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mercredi 24 décembre 2014

Des voeux ?

N'étant plus chrétien depuis longtemps, considérant que les trois monothéismes sont trois pestes - de valeur égale -, matrices de tous les totalitarismes, qui se sont abattues sur l'humanité pour y cultiver, sous prétexte d'amour universel, de dieu unique fondant la domination de l'un - souverain de droit divin, roi, pape, sultan, chef -, l'asservissement de l'esprit à la croyance et au dogme, la haine du jouir ici et maintenant, la haine de soi, du pédé, de la femme, de celui qui ne croit pas ce que je crois, les bûchers et les décapitations, considérant que le monothéisme c'est l'excommunication de Spinoza par les juifs d'Amsterdam, Deir Yasin et Gaza, la Croisade, le "Dieu reconnaîtra les siens", Giordano Bruno à qui l'Inquisition coupa la langue avant de le brûler, Michel Servet brûlé par les calvinistes, le djihad dans son acception guerrière justifiant le massacre des Infidèles, à Chios, Psara, Kasos, au Liban, en Arménie ou en Irak, tous les Al Qaïda et les Daesh... je ne vous souhaiterai pas un "joyeux Noël".

Je vous souhaiterai en revanche, quels que soient votre couleur de peau, votre sexe, votre orientation sexuelle, vos coutumes, vos croyances et vos convictions, de prendre plaisir à être ensemble avec ceux qui vous sont chers, de garder l'espoir d'une société plus juste, ici-bas, pas dans l'au-delà, de rejeter l'injustice qui nous submerge sous prétexte d'Europe, de libre-échange et de libéralisme, de combattre pour la tolérance, la démocratie et la justice, pour un monde meilleur que nous rendrons meilleur.

Ce sont les hommes qui font leur destin, chaque jour, pas un dieu unique, un sauveur ou un prophète.

mardi 23 décembre 2014

Merkel, Juncker, Moscovici, Samaras... et les néonazis

Deux néonazis d'Aube dorée votent, au Parlement grec, pour le candidat à la présidence de la République de Merkel-Juncker-Samaras et donc pour éviter des législatives que la gauche dite radicale est en position de gagner. Des élections que craignent Juncker, Moscovici et Schaüble, de moins en moins soucieux des apparences démocratiques, de telle sorte qu'ils ont multiplié les ingérences et les menaces pour tenter de contraindre le peuple grec à ratifier les choix qu'ils ont faits à sa place.

Aube dorée manipulée, instrumentalisée par le gouvernement de collaboration avec Merkel et l'UE droite/socialistes, on le savait depuis la révélation des conversations téléphoniques entre le cabinet du Premier ministre et les néonazis, et des instructions donnés par celui-là à ceux-ci. Mais maintenant les choses deviennent claires.

Restent que, au deuxième tour, le candidat du système, de Merkel, de Juncker et de Moscovici, soutenu par deux néonazis, n'a recueilli que 168 voix, soit 13 de plus que la majorité ordinaire du gouvernement, 8 de plus qu'au premier tour mais 12 de moins que ce qu'il faudra au troisième pour éviter la dissolution.

Ca va être dur : il va falloir draguer plus de néonazis et sortir plus de biffetons que ceux qu'on a proposés récemment à un député de la droite souverainiste.

samedi 20 décembre 2014

A l'heure où en Grèce...

A l'heure où, en Grèce, le gouvernement de collaboration avec l'Union européenne à direction allemande tente d'acheter les députés pour faire élire un président de la République par le Parlement avant le 30 décembre et éviter ainsi dissolution et élections législatives, à l'heure où le principal argument de ce gouvernement, outre la corruption, est la trouille au cas où la gauche dite radicale (et dont je crains fort qu'elle ne le soit pas assez, si j'en crois les récentes déclarations en faveur de l'euro, sans la fin duquel aucune "autre politique" n'est possible) de Syriza, à l'heure où Juncker, Moscovici, Schaüble multiplient les ingérences qui sont une insulte à la souveraineté du peuple grec et à ce qui reste de démocratie après le passage de l'Attila Union européenne... voici mon mur du jour :

"Tu as peur ou tu dors encore ?"

Vous avez aimé "Amour ou rien" sur un mur d'Athènes, un de ces murs qui ont pris la parole depuis le début de l'écorchage en règle du peuple grec par l'Europe à direction allemande (la seule, irréformable, parce qu'elle a été conçue pour servir exactement à quoi elle sert : précarisation, liquidation de l'Etat social et de la démocratie, vaporisation des classes moyennes...). Alors souvent, désormais, grâce à ce site, un mur d'Athènes prend la parole ici.

vendredi 19 décembre 2014

Un gouvernement grec aux abois

Quand j'écrivais que le gouvernement conservateur/socialiste aux ordres de Merkel et de Juncker, en faveur duquel Juncker, Moscovici et Schaûble ont multiplié ces derniers jours de scandaleuses ingérences, cherchait à acheter les 25 députés qui lui manquent pour faire élire le président de la république et éviter les élections législatives qui interviendront s'il n'y parvient pas : nous y sommes !

Un député de la droite souverainiste révèle aujourd'hui qu'on a essayé de l'acheter pour deux à trois millions d'euros...

En 1965 déjà, la monarchie autoritaire avait acheté des députés en francs suisses déposés sur comptes numérotés pour faire tomber le gouvernement centriste et lui substituer un gouvernement à sa main, resté dans la mémoire grecque sous le nom de "gouvernement des apostats".

Ingérences contre-productives ?

Un sondage donne Syriza 7 points devant les conservateurs de la ND en cas de législatives anticipées. Ce qui dans le système grec - proportionnelle et prime majoritaire de 50 députés sur 300 au parti arrivé en tête, le mettrait tout près ou juste au-dessus de la majorité absolue au Parlement.

Derrière, Potami est une création du "système" pour tenter de faire du neuf avec du vieux et avoir un parti d'appoint à une éventuelle coalition sous les ordres de Merkel/Juncker/Draghi. Les néonazis semblent stagner autour de 6 %, le parti communiste orthodoxe et stalinien qui refuse toute coopération avec Syriza est plutôt dans ses hautes eaux, alors que les socialistes du PASOK, collaborateurs de Merkel et des conservateurs, poursuivent leur descente aux abysses : 44% en 2009, 13,18% en mai 2012, 12,28% en juin 2012, 6% dans l'estimation du jour... Avis aux socialistes français ! Quant aux souverainistes de droite (type Dupont-Aignan) ils sont à 3,5.

Tous les autres partis sont en dessous des 3% donnant droit à une représentation parlementaire.

C'est la première fois qu'un institut (un des plus sérieux, selon Stathis Kouvelakis, maître de conférences en philosophie politique au King's College de Londres) donne un tel écart en faveur de Syriza.

Si ceci reflète la réalité, cela semblerait indiquer que les scandaleuses ingérences/menaces de Juncker, Schaûble ou Moscovici ces derniers temps ont eu sur l'opinion un effet exactement contraire à celui recherché. A suivre !

jeudi 18 décembre 2014

Orthographe... Souvent Robert varie ?

Ce matin, Henri de H&O, l'éditeur de mes précédents romans à qui j'ai envoyé le manuscrit du dernier pour avoir son avis, avant de le remettre cet après-midi, pour lecture, chez Gallimard (mais rassurez-vous, Henri et moi on continue à s'aimer même s'il ne publie pas celui-là...), me signale que mes "paris-brests" lui semblent étranges, me demande si je suis sûr du "s" final.

Je lui réponds que oui, que ma tendance a été de le considérer comme un invariable et que c'est en vérifiant dans Le Petit Robert que j'ai rajouté le "s" à "brest".

Joignant aussitôt le geste à la parole, j'ouvre le nouveau Petit Robert que je viens d'acquérir à l'excellente librairie Ithaque et je tombe sur "Paris-brest" : mot invariable.

Je me dis alors que je suis en train de virer toc-toc et j'ouvre mon vieux Petit Robert qui a beaucoup vécu, perdu sa couverture, qui est annoté, avec des expressions soulignées dans tous les coins, duquel je vais avoir un mal fou de me séparer, je le sens déjà, et je vois : "Plur. : des paris-brests".

Alors qu'est-ce que je fais moi, hein ?! C'est le vieux Petit Robert ou son jeune frère qui a raison ?!!! Souvent Robert varie ?

Il faut dire que j'adore chercher ce genre de poux dans la paille de la langue !

mercredi 17 décembre 2014

Pas d'élu au premier tour de la présidentielle grecque

Présidentielle grecque : pas d'élu au 1er tour ; le candidat du gouvernement droite/socialistes n'a obtenu que 160 voix ; 135 ont voté contre ; 5 étaient absents. Il en fallait 200 pour que Stavros Dimas soit élu ; il en faudra 180 pour éviter la dissolution le 30 décembre. Pour l'heure c'est un net revers : les pressions ou les achats de voix n'ont pas (encore ?) produit d'effets. La majorité compte 155 députés, le candidat fait 5 de plus seulement alors que le gouvernement espérait un gain d'au moins 10.

Les scandaleuses ingérences de Juncker, Moscovici ou Schaüble, menaçant plus ou moins directement les Grecs de représailles s'ils votent mal, n'ont donc, elles non plus, (encore ?) eu de conséquences - à moins qu'elles n'en aient eu en sens inverse de celui espéré. Allez savoir ! Le vote étant public, les députés devront en rendre compte à leurs électeurs.

Quant aux néonazis d'Aube dorée, y compris ceux qu'on a extraits de leur prison pour l'occasion, ils n'ont pas non plus soutenu le candidat officiel. On se demandait quelle serait leur position après les révélations récentes sur les liens étroits entre Aube dorée et le cabinet du Premier ministre Samaras, lui-même aux ordres de Berlin, et qui en donnait à ces nervis. On a la réponse (provisoire ?) ce soir.

mercredi 10 décembre 2014

Victoire de Nikos Romanos

Voici quelques jours, je consacrais plusieurs posts à Nikos Romanos et à sa grève de la faim pour obtenir le droit d'étudier.

Et voici, que sur sur mon fil d'info Facebook tombe ce statut de Stathis Kouvelakis, professeur en philosophie politique au King's College de Londres :

"Victoire pour Nikos Romanos, qui arrête sa grève de la faim ! Le parlement grec a voté à l'unanimité un amendement qui autorise les détenus à suivre une formation munis d'un bracelet électronique et lève les restrictions existantes. Le recul du gouvernement est un camouflet pour la politique de la poigne de fer et une victoire du combat pour la dignité et la résistance que Nikos Romanos a su, au sens fort, incarner en exposant son corps nu face au revanchisme meurtrier de l'Etat autoritaire."

Par son courage et sa détermination, par le mouvement de solidarité qu'il a suscité et qui a jeté des milliers de Grecs dans les rues, un "gamin" a donc fait reculer l'Etat policier qui s'affirme, en Grèce, depuis que l'Europe à direction allemande a imposé l'écorchage en règle du peuple grec.

Une leçon pour nous tous ! Un espoir de plus, une lumière dans les ténèbres germanoo-européennes qui enveloppent les peuples européens, alors que se profilent en Grèce, la possibilité d'élections prochaines qui pourraient bien bouleverser les Merkel, Hollande et autres Juncker dans leurs plans de destruction de l'Etat social et de réduction de la démocratie à des scrutins vide de sens et d'enjeux.

Jospin recasé

Je suis soulagé !

J'avais peur qu'il ne trouve pas de place en maison de retraite.

Et puis c'est vrai que ses compétences en droit constitutionnel sont tellement éclatantes.

Il y a des pays, qui, sans être des démocraties exemplaires, exigent des compétences juridiques, des titres, une expérience dans les métiers juridiques pour être nommé dans l'instance équivalente au Conseil constitutionnel.

Il y a des pays, qui, sans être des démocraties exemplaires, remettent la nomination des juges constitutionnels non à des responsables politiques, afin qu'ils puisent assurer une paisible retraite, bien payée, à leurs copains nomenklaturistes démonétisés - éventuellement après avoir perdu, de manière honteuse, devant l'extrême droite une élection présidentielle - mais au Parlement, en imposant une large majorité qualifiée afin que cette nomination soit faite sur la compétence et non sur l'appartenance partisane.

mardi 9 décembre 2014

Elections en Grèce...

Echec économique, échec de la politique de kapitulation devant l'Allemagne et son bras armé, l'Union européenne, dont la Troïka exige de nouvelles mesures pour écorcher le peuple grec, stratégie de la tension dans la rue : le gouvernement droite-socialiste qui parlait il y a six mois de "success story" décide d'avancer l'élection présidentielle en Grèce.

Les 17 et 23 décembre, il faudra 200 députés pour élire un président ; le 29, il en faudra 180. Mais la majorité n'en dispose que de 155. Le gouvernement réussira-t-il à acheter 25 apostats... néonazis d'Aube dorée, du petit parti croupion de la "gauche démocratique" qui a collaboré au début de la législature, des "Grecs indépendants" conservateurs souverainistes ?

En 1965, le Palais avait ainsi acheté en francs suisses les voix qui lui avaient permis de faire tomber le gouvernement de centre qui déplaisait à la reine mère, une Allemande, comme Merkel qui a tant fait, lors des dernières législatives, pour faire bénéficier ses collaborateurs locaux d'un vote de trouille.

Reste que, aujourd'hui, sauver du naufrage le gouvernement droite-socialiste aux ordres de l'Allemagne équivaudrait, pour ceux qui se prêteraient à la manoeuvre, à un suicide politique - voire un risque d'une autre nature tant la colère populaire contre ce gouvernement est forte et profonde. La gauche dite radicale de Syriza, malgré ses ambiguïtés, est aujourd'hui en tête dans les sondages, voire en position, selon certains d'entre eux, d'obtenir une majorité absolue.

Or, si le 29 décembre, aucun candidat à la présidentielle n'obtient les 180 voix nécessaires, l'Assemblée est dissoute et le peuple convoqué pour de nouvelles élections législatives.

Bonne année !

Si Syriza gagne, l'année 2015 commencera en Europe sous le signe du changement... ce qui ne sera qu'un début : le bon score probable de l'UKIP et des nationalistes écossais aux législatives britanniques ; Podemos donné en tête pour les législatives espagnoles ; le naufrage des gouvernements Renzi et Hollande ; la montée de la colère en Belgique contre le gouvernement ultralibéral manipulé par les séparatistes flamands, l'autisme criminel de Merkel... annoncent une crise européenne dont j'espère enfin l'éclatement de l'euro.

Cela va tanguer, sans doute, car cet éclatement sera imposé sans avoir été préparé, mais ce sera peut-être, enfin, le début de la liquidation des nomenklaturas qui nous ont menés au désastre et d'un processus de reconquête de la souveraineté des peuples, de reconstruction démocratique sur les ruines de la construction oligarchique qu'est l'Union européenne.

Que ce processus commence en Grèce, dont le peuple est martyrisé par cette Union européenne sous hégémonie allemande depuis plus de quatre ans, serait un superbe symbole.

lundi 8 décembre 2014

Crime de lèse-Merkel !

J'ai écrit plusieurs fois ici combien l'ambiguïté du discours européen de la gauche dite radicale, et de Jean-Luc Mélenchon, leur incapacité à dire clairement qu'il fallait sortir de l'euro si l'on voulait mener une autre politique, qu'il était vain de parler de cette autre politique si l'on n'était pas prêt à trancher le noeud gordien devenu européen, c'est-à-dire, pour parler clair, à faire péter le bastringue européen (irréformable parce que l'Union européenne a été justement conçue pour servir à quoi elle sert : la destruction de l'Etat social et de la démocratie), combien cette ambiguïté et cette incapacité rendaient inéluctable la montée du Front national et sa récupération de voix qui devraient aller à la gauche radicale.

Et voilà que, soudain, la bien-pensance se déchaîne contre J.-L. Mélenchon qui a commis un crime de lèse-Merkel ! Pire que la haute trahison en somme...

C'est tout de même drôle comme tous ceux que n'a absolument pas gêné que la presse allemande, les dirigeant allemands, la presse française, les dirigeants français traitent les Grecs, des mois durant, de feignants, de fraudeurs, de voleurs, qu'ils aient aligné les mensonges et les insultes qui auraient fait grimper au rideau toutes les associations antiracistes si en place de "Grecs" avaient figuré "juifs" ou "noirs", mais qui poussent des cris d'orfraie, s'indignent, s'étranglent, crient au racisme et à la germanophobie lorsque Mélenchon répond à Merkel et à son interview scandaleuse qu'elle n'a pas à s'ingérer dans les affaires intérieures du peuple français, qu'elle n'a qu'à plutôt s'occuper de ses pauvres et des infrastructures en ruine qu'ont produits la politique suivie par les socio-démocrates puis par elle-même, qu'elle a entrepris d'imposer à l'ensemble des peuples européens, grâce à la lâcheté des autres dirigeants qui n'osent pas lui résister et préfèrent collaborer avec cette politique aussi stupide que criminelle en espérant que la dame se montrera compréhensive.

Décidément, le parti de l'éternelle capitulation est toujours bien là.

samedi 6 décembre 2014

Les murs d'Athènes... en hommage à Alexandros Grigoropoulos

Alexandros Grigoropoulos, 15 ans, tué par le tir tendu d'un policier lors d'une manifestation pacifique le 6 décembre 2008.

C'était avant la Troïka et l'écorchage en règle du peuple grec, la jeunesse grecque se révoltait déjà contre une réforme antidémocratique de l'éducation, les salaires de misère proposés aux jeunes et les premiers effets sur la société grecque de la crise du capitalisme financier dérégulé par la grâce de Thatcher et Reagan, de l'Union européenne de Delors et de socialistes en peau de lapin du genre Bérégovoy.

Aujourd'hui, son plus proche ami d'alors, Nikos Romanos, 21 ans, est entre la vie et la mort (voir mon billet d'hier) après avoir engagé, le 10 novembre, une grève de la faim pour obtenir les permissions de sortie de prison nécessaires à la poursuite de ses études supérieures.

"Il est mieux de mourir debout que de vivre à genoux" dit le mur...

Mais il serait encore mieux de pouvoir vivre debout, en homme libre, dans un Europe où la police ne tuerait pas les gamins, dans une Europe où elle ne pousserait pas à la mort les gamins qui veulent étudier, dans une Europe qui n'aurait pas détruit la démocratie.

Vous avez aimé "Amour ou rien" sur un mur d'Athènes, un de ces murs qui ont pris la parole depuis le début de l'écorchage en règle du peuple grec par l'Europe à direction allemande (la seule, irréformable, parce qu'elle a été conçue pour servir exactement à quoi elle sert : précarisation, liquidation de l'Etat social et de la démocratie, vaporisation des classes moyennes...). Alors souvent, désormais, grâce à ce site, un mur d'Athènes prendra la parole ici.

L'Europe tue

Un très grand écrivain est mort cette nuit à Athènes. 83 ans, assassiné chez lui, Ménis Koumandareas.

Lisez La Verrerie, Le Maillot n°9, La femme du métro ou surtout Le Beau Capitaine, mon préféré... Lisez tout, c'était un très grand.

Une victime aussi de la déstructuration de la société grecque, naguère si sûre, et où les politiques de l'Europe allemande ne cessent depuis quatre ans de faire croître, de conserve, l'insécurité sociale et la criminalité.

Anghélopoulos était mort parce que l'Europe a détruit le système de santé grecque et que l'ambulance n'était pas arrivée à temps, Koumandareas meurt parce que l'Europe rend la société grecque criminogène.

L'Europe tue ! Et pas que des anonymes ou des gamins en grève de la faim.

vendredi 5 décembre 2014

Grève de la faim à Athènes : on ne peut pas bâtir l'avenir sur la mort

Depuis plusieurs jours, la Grèce a un nouveau sujet d'inquiétude... d'angoisse, même pour beaucoup de Grecs, de jeunes et de parents.

Depuis quelques jours, les Grecs descendent de nouveau dans la rue pour crier leur inquiétude, leur angoisse, leur colère.

La Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international) est de retour, exige de énièmes, inutiles et désastreux "sacrifices". Le gouvernement de la droite et des socialistes, aux ordres de Berlin et Bruxelles et qui ressemble chaque jour davantage à un gouvernement d'extrême droite, mime la résistance tout en promettant de nouvelles mesures stupides, destinées à tuer un peu plus l'activité, cette fois l'augmentation de la TVA dans le secteur touristique.

Bref, la Success Story grecque, selon les mots de l'inénarrable Premier ministre Samaras le printemps dernier, poursuit son bonhomme de chemin dans une Europe que l'euro allemand et la déflation imposée par Merkel et la lâcheté, ou/et le conformisme intellectuel ravageur, de ceux qui, à Paris ou ailleurs, lui obéissent conduit inéluctablement vers la catastrophe économique et démocratique.

Mais cette fois, ce n'est pas la Troïka, son imbécillité criminelle, ni la Kollaboration du gouvernement que les Grecs conspuent dans la rue.

Cette fois, il s'agit de la vie ou de la mort d'un jeune homme de 21 ans.

Il s'agit plus précisément de Nikos Romanos, qui fut le meilleur ami d'Alexandros Grigoropoulos, 15 ans, tué sous les yeux de Nikos par le tir tendu d'un policier lors d'une manifestation pacifique le 6 décembre 2008. C'était avant la Troïka et l'écorchage en règle du peuple grec, la jeunesse grecque se révoltait déjà contre une réforme antidémocratique de l'éducation, les salaires de misère proposés aux jeunes et les premiers effets sur la société grecque de la crise du capitalisme financier dérégulé par la grâce de Thatcher et Reagan, de l'Union européenne de Delors et de socialistes en peau de lapin du genre Bérégovoy.

Or, Nikos Romanos, qui se revendique "combattant anarchiste et antiautoritaire", a été arrêté, en février 2013, avec deux camarades, après un casse raté, très "artisanal" et sans violences, d'une banque en province. Et les trois garçons ont été tellement "malmenés" par la police que la presse officielle a cru bon alors, dans la meilleure tradition de la propagande, de maquiller leurs photos afin de ne pas montrer à quel point ils avaient été défigurés.

Or, Nikos a été condamné à quinze ans et onze mois de prison.

Or, Nikos ayant réussi son examen d'entrée à l'Université en prison, demande à pourvoir bénéficier, comme le permet la loi, d'autorisations de sortie à fins éducatives pour entamer des études supérieures.

Or, le pouvoir veut maintenant faire condamner Nikos pour "appartenance à une organisation terroriste", chef d'inculpation pourtant écarté lors du premier procès, et qui sert à lui refuser lesdites autorisations.

Or, Nikos à entamé une grève de la faim le 10 novembre dernier pour protester contre cette iniquité.

Or, il a été hospitalisé et est aujourd'hui menacé de mort.

Et c'est pour crier leur inquiétude, leur angoisse et leur colère face au sort de Nikos et à l'entêtement du gouvernement de plus en plus honni qui mène ce gamin à la mort que les Grecs descendent dans la rue ces jours-ci.

Sur les motivations du gouvernement, on peut s'interroger. Tous les sondages donnant depuis des semaines la coalition sortante de la droite et des socialistes plus ou moins largement battue par la gauche dite radicale de Siryza, ce pouvoir discrédité, aux ordres de l'étranger, moribond, pourrait bien avoir la tentation de provoquer le désordre dans la rue pour tenter de récupérer les dividendes de la peur du bourgeois dans les urnes. Bien qu'après le passage de la Troïka chargée de faire appliquer les Diktats de l'Allemagne et de ses féaux européens, comme après celui d'Attila, il ne reste plus guère de bourgeois ayant encore beaucoup à perdre... mais enfin, on ne peut écarter ce calcul. Ailleurs, en d'autres temps, la stratégie de la tension a payé.

Toujours est-il que, hier, j'ai reçu un message de Dimitris Alexakis, animateur à Athènes d'un espace de création artistique et traducteur, après avoir longtemps vécu en France où il a travaillé dans l'édition (Seuil, L'Olivier, Verticales...). Inquiet du silence de nos médias français (mais quel intérêt les chiens de garde qui sévissent dans nos feuilles et sur nos ondes auraient-ils à ébruiter cette affaire ?), il me demandait si je pouvais l'aider à diffuser des informations sur le sort de Nikos.

Et bien entendu j'ai tout de suite accepté.

Il a entrepris de traduire en français des textes sur le sort de Nikos et ses implications dans l'explosive situation créée en Grèce par l'irresponsable et criminelle politique de l'Allemagne et de l'Union européenne.

A la veille de l'anniversaire de la mort d'Alexandros Grigoropoulos, je vous donne donc à lire le texte de la lettre ouverte publiée hier par les parents de Nikos, Pavlina Nasioutzik, essayiste, et Giorgos Romanos, médecin, traduite par Dimitris Alexakis. Je lui ouvrirai à l'avenir ce blog, autant qu'il le voudra.

« Le ministre grec de la Justice, M. Athanassiou, a déclaré hier qu’il essayait en vain d’entrer en contact avec nous. Il est étrange qu’il n’ait pas utilisé le numéro de téléphone que nous avions mis à sa disposition lorsque nous avions demandé à le rencontrer, il y a 7 jours.

Il est déplorable qu’il mente en prétendant que Nikos absorbe des aliments liquides. Nous exigeons que soit immédiatement publié un communiqué médical établissant la vérité. M. Athanassiou propose la solution de l’enseignement à distance.

Il est révoltant qu’il se montre ainsi ignorant des raisons pour lesquelles ces autorisations de sortie sont délivrées aux prisonniers. Les autorisations sortent le prisonnier de la nuit carcérale pour le relier à la collectivité. Les permis de sortie à fins éducatives maintiennent l’enseignement vivant au lieu de le stériliser, raccordent le prisonnier à l’ensemble social et transmuent l’enseignement en éducation, en culture.

Il est injustifiable que soient proposés des droits virtuels alors même que la grève de la faim de notre fils est réelle.

Le temps presse implacablement. La réponse ne peut être qu’une. Autrement, la Grèce pleurera dans quelques jours son premier prisonnier politique mort des suites d’une grève de la faim. On ne peut pas bâtir l’avenir sur la Mort.

Les parents de Nikos Romanos Pavlina Nasioutzik, Giorgos Romanos »

jeudi 4 décembre 2014

La marche funèbre de la zone euro continue

Comme d'habitude les "experts" européens, le FMI et la BCE se sont plantés : énième révision à la baisse de la croissance en zone euro : elle était de 1,2% au début de l'année, elle n'est plus que de 0,8%. Soit 33 % d'erreur : une paille ! Et elle sera probablement autour de 0 quand on aura les chiffres définitifs.

Quant à 2015, la prévision de 1,5 % au début de l'année est ramené à 1%, c'est à dire moins importante que ce qu'elle était à la même époque en 2013 pour 2014. Et évidemment, les "experts" de la BCE, avec le même imperturbable sérieux, prévoient 1,5 % de croissance en 2016...

C'est dire si nous sommes sur une bonne trajectoire !

Non seulement ces gens-là sont des criminels qui écorchent les peuples et détruisent les vie pour faire coller la réalité à leur idéologie euro-libérale, mais en plus ils sont incompétents. Mais peu importe, la politique de déflation que nous impose l'Allemagne à travers une Europe irréformable, parce qu'elle sert les intérêts de l'Allemagne qui s'opposera à tout changement du statu quo, produisant les effets désastreux qu'ont toujours produit, partout, les politiques de déflation - et ce ne sont pas les tours de passe-passe pour gogos du grand évadeur Juncker qui y changeront quelque chose -, une seule conclusion s'impose : poursuivre la même politique et l'aggraver sans cesse.

Jusqu'à la catastrophe finale.

mercredi 3 décembre 2014

"Ils peuvent toujours nommer Donald à la tête de l'Europe...

... c'est quand même Picsou qui commande", dixit un J.-L. Mélenchon en forme.

Donald Tusk, ex-premier ministre polonais, cul-bénit de première, homophobe et hostile à l'avortement, va-t-en guerre dans la crise ukrainienne, fortement suspecté d'avoir sérieusement palpé dans l'attribution des concessions de forage de gaz/pétrole de schiste, devient président du Conseil européen, en remplacement de Van Rompuy qui, lui, palpe un chèque de 630.000 euros de cadeau de départ en remerciement de signalés services dont personne ne pourrait citer le début de la queue d'un. Pendant que Junker, grand évadeur fiscal devant l'Eternel, succède à l'ignoble Barroso et fait des tours de passe-passe, digne de Mandrake, pour faire croire à un plan de relance européen parfaitement bidon. Pendant que Draghi, ex ponte de Goldman Sachs emménage dans une tour toute neuve de Francfort, qui a explosé les coûts de départ et va nous coûter 1,2 milliards d'euros.

Pendant ce temps-là, les peuples crèvent, on déconstruit l'Etat social, la santé et l'enseignement publics, le droit du travail...

Elle est pas belle l'Europe ?! Elle est pas belle, l'austérité ?!