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lundi 25 mars 2013

Les années 30 approchent... retour vers le futur

Il est simplement ridicule de prétendre que l'étranglement du peuple chypriote aurait pour justification une lutte contre les paradis fiscaux. Cela relève de la même propagande qui a justifié, par sa prétendue fainéantise et sa prétendue corruption qu'on saigne le peuple grec. Quand on veut noyer son chien, on l'accuse de la rage. Rien n'a été fait contre les paradis fiscaux depuis 2008, sinon une liste bidon, que tout le monde s'est entendu ensuite pour considérer qu'elle était... vide. C'est doublement ridicule puisque la plus grande lessiveuse d'argent sale se trouve au centre même de l'eurozone, qu'elle s'appelle le Luxembourg et que son PM en a été président de sa création à ces derniers mois.

Ce n'est pas ceux qui sonnent l'alarme contre une politique imbécile et criminelle qui sont responsables des conséquences de cette politique, qui tue chaque jour en Grèce. Si le poujadisme, le populisme et autres fadaises, consistent à dire que la politique de déflation ne produit que de la déflation, alors j'assume le fait d'être poujadiste, populiste ou... Il ne s'agit là que de mots valises, vides de sens et qui ne servent qu'à discréditer l'adversaire pour s'éviter de répondre à ses arguments. Quand un doigt montre la lune ce n'est pas le doigt qu'il faut regarder ou accuser.

Ceux qui ramènent aux années 30 sont ceux qui appliquent aujourd'hui la politique dictée par Berlin, appliquée par Hollande et consort, qui est en tout point semblable à celle de Brüning ou de Laval. C'est cette politique, et rien d'autre, qui a créé l'Aube dorée en Grèce et qui permettra sans doute, aux prochaines européennes, au FN de devenir le premier parti de France (voir la partielle de ce soir). En se mettant dans la peau de Papandréou et du Pasok, Hollande et le PS se condamnent à subir le même sort que Papandréou et le PASOK qui, en 3 ans, sont passés de 40 % à 8,5 % et qui seraient même éliminés du Parlement aujourd'hui avec moins de 5%.

L'eurolâtrie ne peut servir d'excuse à tout. Par sa conception même, l'euro était une absurdité. Et puisque Berlin s'oppose aux réformes qui le rendraient peut-être viable, il explosera tôt ou tard. En attendant, sa soi-disant défense justifie partout des politiques qui sèment la misère et la récession, justifient la destruction du droit du travail, de l'Etat social, la marchandisation de toute la société y compris de la santé et de l'éducation, réduisent la démocratie à des formes vides de sens, préparent les guerres civiles de demain et les guerres d'après-demain... comment ne pas voir que s'aiguisent les appétits de la Turquie en Egée et sur le gaz chypriote au fur et à mesure qu'on étrangle ces pays ?

Aujourd'hui, il faut donc un changement radical de politique pour conjurer les tragédies dont est grosse la politique allemande, qu'elle soit conduite à Bruxelles, à Athènes, à Madrid, à Lisbonne ou à Paris. Et, pour cela, il faut sortir de l'euro, dévaluer, monétiser, avoir une inflation à 5 % à 7 % avec indexation des salaires et pensions, afin de faire payer la dette au capital et à la rente ; il faut redistribuer et rétablir, par des droits de douane, la concurrence réelle avec les pays qui pratiquent l'esclavage moderne, plutôt que d'imposer cet esclavage à nos sociétés, comme la Troïka l'a fait en Grèce depuis 4 ans.

Oui, il faut aujourd'hui une rupture radicale avec les politiques qui, depuis 30 ans, nous conduisent inéluctablement à la catastrophe. Oui, pour cela il va falloir, comme en 1945, comme en 1958, virer les "élites" autistes et faillies, politiquement et moralement, qui ont incarné ces politiques et que leur conditionnement idéologique par le néolibéralisme empêche de concevoir qu'il puisse exister une politique différente que celle qui nous mène inexorablement à la catastrophe. Oui il faut parler clairement et appeler un chat un chat.

jeudi 21 mars 2013

Les bancocrates euro-allemands déclarent la guerre à la démocratie

Les malfrats de Bruxelles, de Berlin et de Francfort ont clairement, ce soir, déclaré la guerre à la démocratie. le Parlement chypriote ayant, hier, refusé le hold-up sur les épargnants qu'ils avaient planifié, Draghi, le bankster de Goldman Sachs passé à la tête de la BCE a décrété, d'après les mots de Jacques Sapir "un « blocus » économique, c’est-à-dire dans les termes du droit international à une action qui équivaut « acte de guerre »."

Cette fois les choses sont donc parfaitement claires ; il s'agit pour la nomenklatura euroallemande de nier le principe même de la souveraineté populaire.

A cette attaque frontale, deux mouvements politiques français - seulement ! - ont sauvé l'honneur, le Parti dit socialiste persévérant dans sa ligne de capitulation tous azimuts qui le conduira, j'en suis convaincu, à plus ou moins brève échéance, dans la même poubelle de l'histoire que son homologue grec le Pasok.

Pour Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) : "Par cette déclaration de guerre, la BCE montre son vrai visage : celui d'une oligarchie devenue folle et suicidaire. Mario Draghi sera le Néron de l'Union européenne. A l'image de tous ces technocrates de Bruxelles et de Francfort, il refuse de voir son monde s'effondrer et dans sa chute est prêt à entrainer l'Europe dans le chaos."

Quant au Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, je suis particulièrement heureux que l'accélération de la crise le conduise, ces jours-ci, à clarifier enfin son discours sur l'euro et l'Europe.

Sa déclaration de ce soir montre en effet une nette évolution vers... mes positions.

"La décision du banquier central Mario Draggi de ne plus alimenter Chypre en euros jusqu’à ce que Chypre capitule intervient pourtant après un vote souverain du parlement national. C’est un acte d’agression inacceptable. Il montre que l’euro est non seulement un luxe Merkelien couteux mais aussi un dangereux moyen d’action contre la souveraineté d’un peuple. Il s’agit d’un abus de pouvoir, certes mais aussi d’une alarme qui doit être entendue. La France ne peut cautionner cette violence sauf à l’autoriser contre elle-même le cas échéant. S’il faut désormais choisir entre la souveraineté du peuple et celle de l’euro, la France doit choisir le peuple. La décision du banquier central est un tournant dans l’histoire de l’union européenne. Elle impose un choix : soit changer le statut de la banque centrale et donc celui de l’euro pour sécuriser la souveraineté des peuples, soit renoncer à l’euro Merkel."

Reste encore à constater que toute réforme est impossible, ce qui relève de l'évidence - avec ou sans Merkel. Et que l'urgence est donc pour nous, comme pour beaucoup de peuples et d'économies en Europe, de recouvrer notre souveraineté monétaire et de sortir d'un euro mortifère qui n'a été, par sa conception même, et dès sa création, qu'un instrument de la nouvelle forme de l'impérialisme allemand.

L'erreur historique de Mitterrand d'avoir conclu, aux conditions de Kohl, le funeste et scélérat traité de Maastricht, nous aura coûté très cher. Une croissance molle ou pas de croissance du tout durant 20 ans, l'asphyxie de nos exportations, l'accumulation d'avantages compétitifs exorbitants pour l'Allemagne grâce auxquels elle a accumulé des excédents commerciaux qui sont notre dette, la ruine pure et simple de l'Europe du Sud, la destruction systématique depuis quatre ans, en Europe du sud et en Grèce notamment, de la protection sociale, de l'Etat de droit, de la démocratie, l'esclavagisation des travailleurs et la déstructuration de la société qui aboutira au chaos - comme dans l'Argentine de la fin des années 11990.

Ce processus Chevènement et Séguin l'avaient prévu et en avaient prévenu au moment du référendum sur Maastricht. Leur analyse a été vérifiée point par point. Le drame politique de ce pays aient qu'ils n'aient pas su restructurer le débat politique autour de ce clivage fondamental. Hollande mène la même politique que Sarkozy parce qu'il est convaincu, comme lui, même si c'est pour des raisons différentes et même s'ils divergent sur les modalités, que ce carcan doit être maintenu. Mais ce carcan nous conduit aujourd'hui à la mort de la démocratie, à la destruction de l'Etat social, à une logique de guerre civile déclarée par les plus riches à tous es autre et, au final, à la guerre tout court. Il est donc aujourd'hui vital de rompre avec cette logique de souffrance et de mort.

mardi 19 mars 2013

Les Chypriotes disent non au hold-up des nomenklaturistes de l'UE

Christine Lagarde se félicitait dimanche soir d «une solution pérenne dans l’intérêt de l’économie chypriote", dictée comme toujours par Merkel et Schaüble. D'habitude, les solutions pérennes de l'eurogroupe et du FMI durent dans les quinze jours.

Mais cette fois il y a un hic. Un petit peuple irréductible qui a mené une longue lutte contre le colonialisme anglais et l'impérialisme turc ne s'est pas couché devant les banksters de Berlin et de Bruxelles. La solution pérenne n'aura pas passé les 72 heures.

Bonne nouvelle, qui annonce peut-être enfin, avec l'arrivée du printemps, l'implosion de cet euro qui étouffe notre économie et celles de l'Europe du Sud depuis Maastricht.

Quand est-ce que les peuples d'Europe, comme l'Argentine autrefois, comme l'Islande hier, comme Chypre aujourd'hui vont-ils balayer cette nomenklatura incompétente, inconsciente et cruelle qui nous mène à l'abattoir ?

lundi 18 mars 2013

Hold-Up de la Nomenklatura européenne à Chypre

Il y a deux ans que, devant le refus de l'Allemagne et de l'ancienne zone mark de mutualiser et monétiser la dette, résultat de la politique monétaire de la zone euro, on aurait dû en tirer les conséquences.

Depuis dix ans, l'Allemagne a imposé aux autres Européens un taux de change imbécile de l'euro qui a asphyxié nos exportations, plombé notre compétitivité, multiplié les délocalisations et le chômage, fait des salaires, des pensions et du démantèlement de l'Etat social les seules variables d'ajustement. Dans le même temps, elle a réalisé l'essentiel de ses excédents commerciaux sur ses partenaires (leur dette), ce que lui aurait en partie interdit une monnaie nationale qui se serait réévaluée par rapport à celles des autres Européens. Enfin, elle refuse les transferts des régions riches vers les régions pauvres que suppose toute zone monétaire unifiée.

Devant ce triple Diktat, la seule solution était de préparer une sortie ordonnée de l'euro, de dévaluer pour retrouver de la compétitivité, d'en finir avec le tabou néolibéral de l'indépendance des banques centrales en monétisant la dette et en l'effaçant progressivement par le recours à une inflation modérée.

Au lieu de quoi, on a détruit l'économie des pays qu'on prétendait "aider", réduit à la misère et tué chaque jour davantage d'Européens. Aujourd'hui, on en arrive au hold-up sur les comptes bancaires des particuliers, au risque de provoquer une panique, et sur ceux des étrangers au risque de provoquer des mesures de rétorsion de la Russie . Mais l'euro est déjà mort et le temps pour en dresser l'acte de décès se raccourcit chaque heure ; faute d'avoir préparé sa dissolution, il va falloir bientôt gérer dans l'urgence les conséquences de son implosion.

Sarkozy et Hollande partagent à égalité les responsabilités de la catastrophe qui arrive, par leur adhésion ou leur soumission à l'idéologie néolibérale, par leur refus ou leur incapacité à s'opposer à la politique aussi inique qu'imbécile de Merkel, ceci au nom d'une Europe qui, depuis le milieu des années 1980, n'est plus qu'une machine à faire du libéralisme, à déconstruire l'Etat social et à détruire la démocratie.

dimanche 17 mars 2013

Les Ombres du Levant de nouveau disponibles

Paru en 1996, épuisé depuis plusieurs années, mon premier roman, Les Ombres du Levant, est désormais de nouveau disponible, chez H&0, en version numérique pour tablette Kindle.

Pour vous donner envie :

Alors qu’il a élu domicile au-dessus d’un volcan de l’Égée, Alexandre Granier d’Hautefort se penche, au crépuscule de sa vie, sur sa jeunesse tumultueuse. Sans avoir rien perdu de ses convictions, il replonge dans ses carnets intimes, regardant avec détachement et humour les engagements, les amitiés et les amours qui ont fait de lui un homme libre. Un père qu’il déteste et la servante arabe qui l’a aimé comme le fils qu’elle n’a pas eu, l’attirance pour les garçons qu’il tente de refouler puis qu’il décide de vivre comme une chance, la passion pour un pervers manipulateur qui manque de le détruire, la longue et lumineuse histoire avec un officier anglais qui compte Kim Philby parmi ses amis… Un moment tenté par le fascisme, Alexandre a rallié la France libre. Il nous fait revivre sa guerre, où se mêlent le libertinage et l’admiration amoureuse pour une farouche partisane grecque, l’expérience de la captivité et du retour forcé dans la France de Vichy, les intrigues politiques dans une Alexandrie menacée par Rommel et le bonheur de risquer sa peau dans un maquis du Péloponnèse – la sensualité des paysages et des corps.

En 1996, Le Monde des Livres saluait ainsi Les Ombres du levant : « Tout, on trouve tout dans ce premier roman, mais contrairement à ce qui est habituel, on ne saurait en faire reproche à l’auteur, qui use de maints procédés littéraires, de la narration au journal intime en passant par le style épistolaire. (…) Un texte dense, varié, passionnant. ». H&O, qui a publié les cinq autres romans d’Olivier Delorme ("Le Plongeon", "Le Château du silence", "La Quatrième Révélation", "L’Or d’Alexandre", "Comment je n’ai pas eu le Goncourt"), est heureux de rendre à nouveau disponible ces "Ombres du Levant".

jeudi 14 mars 2013

Un nouveau pape est appelé à régner...

A son propos, j'écrivais dans mon blog, le 12 février dernier que je verrais bien "un ancien pote de Pinochet ou un bénisseur d'escadrons de la mort centre-américain) "... C'est pas Pinochet, c'est Videla... mais ce n'était pas si mal vu. Vais peut-être m'installer comme voyant, moi pour les 55 prochaines années.

Après l'ancien des Hitlerjugend, l'Esprit saint a donc désigné un ancien Kollabo d'une des dictatures latino-américaines les plus sanglantes, qui a été accusé d'avoir livré des prêtres trop à gauche aux tortionnaires, dont les mères de la place-de-mai ont demandé l'audition en justice dans l'affaire de l'enlèvement des enfants de disparus, qui pense que l’homosexualité vient d'un "démon infiltré dans les âmes", que le mariage gay est une "machination du père des mensonges" et est hostile à l'avortement pour les femmes victimes de viol. Un joli coco qui, en outre, aurait dit, à propos de la candidature de la présidente Kirchner que "Les femmes sont politiquement inaptes" et invité les Brésiliens à ne pas voter pour des candidats favorables à l'avortement lors de l'élection de 2010. Ce qui explique sans doute l'enthousiasme modéré des Présidentes du Brésil et d'Argentine, ainsi que l'apathie de la rue argentine...

Décidément, avec l'Esprit saint, on est jamais déçu ! Mais on est certain que tous ceux qui, dans nos médias, ont bavé leur haine de Chavez, vont se montrer aussi curieux et opiniâtres sur le trouble passé de l'impétrant... tellement proche des pauvres que son église a tant contribué à maintenir dans leur pauvreté !

mardi 12 mars 2013

La démocrature en Europe

La Hongrie d'Orban supprime pour l'essentiel les compétences de la Cour constitutionnelle et fait un pas de plus (il y en a déjà eu beaucoup) vers la dictature sous oripeaux parlementaires. On y défilait déjà en uniformes de milices, on y brûlait déjà des livres juifs (les juifs, on voudrait bien les ficher aussi), de gauche et décadents, on y envoyait déjà les Roms loger dans des containers à la périphérie des villes pour y faire des "travaux d'intérêt général", on y a déjà modifié la loi électorale pour empêcher tout changement de majorité et adopté des lois sur les minorités magyarophones des pays limitrophes qui préparent les guerres ethniques de demain...

A quand l'adoption du Führerprinzip ?

L'Union européenne, elle, exprime ses réserves... comme Chamberlain face à Hitler. Et elle a engagé une procédure contre la Hongrie... parce qu'Orban a commis le crime de lèse-Europe d'attenter... à l'indépendance de la Banque centrale !

C'est vrai que là est la seule chose importante !!!

L'Europe Merkhollande est en train de détruire la démocratie en Europe du Sud et de créer le terreau où vont s'épanouir plein de petits Orban. Cette fois, Européens, vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas !

samedi 9 mars 2013

Instantané grec

Hier à dîner, Panaghiotis Grigoriou, historien et anthropologue que j'ai rencontré à l'occasion de la sortie du film Khaos ou les visages humains de la crise grecque, auteur du blog greekcrisis, indispensable pour comprendre les ravages de l'Europe Merkhollande et notre avenir proche.

Anecdote : un conseiller proche du Premier ministre Samaras, dont Hollande est allé soutenir la politique au cours d'un mémorable voyage, twweete sur les "nécessaires réformes" du système de santé. Un Grec lambda lui répond : "OK, c'est bien, mais mon père est malade et ne peut plus accéder à l'hôpital puisqu'il faut payer (un tiers des Grecs n'ont de surcroît en outre plus aucune couverture santé). Il fait quoi ? Il meurt ? Je t'envoie le cadavre, après ?" Réponse du conseiller du Premier ministre soutenu par Hollande : "Oui, j'ai un vieux carton de télé. Mais dépêche-toi avant qu'il ne soit trop froid, je ne pourrai plus le plier." Voilà les gens que Merkel et Schaüble ont mis au pouvoir pour diriger leur colonie et que soutient Hollande.

Conclusion de Grigoriou à l'égard de cette nomenklatura : "Au moins, il y a une chose de claire, maintenant : ils veulent notre mort, et nous voulons la leur."

Tout cela finira forcément très mal. Vive l'Europe ! http://www.greek-crisis.gr/

jeudi 7 mars 2013

Instantanés

Hollande a capitulé devant Merkel pour le TSCG, devant Merkel et Cameron sur le budget européen, devant les banques pour la pseudo-loi bancaire, devant le Medef pour le soi-disant accord transcrit en loi qui entame la désintégration du Code du travail. Hollande rend hommage à un résistant. Paradoxe. Il est vrai qu'il a pris soin de ménager, par une réserve à propos de la Palestine, ceux qui ont insulté Hessel au lendemain de sa mort parce qu'il disait la même chose que... les chefs du Shin Bet.

Les habiles sont souvent des faibles ou des lâches. Les fausses habiletés, les faiblesses et les lâchetés sont souvent ce qui, dans l'histoire, transforme une crise en catastrophe.

Or donc, le taux de chômage vient de dépasser 10 %, la récession s'aggrave en zone euro... On connaît la chanson.

Mais pas de problème ! Merkel a raison et l'Europe antidémocratique aussi. Donc, Hollande l'habile ou le lâche, Moscovici et consorts vont continuer à faire la politique de Sarkozy... en pire puisque la situation va empirer. C'est ça la spirale récessionniste qui nous emmène, comme en Grèce, vers la paupérisation massive et la liquidation de ce qui reste de démocratie.

Sarkozy qui va revenir par devoir et confond biftecks et enfants, dont il évoque la traçabilité... On ne peut que rester coi devant tant de bêtise et d'ignominie. "Avec leur "mariage pour tous", la PMA, la gestation pour autrui, bientôt, ils vont se mettre à quatre pour avoir un enfant".

Ce qui est bien, avec Sarkozy, c'est qu'il ne se contrôle pas et que le retour du refoulé est au coin de chaque phrase. Car se mettre à quatre, ce grand catholique (à la Boutin qui se fait donner une dispense pour épouser son cousin germain... et pourquoi pas son chien, comme on lisait dans la Manif pour tous ? Ben oui, c'est comme ça que ça commence...), c'est bien ce qu'il a fait avec ses trois épouses pour faire ses mômes. Toujours le même égocentrisme !

J'ai déjà dit ici que Chavez n'était pas mon idéal politique. Et que, néanmoins, son bilan intérieur, la nationalisation du pétrole, la redistribution des richesses en faveur des plus démunis, l'alphabétisation, la politique sanitaire, le respect de la démocratie... me semblaient dignes de réflexion, de respect, d'intérêt.

Aussi le déferlement de haine des Nomenklaturas journalistiques défendant au canon la pensée unique libérale auquel le défunt avait eu l'impudence de s'attaquer, et dont le dessin-amalgame de Plantu n'est pas l'exemple le moins dégueulasse (le journal d'Inter, hier à midi, une alouette de Mélenchon et un cheval d'attaques grossières de la part du présentateur et d'"experts" triés sur le volet, était presque aussi ignoble), a-t-il été des plus instructifs sur l'état de la presse en Europe occidentale - à propos de laquelle je ne suis pas loin de partager le diagnostic de Bepe Grillo.

Pourtant, nous serions bien avisés de regarder vers l'Amérique latine (pas seulement le Venezuela diabolisé) plutôt que d'être obnubilés par Berlin, car l'Amérique latine est entrée sur des voies nouvelles, à l'exacte inverse de celle que l'Europe emprunte sous la Schlag de Merkel. Parce que l'Amérique latine a fait pendant plusieurs décennies l'expérience de l'ultralibéralisme imposé par la dictature, à l'image de ce qu'impose aujourd'hui l'Allemagne, avec l'aide des socio-libéraux chez nous comme ailleurs, dont la politique imbécile et criminelle étendue aux frontières de l'Europe nous enferme dans la spirale récessionniste et conduit, comme en Grèce, à tuer toute démocratie autre que formelle.

Deux docus passionnants cette semaine... sur Arte, à partir d'entretiens d'anciens chefs du Shin Bet. Accablant pour la médiocrité de la classe politique israélienne (sauf Rabin) et pour celle des nôtres, en Europe, qui ont laissé les mains libres à ces médiocres criminels, sans jamais la moindre réaction crédible (sauf peut-être Chirac). Et puis hier, sur France 3, à propos de l'affaire Merah. Accablant aussi pour Guéant et sa police : amateurisme ou manipulation ratée? Des deux termes de l'alternative, l'un n'est pas plus flatteur que l'autre.

Heureusement qu'il y a le conclave et ses pervers polymorphes ensoutanés, empêtrés dans leurs scandales financiers ou de moeurs ! Ca met un peu de gay... té dans le paysage !

mercredi 6 mars 2013

Retour vers le futur...

Depuis une dizaine de jours, je suis plongé dans la relecture et la correction, aux fin de kindellisation, de mon premier roman, Les Ombres du levant , paru en 1996 et dont j'ai la faiblesse de penser que, nonobstant quelques phrases très longues, trop de points virgules et pas assez de virgules, quelques préciosités et erreurs de détail dans ma doc de l'époque aussi, il tient plutôt bien la distance.

Entres autres choses, mon narrateur y écrivait ceci, sur la fin de sa vie :

"Encore une fois, j’ai biché à le faire enrager en lui disant que, pour moi, la révolution reste une idée d’avenir. Mais je n’ai pas dit cela seulement par provocation. Car je crois fermement que la rétraction bornée sur ses privilèges d’une caste dirigeante, toutes fausses couleurs politiques confondues et fût-ce au nom de l’Europe, de l’Entreprise ou de la Compétitivité, ça finit toujours par un violent coup de pioche sur la tête des « élites » – histoire de leur remettre les idées en place pour une paire de siècles. Le plus étrange, finalement, lorsque je considère ma ligne de vie, c’est que j’ai l’impression qu’elle va au rebours de la pente qui passe pour normale et vous emmène d’une jeunesse « de gauche » vers une vieillesse de plus en plus rétive aux changements radicaux. Inverti aussi en politique, en somme."

Eh bien je vais vous dire, je suis en profond accord avec mon Moi d'il y a 17 ans, et que j'ai même la faiblesse de le trouver assez clairvoyant !