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vendredi 28 janvier 2011

Le Conseil constitutionnel et le mariage gay

Très franchement, je n'ai jamais eu le moindre doute sur la décision que rendrait le Conseil dans cette affaire. Et tout aussi franchement, ce n'est pas au Conseil constitutionnel de faire la loi pour pallier les carences d'un législateur ataviquement réactionnaire. En démocratie, en régime de séparation des pouvoirs, c'est au Parlement de faire la loi, pas au juge constitutionnel. Et la France n'étant pas les Etats-Unis, le Conseil constitutionnel n'est pas la Cour suprême.

Je vais même plus loin : j'aurais eu honte que le mariage gay fût légalisé en lousdé, par l'intermédiaire d'une décision juridique ambiguë et non au terme d'un combat politique, dans lequel les représentants élus de la Nation consacreront - car ils le consacreront, un jour ou l'autre, malgré les combats d'arrière-garde de tous les culs-bénits - solennellement l'égalité des droits de tous les citoyens de ce pays - quelle que soit leur orientation sexuelle.

La vraie question, dans cette affaire, est celle du décalage entre la nation et son expression légale - les parlementaires qui, sur de plus en plus de sujets (euthanasie et mariage gay notamment) ne représentent plus qu'eux mêmes... et le Vatican ! mais on pourrait en dire autant sur l'Europe où ils se sont assis sur le référendum pour adopter le copier-coller d'un traité que le peuple avait rejeté.

L'autre question est de savoir pourquoi les gays, au lieu de demander l'égalité de droits au goutte à goutte, n'ont pas revendiqué, depuis des lustres, et au fil de révisions constitutionnelles toute plus débiles et inutiles les unes que les autres, l'inscription dans la Constitution, comme dans de nombreux pays européens, du principe de la non discrimination sur la base de l'orientation sexuelle. A partir de là tout serait réglé et le Conseil constitutionnel aurait une base réelle, dans un Etat de droit, pour juger au cas par cas des entorses à ce principe clairement inscrit dans la loi fondamentale.

Le PS a raison de dire que, par cet arrêt, la droite est renvoyée à ses responsabilités, la droite des Boutin, des Vanneste, Myard et consort. Il aurait pu dire aussi que les gays sont également renvoyés à leur responsabilité - celle de tirer les conclusions électorales du fait que les gaylib et autres "UMP à visage humain" ne sont que, des alibis, cache-sexe d'une droite, la plus bête d'Europe occidentale, ataviquement homophobe.

jeudi 27 janvier 2011

Fillon contre l'euthanasie

"Déjà que la populace veut être payée pour travailler et qu'elle prétendrait, paraît-il, toucher des retraites à rien foutre !

Autrement dit, elle refuse de crever au boulot et voudrait en plus mourir quand ça lui chante ?! Vous avouerez que les gens n'ont aucun bon sens et manquent totalement de logique !

En tout cas, il faut mettre le holà rapidement à toutes ces fadaises : on leur donne le petit doigt et le lendemain ils réclament le bras.

Non mais à ce train-là, je vous assure, les bonnes femmes vont pas tarder à réclamer la pilule et le droit d'avorter.

Manquerait plus que les pédés veuillent se marier, aussi !!!???"

samedi 22 janvier 2011

M. Frédéric Mitterrand et Louis-Ferdinand Céline

Je suis sans doute trop historien... et sans doute aussi trop classique, mais je reste incapable de lire Céline en faisant abstraction des gens qu'il a tués à coups de plume. C'est-à-dire que je suis incapable de le lire ; je crois trop à la responsabilité de l'écrivain.

Je me souviens, au retour d'un spectacle aux Amandiers mettant en scène un brouillon du Voyage au bout de la nuit, un spectacle fort réussi, avoir pris la résolution de tenter de rouvrir, une énième fois, Le Voyage... et une énième fois, il m'est tombé des mains.

Je dois donc confesser qu'il n'est pas le moins du monde, pour moi, un grand écrivain. Un novateur sans doute ; mais il y a des novateurs qui ouvrent la porte sur des impasses. Je ne suis d'ailleurs pas vraiment sûr que la manière dont il a été unanimement porté aux nues pour son (prétendu) style (que pour ma part je trouve assez imbitable) n'a pas été pour partie (importante ? déterminante ??) l'effet d'un snobisme qui consistait à se donner un frisson canaille en déclarant qu'une immonde crapule était aussi un génie littéraire.

Ce dont je suis certain, en revanche, c'est que la République française n'a en aucun cas à célébrer cette immonde crapule.

Que des colloques, des spécialistes, des universitaires l'étudient le dissèquent, rien de plus normal.

Que le ministre de la Culture ait pu ne pas voir, quand on lui a soumis la liste des célébrations nationales qu'il y avait une totale et radicale incompatibilité entre ce qu'a été Céline et le fait que la République commémore officiellement sa mémoire, en dit long - hélas - sur l'incompétence de son cabinet qui aurait dû le mettre en garde contre une pareille monstruosité, ou bien sur l'insuffisance, le confusionnisme intellectuel et la l'incroyable légèreté du titulaire de ce portefeuille ministériel.

Il a vite réparé sa monstrueuse bourde, tant mieux.

Il eût été préférable qu'il ne la commît point.

Mais cette bourde en dit long sur le fonctionnement de l'Etat sarkozien qui s'est inauguré, rappelons-le, par un discours du tout nouveau président à la cascade de Boulogne où sont tombées des victimes de ce nazisme que Louis-Ferdinand Céline a si ardemment défendu et qu'il n'a jamais, le moins du monde, renié. On célèbre la Résistance tout en expulsant les Roms sur des critères ethniques et en démantelant systématiquement les acquis sociaux qui en sont issus, on fait pleurer Margot sur le cas extraordinairement ambigu de Guy Môquet arrêté alors qu'il distribuait des tracts contre la guerre impérialiste des Anglais, c'est-à-dire qu'on privilégie toujours le sentimentalisme sur la réflexion, on va à Londres pour commémorer le 18 juin et on ne voit pas de problème à valider une liste de commémoration nationale dans laquelle se trouve un des collaborateurs les plus violents, les plus venimeux, qui a embarqué sans les fourgons nazis afin d'échapper à la justice et qui na cessé, jusqu'à sa mort, de cracher sa bille nauséabonde et meurtrière.

mercredi 19 janvier 2011

Monsieur Frédéric Mitterrand

ci-devant ministre de la Culture, donc de la liberté de création et d'expression, de la liberté de l'esprit donc, disait il y a moins de 10 jours à Canal + :

"dire que la Tunisie est une dictature univoque comme on le fait si souvent, me semble exagéré".

Mais qu'on se rassure, c'est comme Mam : il n'a sans doute pas voulu dire ce qu'il a dit tout en le disant.

On suggérera également à M. Frédéric Mitterrand les aphorismes suivants :

"dire qu'interdire tous les journaux qui ne disent pas comme le Chef est de la censure univoque comme on le fait si souvent, me semble exagéré"

ou: "dire qu'on emprisonne tous ceux qui ne sont pas d'accord avec le chef est priver un peuple de sa légitime liberté comme on le fait si souvent, me semble exagéré"

ou bien: "dire que torturer les opposants au Chef n'est pas conforme aux droits de l'homme comme on le fait si souvent, me semble exagéré".

Il paraîtrait que M. Frédéric Mitterrand aurait la double nationalité : on aimerait savoir qui la lui a accordée.

Il semblerait aussi que M. Frédéric Mitterrand a été fait, le 7 novembre dernier Grand Officier du Mérite culturel tunisien... on pourrait aussi suggérer à M. Mitterrand ce dernier aphorisme:

"dire que la Tunisie était une dictature qui ne rémunérait pas ses larbins comme on le fait si souvent, me semble exagéré"

Et puis c'est vrai que ça va le gêner pour ses vacances, M. Frédéric Mitterrand, tous ces gueux, toute cette racaille qui cause tous ces désordres ! On espère au moins qu'ils respecteront la villa de M. Frédéric Mitterrand.

Rappelons enfin que, comme producteur télé, M. Mitterrand nous avait invités à verser quelques larmes sur la pauvre reine de Grèce Frédérika de Brunswick, ci-devant petite-fille du Kaiser Guillaume II, grande pétroleuse fascistoïde devant l'Eternel, qui avait eu peur que les Colonels fussent des spartakistes, et que les Grecs, non sans raison, avaient surnommée "la reine nazie".

mardi 18 janvier 2011

Madame Alliot-Marie...

proposait la semaine dernière à notre ami M. Ben Ali - vous avez remarqué comme le petit roquet de Baroin, la Voix de son maître, est passé en 24h00 du "président Ben Ali je vous baise les babouches" à "Ben Ali", sans même un "monsieur" devant ? courageux, le gars ! je te cire les pompes mais une fois à terre, je te file des coups de pieds dans le bide - le savoir-faire reconnu dans le monde entier de nos forces de l'ordre pour nettoyer la Tunisie au Karcher de sa racaille sans qu'il y ait trop d'hémoglobine dans la soupe du 20h00, ce qui tout de même fait désordre.

Non ! On n'a rien compris, tellement qu'on est bêtes ou qu'on voit le mal partout !!!

Cet aprème Droopy, surnommé Fillon, a donc remis les pendules à l'heure.

Mam n'a pas dit ce qu'on a entendu mais le contraire, ou on n'a pas compris ce qu'elle a dit en disant le contraire de ce qu'elle voulait dire et n'a pas dit mais a dit quand même sans vouloir le dire parce qu'elle ne pensait pas ce qu'elle a dit tout en le disant mais sans le dire.

Bref, sans le dire mais tout en le disant quand même, Fillon ne nous l'envoie pas dire qu'on est des cons d'avoir l'esprit mal tourné d'entendre ce que Mam a dit sans avoir l'intelligence de comprendre qu'elle disait le contraire de ce qu'elle a dit.

Ouf ! on est soulagés d'être des cons mal intentionnés et qu'elle ait dit le contraire de ce qu'elle a dit alors qu'on avait compris qu'elle disait ce qu'elle disait sans comprendre qu'elle disait le contraire.

Maintenant, au moins, on saura ce que ça veut dire quand Caligula dira que la prochaine réforme fiscale vise à la justice !

lundi 17 janvier 2011

Retour de Nisyros...

Où nous avons changé d'année. C'était bien. bains de mer et de lumière. Décidément je ne suis vraiment chez moi que là-bas.

Je souhaite à tous les lecteurs de ce blog une belle et bonne année 2011. Qu'elle vous garde en beauté et santé ! Qu'elle vous permette de réaliser la plupart de vos désirs raisonnables et quelques-uns des autres aussi !!!

Pour moi, je me souhaite d'abord de terminer au plus vite le bouquin d'histoire de la Grèce et des Balkans que m'a commandé Gallimard et de revenir (enfin) à l'écriture romanesque qui me manque. Voilà un an et demi que j'ai laissé en plan mon dernier roman et j'ai maintenant hâte d'y revenir, bien que le travail que j'ai abattu depuis deux ans m'ait passionné.

Sans doute, une fois cet énorme chantier bouclé, pourrai-je aussi redevenir plus présent sur ce blog.

En attendant, voici quelques images de ce dernier séjour dans cet endroit magique qui est le nôtre.