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lundi 29 avril 2013

La tarte à la crème de "l'amitié franco-allemande"

Le mantra de "l'amitié franco-allemande", comme le mantra de "l'Europe", ou plus récemment le mantra du "populisme", ne sert qu'à interdire tout débat sur le changement de nature de la construction européenne depuis l'Acte unique et Maastricht, à justifier et masquer toutes les capitulations des gouvernements de la vraie droite et de la soi-disant gauche devant le néolibéralisme dont l'Europe est alors devenue le principal vecteur et devant la politique allemande qui a imposé une BCE et un euro fort, lesquels correspondent aux intérêts allemands mais asphyxient depuis 20 ans les économies du sud de l'Europe, dont celle de la France, sont à la source du déséquilibre de notre balance commerciale et, en dernier ressort, de l'accumulation de la dette.

La responsabilité de cette politique est partagée par toutes les forces politiques de l'UMP au PS, dont la gauche conteste ces dogmes sans en tirer jusqu'ici les conséquences politique. Ces forces ont imposé, par un coup d'Etat parlementaire, l'adoption du copier-coller d'un traité repoussé par le peuple en 2005, puis ont ratifié le TSCG qu'Hollande s'était pourtant engagé devant ce même peuple à renégocier. Cette politique nous conduit à la catastrophe économique, sociale et démocratique - comme en Grèce -, mais le système politico-médiatique ne supporte pas qu'elle soit remise en cause. C'est la raison de la solidarité fondamentale, de nouveau évidente ce ouiquende, entre les Hollande, Ayrault, Moscovici et consorts, Bayrou et autres "centristes", Juppé, Coppé, Fillon et compagnie, ainsi que par la quasi-totalité des chiens de garde médiatiques.

Il y a bien là le fondement d'un gouvernement commun, comme celui que connaît la Grèce depuis un an et l'Italie depuis quelques jours, non pas d'union nationale, mais d'application des politiques dictées par Berlin - fût-ce au prix, désormais, de la sécurité du pays, puisque ce que révèle le Livre blanc d'aujourd'hui, c'est que cette politique devient incompatible avec les moyens militaires qui sont à la fois nécessaires à notre rôle mondial, indissociable de notre siège de membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, et un élément fondamental de notre rapport de force avec l'Allemagne. Car n'en déplaise aux cabris, toutes les relations internationales, la franco-allemande comme les autres, sont fondées sur des rapports de force.

jeudi 25 avril 2013

Thatcher est morte, mais pas sa copine Tina

Depuis trois jours, la bourse monte vigoureusement parce que les perspectives économiques sont... pires que prévues et que les "marchés" auxquels s'en est remis l'Europe Merkhollande, "anticipent" une nouvelle baisse des taux.

Ben oui, quoi, c'est logique ! Et alors ?

Alors ? le chômage bat des records en Grèce, en Espagne, en France...

Et alors ?

Alors ? on continue bien sûr.

Jusqu'à quand ?

Tu la fermes. There is no alternative, on te dit.

A lire malgré tout, un Krugman stimulant comme d'habitude ; et un Sapir convaincant, comme d'habitude aussi. On peut aussi écouter Emmanuel Todd, intelligent comme...

Oui, bien sûr, l'euro est un symptôme aigu de la pathologie de nos élites.

Pour ma part, je pense depuis quelque temps déjà qu'il pourrait ben ne pas passer l'été, parce qu'il n'est décidément plus soutenable tel qu'il est (après nous avoir si longtemps condamné à une croissance molle il nous enlise dans la récession) et que Merkel n'acceptera rien de ce qui pourrait le pérenniser. Pour cela, il aurait fallu qu'Hollande aille à la crise européenne il y a un an. Il est désormais trop tard.

Le 15 août, comme pour l'annonce par Nixon de la fin de la convertibilité du dollar en or en 1971, me semble une date idéale puisqu'elle permettra de fermer les marchés une semaine ou dix jours sans trop de dégâts et d'établir le contrôle de la circulation des capitaux, et des changes, qu'on nous donnait pour impossible dans un "monde ouvert" alors qu'il a été récemment imposé à Chypre.

Et je suis convaincu aussi que, à ce moment, on s'apercevra que l'Allemagne a préparé depuis longtemps les conditions de son retour au mark, alors que nous serons pris au dépourvu.

mardi 23 avril 2013

Gay, gay ! marions-nous !!!

Je rentre... et voilà, j'apprends que c'est fait.

Bravo aux députés et sénateurs, spécialement aux rapporteurs et aux commissions pour leur travail d'auditions préparatoires d'une qualité exemplaire, qui ont tenu le coup sous l'outrance, la haine, les insultes et les violences, la bave et les éructations.

Bravo au gouvernement qui a eu le courage de mener la bataille - et avec quel brio, quel talent, quelle humanité pour Mme Taubira ! mais sans oublier Mme Bertinotti.

Bravo au président de la République, malgré ses flottements des premiers temps, qui a eu l'audace d'inscrire cette promesse dans son programme, de la mettre rapidement en chantier et de n'avoir pas flanché dans la bourrasque.

Ce soir, grâce à eux tous, nous sommes plus égaux, plus libres, plus Français en somme, parce que plus dignes des luttes de nos aînés pour d'autres libertés. Ce soir, la France qui a été si longtemps à la traîne sur le sujet (pensons aux Belges et aux Canadiens qui ont réalisé cette belle conquête depuis tant d'années déjà) a recollé au groupe des pays les plus civilisés. Reste, parmi les combats à mener, à faire inscrire, un jour, dans la Constitution, la prohibition de toute discrimination au regard de l'orientation sexuelle.

Mais, ce soir, c'est bien à une douce euphorie qu'on s'abandonnera !

mardi 16 avril 2013

Pourquoi l'euro ne peut plus qu'éclater...

... et pourquoi, plutôt que de faire comme si, et de nous enfoncer toujours plus profond dans la récession, la crise économique, sociale et politique, il faudrait aujourd'hui préparer de manière ordonnée cet éclatement.

Comme d'habitude Jacques Sapir est, dans cet article, aussi clair qu'il est lucide.

samedi 13 avril 2013

Du balai !

Un texte de Frédéric Lordon, essentiel, et avec lequel je suis entièrement, complètement d'accord. A lire absolument !

lundi 8 avril 2013

Mort de...

Si nous en sommes là où nous sommes, c'est à cause de la révolution néolibérale que Thatcher et Reagan ont initiée il y a 30 ans, devant laquelle la sociale-démocratie européenne, à commencer par le New-Labour de Blair, a capitulé en rase campagne au cours des années 1990.

Quant à l'Europe, elle est aujourd'hui devenue, à peu de chose près, ce qu'elle avait défini dans son discours de Bruges de 1988 : une machine à faire du libéralisme, du libre-échange qui met en concurrence des travailleurs protégés et des néo-esclaves, et à détruire l'Etat social.

Aujourd'hui, je me sens surtout proche de ces mineurs qu'elle a réduits à la misère, comme la politique qu'elle incarne réduit à la même misère, aujourd'hui, les peuples de l'Europe du Sud, que j'avais vus dans un film documentaire et qui avaient mis de l'argent de côté pour faire la fête le jour de sa mort. Qu'elle aille donc au diable, elle et ce qu'elle représente.

Même si ce que je suis ne peut qu'être sensible à ce qu'elle a représenté, aussi, d'inflexible en matière de souveraineté nationale et de prescience des dangers que porte, pour l'avenir, la présence au centre de l'Europe, d'une Allemagne redevenue forte et oublieuse des responsabilités imposées par son passé.

vendredi 5 avril 2013

L'Europe court au désastre et nous refusons de le voir...

Courriel reçu ce matin de l'ami Panaghiotis Grigoriou, historien, ethnologue et auteur d'un indispensable blog sur le prologue à la tragédie européenne qui se joue en Grèce (donnez, si vous le pouvez ! Il en a besoin pour survivre et continuer à témoigner !!!) : "Ici tout se dégrade à grande vitesse. Des "sociétés" allemandes... investissent en ces marchands et autres acheteurs d'or qui à présent sillonnent la Grèce des campagnes achetant cash l'or et mêmes les dents en or des villageois et cet or finit sa route en Allemagne. La guerre est ouverte et nous nous enfermons dans l'occupation mais les consciences bougent aussi. L'histoire va vite . Nous nous attendons à des événements de portée inimaginable en Europe, les gens perdront leurs économies et les élites pratiquent déjà l’écran de fumée avec les paradis fiscaux (l'Allemagne ou plutôt ses banques le sont également) car ils préparent la prochaine étape drainant d'abord les actifs et l'or, tout comme la Russie. Nous sentons depuis ici les vibration de l'histoire des instants suivants. J'ai l'impression que les citoyens français ont peur mais ne s'expriment pas."

Ainsi va la vie et l'Europe, conduite par Merkel et Schaüble, par tous ceux qu'il ne faut pas appeler des salopards et qui ont capitulé - sans même avoir combattu - devant cette Allemagne qui, pour la troisième en un siècle, grâce à la veulerie et la lâcheté des autres, les Français au premier rang puisqu'ils sont la France, entraîne l'Europe au désastre.

L'autre nouvelle de Grèce c'est que l’euro y est désormais haï par un nombre chaque jour plus important de Grecs pour lesquels il est à la fois la cause et le signe d’une nouvelle occupation, celle d’une Europe allemande qui, depuis quatre ans, a systématiquement détruit l’économie du pays et fait exploser le chômage, dynamité l’État social et privé plus du tiers des Grecs de toute couverture maladie, massivement paupérisé la population, fait émerger de nouveaux nazis et fait réapparaître la torture dans les commissariats, vidé de tout contenu la démocratie. Une Europe allemande qui, chaque jour, tue.

Aussi, pour ceux-là, le retour à la drachme apparaît-il à la fois comme la condition et la première étape d’un retour à la souveraineté réelle, de la reconstruction de l’économie et de la démocratie, d’une renaissance d’un espoir. Ainsi, cette semaine, le graphiste Pavlos Vatikiotis a-t-il rencontré un grand succès sur le Net grec en mettant en ligne ces propositions pour une « nouvelle drachme » : Callas et Mélina, le poète Odyssés Elytis, prix Nobel de littérature 1979, le peintre Moralis et le médecin Papanikolaou, précurseur de la recherche sur le cancer, et le philosophe Kornilios Kastoriadis (Cornilius Castoriadis), bien sûr.

mardi 2 avril 2013

Dégoût et révolte

Non seulement la nomenklatura des partis dits de gouvernement a vidé de sa substance la démocratie par sa capitulation, sous prétexte d'Europe, devant le néolibéralisme et son alignement sur l'Allemagne, mais elle la discrédite en prouvant chaque jour davantage qu'elle se considère au-dessus des lois.

Ces gens-là écorchent depuis quatre ans les peuples grec, portugais, espagnol. Pour justifier le hold-up chypriote, ils nous ont expliqué que c'était moral puisque Chypre était un paradis fiscal, ce qu'ont aboyé en écho les chiens de garde médiatiques. Demain, ils vont nous expliquer que le démontage du droit du travail et de l'Etat social est inévitable, ici, en France. Et chaque jour montre davantage le degré avancé de pourriture de cette nomenklatura inconséquente, incompétente, qui se croit au-dessus des lois, jure sur l'honneur... l'honneur... M. Cahuzac est "ravagé par le remords"... et bien je n'ai rien à foutre du remords de M. Cahuzac et de ses semblables.

Cahuzac... encore un, parmi beaucoup d'autres qui, à droite comme au PS, ne pense plus depuis longtemps en français, mais en "finance internationale". Et qui sait de quoi il cause !

Maintenant, on attend les excuses à Mediapart de tous les politiciens aux rencart et de tous les médiacrates qui passent leur vie à leur servir la soupe et qui ont accusé, de concert, ce média indépendant de pratiquer la diffamation, l'inquisition et de discréditer la démocratie. Ceux qui discréditent la démocratie, ce sont les pères-la-rigueur à la botte de Berlin et de la finance qui nous serinent qu'il faut se serrer la ceinture, faire de la récession pour retrouver la croissance et qui mettent leur flouze... à gauche... en Suisse.