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jeudi 21 février 2019

Et voilà la deuxième partie

De mon entretien avec Fabrizio pour le cercle des poètes disparus, sur la situation de la Grèce et l'indispensable dissolution du Machin européen.

mercredi 20 février 2019

L'Europe c'est la paix... des cimetières

Fabrizio Tribuzio-Bugatti a eu la mauvaise idée de m'interroger, pour le Cercle des patriotes disparus, sur l'Union européenne en général et sur l'état de la Grèce en particulier. Et comme je pense que le temps des politesses langagières est terminé, j'y suis allé franco ; et comme, pour mes étudiants retraités de Créteil, j'ai commencé l'année universitaire avec un cours intitulé "La Grèce va-t-elle mieux ?", j'avais sous le coude toute une série de chiffres assez parlants sur cette grande réussite de l'Europe de la paix et de la coopération, et qui serviront peut-être un jour à un chapitre supplémentaire du troisième tome de La Grèce et les Balkans du Ve siècle à nos jours je me suis dit que c'était l'occasion rêvée de faire un point d'étape dans l'interminable descente aux enfers de ce peuple et de ce pays qui me sont si chers.

Voici donc la première partie. C'est un peu long, bien sûr, mais vous savez que je ne sais pas faire court... et puis l'ampleur de la tragédie mérite bien d'aller un peu dans le détail !

La deuxième partie ne devrait pas tarder !

vendredi 15 février 2019

Historien mon ami

Clairement, la confrérie des historiens (à laquelle j'appartiens un peu et comme par raccroc) ne brille pas ces temps-ci ! Je vais désormais tâcher de ne plus citer de nom, ou le moins possible, puisque, dans ce pays, désormais, on peut se retrouver au tribunal et en taule pour tout acte d'opposition à un pouvoir de plus en plus tyrannique et à des médias de plus en plus en panique hystérique, mais l'historien, proclamé pythonisse des chaînes de désinformation en continu, que je viens de voir cracher sa haine de classe et défendre bec et ongles l'Ordre, a tout de l'intellectuel organique et nous renvoie tout droit vers ces fameuses soeurs Zombres, dont on nous rebat les oreilles à tort et à travers - pas tant celles de la dernière guerre en l'occurrence, que celles des Grandes peurs des possédants de 1848 et de 1871 qui se terminèrent en massacres.

Et naturellement, ces historiens organiques sont tous de gôôôôche. Aveugles et sourds, posant aux chevaliers blancs d'une démocratie représentative dont ils refusent de voir qu'elle a été vidée de tout contenu par la "construction européenne" et qu'elle n'est plus que le paravent mité d'une tyrannie qui n'ose pas encore tout à fait s'afficher comme telle. Mais ne désespérons pas, ça ça venir !

Grands dieux que nous manquent ces esprits pénétrants, au-delà d'apparences institutionnelles de plus en plus évanescentes, qui étaient aussi des consciences politiques : Vidal-Naquet, Vernant, Agulhon...

Oui, décidément, cette époque est bien triste... intellectuellement aussi.

samedi 9 février 2019

Condamnations... ou pas.

- Vous condamnez les "violences" de ces gueux ? Vous condamnez le mur devant la maison de la député chose ou l'incendicule chez le blanchi d'office untel ?

- Mais qui suis-je pour condamner ? moi qui suis tout amour et pardon... Et vous, vous condamnez la violence européiste qui condamne les classes moyennes à l'évaporation, l'Etat social à la disparition, la pression sur les salaires qui sert à enrichir toujours plus les mêmes et contraint même les travailleurs qui ont encore du travail à devoir se préoccuper de comment demain ils vont pouvoir encore se chauffer et nourrir leurs gamins ? Vous condamnez la libre circulation de la main d'oeuvre, des marchandises et des capitaux qui met en concurrence des travailleurs qui étaient protégés et payés décemment avec des semi-esclaves? Vous condamnez une monnaie unique qui asphyxie les économies autres que celle de l'Allemagne et fait des salaires la seule variable d'ajustement ? Vous condamnez les mains arrachées et les yeux crevés des braves gens qui font usage de leur droit constitutionnel de manifester contre ces iniquités qui brisent l'espoir et détruisent des millions de vies? Vous condamnez, les coffres forts volants, lee déguisement des nervis du président pour tabasser à l'aise, la bagnole de flic dernier cri du nervis qui n'est pas flic, son appart de fonction, ses passeports de service et diplo, ses affaires avec un oligarque russe, ses permis de port d'arme, ses pistolets à eau, ses badges non rendu, son téléphone crypté malencontreusement égaré dans un carton de déménagement, sa mise à pied genre congés très bien payé, le viol de son contrôle judiciaire avec la complicité de l'entourage du Premier ministre, pour évoquer l'effacement de preuves, les liens de tout ce beau monde avec le parti majoritaire, les perquisitions au média qui révèle le pot aux roses ou chez les leaders de l'opposition ? Vous condamnez les médias de service qui permettent à l'Exécutif d'occuper les écrans et de faire campagne en dehors de toute règle d'équité ?

- Ah mais ce n'est pas la même chose... Et est-ce que vous condamnez le gouvernement italien pour ces ingérences dans les affaires intérieures de la France ?

- Mais qui suis-je pour condamner, moi qui... Et vous, vous condamnez qu'un président de la République française traite le gouvernement italien (celui en Europe qui a peut-être la plus forte majorité dans son pays) de lèpre ? qu'il insulte le gouvernement polonais ? Vous condamnez qu'une des (faibles) têtes de l'opposition dise publiquement qu'il faut faire souffrir les Britanniques parce qu'ils n'ont pas bien voté ? Vous condamnez que, durant des mois, la presse de service a traité les Grecs de feignants, voleurs, menteurs et s'est réjouie qu'ils aient enfin ce qu'ils méritaient ?

- Ah mais ce n'est pas la même chose.

C'est bizarre, hein, ce n'est jamais la même chose.

Enfin, une chose me rassure, là-dedans, c'est que l'expert des Mutuelles de Bretagne ne devrait pas se montrer trop chien.

Comme d'hab, mardi dernier, j'ai fait mon petit couplet à mes retraités étudiants (je trouve toujours un prétexte). A un moment, une étudiante que j'aime bien et qui est un peu convaincue me dit : mais tout de même, si on sort, il y a un risque.

Je réponds, en substance : Et continuer comme ça, vous croyez qu'il n'y en a pas de risque ? Que les gens qui ont fait 89 ou de la résistance en 1940, ils n'en ont pas pris, de risque ? L'histoire c'est globalement un gros risque, mais c'est encore plus risqué de se croire dehors, à l'abri, bien au chaud, que de tâcher d'agir dedans.

Elle en convient...

En fait un des points nodaux de la propagande depuis 50 ans c'est qu'on a mis dans la tête des gens qu'on était arrivé à un point de confort et de civilisation qui ne serait plus JAMAIS remis en cause dans ses fondements, que le tragique est sorti de l'histoire, voire que l'histoire est arrivée à sa fin. Du coup, ils acceptent les rognures, l'une après l'autre, sans voir que ce sont les fondements qui sont en train de disparaître, simplement parce qu'ils craignent le retour du tragique, et sans voir que le tragique le plus tragique c'est l'aboutissement de ce qu'ils laissent faire par crainte du retour du tragique.

Tout discours sur la sortie l'Union européenne devrait s'articuler autour de cela : un nouveau récit (cher à l'ami Frédéric Farah et comme le disait récemment un très bon papier du blog de Descartes) éminemment politique, épique, qui assume clairement le risque de la reconquête et mette en face le risque bien plus grand de l'affaissement et de la capitulation permanents.

Vous croyez sauvegarder la paix au prix du déshonneur, si nous ne nous ressaisissons pas, nous aurons la guerre et le déshonneur.