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dimanche 28 avril 2019

Χριστός ανέστη !

Joyeuses Pâques à tous mes amis grecs !

Bien plus encore que dans le monde catholique romain, Pâques est la plus grande fête du monde chrétien orthodoxe, et donc de Grèce.

Dans Les Ombres du levant (1996 pour l'édition papier chez Critérion, épuisée, et 2013 pour l'édition électronique chez H&O) j'évoquais les si particulières Pâques de 1941, alors que la Wehrmacht déferlait sur l'héroïque Grèce qui avait repoussé l'attaque d'une armée italienne disposant d'une écrasante supériorité numérique et matérielle. Un pays expirant sous la botte allemande (italienne et bulgare), mais qui ne tarderait pas à ressusciter dans une Résistance quasi instantanée et bientôt massive - victime aussi d'une occupation particulièrement meurtrière et sauvage.

Alors oui, amis grecs ! Χριστός ανέστη ! Et qu'une fois encore, la Grèce occupée, martyrisée depuis bientôt dix ans, renaisse enfin, elle aussi !

"Cette année-là, la semaine sainte orthodoxe commença le lundi 14 avril. Cette année-là, comme chaque semaine sainte, chaque Grec flétrit la trahison de Judas et la dérobade de Pilate, revécut dans sa chair la passion du Dieu vivant. Le mercredi saint, le front d’Albanie céda ; le jeudi saint, l’armée yougoslave capitula ; et les nazis déboulèrent sur la Grèce centrale. Les Anglo-Grecs s’arc-boutèrent aux Thermopyles, là où jadis une poignée de Lacédémoniens avait barré la route au Mède, jusqu’à ce que la trahison permît aux multitudes barbares de les prendre à revers. « Passant, va dire à Sparte que tous ici sont morts en respectant ses lois. » Léonidas et Christ. Au son du glas, j’emmenai Rod et Biche, le soir du vendredi saint, à la plus poignante des cérémonies orthodoxes, celle de l’Épitaphios (la mise au tombeau) au cours de laquelle on porte en terre une icône, simulacre du crucifié ; on apprit dans la nuit que le Premier ministre Koryzis, coincé entre ses Weygands qui exigeaient la capitulation et son roi qui refusait de sanctionner les officiers félons, s’était suicidé. « Vous avez compris, vous, Alexandre, si en Grèce, à Pâques, on fête la résurrection d’Adonis, celle de Dionysos, ou seulement celle de Christ ? » me demanda Séféris, juste avant de s’embarquer pour la Crète. En tout cas, cette année-là, c’était bien la Grèce qui vivait sa Passion.

La nuit de Pâques, à Halandri, le faubourg d’Athènes où Éléni m’avait convoqué, je participai au rite nocturne de la Résurrection (ανάστασις). Sans elle : rentrée tout juste de Kalamata, elle y repartait dans l’heure, une histoire de cache, une mystérieuse cargaison ; elle avait tenu à me dire adieu : « Pars maintenant, la suite ne te regarde plus. » Puis elle m’embrassa fougueusement et disparut dans la foule massée devant l’église pleine à craquer malgré les sirènes, malgré la menace des Stukas. À minuit, le pope apparut, un cierge à la main, dans l’embrasure de l’iconostase : « Χριστός ανέστη ! » (Christos anesti ! Christ est ressuscité !) La phrase magique se murmure en confidence, la flamme se dédouble, se multiplie, l’étincelle court au-dessus de la foule. Panaghiotis allume le cierge de Kostas, son voisin avec qui il est en procès depuis cinq ans pour une histoire de clôture, et Iannis à celui de Stratis, bien que tout le quartier sache que c’est à Stratis que Iannis doit ses cornes. Kassiopi tend le sien vers cette garce d’Irini qui lui a pris son frère, pendant que le père Patsaris en profite pour effleurer le décolleté de la mignonne Polyxéni et que Mme Papaioannou, en allumant le sien à celui de Sotiris, le locataire qui n’a pas payé son terme depuis trois mois, lui glisse qu’elle lui laissera encore une quinzaine de grâce. Nikos, l’épicier, se jure de ne plus voler personne – en appuyant d’un index invisible sur le plateau de la balance – jusqu’à la fin de la guerre ; quant à Miltiadis, il promet de ne plus rosser sa femme chaque fois qu’il rentre après l’avoir trompée. Photini prie de toute son âme le Seigneur d’épargner son Dimitri – son fils unique qui se bat et dort dans les montagnes depuis tant de mois, lui qui est si frileux ; et Maria pleure en suppliant le Tout-Puissant qu’il lui rende à temps son Théodoros, avant que son ventre ne commence… Il avait la peau si douce Théodoros, qu’avant son départ au régiment elle n’a pas pu lui dire non encore une fois, mais elle est sûre que son père la tuera si… Et tous pensent aux héros qui sont vaincus mais qui n’ont pas failli, aux frères du nord déjà sous le joug, à la résurrection, à demain. De la loupiote est née une vague de lumière qui déferle à présent sur la place, dans les rues adjacentes ; la rumeur s’enfle en un cri d’allégresse : Χριστός ανέστη ! Et moi je prie pour Éléni, en répétant avec les autres : Χριστός ανέστη ! et pour la France aussi : « la flamme de la résistance ne doit pas s’éteindre », nous a dit de Gaulle. Elle ne s’éteindra plus.

Lundi de Pâques, les œufs rouges s’entrechoquent, le roi part pour la Crète. Χριστός ανέστη ! Papagos démissionne et Tsolakoglou, le Judas, capitule. Tsoudéros, le libéral déporté aux îles par Métaxas, forme un gouvernement peuplé de métaxistes. Χριστός ανέστη ! Les Anglais, les Néo-Zélandais et les Australiens rembarquent ; Wilson quitte Athènes sous les fleurs comme s’il était victorieux et les murs se couvrent d’images de la Vierge. Χριστός ανέστη ! Le 24, John met Rod et Biche à l’abri et me souhaite bonne chance ; les Thermopyles ont cédé, mais qu’importe ? Χριστός ανέστη ! Le 26, Corinthe est prise. Chaque Grec trouve un Anglais à aider, une planque, une crique encore libre. Χριστός ανέστη ! Jour de désolation : le 27, la croix gammée flotte sur l’Acropole. Χριστός ανέστη ! Et le 28, Kalamata, tout au bout, tombe aux pattes des nazis ; mais après des combats acharnés. Encore une fois, l’honneur est sauf. Tout est fini. Χριστός ανέστη ! Puisque c’est maintenant que tout commence."

vendredi 26 avril 2019

La Grèce va mieux...

Bon on va passer vite sur la calamiteuse exhibition du freluquet au sourire de hyène et à la voix de fausset débitant ânerie sur mensonge. C'est simple : je ne peux plus ni le voir ni l'entendre. Ca me met en rage et me fait dresser les cheveux sur la tête. Pas bon pour mon coeur. Donc je me suis contenté de lire les résumé. Néant. Coblence : l'émigré de l'intérieur n'appendra ni ne comprendra jamais rien. Rideau.

Yeux crevés, mains arrachées, citoyens usant de leur droit constitutionnel de manifester jetés à terre, matraqués sans raison, tabassés, piétinés, justice aux ordres - fidèle aux bonnes vieilles traditions de Vichy -, journalistes coffrés pour un doigt d'honneur et maintenant... Fallait faire barrage, hein, les castors ? Des fois que les nouvelles chemises brunes auraient ordonné aux médecins de violer le secret médical pour ficher les opposants ! Ou des fois que des anciens candidats des sucesseurs du GUD deviendraient ministres et têtes de liste aux européennes ! Allez vous n'allez tout de même pas reprocher à une cervelle de Loiseau en 4e année de Science po de ne pas savoir où elle posait ses escarpins. Tête en l'air, va ! Non mais vous ne comprenez rien à l'amour ! Elle se faisait un petit facho qu'elle aurait suivi jusqu'au bout du monde ! Il était blond, il sentait bon la Kro et maniait le gourdin comme personne ! Zêtes pas romantiques, alors forcément...

Et puis ça n'est pas nouveau - Madelin, Longuet, Ponia... - que l'extrême centre, depuis Pinay et Giscard, offre le nid le plus douillet à l'extrême droite qui veut se montrer respectable.

Quant à la Grèce, c'est désormais plus que sûr et certain : elle va mieux !

La dette grecque a atteint, au quatrième trimestre 2018, son plus haut par rapport au PIB à 181,1 % (malgré une baisse en valeur absolue, mais c'est l'effet imparable de la déflation : le PIB fond plus vite que la dette ne baisse !). Son précédent plus haut était à 180,8 % en 2016, suivi d'une léger tassement à 178,6 % en 2017.

Rappelons que les infaillibles experts de l'UE et du FMI prévoyaient en 2010 que les plans de "redressement" ramèneraient la dette grecque à 120% du PIB en 2018, puis en 2011 ils révisaient leurs infaillibles prévisions à 130% en 2018, et en 2012, ils la voyaient à 140% en 2018... Damned, encore raté !

A quand le prochain mémorandum ? Après les élections bien sûr !

Ce sont les mêmes infaillibles experts qui prescrivent aujourd'hui à l'économie française, sous prétexte d'une dette excessive, les remèdes du bon docteur Kizyvienne...

jeudi 18 avril 2019

Episode II

Voici donc la deuxième partie de mon entretien avec Olivier Rousseau pour l'excellent site Soverain.

mercredi 17 avril 2019

Notre-Dame, les larmes des crocodiles, la charité des premiers de cordée et le Reich

En rage dès hier soir !!!

Y'a plus de sous ! Alors on a encore dû faire des économies de bout de chandelles sur les travaux à Notre-Dame... "Dieu se rit des créatures qui déplorent les effets dont elles chérissent les causes" tonnait Bossuet.

La même histoire qu'avec les incendies meurtriers en Grèce l'été dernier. A force de couper dans les budgets, partout, pour donner confiance à l'Allemagne et payer le coût exorbitant de l'euro qui nous ruine un peu plus, année après année, mois après mois, jour après jour...

La flèche (de Viollet-Leduc, mais peu importe : elle était devenue inséparable de ce monument du coeur du pré carré des rois qui ont fait la France, un monument dont la symbolique nationale dépasse largement sa dimension religieuse, la France de ce monument où fut chanté le Te Deum de la Libération de Paris, en 1944, sous les balles tirées des combles par les nazis et les collabos) s'effondre, le panache de fumée depuis nos fenêtres du XIVe.

La France regarde, éberluée, stupéfaite, cet incroyable symbole de la présidence Macron.

Macron qui prononce trois mots insipides. Qui sonnent faux, comme tout ce qui sort de bouche. Macron qui retient à grand peine, dirait-on, un rictus - sans doute espère-t-il profiter un peu, sondagièrement, de la catastrophe : ces gens-là ne pensent jamais qu'à l'intérêt personnel qu'ils peuvent tirer de n'importe quelle situation, fût-elle tragique.

En rage dès ce matin !!!

Si Pinault (qui s'empresse de faire savoir sa "générosité" à des medias de service qui s'empressent de diffuser l'indécence) payait des impôts à hauteur de ce qu'il devrait payer, la France n'aurait pas à faire organiser par des clowns médiatiques des lotos ridicules ou à aller faire le tapin aux États-Unis pour entretenir son patrimoine, ni à déployer des bâches publicitaires sur les chantiers et attendre les aumônes des Pinault (déductibles de leurs impôts futurs) pour restaurer les chefs-d'oeuvre que nous avons collectivement hérités de notre histoire et qui sont détruits par 40 ans d'impéritie d'un ministère de la Culture qui considère le patrimoine comme une variable d'ajustement budgétaire et de trahison des "élites" françaises, par les coupures de budgets tous azimuts qu'elles ont imposées sous prétexte d'Europe, d'euro et pour donner confiance à l'Allemagne !

Les trahisons, ça se paye !

Moi, pour restaurer Notre-Dame, je suggère plutôt un emprunt forcé sur les gros patrimoines, exilés fiscaux ou pas, remboursable sans intérêt et dans huit cents ans.

Puis je pars donner deux cours à mes chers étudiants retraités de Créteil - le dernier de la saison. Et en sortant je comprends que les exilés et autres optimisateurs fiscaux ont engagé un concours : ce sera à celui qui pisse son fric le plus loin pour justifier ses turpitudes par sa charité et s'offrir, avec toujours la même complicité servile des médias de service, à l'admiration et à la reconnaissance publiques.

Dégoût.

Et l'ectoplasme qui fait fonction de ministre de la Culture, il ne se sent bien sûr ni coupable ni responsable de rien. Surtout pas d'avoir continué à faire du patrimoine une variable d'ajustement aux Diktats du Reich.

Nausée.

Cette nomenklatura vérolée et ses airs de circonstance déplorant les effets des causes qu'elle chérit et a établies en système depuis 40 ans, je n'ai cessé de la combattre, elle me répugne depuis longtemps, désormais je la hais. Elle est la dernière forme en date du parti de la trahison aussi vieux que ce pays. Je ne décolérerai plus jusqu'à ce que ces gens soient chassés, punis - au moins frappés d'indignité nationale.

Et ce soir, il repointe son vilain mufle : mauvais acteur - aussi. Sa prof de théâtre ne devait pas être un as.

Il aurait fait un mauvais curé: homélie nulle. Pathétique.

Et un mauvais chef de projet. Cinq ans, mon oeil ! Même l'archevêque de Paris au JT émet des doutes.

En fait on se demande en quoi il ne serait pas nul. C'est aussi ce que doit se demander sa grande amie la chancelière en fin de vie sous respirateur artificiel qui lui envoie ces jours-ci baffe sur baffe.

Qui ne le baffe pas d'ailleurs ? Même sa justice, celle qui coffre les gilets jaunes à tour de bras pour complaire à l'Eborgneur du Touquet... c'est dire ! qui annule la désastreuse privatisation de l'aéroport de Toulouse qu'il a conduite avant de se faire élire par effraction à la magistrature suprême.

"Bon à rien ? Mais ce serait encore trop dire. Tu n'es pas bon à rien, tu es mauvais à tout !" (Charpin, dans Le Schpountz).

Comment restera-t-il dans l'histoire ? des yeux crevés, des mains arrachées, Notre-Dame brûlée.

Qu'il s'en aille ! et le plus tôt sera le mieux !!!

Malraux, lui, à une époque où la France était bien moins riche qu'aujourd'hui créa le ministère des Affaires culturelles accomplit en matière de protection du patrimoine (secteurs protégés, nettoyage des façades noires, etc.), de son enrichissement (loi sur les dations), comme d'action culturelle (décentralisation, maisons de la culture...) une tâche titanesque.

La loi programme du 31 juillet 1962 relative à la restauration des grands monuments historiques pour la période 1962-1966, dite loi des 7 monuments, permet d'importants travaux à Fontainebleau, Versailles, Vincennes, Reims, au Louvre, aux Invalides et à Chambord.

La loi du 4 août 1962 sur les "secteurs sauvegardés", permet de protéger les ensembles urbains historiques ayant conservé leur caractère et leur unité architecturale, le plus souvent en centre ville. En 1970, quarante secteurs auront été sauvegardés.

La deuxième loi programme du 28 décembre 1967 sur la restauration des monuments historiques pour la période 1968-1970 concerne une centaine de monuments dont la cathédrale de Strasbourg, Notre-Dame (précisément)et l'abbaye de Fontevraud entre autre.

Ça s'appelait une politique culturelle !

Et c'était autre chose que les ectoplasmes Nyssen ou Riester, liquidateurs de notre patrimoine comme leur patron l'est de la nation tout entière.

La rage ne me quitte plus.

mercredi 10 avril 2019

Hier sur Sud Radio

Hier dans l'après-midi (pourquoi je n'ai pas eu le temps de prévenir les lecteurs de ce blog), j'ai été invité par Philippe Rossi à participer, de 19h00 à 20h00, à son émission "Les Vraies Voix / Seul Contre Tous", en compagnie de Patrick Mignon (Debout la France) et Jean-Marc Guyot (Gilets jaunes constructifs) consacrée au Brexit et à l'Union européenne.

En cliquant ici vous pouvez voir et écouter l'émission sur la page Facebook de Sud Radio.

En cliquant ici, vous pouvez écouter l'émission (sans les images).

La République en Nazes et la Grande Daube Nationale

LREM, c'est quand même un incroyable ramassis de nazes. Voilà donc que l'opposition ose s'opposer: mais quelle audace ! Voilà donc que le Sénat ose contrôler l'Exécutif: mais quel scandale ! Voilà donc que des citoyens mécontents osent faire usage de leur droit constitutionnel de manifester : mais quels séditieux ! Qu'on les éborgne !!! Voilà donc que des parlementaires osent mettre en oeuvre une disposition constitutionnelle pour faire appel au peuple: mais quelle abomination ! Quelle horreur !! Quelle infamie !!!

A part ça, ces gens, à l'imaginaire d'étudiants en école de commerce de catégorie C se rêvant en directeurs des ressources humaines et rêvant de transformer un pays millénaire en province du Reich dépossédé de tout ce qui fait son identité et son existence se réclament de la démocratie, de l'Etat de droit, et du progrès... Le progrès de l'indigence intellectuelle sans doute.

Sinon la Grande Daube Nationale servie par les médias de service depuis des semaines commence sérieusement à puer la charogne : Copions et collons, copions et collons... et vive le débat faisandé.

A part ça, La République en Nazes fabrique une lois contre les fèques niouzes, et la presse de service n'enfinit pas de dénoncer lesdites fèques concoctéées par les complotisssssses, populissssssses et autres méchant nationalisssses...

Nous vivons vraiment des temps parodiques.

vendredi 5 avril 2019

Vieilleries et Etat poule

D'abord, chers amis, si vous voulez visionner mon passage au magazine d'information Focus sur ERT hier soir (ce qui m'a évité de me taper le pensum du Grand Débat avec une écrasante majorité de zozos qui veulent réformer l'UE - on ne réforme pas un carcan, on le brise ou on y crève), c'est ici en replay et à 1h30 du début tout juste ; la traduction simultanée couvre en partie ma voix, bien sûr, mais en prêtant l'oreille, on entend mon propos en français). L'interviewer a eu la bonne idée de me poser des questions sur le couple franco allemand (clin d'oeil à l'amie Coralie Delaume, ''Le couple franco-allemand n'existe pas''). J'en ai donc profité pour mettre le couvert sur l'euro et la nécessité de mettre un terme à l'UE. Il y a aussi Christophe Guilly ou Polony écrasant Guetta dans les passages intéressants... Sapin, Macarian ou le Syrizisme résiduel parisien pour la Voix de son Maître.

Par ailleurs, le quotidien Kathimerini annonce aujourd'hui qu'une lettre a été adressée au ministre de la Culture, il y a un mois, par plus de trente responsables de musées et de services archéologiques régionaux (éphories) et faisant part de leur "préoccupation" concernant la nomination dans les musées et services archéologiques, de personnes n'ayant rien à voir avec l'archéologie, titulaires d'un diplôme en administration publique ou d'un diplôme de troisième cycle en administration de la culture, sans avoir jamais eu la moindre expérience de fouille. Des nominations parfaitement irrationnelles, sauf si on prend en compte l'appartenance partisane des heureux bénéficiaires de ces nominations.

En réalité, en plus du reste, Syriza s'est parfaitement coulé dans le très vieux moule clientéliste qui fonctionnait alternativement au bénéfice de la droite et du PASOK. Il ne l'a nullement répudié, il l'a investi et en a usé à son profit.

En réalité aussi, le but de l'UE et de ses mémorandums n'a jamais été de "réformer" la Grèce ou de la "sauver", mais de liquider son Etat social et de spolier les Grecs de leurs biens nationaux et individuels.

Or, quand vous tuez l'Etat social, au périmètre déjà peu étendu en Grèce en raison des régimes autoritaires des années 1945-1974 qui ne l'avaient pas construit comme cela s'est passé ailleurs en Europe de l'Ouest, vous renforcez mécaniquement ce qu'un sociologue grec a appelé l'Etat poule. Puisque vous n'avez aucune sécurité par le droit, la solidarité, vous tentez de l'acquérir en obtenant un emploi public. Et la délivrance d'un emploi public devient alors un moyen de sécuriser les cadres et les militants méritants du parti au pouvoir.

Un des autres sujets qui agitent depuis quelque temps les medias et l'opinion grecs est l'ascension et l'enrichissement spectaculaires d'un pizzaloio syriziste...

Par ses politiques, l'UE a donc considérablement renforcé les fondements de l'Etat poule clientéliste qui est un cancer pour la Grèce, à la fois parce qu'il rend les services de l'Etat inefficaces et parce que, paradoxalement, il affaiblit la confiance du citoyen (et donc le consentement à l'impôt) dans l'Etat. Le citoyen recherche les faveurs de l'emploi public et en même temps il constate que l'Etat, du fait de son inefficacité, résultat en partie du clientélisme, ne lui rend jamais en services ce qu'il paye en impôt. Cercle vicieux que les dix dernières années n'ont fait que renforcer... et que la droite, avec le clan Mitsotakis à sa tête - champion toute catégorie en matière de clientélisme - continuera à alimenter en récupérant le pouvoir lorsque Syriza aura achevé son rôle historique qui aura été de faire avaler aux Grecs tout ce que la droite n'aurait peut-être pas osé/réussi à lui faire avaler.

Avec une curieuse synchronie, comme c'est désormais souvent le cas en Grèce où l'accumulation des catastrophes produit des effets cumulatifs, on apprenait aussi que Cosco, l'entreprise d'Etat chinoise qui a racheté plus de 60 % du Pirée et souhaite acquérir... le reste et toute une partie de la côte vers l'ouest - tant qu'on y est ! -, ainsi que les autorités s'inquiètent des restrictions aux pharaoniques travaux prévus par les Chinois recommandées par le Conseil supérieur de l'archéologie dont l'avis est... heureusement consultatif : nous voilà soulagés !

Ben oui quoi ! Qu'est-ce qu'ils vont encore nous faire chier avec leurs vieilles pierres et leurs vieilleries dont personne n'a rien à foutre ?! Alors que le grand État communiste de la planète et le seul gouvernement de gauche radicale d'Europe-c'est-la-paix ont de si beaux projets d'avenir !

jeudi 4 avril 2019

Télévision grecque, Soverain, Forum du gaullisme et... la Grèce va mieux !!!

Pour ceux que cela intéresseraient, j'interviendrai le 13 avril prochain au XVe Forum du gaullisme, autour de la question de l'indépendance, sur la question européenne bien entendu. Apparemment, l'ami David Cayla, interviendra dans la table-ronde suivante sur l'économie.

Si cela vous intéresse, le programme détaillé et le bulletin d'inscription - il faut vous inscrire - est ici !

Et ce soir, vers 22h30 - 23h00, je pense, je participerai à l'émission Focus que la télévision publique grecque ERT diffusera de Paris.

Enfin, l'excellent site Soverain publie une critique (fort agréable à lire pour l'auteur) de mes 30 bonnes raisons pour sortir de L'Europe.

Pour le reste, comme on pourra le constater ci-après, et comme le chantait encore ce matin France Inter - Radio Paris, pour mieux dire -, la Grèce va mieux !

La preuve ? On a appris hier qu'à Komotini, dans le Nord du pays, un homme âgé de 38 ans est mort dans l'incendie de sa maison, au 103, rue Labyrinthos. Cet incendie a été provoqué par des bougies, son frère, avec qui il cohabitait, a pu sortir à temps de la maison. L'électricité avait été coupée en raison d'une dette envers la compagnie d'électricité.

La veille on apprenait qu'à Keratsini, au nord du Pirée, le mouvement de résistance citoyenne "Je ne paye pas" (den plirono), qui est en pointe dans le mouvement contre les spoliations/ventes aux enchères de biens immobiliers pour dettes fiscales et bancaires, a rebranché, après une semaine de coupure pour une dette de 1200 euros, l'électricité à une famille monoparentale de deux enfants dont la mère souffre d'une maladie cardiaque invalidante, sur liste d'attente pour la greffe de coeur. Le quotidien Kathimerini indiquait le même jour que, désormais, les patients cancéreux devant être soignés par radiothérapie devront attendre jusqu'à trois semaines pour recevoir leur traitement dans les hôpitaux publics de l'Attique - en raison d'un manque de personnel. Pour Giorgos Pissakas, président de la Société hellénique d'oncologie radiothérapeutique, ces délais qui sont désormais la règle sont "inacceptables", en particulier pour les cancers du cerveau et du col de l'utérus. Il affirme que les vies ainsi menacées pourraient être sauvées par l'embauche de... 25 techniciens.

La semaine dernière, on apprenait que c'était au tour de l'hôpital de Nauplie de voir fermé son service d'urgences, les patients devant désormais faire plusieurs dizaines de kilomètres pour en trouver un. et hier encore le syndicat des hospitaliers POEDIN dénonçai la gravité de la situation dans laquelle se trouve l’hôpital pour enfants de Pentelis (nord d’Athènes) du fait de l’arrêt des actes chirurgicaux par manque d’anesthésistes. Sur les quatre anesthésistes de l’établissement, deux seulement sont en exercice car l’une est en congé de maternité et la responsable du département en congé de formation.

Un ami me disait récemment que nombre de malades rénaux d'Alexandroupoli (nord-est) devaient désormais aller faire leur dialyse à Edirne, en Turquie, POEDIN indique qu'à Arta (nord-ouest) les examens de scanner doivent désormais avoir lieu dans les établissement privés.

Le 2 avril, on apprenait encore, par les données officielles du système d'information Helios (2018) du ministère du Travail, que désormais, 1 138 268 des 2 553 990 retraités perçoivent une pension principale inférieure à 500 euros bruts, soit une moyenne de 364 euros seulement.

Quant au gouvernement, il lance la dernière phase de la vente de 50,1% de la compagnie pétrolière nationale Hellenic Petroleum. La société suisse Glencore, ainsi que l’Américain Carlyle et la Néerlandaise Vitol, accompagnés de la Sonatrach algérienne, figurent parmi les candidats au rachat. La grande braderie continue : tout doit disparaître ! (Merci à Constant Kaïmakis qui fait chaque jour sur Facebook une bien utile revue de presse grecque).

Voilà ce que c'est la vie quotidienne dans "la Grèce qui va mieux" de "Radio Paris ment".

Tout va bien et Tsipras est un grand homme ! d'ailleurs, hier, la Commission a recommandé le versement d'1,1 milliard à la Grèce en échange du vote de l'assouplissement, la semaine dernière, des conditions de saisie du domicile principal pour dettes : on lira une fois encore le papier de l'indispensable blog de Panagiotis Grigoriou.

Sur le fond, la Grèce a eu, depuis 2010 et notamment en 2015, le choix entre deux solutions: la désintoxication par la sortie de l'euro ; les tsipriotes ont choisi d'augmenter les doses de drogue. Toujours plus de destruction du potentiel productif, toujours plus de spoliations et de violences sociales, une dette qui reste scotchée à 180 % du PIB, une natalité qui s'effondre, le chômage qui recommence à augmenter malgré l'émigration massive des jeunes formés, un "retour sur les marchés" en trompe l'oeil puisque la Grèce emprunte à un taux insoutenable (3,9%) au regard du niveau de sa dette et de la destruction de son potentiel productif.

Mais peu importe, le drogué obtient sa dose au prix de nouvelles mesures qui aggravent la situation et augmentent sa dépendance à la came européenne. Et puis comme chacun sait, l'Europe c'est la paix et la démocratie !!!

A ce propos d'ailleurs, on apprend que le Conseil d'Etat trouve parfaitement normal que, dans un débat préparatoires aux élections européennes, France 2 n'invite pas les représentants des deux seules listes souverainistes (Asselineau et Philippot). Pendant qu'on y est pourquoi le Conseil d'Etat ne reconnaitrait-il pas le droit de France 2 à n'inviter qu'un membre de la liste LREM favorable au glyphosate à débattre avec un.membre de la liste LREM hostile au glyphosate ? Ça me paraît largement suffisant comme pluralisme.

Et puis pour les municipales à Paris, seulement les 3 candidats LREM, ça me paraît aussi très convenable.

Comme disait saint Thomas d'Aquin: hors de l'européisme point de salut !

On attend avec impatience que le Conseil d'Etat juge le Parti unique amplement assez pluraliste ! Oui oui, décidément, l'Europe (et Macron) c'est la démocratie et l'Etat de droit !!!

On pourrait ainsi faire de substantielles économies qui donneraient peut-être confiance à l'Allemagne : notre but à tous !

lundi 1 avril 2019

Poissons mais pas que...

Tsipras vient de déclarer qu'il allait mettre en oeuvre dans les six mois qui lui restent (en principe !) la politique de gauche sur laquelle il a été élu il y a quatre ans !

Juncker renonce à l'alcool et Kizyvizenne au sucre en poudre,

Radio Paris à être allemand et L'Immonde à diffuser des fèqueniouzes,

BHV décide de faire de la philo et Castagnettes d'apprendre à compter,

Monsieur Alexandre renonce à violer son contrôle judiciaire et son armoire blindée décide de se rendre à la justice,

Le gouvernement, soudain conscient de son incompétence et de sa nocivité, décide de démissionner en bloc,

Schäuble renonce à manger un petit Grec au petit déjeuner et Guetta à se prétendre journaliste,

Quatremer, touché par la grâce, appelle à la dissolution de l'Union européenne et Ruth se met à poser des questions gênantes aux membre de la majorité sans crever les yeux de son interlocuteur avant de commencer l'interview d'un opposant...

et le mouvement des Gilets jaunes s'essouffle !

Sinon, il y a eu aussi le remaniement d'hier soir - la meuf qui assume de mentir pour protéger Kizyvienne est minister : c'est sacrément bottom up !, histoire d'O, et Amélie ravie de la crêche eurolibérale -, qu'ils ont bien fait d'annoncer le 31 avant minuit, avec son cortège de journaleux de plus en plus pathétiques dans leur tentative de faire passer pour sérieux ce mauvais gag.

Ils ont bien fait aussi de présenter leur liste le 27 mars...

Et puis, ne pas oublier que l'Europe c'est la paix la prospérité ! Et on va la réformer pour la faire encore plus sociale et solidaire !

Mais ce poisson-là a 67 ans : il commence à sérieusement puer la pourriture !

Restent les deux élections d'hier: présidentielle ukrainienne et municipales turques.

De la première, on peut dire que c'est une sacrée réussite de la coproduction Union européenne - Etats-Unis d'Amérique de cette révolution bidonnée qui consista à substituer des oligarques à d'autres et à permettent de s'épanouir, des parades de brutes jusqu'aux hautes sphères du pouvoir, à des antisémites - des durs, des vrais, négationnistes, néonazis certifiés - sans que cela ne déchaîne jamais l'ire de nos moralistes professionnels.

Or donc, hier c'est un comique héros d'une série télévisée où il jouait le rôle d'un président de la République, qui est arrivé en tête de la présidentielle. Incontestablement, nous vivons une période ou triomphe le simulacre : avec Kizyvienne et Castagnettes, comme avec cette présidentielle ukrainienne, on ne devrait plus être très loin du stade ultime.

Pour la seconde, Erdogan s'est donc pris une vraie bonne branlée. Et cela n'étonnera probablement personne, ici, que ça me mette d'une humeur badine.

J'expliquais à l'amie Coralie Delaume, en septembre dernier sur Polony Tv, pourquoi le système AKP était à bout de souffle. Ça se confirme !

Le modèle économique turc est aussi vérolé que l'était le modèle grec, qui faisait en 2006-2007 l'admiration de l'OCDE, du FMI et autres experts qui se plantent systématiquement. Aussi vérolé parce qu'il repose à peu près sur les mêmes bases.

Maintenant, la question est de savoir quel type réponse autoritaire le sultan va apporter à cette magistrale baffe.