement eu l'impression qu'elle faisait preuve de plus d'indulgence envers les conspirateurs que le roi."

Des ambassadeurs comme cela, bien sûr, nous n'en avons plus, mais caser dans une dépêche suivant un coup d'Etat, qui serait lue à coup sûr par M. Couve de Muville, et sans doute aussi, vu les circonstances, par le général de Gaulle, un "Dans ce décor campagnard, il était curieux de la voir en tailleur de ville, couverte de bijoux et peu adaptée au cadre bucolique. Marie-Antoinette, elle, s'habillait en bergère." : je trouve vraiment qu'on tutoie le sublime !

En toute modestie, cela me rappelle aussi mon Arius des Ombres du levant et cette autre dépêche d'un Romain Gary s'emmerdant ferme dans son ambassade de Berne, destinée à son alcoolique de ministre, Georges Bidault :"J'ai l'honneur d'informer Votre Excellence qu'il a neigé à treize heures pendant vingt minutes sur Berne. Il convient de remarquer que cette chute de neige n'a pas été annoncée par le service météorologique helvétique et je laisse à Votre Excellence le soin de tirer les conclusions qui s'imposent."

Réaction de Bidault : "Envoyez-le chez les fous !"

Transparence au prix Handi-Livres

Eh bien voilà, cher lecteur de ces humeurs, le prix Handi-Livres c'est raté ! Mais dans des conditions qui me "ravissent". Non à cause du résultat, bien sûr, mais parce qu'elles viennent à un tel point confirmer ce que j'écris sur le système des prix "à la française" dans Comment je n'ai pas eu le Goncourt que c'en est... drôle.

J'avais fini presque par y croire un peu à cause de la conviction de Michel Robert et Gérard Coudougnan. Mais non, le système est toujours le plus fort ! Comme à l'Epad.

Pour le reste, les discussions que j'ai eues au buffet (interdit aux fauteuils ! par une volée d'escaliers sans même un plan incliné !! dans une cérémonie organisée par une mutuelle de handis, pour des livres traitant de handicap !!! ça c'est la France, la vraie...) m'ont assuré que mes défenseurs ont perdu à peu de chose et qu'ils étaient majoritaires parmi les membres handicapés du jury : on se console comme on peut !

Allez, on tourne la page ! Non sans porter à votre connaissance, cher lecteur, le courriel que je viens d'adresser aux organisateurs de ce prix.

"Merci, chère Madame, de m'avoir donné l'ocasion hier de participer à cette charmante soirée et de discuter ainsi avec des membres du jury qui ont défendu, apparemment avec fougue, mon Or d'Alexandre, témoignant ainsi à mes yeux, une fois de plus, combien la manière dont ce livre traite du handicap correspond à celle qu'attendent nombre de lecteurs handicapés.

J'ai notamment été ravi d'entendre de la bouche d'un autre membre du jury, publiquement, au pupitre, lors de la remise du prix "roman", que la mutuelle organisatrice du prix ou (je ne sais plus) l'association représentée par ce juré était liée par un partenariat de vingt ans à l'éditeur du roman couronné ! On est bien là, une fois encore, au coeur du système des prix "à la française" que je décris dans mon dernier roman tout juste sorti.

C'est d'autant plus drôle que j'écrivais, hier, dans mon blog, ces lignes :"Bon, on a beau se dire qu'on n'a aucune chance, que de toute façon il y a dans la course un livre de chez Actes Sud, éditeur bien plus "légitime" pour un jury qu'un petit éditeur pédé de province, on a beau se dire qu'il ne faut rien espérer pour n'être pas déçu...", sans espérer non plus un pareil élan de sincérité d'un membre du jury !

Merci donc, d'avoir ainsi, confirmé mes analyses, même si je crois bien, ailleurs, on pourrait qualifier ce genre de situation de "conflit d'intérêt". Ceci sans mettre en doute, naturellement, la qualité littéraire du livre primé...

J'espère que vous pourrez transmettre ces quelques réflexions aux organisateurs du prix, ainsi que la suggestion suivante : pourquoi ne pas limiter l'année prochaine, les candidatures à icelui aux éditeurs partenaires de votre mutuelle ou des associations présentes dans votre jury ? cela éviterait à de petits éditeurs qui sont toujours financièrement sur le fil, comme vous l'a écrit celui du livre jeunesse distingué, et qui ne combattent donc pas à armes égales, de dépenser quelques précieux exemplaires.

A ce propos et dans ces conditions, je vous serais très reconnaissant de bien vouloir faire déposer à mon domicile, dès que possible, l'exemplaire de L'Or d'Alexandre que vous y avez fait prendre la semaine dernière au cas, éminemment improbable, nous le savons désormais, où il l'aurait emporté, afin de le remettre en cadeau au président... ce qui ne fut pas le cas.

Une suggestion encore : pour une mutuelle de personnes handicapées, il serait peut-être judicieux à l'avenir de choisir un lieu, pour la remise d'un prix Handi-Livres, où les fauteuils ne soient pas bloqués en haut d'un escalier, à bonne distance du buffet. Quand on sait la difficulté qu'il y a, dans le monde des valides, à faire passer dans les faits les obligations légales d'accessibilité (un de mes lecteurs handis devenus un ami a ainsi dû se pacser dans la rue, faute d'une rampe lui permettant d'accéder au tribunal...), il me paraît pour le moins étrange que dans une cérémonie conçue autour du handicap, celles-ci soient ainsi ignorées !

Avec l'assurance de mes sentiments choisis.

Olivier Delorme"

jeudi 15 octobre 2009

Fébrile...

Bon, on a beau se dire qu'on n'a aucune chance, que de toute façon il y a dans la course un livre de chez Actes Sud, éditeur bien plus "légitime" pour un jury qu'un petit éditeur pédé de province, on a beau se dire qu'il ne faut rien espérer pour n'être pas déçu...

Ce soir, à l'Espace Kleber, dans le 16e arrondissement, sera décerné le Prix Handi-Livres, L'Or d'Alexandre est un des cinq finalistes dans la catégorie roman et je ne peux m'empêcher d'être un peu... fébrile.

Il faut dire que c'est la première fois que je me trouve dans cette situation et que au moment exact où sort Comment je n'ai pas eu le Goncourt (il a été livré avant-hier aux libraires), je me dis que ce serait bien d'Hermès de me faire un clin d'oeil facétieux.

En tout cas, si je l'ai, je le partagerai avec Michel Robert, dont la rencontre, à l'occasion d'un forum à la Fnac de Reims organisé par l'association gay Ex Aequo, m'a profondément bouleversé. Ce jour-là, il était venu me parler de mes précédents livres et je m'étais accroupi pour discuter avec lui. A cause du brouhahas ambiant, je l'entendais mieux. Et puis à la fin, Michel m'a remercié d'avoir accordé de mon temps à quelqu'un "comme lui", de m'être mis à sa hauteur.

J'en suis resté baba ; je m'adressais à un homme, pas à des membres paralysés. Il m'a raconté que c'était bien rare, et puis parlé des mille et un mépris, discriminations, humiliations.

Nous sommes devenus des amis et, un jour, je lui ai dit que la littérature française, atteinte de nombrilite aiguë, me semblait également frapée de surdité, de cécité et d'autisme vis-à-vis du handicap ; que j'avais envie, besoin, de construire un personnage handicapé.

Sans pathos, sans compassion, sans charité. Juste un personnage vrai. Mais que si je me lançais là-dedans, ce serait avec l'assurance qu'il répondrait à toutes mes questions, les plus intimes, les plus organiques, les plus dérangeantes peut-être ; et puis qu'ensuite, avant mon éditeur, il me lirait pour me dire.

Il a tellement joué le jeu ! sans aucune fausse pudeur... Le temps qu'il a mis à lire mon manuscrit compte parmi les moments les plus angoissants de ma vie d'écrivain, et ce qu'il m'en a dit parmi les plus grandes joies.

Il ne sera pas avec moi, physiquement, ce soir, mais moi je serai avec lui si jamais c'est à L'Or d'Alexandre que revient le prix Handi-Livres.

mercredi 14 octobre 2009

Deux interrogations me taraudent...

Serait-ce à cause de la gale qui sévit dans la Garde républicaine du palais à Papa, que le prince Jean a sacrifié sa longue crinière blonde ?

Mais la couleur ? C'est avant ou maintenant qu'il se teint, le petit prince de Nagy-Bocsa ?

J'irais jusqu'au bout du monde, je me ferais teindre en blonde, si tu me le demandais...

Non y'a pas, moi j'ai beau retourner les choses comme je veux, je suis comme Isabelle Balkany, je n'en vois pas de meilleur pour l'EPAD ! En tout cas, il a bien le meilleur coiffeur des Hauts-de-Seine, c'est déjà bien pour présider l'EPAD !

mardi 13 octobre 2009

Lampistes

C'est à un Propos du philosophe radical (dans le sens IIIe République) Alain, en 1934, qu'on doit l'acception actuelle du mot "lampiste", non point ce modeste larbin chargé de l'entretien des lampes, sens premier, ni même cet employé de chemin de fer assurant l'entretien des lanternes, mais un pauvre bougre sans situation sociale flatteuse, qui se trouve au mauvais moment et au mauvais endroit, la conjonction de ses trois facteurs le conduisant à porter le chapeau d'événements qui le dépassent, en place de ceux, plus puissants ou plus malins, qui ne portent que de véritables responsabilités.

Le philosophe radical Alain touchait ainsi du doigt une des réalités les plus prégnantes et les plus constantes de l'histoire politique et judiciaire française.

Une histoire qui, hier, s'est enrichie d'une nouvelle page - glorieuse, pour ladite justice.

Dépassées par les événements, paralysées par leur imprévoyance et leur incompétence, les forces de l'ordre de Poitiers s'étaient montrées incapables d'endiguer le coup de main d'une poignée de radicaux (pas dans le sens IIIe République du tout), ultra-violents, qui disparurent dans la nature.

Que croyez-vous qu'il arriva ? Qu'on limogea le préfet ou le responsable de la sécurité publique, comme lorsque la populace envahit la villa corse d'un ami de Caligula, sans y commettre aucune déprédation, ou bien lorsque la même populace osa huer son Chef sans avoir été tenue à distance ?

Non point.

Il fallait des boucs émissaires. On se saisit donc d'une dizaine de pékins qui étaient là pour manifester contre l'état scandaleux du système carcéral français et la stupide politique judiciaire conduite par Caligula. Des pékins qui, à l'évidence, n'étaient pas pour grand-chose dans les violences, puisque les violents, bien plus malins que la police, s'étaient rapidement évaporés en laissant derrière eux armes et bagages.

Dans la belle République française, aussi fière de sa qualité de patrie des Droits de l'homme que rapide à embastiller n'importe qui pour n'importe quoi, dans cette patrie de l'Egalité et de l'Etat de droit, où le Chef désigne aux juges ceux qu'il ont à condamner, puisque telle est sa volonté, le jour où s'ouvre leur procès, un pays où le ministre de la Culture excepte de l'application des lois ceux dont il estime qu'ils ont du talent, où le Chef fait nommer un gamin de 23 ans, même pas pourvu d'une licence en droit à la tête de l'établissement public gérant le plus grand quartier d'affaires d'Europe et des sommes colossales, se donnant même le luxe de condamner ceux qui "jettent en pâture" son fiston parce qu'ils connaissent encore le sens du mot népotisme (pratique pontificale consistant à nommer cardinal un neveu ou nepote sans aucune qualification pour la fonction : Jules II devint ainsi pape grâce à la faveur de son tonton Sixte IV et les Borgia se montrèrent dans l'exercice d'un tout sarkozyen culot, à moins que ce ne soit le contraire, tant il est vrai, comme le dit le Chef, qu'on n'a jamais fait mieux qu'un pape pour dire où sont le Bien et le Mal )...

Dans ce pays-là on a donc saisi au collet une poignée des lampistes d'Alain, pour les jeter en pâture, pour de bon eux, à une justice qui, n'ayant plus pour elle-même la moindre trace de respect, en condamne trois, au hasard et au terme d'une procédure de comparution immédiate, digne de la Chine populaire ou de la Roumanie des Ceaucescu, une procédure qui bafoue les droits les plus élémentaires reconnus depuis 1679 par l'Habeas Corpus aux sujets de Sa Gracieuse Majesté, une procédure scélérate que tout juge qui se respecte devrait refuser d'appliquer (oui mais combien de magistrats ont refusé de prêter serment à Pétain, combien ont refusé de siéger dans les sections spéciales ?), ou au moins acquitter systématiquement tous ceux qui sont déférés devant lui au terme de cette procédure.

Comble de honte, parmi ces trois-là, le plus lourdement condamné est un pauvre type de cinquante balais, insuffisant pulmonaire, privé d'emploi depuis vingt ans et au surplus un peu simple d'esprit !... A l'évidence un des organisateurs de commandos, un des casseurs les plus efficaces, les plus dangereux pour la société !!!

Et personne ne s'étouffe d'indignation ? personne n'en appelle à la justice devant un aussi éclatant déni de justice ? J'ai honte pour ce pays, pour son peuple, un peu plus tous les jours, à chaque marche qu'un pouvoir cynique, à l'incroyable toupet, des hommes sans scrupules ni sens moral nous font descendre chaque jour ou presque vers l'ignominie.

En tout cas, moi, ce soir, je préfère être dans ma peau que dans celle de ces magistrats-là.

La nouvelle a fait une brève au JT - la liberté de trois citoyens français ne mérite pas plus, en effet, alors qu'on passe des heures sur les accidents divers, chiens écrasés et autres déclarations politiques vides de tout contenu ; la nouvelle de la mort du pauvre bougre, s'il se suicide - comme c'est la "mode" chez France Télécom presque autant que dans nos prisons ; il est vrai qu'avant son élection, notre génial Chef déclarait, lui, à Onfray, que le suicide c'est génétique... - ne fera pas davantage.

Et puis d'un air dégagé, le même journaliste nous informa cinq minutes plus tard que 75 % des Français ne faisaient plus confiance en la justice...

Ah bon ? comme c'est bizarre ?? on se demande vraiment pourquoi !!!

lundi 12 octobre 2009

Juste un conseil de lecture à notre Président bien-aîmé

à notre auguste président dont certains ont quand même regretté, dans sa majorité, que ce ne soit pas lui qui ait eu le Nobel : eh oui, chère Linda, le ridicule ne tue plus. Cela dit le Nobel de la paix à Obama - et j'aime plutôt bien ce garçon, je ne guette pas, avide, comme nos médias imbéciles, son faux pas ou ses difficultés, mais enfin, il n'en est qu'aux gammes -, pour une fois, je suis d'accord avec Walesa, c'est pour le moins prématuré. Attendons qu'il ait au moins mis au pas le fauteur de guerre israélien, au moins aussi dangereux que l'Iranien, pour nous prononcer. Attendons les premiers vrais actes de paix ; pour l'instant il n'y en a eu aucun et les colonies continuent chaque jour à grossir, rendant chaque jour plus insupportable, plus dangereux, plus odieux, ce conflit qui empoisonne tout le Proche-Orient et toutes les relations internationales, et dont chacun connaît la solution - Obama comme les autres.

Mais je ne voulais parler ni du Nobel ni des rodomontades du Matamore qui nous sert de président.

Non je voulais parler d'une des autre face de Matamore : Jean, du lait qui lui coule du nez quand on le presse, et que papa va mettre à la tête de l'établissement gérant les fonds faramineux du premier centre d'affaires européen.

On sait toute l'honnêteté proverbiale de Matamore. La preuve ? Les Balkany, symboles vivants de la morale publique la plus exigeante, la plus rigoureuse, ne sont-ils pas des proches parmi les proches, jamais absents d'un déplacement matamorien.

Népotisme ? vous rigolez ! c'est bien sûr, et comme Mitterrand, pour ses seules, éclatantes et précoces qualités, que Jeannot est l'heureux élu de cette course à l'échalote hautdeseinienne !!! Ca vous étonne après que la France ait trouvé parfaitement régulière et sincère l'élection du fils du président Bongo à la présidence gabonaise ? Heureusement en tout cas que Carla ne s'appelle pas Eléna, il était capable, notre Conducator, notre Danube de la Pensée, de la faire nommer à l'Académie des sciences !

Voilà, voilà... Moi qui aime bien la vie des hommes illustres, et faute de pouvoir lire l'inutile Princesse de Clèves, je conseille donc à notre Matamore national de feuilleter La Vie des douze Césars : il y trouvera celle de Caligula... qui fit son cheval consul.

Voilà, voilà... vous aurez peut-être du mal à y accéder, moi je n'ai pas encore réussi à la signer : le site est trop encombré, mais si vous voulez apporter votre soutien à Jean Sarkozy, il faut cliquer ici.

Voilà, voilà... mais bon, c'est comme la votation citoyenne, hein, ça n'a aucun sens !

Voilà, voilà... ah si, encore, juste un coq-à-... l'âne, si j'ose dire : vous ne trouvez pas que M. Lefebvre c'est le comble de la vulgarité, une espèce de concentré, de synonyme, d'incarnation, pour tout dire, de la vulgarité ? Moi, chaque fois qu'il apparaît, je suis pris d'un incoercible haut-le-coeur...

vendredi 9 octobre 2009

Frédéric (Mitterrand), Frédérika (de Hanovre), Sarkozy et moi

Me voilà donc rentré... depuis une semaine.

Et depuis une semaine, tout en remettant en route la maison et en mettant en ordre les affaires quelque peu laissées en jachère depuis six mois, en travaillant et en faisant ce qu'on attend de moi pour le Comment je n'ai pas eu le Goncourt, qui devrait se trouver dans toutes les bonnes librairies dès le 13 octobre, je réfléchis à ce que sera mon premier billet de rentrée.

Le déni de démocratie qui consiste à considérer le "non" aux référendums comme transitoire, à s'asseoir dessus avec la complicité des socialistes, en France et aux Pays-Bas, ou à faire revoter les Irlandais jusqu'à ce qu'ils acquiescent ? La victoire électorale en Grèce, dans une situation catastrophique, d'un Pasok dirigé par un Papandréou qui pense en Américain qu'il est, au moins autant qu'en socialiste ? Les analyses d'une superficialité confondante que ces élections ont suscitées dans les médias français ? (mais quel espace démocratique européen réel voulez-vous donc construire en sautant sur vos chaises et en criant l'Europe ! l'Europe ! comme des cabris, tout en manifestant un tel mépris et une telle ignorance des enjeux politiques dans les Etats européens ?) L'orage qui, entre le Pirée et l'aéroport, m'a bloqué plus d'une heure dans un bus à l'intérieur duquel l'eau montait inexorablement ?

L'exhibition pathétique d'un ancien président de la République étalant ses fantasmes dans un roman Arlequin, trouvant pour cela un éditeur peu regardant et la complaisance d'une presse et de médias décidément bien malades ? Le ridicule de Sarkozy réformateur du capitalisme renvoyé à ses rodomontades lors du dernier sommet ? Le danger des gesticulations du même dans l'affaire iranienne, ce qui nous sert de président se montrant en cette occasion le digne fils naturel de Bush, Blair, Berlusconi et Barroso (ah la réélection de Barroso à la Commission : vive l'Europe, décidément !!!) lors de l'affaire d'Irak ? La taxe carbone qu'on va nous mettre sur le râble, alors que depuis trente ans, ceux qui l'instituent ont patiemment construit le système ubuesque, dit de globalisation, qui fait qu'aujourd'hui les aulx qu'on trouve dans les épiceries de Nisyros viennent de... Chine ?! A moins que je ne me passionne pour la grippe...

Et puis finalement j'ai choisi Frédéric Mitterrand.

Déjà, en plein été nisyriote, l'accession de celui-ci au ministère de la Culture m'avait fait rire, tout en confirmant une fois encore mon diagnostic de plus en plus pessimiste sur l'état de la République française et de ses "élites".

Voilà donc un président de la République qui, après avoir maintes fois prouvé son indifférence ou sa haine de la culture et à peu près de toute forme d'intelligence, "se paye" un Mitterrand comme ministre de la Culture. Et voilà un Mitterrand qui, par vanité sans doute, ne peut s'empêcher de se prêter à un jeu presque aussi pathétique que le roman de gare du suscité (à moins qu'il ne faille écrire suce...) ex-président de la République.

Pour ma part, j'ai toujours éprouvé une sorte de compassion pour M. Mitterrand. Un peu comme pour l'amiral Philippe de Gaulle. Il ne doit pas être toujours facile d'exister quand on porte certains noms. Il me faisait rire aussi : ses émissions sur les starlettes et les têtes couronnées, déclamées d'un ton de commentateur des actualités Pathé avaient ce charme désuet, fané, suranné, ridicule aussi, des cartes postales 1900 ou des photos qu'on retrouve dans le coffret d'une arrière-grand-mère...

Non sans m'avoir mis parfois en rage. Ce fut le cas, notamment, de l'émission qu'il consacra à Paul Ier de Grèce et Frédérika de Hanovre, ci-devant petite-fille du Kaiser, élevée par les Hitlerjugend, comme notre bien-aimé pontife, et reine de Grèce. La reine nazie comme l'appelaient les Grecs. Churchill qui, dans les affaires de Grèce, poussa pourtant le parti-pris en faveur de la monarchie jusqu'aux plus sombres crimes, s'en méfiait tellement, en pleine guerre, quand en exil au Caire, elle correspondait avec ses frères et cousins, hauts dignitaires du Reich, qu'il l'envoya en villégiature en Afrique du sud.

Puis à la Libération qui, en Grèce, fut une ignoble guerre civile, voulue par les Anglais et conduite par les Américains, elle fut la passionaria du napalm utilisé contre les résistants d'hier, l'icône des anciens collabos et autres ultras qui n'avaient rien appris ni rien compris, la pousse-au-crime de tous les escadrons de la mort fascistes qui semèrent la terreur dans la Grèce des années 50 et 60.

S'étant constitué une administration parallèle qui distribuait les bureaux de tabac, surveillait et dénonçait, doublait l'administration de l'Etat, elle fit voter, contre la volonté du Premier ministre, un impôt spécial pour financer les fastes des épousailles de sa fille (la Sophie qui vient, en Espagne, de tenir des propos homophobes) avec un Juan Carlos, alors protégé de Francisco Franco, généralissime et non moins sanglant Caudillo d'Espagne par la grâce de Dieu et les bénédictions du Saint-Siège. Elle fut de tous les coups tordus, eut la peau de Karamanlis (les vrais commanditaires du meurtre de Lambrakis, voir et revoir Z, qui fit tomber le Premier ministre n'étaient-il pas au Palais ?) le Grand, le tonton du Gros qui vient de se prendre une veste. Elle fut le véritable artisan, derrière son fantoche un peu simplet de fils, du renvoi du vieux Papandréou (le Vieux, le pépé de l'Amerloque qui vient de virer le Gros) en 1965, ouvrant ainsi la crise qui se conclurait par sept ans d'une des dictatures militaires les plus bêtes du monde... Si on veut en savoir plus, on peut toujours lire mon Plongeon.

Eh bien, pour M. Mitterrand, cette caricature de reine, ce parangon de toutes les droites extrêmes, cette catastrophe nationale, était une amoureuse folle de son mari, qui le regardait avec des étoiles dans les yeux, une Allemande qui avait si bien appris à danser le syrtaki dans des belles robes de cour, une bonne âme visitant les blessés (sur le front de la guerre civile : inutile de dire lesquels) et recueillant les enfants (sans préciser pour quelle ignoble Propaganda).

C'était d'autant plus affligeant et révoltant que, pour cette émission, les documentalistes avaient fait un extraordinaire travail, exhumé des documents d'archives uniques et que, pour ma part, je n'avais jamais vus.

Seul le commentaire était aussi indigent que scandaleux - émaillé de réflexions pertinentes du genre : les rois de Grèce reviennent toujours -, témoignant d'une inculture historique aussi crasse qu'était complète l'incompréhension du contexte historique et du sinistre personnage en question. A côté, pour tout dire, Point de Vue Images du monde c'était du haut vol en matière d'analyse historico-politique !

A y bien réfléchir aujourd'hui, d'ailleurs, on comprend ce qui, en plus de la volonté de se "payer" un Mitterrand, a pu faire de celui-ci un ministre de la Culture : substituer le pathos à la réflexion, le sentiment à l'intellect, en politique comme en histoire (le parallèle est troublant avec l'affaire Guy Môquet), faire pleurer Margot plutôt que l'éduquer, l'éblouir plutôt qu'essayer de lui faire comprendre, c'était faire du Sarkozy avant Sarkozy !

Bref, ensuite, M. Mitterrand a fait une carrière médiatique plutôt honorable - je me rappelle une belle soirée tunisienne, ses émissions à France Culture, bien qu'éminemment nomenklaturistes, n'étaient pas toutes mauvaises... sans que rien, à vrai dire, n'en fît un successeur incontestable de Balthus à la villa Médicis ou de Malraux rue de Valois. Mais sans doute, avec Sarkozy comme avec Berlusconi, devons-nous nous habituer à voir les bateleurs prendre la place des politiques et des créateurs.

Tout de même, quand on est pédé et qu'on fait profession d'homme de culture... sinon d'histoire, accepter de figurer dans le Gouvernement d'un type qui a tenu des propos bien étranges sur l'homosexualité, le suicide et la transgression, dans un entretien avec Michel Onfray peu avant son élection, un homme qui trouve scandaleux qu'on fasse lire La Princesse de Clèves, qui pense que, depuis que l'avion à bas coût existe, le livre est tout de même très démodé, est un curieux choix ! Ce fut le sien.

Et puis arrive l'affaire Polanski. Là-dessus, on pouvait dire bien des choses en somme : que le procureur étazunien cherche la publicité, que la victime du viol qu'on reproche à M. Polanski ne réclame plus vengeance pensant qu'elle a obtenu justice ; on pouvait se demander pourquoi, alors que M. Polanski est allé de nombreuses fois en Suisse, c'est aujourd'hui qu'on l'arrête ; on pouvait dire aussi que l'instrumentalisation politique de la pédophilie est fétide, que l'hystérie (j'en parle d'autant plus librement que je n'ai jamais désiré que les mecs approximativement de mon âge, c'est-à-dire qui vieillissent autant que moi) du genre Bayrou ou Royal (vous savez : "un enfant ne ment jamais"), entretenue autour de ce sujet a déjà conduit, et pas aux Etazunis, à des catastrophes judiciaires.

On pouvait dire tout cela. On pouvait même dire, même lorsqu'on a choisi comme M. Mitterrand d'appartenir à un Gouvernement qui n'a cessé d'exploiter cette hystérie que provoquent la pédophilie et les crimes sexuels en général, qui a fait passer des lois scélérates violant le principe sacré de la non-rétroactivité, qui punissent encore des condamnés qui ont purgé leur peine, que la prescription est indissociable de l'Etat de droit et qu'utiliser des artifices procéduraux pour contourner ce droit à la prescription est une atteinte à la justice et à l'Etat de droit... On pouvait ; même si tenir de tels propos eût été faire preuve d'une singulière incohérence intellectuelle, manifester une dangereuse schizophrénie, quand on siège dans un Gouvernement dont cette hystérie est un des fonds de commerce, un Gouvernement qui n'a, toujours et en toute circonstance, que la répression et encore la répression comme réponse à toutes les questions.

On ne pouvait certainement pas dire que le talent ou la condition sociale vous mettent au-dessus de la loi commune. M. Mitterrand devrait relire la Déclaration des droits de l'Homme en son article 6, qui dispose que la loi "doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit quelle punisse."

Comme son maître, M. Mitterrand devrait parfois réfléchir avant de parler.

Il aurait dû aussi, peut-être, réfléchir avant d'écrire.

D'abord, j'exècre la littérature de l'exhibition et du nombril qui n'est pas de la littérature. Les Confessions m'ennuient. La littérature c'est justement prendre ce que l'on est, le travailler pour en faire autre chose. Je ne ferai donc pas partie du choeur des vierges chantant les louanges de Mauvaise Vie. Ensuite, il y a longtemps que les lamentations de pauvres grands garçons riches, qu'ils s'appellent Beigbeder ou Mitterrand, sur leur difficulté de vivre un destin de privilégié dans un monde trop pauvre incapable de les comprendre m'excèdent.

M. Mitterrand a eu bien du mal à vivre son homosexualité, il la vit mal, parce qu'il n'a jamais eu le courage de rompre avec les valeurs de son milieu bourgeois et coincé. Passionnant et follement original en effet !

Il est tellement malheureux qu'il est obligé de recourir à des amours tarifées et thaïlandaises. Je ne trouve pas ça scandaleux. Pathétique oui, à la Giscard ; et plus encore lorsque l'on se croit obligé d'en faire l'aveu public puis d'accepter de siéger dans un Gouvernement de culs-bénits, dont le chef, comme ministre de l'Intérieur, a criminalisé la prostitution, au risque de marginaliser et, parlons vrai, de tuer des prostitué(e)s rejeté(e) s dans les marges de l'innommable, un chef qui s'en est allé baiser les mules papales avant de proclamer aux pontificales esgourdes que, jamais, un instituteur ne transmettrait comme un curé ce que sont le bien et le mal.

Le Bien et le Mal... ou plus exactement et justement le bien et le mal définis de la manière qui a fait le malheur intime de M. Mitterrand.

Aujourd'hui, de plus en plus pathétique, M. Mitterrand tente de s'expliquer, de se défendre, en arguant qu'il n'a payé que des adultes, qu'il n'a pas fait l'apologie de ceci ou de cela, qu'il est victime de l'éternel, ignoble et honteux amalgame entre homosexualité et pédophilie. Mais qui entretient l'équivoque, utilise sans cesse cet amalgame-là sinon les Boutin et les Longuet sans qui le Gouvernement dans lequel siège M. Mitterrand n'existerait pas ?

Mais enfin, M. Mitterrand, un peu de cohérence, que diable !

La vraie question, dans tout cela, ce n'est pas l'ignominie du Front National ; il s'agit là d'un truisme. La question serait plutôt de savoir si, en ayant donné d'aussi belles verges pour se faire battre par les réactionnaires au service desquels il a choisi de mettre ses éclatants talents qui, bien davantage que son nom, ont bien sûr motivé son engagement par le Chef, en plus de sa fascination pour les têtes couronnées, fussent-elles fascistes, en plus d'une incohérence totale entre ce qu'il est, sa vie, les valeurs qu'il prétend défendre et le maître qu'il s'est donné, M. Mitterrand ne serait pas franchement maso ?