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vendredi 14 juin 2013

Hollandréou et la réforme des retraites

Hollandréou va "réformer" les retraites, c'est-à-dire qu'il va les faire baisser, en taxant et en augmentant le nombre d'annuités, de manière à ce que personne n'ait plus, ne puisse plus avoir, de retraite à taux plein : 24 + 44 = 68 ans, alors que les entreprises continuent à licencier à tour de bras à 55 ans des salariés qui "coûtent trop cher", ce qui permet en outre d'augmenter le nombre des chômeurs et d'exercer une pression à la baisse sur les salaires.

Répétons-le : il n'y a pas de "problème des retraites", il y a un problème de la répartition des gains de compétitivité dans un pays qui n'a jamais été aussi riche, et il y a un problème du chômage qui déséquilibre les régimes sociaux. Si l'on voulait régler le second, il faudrait, dévaluer, faire de l'inflation, augmenter les salaires et les pensions, baisser les dividendes improductifs, investir massivement dans la transition énergétique, les nouvelles technologies, la mer, l'espace...

Mais on choisit la voie inverse, comme en Grèce. Et comme en Grèce, l'objectif est une baisse de 30 à 40 % des salaires et pensions... pour tenter de compenser le défaut de compétitivité essentiellement dû à une monnaie imbécile et surévaluée. Mais comme en Grèce, cela ne peut pas marcher, cela ne peut qu'accentuer la spirale récessive qui déséquilibrera un peu plus les régimes sociaux, rendant indispensables de nouvelles "réformes" exigées par Bruxelles.

Jusqu'où ? Jusqu'à la suppression, comme en Grèce, de tout droit social et de toute protection sociale (chômage, santé, retraite, éducation gratuite...). Car là est bien le but ultime de "l'Europe", dont il va devenir chaque jour plus nécessaire que nous sortions, et pas seulement de l'euro, si nous voulons survivre ; l'ironie de l'affaire, c'est qu'en France comme en Grèce, ce sont les "idiots utiles" de l'Europe libérale, les soi-disant, socialistes qui vont faire l'essentiel du boulot, ce qui les rendra si impopulaires qu'ils laisseront, comme en Grèce, le pays clé en mains à une droite radicalisée, de plus en plus autoritaire (parce que la dérive autoritaire sera le seul moyen de tenter de contrôler une société en voie d'explosion) et réactionnaire, dont la tâche sera alors de liquider les dernières formes de la souveraineté populaire et de la démocratie.

Et le vrai programme de "l'Europe", l'établissement d'une oligarchie néolibérale et policière, totalitarisme du futur, sera réalisé.

mercredi 12 juin 2013

L'Europe tue la démocratie en Grèce

Depuis hier et, dans la même journée, l'annonce de la fermeture et la fermeture par décret, sans même consultation du Parlement, sous la pression de la Troïka (FMI, BCE, Commission européenne), de l'audiovisuel public - chaînes de télévision nationale, pédagogique, internationales, stations de radio publique nationales et locales) - entraînant la mise au chômage immédiat de plus de 2200 personnes, le gouvernement grec a franchi un pas supplémentaire dans sa dérive autoritaire, a attenté une fois de plus à l'Etat de droit, a supprimé un élément essentiel du droit à l'information et du pluralisme politique. C'est désormais clairement la dictature qui se profile à l'horizon du coup d'Etat - rampant et permanent - que constitue la politique européenne Merkhollande imposée à ce peuple martyrisé depuis plus de trois ans.

Depuis hier, je fulmine et j'enrage. Parce que depuis hier il est clair que, sous le masque de l'Europe, c'est bien la bête immonde qui se tapit, plus dangereuse encore lorsqu'elle est costumée en fonctionnaire européen plutôt qu'en nervis au crâne rasé. Alors ce soir je suis un peu moins malheureux de lire, sur le site Okeanews qui mène le même combat que moi, l'appel d'Etienne Balibar.

Qu'enfin s'élèvent des voix françaises contre les ravages et les conséquences incalculables pour les peuples européens, et d'abord pour le peuple grec, de la politique conduite par ce qu'on appelle "l'Europe" ! Il est plus que temps que cesse le silence complice des intellectuels sur les crimes contre la souveraineté, la liberté et la démocratie qui se commettent sous couvert d'Europe.

Merci à Etienne Balibar !

"Au moment où le FMI recon­naît à demi-mots que les pri­va­ti­sa­tions et restruc­tu­ra­tions impo­sées par la Troïka en échange des prêts sup­po­sés réduire la dette sou­ve­raine grecque condui­saient en fait le pays à la ruine, la même Troïka – dont font éga­le­ment par­tie la Commission Européenne et la BCE – est venue à Athènes renou­ve­ler ses exi­gences. Elle l’a fait en des termes tels que le gou­ver­ne­ment grec a décidé de pré­ci­pi­ter l’asservissement de la Grèce à la dic­ta­ture néo-libérale de l’intérieur et de l’extérieur. La fer­me­ture bru­tale de la Télévision publique (ERT), par des méthodes qui relèvent du coup de force, consti­tue à la fois une atteinte gra­vis­sime à la liberté d’expression et d’information, contraire aux trai­tés fon­da­teurs de l’Union Européenne, et un nou­vel exemple de la façon dont celle-ci est en train d’évoluer vers l’autoritarisme au mépris de l’intérêt de ses peuples. Nous, citoyens euro­péens, ne pou­vons et ne devons pas l’accepter. Nous appe­lons tous nos conci­toyens à cla­mer leur indi­gna­tion et à sou­te­nir la grève géné­rale des tra­vailleurs et des jour­na­listes grecs. Nous exi­geons de nos repré­sen­tants à Strasbourg et à Bruxelles qu’ils imposent immé­dia­te­ment la réou­ver­ture de l’ERT et la reprise de ses émis­sions. Le moment est venu de mettre un coup d’arrêt à la des­truc­tion de la nation grecque, ainsi qu’à la déna­tu­ra­tion de l’Europe par ses propres gou­ver­ne­ments sou­mis au dik­tat de l’oligarchie financière."

vendredi 7 juin 2013

Le fascisme tue à Paris

La "démocratie" médiatique c'est 5 minutes pour le bourreau et 5 minutes pour la victime... ou 10 pour les bourreaux à dédouaner et 3, sur les 5 consacrées à la victime, pour expliquer qu'elle était bien peut-être un peu responsable de ce qui lui est arrivé.

Dans le genre, C dans l'air, hier soir, était un modèle... Le sinistre Thréard prononçant deux ou trois "extrême gauche" pour un "extrême droite" et les "experts" universitaires vous expliquant doctement que tout cela n'est pas politique, ou pas vraiment... ou infrapolitique... que ces jeunes gens un peu susceptibles font plus de culture physique que de politique... et qu'ils aiment les bananes (si, si, je vous assure vous pouvez vérifier, c'est ça la sociologie : merci Michel Wieviorka, il est vrai que lorsqu'on sait ça, tout devient clair !). En vérité, le seul à tenir un discours sensé était le policier présent qui a tenté de dire (quand le sieur Calvi, manifestement indisposé du propos, le laissait faire) que non, l'extrême gauche d'aujourd'hui (et encore faudrait-il s'entendre sur ce qu'est l'extrême gauche...) n'est pas violente, que non elle ne pose pas de problème d'ordre public et que oui l'extrême droite l'est et en pose de plus en plus.

Mais personne pour dire qu'Hitler est sorti de la déflation Brüning, Aube dorée de la déflation Merkel-Troïka, et que ce qui se passe aujourd'hui dans ce pays est lié à la déflation Sarkhollande. Pendant des dizaines d'années on nous a bassinés avec la "mémoire" (préférée à l'histoire, c'est moins subversif et ça évite de penser), mais quand on est face aux conséquences criminelles des politiques menées en Europe, sous la houlette allemande, depuis quatre ans, alors il devient essentiel de ne surtout pas regarder en arrière pour comprendre le présent.

jeudi 6 juin 2013

"Echecs notables" de la Troïka en Grèce...

Mme Lagarde reconnaît des "échecs notables de la Troïka en Grèce", les désaccords internes à la Troïka sur la stratégie (parce qu'il y avait donc une stratégie ?!), la totale incompétence de la gestion européenne de la crise... Tu m'en diras tant, Christine ! Tu permets que je t'appelle Christine ? Mais dis-moi, Christine, qui donc était ministre des Finances de la France à l'époque ? Qui donc, à ce titre, a contribué et définir cette absence de stratégie et a participé au premier chef à cette incompétence de la gestion européenne de la crise grecque ?...

Explosion du chômage, dynamitage du droit du travail, envol de la pauvreté, démantèlement de l'éducation et de la santé publiques, paupérisation massive de toute une société, enfants non vaccinés, cancéreux qui n'ont plus accès aux traitements, programmes de prévention du Sida supprimé, explosion des maladies nerveuses, de la toxicomanie et du nombre de séropositifs, faim et froid parce que les gens ne peuvent plus se payer à manger et quoi se chauffer, handicapés jetés à la rue parce que leurs allocations ont été baissées de 50% et qu'ils ne peuvent plus payer leur hébergement en centre médicalisé, retraités réduits à la misère, patrimoine national bradé, patrimoine de l'humanité livré aux trafiquants d'objets d'art, résurrection d'une extrême droite violente et raciste là où l'extrême droite n'existait plus qu'à l'état de trace depuis la chute des Colonels... mort, mort, malheur, désespérance, mort...

"Echecs notables" : novlangue nomenklaturiste... "Echecs notables" : pas comme l'arbitrage Tapie... "Echecs notables" : et ma main dans ta gueule, Christine ?!

Sinon, un militant antifasciste a été tué, hier en plein Paris et en plein jours par une bande de nervis fascistes...

On se scandalise et on a bien raison ; on s'étonne et on a bien tort.

Il ne suffit pas, le 6 juin 2013, de commémorer mécaniquement le 6 juin 1944, il conviendrait que nos "élites" se souviennent que, s'il a fallu le 6 juin 44, c'est parce qu'il y a avait eu le 30 janvier 33 et que le 30 janvier 33 était la conséquence directe d'une politique économique exactement semblable à celle que nous acceptons, aujourd'hui, de nous laisser dicter par Berlin.

Quand on fait la déflation Bruning, il ne faut pas s'étonner de voir descendre les chemises brunes dans la rue !

En trois ans de déflation, l'Europe Merkhollandozy a créé l'Aube dorée dont la violence est devenue incontournable en Grèce alors que l'extrême droite n'existait plus qu'à l'état de trace dans ce pays depuis la chute des Colonels. A Paris, après Budapest ou Athènes, l'Europe Merkhollande est en train de reféconder le ventre de la bête immonde.

Il est plus que temps de changer de cap, vraiment, avant qu'il ne soit trop tard et s'il n'est pas déjà trop tard.