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dimanche 24 février 2008

"Casse-toi, pauvre con !" ou "Si tu commandes, gouverne-toi d'abord toi-même"

"Casse-toi, pauvre con !" Est-ce bien le langage d'un président de la République défenseur d'une politique de civilisation ? Il paraît. "Casse-toi, pauvre con !" Imagine-t-on le général de Gaulle s'adresser ainsi à un citoyen français qui aurait refusé de lui serrer la main ? "Casse-toi, pauvre con !" Voilà toute la maîtrise de soi dont est capable ce triste sire qui, je le rappelle, a le doigt sur la détente nucléaire !

Un triste sire qui, au début de cette semaine, est allé dans une école pour remettre à l'honneur l'éducation civique et... la politesse.

C'est comme avec les valeurs chrétiennes en somme : je vais lécher les mules du pape et faire l'éloge du catholicisme mais je divorce deux fois pour me remarier une troisième.

C'est comme avec l'honnêteté : je promets une République irréprochable et je fais rentrer Laporte au gouvernement, j'y maintiens Santini après que la Cour de cassation a confirmé sa mise en examen... et je décerne la Légion d'honneur à Isabelle Balkany.

C'est comme pour les nominations : elles devaient être incontestables, ne plus être le fait du prince, dépendre d'une audition au Parlement, d'un consensus des forces politiques ; mais je nomme la compagne du transfuge récompensé d'un plat de lentilles servi au Quai d'Orsay, à la tête de l'audiovisuel public extérieur.

Tout cela relève en fait de la même catégorie : fais ce que je dis mais ne fais pas ce que je fais, et traduit une absence totale d'éthique personnelle qui était déjà largement perceptible dans l'entretien donné, avant son élévation à l'Empire, par Caligula à Michel Onfray pour Philosophie magazine :

Michel Onfray : Je crois au «  connais-toi toi-même  ».

Nicolas Sarkozy  : Fort heureusement, une telle connaissance est impossible, elle est même presque absurde  !

La curieuse obsession sarkozienne pour une morale transcendante vient à mon avis de là. L'absence de toute connaissance de soi, l'absence de toute tentative de se connaître, et de trouver "en soi" - ce gouffre sombre qu'on se refuse à scruter - ses propres bornes, ses propres principes moraux. On a donc besoin d'un père fouettard pour interdire et punir.

Il y a fondamentalement deux visions de la morale, celle des monothéismes, exprimée dans sa forme peut-être la plus vigoureuse et saisissante par Dostoïevski dans Crime et châtiment : "si Dieu n'existe pas, tout est permis". L'homme ne peut alors trouver de bornes que dans l'existence d'un Dieu qui projette sur terre son ordre, sa morale. Cela donne, en désordre, saint Paul, la soumission au pouvoir, quel qu'il soit puisque tout pouvoir émane de Dieu (voir... La Quatrième Révélation), des Eglises ou des autorités religieuses qui se croient légitimes à imposer leur morale dans la loi comme dans l'intimité de chacun d'entre nous, nous dire comment il faut baiser, avec qui et dans quelle position, le droit divin, l'Arabie Saoudite... Bush et Sarkozy.

Et puis il y a celle qui nous vient du "connais-toi toi-même", de la tradition grecque : c'est en soi, par la connaissance de soi, que l'homme doit trouver ses limites, élaborer sa morale, les principes qui permettront d'établir les lois de la cité, un contrat social. Cette morale-là est bien plus exigeante. Contrairement à ce que dit Dostoïevski. Parce que l'absence de Dieu nous laisse seuls responsables de nos actes, parce que l'ordre n'est pas imposé, dicté, garanti de l'extérieur par un Dieu qui récompense ou qui punit ; il doit venir de la réflexion et de l'adhésion volontaire, consciente ; qui commande à chacun, et d'abord à ceux qui prétendent nous gouverner, d'être maîtres d'eux-mêmes - "Casse-toi, pauvre con !"

S'il est capable d'un peu de réflexion - qui est autre chose que la réaction -, je soumets à celle de notre Caligula une autre maxime grecque, de Thalès de Milet (VII-VIe siècles avant notre ère) celle-là : "Si tu commandes, gouverne-toi d'abord toi-même", reprise par Socrate, au Ve siècle, à l'usage d'Alcibiade: "pour prétendre gouverner la cité, il faut apprendre à se gouverner soi-même" et, à la même époque, sous d'autres cieux, par Confucius : "qui ne sait se gouverner soi-même, comment pourrait-il gouverner les autres ?" - "Casse-toi, pauvre con !"

Conseillons-lui aussi la lecture du Fil de l'épée de ce Charles de Gaulle qu'il célébrait hier, sans en avoir rien compris. "Et, tout d'abord, le prestige ne peut aller sans mystère, car on révère peu ce que l'on connaît trop bien. (...) Une pareille réserve de l'âme ne va point, d'ordinaire, sans celle des gestes et des mots. Apparences, peut-être, mais d'après quoi la multitude établit son opinion. Est-ce à tort, d'ailleurs, et n'y a-t-il pas un rapport entre la force intérieure et l'aspect des individus ?" - "Casse-toi, pauvre con !"

samedi 23 février 2008

Indignation... suite et pas fin

Alors que la régie publicitaire de la RATP et le "frère" de notre président, en attendant de racheter Le Monde et peut-être bien aussi une chaîne publique quand celles-ci seront devenues un fardeau trop lourd pour des caisses vides, censurent allègrement ''Courrier international'' parce qu'il a eu l'inconvenance de signaler à sa Une qu'en moins d'un an notre apprenti-sorcier avait réussi le tour de force de transformer la France en un objet de dérision internationale,

Alors que, après la légion d'honneur décernée à Isabelle Balkany, sans doute en raison de sa condamnation pour prise illégale d'intérêts, le népotisme continue à prospérer, entre la candidature d'un rejeton encore acnéique mais déjà en affaire avec la justice, et la nomination à la tête de l'audiovisuel public international de la compagne du ministre des Affaires étrangères, lui-même incapable de réfréner ses frustrations de voiture officielle et de palais nationaux, passée depuis longtemps des salles de rédaction à la table des puissants - au moins est-on presque certain que les deux moitiés de ce couple indispensable au rayonnement de la France ne se tireront pas dans les pattes !

Alors que la deuxième ex de notre grand catholique de président vient d'être convoquée par la police pour savoir si ledit très pieux président lui a vraiment proposé d'annuler ses troisièmes noces au cas où elle accepterait de réintégrer le pieu dudit président,

Nous venons de faire un pas déterminant de plus vers l'état enviable de république bananière.

En effet, si je signalais hier que le Conseil constitutionnel s'est, à mes yeux, déshonoré en ne censurant pas la totalité de la dernière des lois iniques dues à l'initiative de Melle Dati, il avait néanmoins reculé devant le déshonneur supplémentaire de consentir au viol pur et simple de l'article 8 de la Déclaration des Droits de l'Homme qui est partie intégrante de notre bloc de constitutionnalité : "nul ne peut être puni qu'en vertu d'une loi établie et promulguée antérieurement au délit". Il a en effet refusé que ladite loi scélérate qu'il a par ailleurs validée et qui ressuscite la détention administrative, s'applique à d'autres condamnés que ceux qui le seront après la promulgation de ladite loi.

Il a donc refusé qu'on passe par dessus bord un des plus vieux principes de tout droit écrit, établi dès l'Antiquité et qui est à la base de tout État de droit et de toute démocratie.

Eh bien non, même cela notre apprenti autocrate ne l'accepte pas. C'est sa volonté désormais qui doit s'imposer - même à la loi suprême. On est d'ailleurs dans l'exact prolongement de l'adoption par voie recto-parlementaire du traité que le peuple avait refusé d'avaler par référendum. Son élection au Suffrage universel, semble à ses yeux, valoir blanc-seing pour imposer tout et à tous. Il a donc saisi le président de la Cour de cassation pour lui demander consultation sur les voies et moyens... de violer la Constitution. On espère que ce haut magistrat sera conscient de ses responsabilités et qu'il enverra l'autocrate en herbe sur les roses. On aimerait en être certain !

Dans le même temps, notre moderne Caligula qui fera peut-être bientôt son cheval consul après avoir fait Mme Balkany chevalier de la Légion d'honneur, commémore. Après avoir commémoré Guy Môquet dans la plus parfaite ambiguïté, après avoir tenté de forcer des gamins de 10 ans à vivre avec la mort de gamins assassinés, après avoir célébré De Gaulle le jour où il manifeste sa volonté de violer la Constitution que de Gaulle a établie, le voilà qui commémore la Résistance.

Très bien !

Mais lorsque, avec Bernard Tricot, j'ai participé à la préparation de la commémoration de la naissance de De Gaulle, le projet était de faire progresser la connaissance, l'histoire, l'esprit critique. Pas de tresser des couronnes et dresser une statue, d'établir un culte supplémentaire.

Plus il y a de mémoire, moins il y a d'histoire ; je crois que c'est l'historien François Bédarida qui a dit cela et il avait bien raison. Caligula se moque de l'histoire, de la réflexion et de l'esprit critique ; il veut de l'émotion, du pathos, des larmes. Mais pourquoi ? Pour cacher derrière ses turpitudes !

On célèbre la Shoah, mais c'est la première fois en France, depuis Bousquet, qu'on fixe des objectifs chiffrés d'arrestations et d'expulsions d'êtres humains !

On célèbre de Gaulle et la Résistance, mais le même jour on consulte le président de la Cour de cassation pour savoir comment s'asseoir sur le principe de la non-rétroactivité des lois auquel personne n'a touché dans ce pays depuis... Vichy ! Avis aux amateurs : ça a donné les sections spéciales (voir le très beau film de Costa Gavras) et ça s'est mal fini.

Alors maintenant, ça suffit ! Bas les pattes, Caligula !

vendredi 22 février 2008

Télescopages... entre joie, indignation et consternation

La joie d'abord... hier soir, à la librairie BlueBookParis, toujours aussi accueillante et chaleureuse, c'était le lancement dans le monde de mon "petit" dernier. L'émotion est toujours intense, après avoir travaillé sur un livre plus de deux ans de sa vie, de le voir vous échapper, prendre forme dans les mains de son éditeur, de voir s'élaborer la couverture. Celle-là est superbe... à mon avis totalement impartial puisqu'elle doit tout à Henri Dhellemmes, mon éditeur chéri. En ce qui me concerne, je n'ai fait que lui trouver les monnaies du fond (Athéna et Alexandre) et celle d'Apollonia Pontica (http://rg.ancients.info/bulgarian_school) qui forme le O de Or : je l'aime beaucoup, cette Méduse goguenarde !

Bref, il y a pour l'Ôteur plusieurs étapes puissamment émouvantes dans le processus de séparation entre son livre et lui. Mais avec celle où l'on tient enfin pour la première fois l'objet livre dans ses mains - la fin de la parturition -, une des plus fortes est la déclaration à l'état civil que représente la première signature. Désormais, cet autre moi-même engendré de mes entrailles vit sa vie de manière autonome ; je peux l'aider à grandir, me saigner aux quatre veines pour lui, le regarder avec amour, lui être reconnaissant de me combler ou lui en vouloir de ne pas matérialiser tous les espoirs que j'ai mis en lui, je lui ai donné ses gènes, je ne suis plus maître de son destin. Maintenant c'est de vous, mes lecteurs, qu'il dépend !

Merci donc à tous ceux qui, hier soir, m'ont accompagné dans cette étape-là, merci à ceux qui m'ont fait signe en me disant qu'ils ne pourraient être des nôtres. Que ceux qui ont attendu m'excusent ! C'était pour la bonne cause : une interview que Franck Clère réalisait pour l'émission "Fashion's life" sur la radio Oxylive (http://www.oxylive.net/actus_radio.php), à écouter en principe le samedi 3 mars à partir de 20h30. Merci à Mehdi et à l'équipe de BBP qui me suivent et me soutiennent depuis leur ouverture.

L'indignation, ensuite... c'est la décision du Conseil constitutionnel d'hier.

Indignation parce que la loi qui a été en partie validée est inique. Comme le sont les franchises médicales, validées par le même Conseil, bien qu'elles soient une rupture flagrante du principe d'égalité devant la loi que ledit Conseil est pourtant supposé protéger, puisque le mode de financement établi ne repose que sur les malades (fussent-ils pauvres : le bouclier sanitaire est manifestement moins urgent que le bouclier fiscal), et d'abord sur les malades chroniques (handicapés, cancéreux, diabétiques, séropos sous trithérapie...) qui payeront chaque année, sous peine de mort, la totalité de ladite franchise, alors que les bien-portants, fussent-ils aussi riches que Crésus, Lagardère, Bolloré ou Sarkozy ne payeront rien.

Quant à cette décision d'hier, elle aboutit à ressusciter en France une détention administrative, sans jugement, indéfiniment renouvelable, non pour des faits commis mais pour des des faits susceptibles de l'être. C'est purement et simplement une monstruosité juridique que nos parlementaires se sont déshonorés en votant et que le Conseil vient de se déshonorer en validant.

Pour le partisan des institutions de la Cinquième République que je suis, les temps sont durs ! Déjà, la pratique présidentielle du bon plaisir met à mal mon attachement à l'élection du président de la République au suffrage universel : un chancelier allemand ou un Premier ministre anglais évidemment indignes de leur fonction peuvent être chaque jour renvoyés dans leur foyer par la majorité parlementaire. Nous avons pris un bail irrévocable de cinq ans avec un agité hors de tout contrôle et de toute censure. J'étais pour cette élection (mais hostile au quinquennat sec qui l'a déjà fondamentalement dénaturée) parce que, jusqu'ici, l'éventualité que le peuple français choisît un personnage manifestement indigne de la fonction me semblait un risque négligeable par rapport aux avantages qu'apportait la légitimité populaire dont était revêtu le président. Révision déchirante ; le risque était peut-être négligeable, manifestement, il existait.

Déjà la détention provisoire généralisée, la procédure inquisitoire couplée au culte des aveux et à la condamnation sur une intime conviction, l'état scandaleux de nos prisons constituent, comme j'essaye de le dire dans L'Or d'Alexandre, un véritable cancer de la démocratie dont les métastases prolifèrent à grande vitesse depuis que Melle Dati se met à légiférer après chaque fait divers, dans l'urgence, sans plus de réflexion que son patron lorsqu'il lance telle ou telle imbécillité au moins tri-hebdomadaire. Mais que le Conseil constitutionnel méconnaisse à ce point ses missions ! Qu'il ne soit pas même capable du minimum de courage et d'indépendance pour censurer deux mesures aussi évidemment contraires aux principes qu'il est chargé de défendre devient franchement alarmant !

Les temps sont durs aussi pour l'adversaire des transferts de pouvoir des organes démocratiques nationaux vers des institutions européennes de type oligarchique, qui savent mieux que les peuples ce qui est bon pour eux, pour le citoyen révolté par le véritable coup de force de l'administration par lavement du traité européen que le peuple français avait refusé d'avaler sous forme de purge. Car il ne reste plus qu'à attendre - ce qui j'espère viendra vite - que la France soit condamnée par la Cour de justice européenne ou/et par la Cour européenne des droits de l'Homme !

La consternation, enfin... à l'écoute du portrait du jour de Marc Kravetz dans les matins de France Culture. Ce portrait, c'était celui de Fawza Falih, une Jordanienne dont Human Right's Watch (http://www.hrw.org/english/docs/2008/02/14/saudia18051.htm) tente d'empêcher la décapitation au sabre en Arabie Saoudite où elle a été condamnée à mort, après aveux sous la torture, pour... sorcellerie !

Rappelons à ce propos le récent discours de notre président qui désire si ardemment le retour des religions dans la cité et qui ne tarissait pas d'éloges sur les progrès récents, en Arabie Saoudite, en matière de droits de l'Homme. Progrès fulgurants en effet puisque les décapitations au sabre y sont passées de 40 en 2006 à... 156 en 2007, dont un gamin de 15 ans - et une gamine de 13 en attente d'exécution ! Rappelons aussi que Melle Rama Yade est secrétaire d'État aux Droits de l'homme.

Quant à l'inoubliable discours de notre président, le voici : " Dieu transcendant qui est dans la pensée et dans le coeur de chaque homme. Dieu qui n'asservit pas l'homme mais qui le libère. Dieu qui est le rempart contre l'orgueil démesuré et la folie des hommes. Dieu qui par-delà toutes les différences ne cesse de délivrer à tous les hommes un message d'humilité et d'amour, un message de paix et de fraternité, un message de tolérance et de respect. (...) La politique de civilisation, c'est ce que font tous ceux qui s'efforcent de concilier le progrès et la tradition, de faire la synthèse entre l'identité profonde de l'Islam et la modernité sans choquer la conscience des croyants. C'est ce que fait l'Arabie Saoudite sous l'impulsion de Sa Majesté le Roi Abdallah. (...) Sur la condition des femmes, sur la liberté d'expression, l'Arabie saoudite elle aussi s'est mise en mouvement. Lentement, certes, mais qui ne serait impressionné par les changements qui se sont produits en quelques années (...) ? " (Nicolas Sarkozy devant le Conseil consultatif d'Arabie Saoudite le 14 janvier 2008 ; http://www.prochoix.org)

Aux dernières nouvelles, il semble que la politique de civilisation soit aussi compatible avec la décapitation au sabre qu'avec la scientologie : on attend la suite avec intérêt.

mardi 19 février 2008

'Inimaginable, insoutenable, dramatique et, surtout, injuste'

C'est le jugement de Simone Veil sur la dernière initiative de notre président, où le morbide le dispute à la stupidité. Une initiative qui serait risible si elle n'était pathétique !

De fait, ce type confond tout : le Fouquet's avec la France, l'action avec l'agitation, la République et le Vatican, le Crif avec l'ambassade d'Israël (dixit Zemmour sur Itélé), son portefeuille et celui de tel ou tel milliardaire, l'histoire que les enseignants ont la charge de transmettre avec je ne sais quel pathos malsain.

Il me semble que cette propension à nier la raison, à mépriser l'intelligence, à répudier toute réflexion, toute délibération collective pour leur substituer en tout et sur tout - de Guy Môquet aux nouvelles lois pénales, de la pub à la télé à cette dernière ineptie -, l'émotion, l'annonce de décisions sans aucune préparation, sans aucune réflexion préalable, relève plus du pathologique que du politique.

Au demeurant, tout cela était déjà en filigrane dans l'entretien réalisé par Onfray avant son élection : que peut-on attendre d'autre de quelqu'un qui juge privé de tout sens le "connais-toi toi-même" sur lequel est fondée toute la civilisation occidentale ? Qui est à ce point manifestement inculte, à ce point étranger à notre véritable patrimoine (pas celui des religions qui abrutissent et vous donnent l'assurance de détenir LA Vérité, La Morale, dont il est une caricature), celui qui fait l'honnête homme ? Qui à ce point se fout du monde, en allant baiser les mules du pape (après avoir léché les babouches de Kadhafi et les rangeos de Bush), déplorer que les malheurs de la France viennent de la décadence des patronages, et faire l'éloge de la morale vaticane qui condamne le divorce... alors qu'il vient de divorcer pour la 2e fois ? Qui à ce point se paye notre tête en parlant des cours de morale et de civisme après avoir décerné la Légion d'honneur à Mme Balkany ?! Qui se sert de la Résistance ou des victimes d'hier sans la moindre vergogne, tout en attentant au principe fondamental de la non-rétroactivité des lois ou en fixant des objectifs chiffrés d'êtres humains à expulser, comme cela n'a jamais été fait, dans ce pays, QUE par ce gouvernement de Vichy qui fut son véritable prédécesseur, aussi, en matière de réaction cléricale !!!

Mais le pire, songeons-y, c'est qu'il a le doigt sur la détente nucléaire... Je ne sais pas vous, mais moi, ça commence à me foutre franchement la trouille et j'ai du mal à imaginer que tout cela va pouvoir durer cinq ans sans accident majeur !

A moins que... le "précédent Deschanel" ne nous offre une porte de sortie le jour où on le retrouvera en pyjama sur un quai de gare ou en train de grimper aux rideaux de l'Élysée ! Le jour où, par inadvertance, il signera une loi Napoléon ou Vercingétorix.

Bon, dans un tout autre registre (plus réjouissant !), je signale la parution du dernier roman de ma princesse byzantine préférée, qui tourna avec moi, sa Constance, princesse d'Antioche et ma Quatrième Révélation, dans le grand circuit des salons (avec qui je me baignai, en novembre à Toulon, entre deux séances de signatures, et à qui je laissai alors en souvenir et en garde mon maillot de bain mouillé jusqu'au salon des Hauts-de-Seine : c'est dire notre intimité !!!), L'Aigle de Constantinople.

"Princes de haut lignage, les cousins Andronic et Manuel Comnène ont en commun la beauté, la hardiesse et l’ambition. En avril 1143, quand Manuel est soudain appelé à régner sur l’Empire byzantin, Andronic se trouve rejeté dans l’ombre. Leur affection va-t-elle dès lors résister à l’impitoyable jeu du pouvoir ? Tandis que Manuel s’affirme en basileus tout puissant, Andronic, tour à tour traître et trahi, encensé et haï, s’engage dans un incroyable périple, qui le conduira de prison en exils, de pays en pays, de femme en femme. Des Carpates au Caucase, des rives du Jourdain à celles du Tigre, à Jérusalem, Damas ou Bagdad, Andronic poursuit cependant un seul rêve, conquérir la reine des cités, Constantinople."

Tout renseignement supplémentaire sur son site www.marinadedeyan.com

Vous pourrez apprécier combien elle est adorable :

- Samedi 1er et dimanche 2 mars au salon de BONDUES – LILLE METROPOLE

- Dimanche 16 mars PARIS SALON DU LIVRE - Porte de Versailles Signatures de 13h00 à 14h00 sur le stand Flammarion n° K79. Puis vous venez me voir (moi aussi je suis adorable! non, mais...): je signe de 15 à 17 sur le stand d'H&0 (le 15 aussi d'ailleurs), espace région Languedoc-Roussillon, B56.

- Samedi 29 et dimanche 30 mars « Lire à Limoges »

Ce samedi 29, je serai à Lyon, à la librairie Etat d'Esprit, dans le cadre de "Quai du polar". En revanche, nous serons tous les deux à Saint-Louis (Mulhouse, 25-27 avril) et à Metz pour l'Eté du livre (6-8 juin).

lundi 18 février 2008

Humeurs blogueuses


« Humeur : Se réjouir quand elle sort, et s’étonner que le corps humain puisse en contenir de si grandes quantités. » Le Dictionnaire des idées reçues de Gustave Flaubert est un pur chef-d’œuvre et l’on jouit à coup sûr dès qu’on le rouvre. Jamais déçu !

Or donc, mon corps (et mon esprit) contenant de si grandes quantités d’humeurs (généralement malignes), je me suis dit que crever de temps en temps les furoncles où elles s’accumulent me procurerait un ineffable soulagement – précieux à mon équilibre général et donc à mon travail. Mais qu’on ne s’attende pas à trouver ici des humeurs subtiles : nulle objectivité, nulle périodicité ; que de la mauvaise foi erratique, de la polémique jaculatoire.

Un modèle ? le Bloc-notes de Mauriac bien sûr, relevant le 14 novembre 1953, à propos du président du Conseil Joseph Laniel, qu’« il y a du lingot dans cet homme-là », ou le 22 novembre 1954 qu’« il existe une haine singulière, chez nous, contre la prééminence de l’esprit ».

De sa création au 6 mai 2012, ce blog a eu comme tête de Turc celui qui a tenu lieu de président, durant cinq ans, à une République qu'il a si souvent caricaturée, défigurée, ridiculisée. Si cette pénible parenthèse s'est refermée, rien n'a pour autant significativement changé parce que le changement d'équipe ne s'est traduit par aucun réel changement de politique, parce que la capitulation inaugurale devant la chancelière de fer du Monsieur Prudhomme qui a succédé à Caligula a vidé cette alternance du sens qu'elle aurait pu avoir, parce que, du fait de cette capitulation, ce qu'est devenu l'Europe au tournant des années 1980-1990 - une machine à imposer aux peuples européens la loi d'airain du néolibéralisme et du libre-échangisme qui met en concurrence des travailleurs protégés et des semi-esclaves - l'élection - à un concours d'élégance chargé de désigner celui qui conduira la seule politique possible, une Europe au nom de laquelle, depuis 2009, on martyrise ce peuple grec qui m'est si cher et qui m'a tant donné...