OD

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

lundi 30 mars 2015

Raclée électorale, une de plus...

"On a pris une raclée, une rouste, une branlée historique...", donc ?

On continue bien sûr. On va même en remettre une louche.

Quand on vous dit que le PS, autiste, finira comme le PASOK grec ! entre 2 et 4 %...

L'Europe est un piège mortel pour ce qui a été la gauche : pour la sociale-démocratie parce qu'en choisissant l'Europe plutôt que le peuple elle se condamne à mener les politiques de droite qui sont le coeur même de ce qu'il est convenu d'appeler la construction européenne ; pour la gauche dite radicale parce qu'elle est incapable de dire clairement que toute autre politique passe par la récupération de la souveraineté nationale, et d'abord monétaire. Et en laissant le monopole de ce sujet-là au FN, elle lui permet de capter un électorat populaire qui fait et continuera à faire les succès de ce parti.

samedi 28 mars 2015

Double monnaie... contrôle de sortie des capitaux...

Une dépêche de Reuters, relayée par le site de To Pontiki, faisait état hier soir d'une "proposition" de Bruxelles, ou en tout cas de propos rapportés de responsables européens, évoquant, en cas de non accord entre la Grèce et l'Eurogroupe, et donc d'impossibilité pour le gouvernement grec de payer les salaires, les pensions, etc., d'institution, donnée pour provisoire, d'une double monnaie.

La réalisation d'une telle perspective constituerait à coup sûr l'ouverture d'un sas vers le retour à la drachme.

Mais comme on ne voudra pas dire qu'on abandonne l'euro, on présentera cette solution comme provisoire - un provisoire qui conduira inéluctablement, à plus ou moins brève échéance, à la sortie de l'euro. La pédagogie dont je parle depuis le 25 janvier !

Car il ne faut dire à aucun prix aux peuples qu'on a fait une faute monumentale il y a 25 ans, que cela a coûté cher, en argent, en destruction de richesses, d'emplois, en vies perdues, qu'il n'y a pas d'issue, que les élites qui ont construit cette chimère ont tout faux sur toute la ligne, qu'elles ont massivement et complètement failli.

Car, évidemment, ce sas sera rapidement ouvert à d'autres - à commencer par l'Espagne, le Portugal et l'Italie qui se trouve dans une situation tragique... la France sans doute pas loin derrière. Ce serait donc, en réalité, un sas vers la dissolution à bas bruit, enfin, de cette monnaie imbécile et criminelle, qui serait ouvert.

Ce qui est certain, en tout état de cause, c'est que, alors que les "élites" françaises sont en train d'achever leur discrédit en refusant de voir le caractère inéluctable de la disparition de leur Frankenstein monétaire, la sortie de la Grèce de ce système pervers qui enrichit les riches et appauvrit les pauvres apparaît chaque jour plus probable. Et heureusement, car si la Grèce n'en sort pas, d'une manière ou de l'autre, le gouvernement Syriza/Grecs indépendants se condamnerait à l'échec et ferait du même coup la démonstration que l'Union européenne a réussi à tuer la démocratie en Europe - comme un récent rapport de la commission Libertés civiles, justice et affaires intérieures du soi-disant Parlement européen lui-même en décèle les signes alarmants.

Et ce qui est intéressant, c'est qu'on semble désormais chercher des solutions techniques pour que le passage soit le moins chaotique possible. Négocié. Le défaut viendra ensuite, d'une manière ou d'une autre, par la décision explicite de faire défaut sur une partie de la dette, ou par le défaut implicite d'une dévaluation/inflation qui en réduira de 30 ou 40% en 5 ou 6 ans le montant nominal.

En attendant de voir si ce scénario prend forme, Quatremer, La voix de son Maître, semble lui donner corps aujourd'hui sur Tweeter (je n'y suis pas, mais c'est Coralie Delaume, du blog L'Arène nue, qui me passe cette info), en annonçant pour imminent l'établissement en Grèce d'un contrôle de sortie des capitaux qui n'a déjà que trop tardé. Si c'est le cas, on est autorisé à penser qu'il s'agirait de la première étape du processus évoqué dans la dépêche de Reuters, dont l'annonce pourrait suivre le rejet par l'Eurogroupe de la liste des réformes que le gouvernement grec doit présenter lundi - si ces réformes ne constituent pas la capitulation en règle de la démocratie qu'exigent l'Allemagne, la BCE et la Commission.

vendredi 27 mars 2015

Rupture ou capitulation ?

Si, comme l'annonce le torche-cul allemand Bild, Varoufakis venait à démissionner au profit de quelqu'un de plus "souple", cela signifierait que le gouvernement grec se compose à Berlin, comme au temps où l'on remplaça Papandréou par le banquier Papadimos, que Syriza est sur la voie d'une capitulation moyennant quelques aménagements symboliques du carcan dans lequel crève le peuple grec depuis cinq ans, et que Syriza se construit le destin du PASOK. Ce qui prouvera en outre, une fois de plus, l'incompatibilité entre l'Union européenne et la démocratie qu'elle est chargée de détruire en même temps que l'Etat social.

Bien sûr, s'il advenait que Varoufakis - qui refuse la sortie de l'euro et a misé sur une inflexion de bon sens des suicidaires politiques européennes, tentative vouée à l'échec - soit remplacé par Lapavitsas, ou l'un de ceux qui pensent avec raison qu'aucune "autre politique" n'est possible à l'intérieur de l'euro, cette démission éventuelle aurait un tout autre sens.

Car le sort de Varoufakis importe peu. L'homme est brillant. Trop ? C'est aussi un électron libre. Trop ? Pour ce que j'en sais, il a peu (euphémisme) participé aux travaux collectifs préparatoires du programme économique de Syriza et doit essentiellement sa nomination à sa relation personnelle, forte, avec Tsipras. Pour ce que j'en sais... Reste que même s'il était pour la sortie de l'euro (et je ne sais pas s'il l'est), s'il est chargé de jouer une partie de poker menteur, c'est-à-dire de montrer aux Grecs que, même en faisant des concessions, on ne peut obtenir aucune inflexion, fût-elle minime, de la raison délirante et du dogme qui gouvernent l'Europe, il ne peut pas le dire...

Ce qui importe, en revanche, c'est de savoir si le gouvernement prépare la sortie de l'euro, techniquement et pédagogiquement en montrant à son peuple que ce qu'il est convenu d'appeler l'Europe n'est conduit que par la raison délirante de l'Allemagne et le dogmatisme néolibéral, ou bien s'il prépare la capitulation devant la raison délirante et le dogme.

Sans doute en saurons-nous un peu plus là-dessus lundi en voyant le contenu des "réformes" que le gouvernement grec s'est engagé à transmettre à l'UE, à la BCE (qui a hier resserré d'un cran le noeud coulant autour du cou du gouvernement grec en appelant les banques grecques à ne plus acheter de dette grecque) et au FMI.

On apprend ce soir que le gouvernement grec attend de ces réformes 3 milliards d'euros, et la création de conditions permettant à l'économie grecque d'atteindre un taux de croissance de 1,4%. Tandis que, à la suite de la lettre de Tsipras à Merkel du 15 mars, une source gouvernementale à Athènes indique que "le gouvernement a déjà dit clairement, à tous les niveaux de la zone euro et du FMI, qu'il ne continuerait pas à rembourser sa dette publique sur ses propres fonds si les créanciers ne versent pas immédiatement les tranches dont le versement est repoussé depuis 2014."

Alors ? Le suspense continue.

mercredi 25 mars 2015

Fête nationale en Grèce : la guerre d'indépendance est aussi une révolution

Chronia polla à tous mes amis grecs, et à tous mes amis français qui vivent en Grèce, pour cette première fête nationale depuis la victoire du peuple contre la Nomenklatura au service de ce qu'il est convenu d'appeler l'Europe ! Combien je voudrais être avec vous aujourd'hui !!!

Le 25 mars est la date symbolique qui a été retenue comme celle du début de l'insurrection de 1821 contre l'occupation ottomane. Pour les Français (ceux qui, par hasard, n'auraient pas encore lu La Grèce et les Balkans), cette date fut le début d'une longue et meurtrière guerre de libération nationale (autour de 200 000 morts pour toute la Grèce et une population du nouvel État, de 700 000 à 800 000 habitants) qui ne s'acheva qu'en 1830, par la reconnaissance d'une Grèce indépendante - dessinée par les impérialismes anglais, russe, français, turc.

Cette Grèce, trop petite pour être viable, enchaînée déjà par la dette qu'elle avait dû contracter pour mener sa lutte, pauvre, n'aurait d'autre choix désormais que d'orienter ses énergies vers l'achèvement de son projet national (faire rentrer dans l'espace national les 2,3 millions Grecs qui restaient sujets ottomans) plutôt que vers la modernisation. Choix fatidique des puissances tutélaires dont les Grecs payent encore les conséquences.

Ce soulèvement était donc national, au sud-est d'une Europe de la Sainte Alliance qui considérait comme un crime le soulèvement d’un peuple contre son souverain - fût-il Turc et musulman, dans le cas des Grecs. « Il y a, en Grèce, trois cent mille têtes à couper » écrira le prince de Metternich, chancelier d’Autriche et gardien en chef du temple européen (déjà) et réactionnaire (aussi). Et il ajoutera, à propos du soulèvement des Grecs « quelle que soit la différence entre ses causes anciennes et permanentes, et celle des révolutions que la grande alliance a été appelée à combattre dans le cours salutaire de son existence, n’en a pas moins puisé son origine directe dans les menées de la faction désorganisatrice qui menace tous les trônes et toutes les institutions ». De Vienne en 1821 à Berlin aujourd'hui, les échos ne sont finalement pas si différents !

Et il est vrai que ce soulèvement était aussi une révolution - épanastasis en grec -, inspirée, par les idées de la Révolution française - égalité, droits inaliénables de l’homme, y compris sociaux, abolition de l’esclavage, démocratie politique… - une révolution du peuple contre la partie de ses « élites » qui collaborait à l’ordre ottoman, levait son impôt, s’enrichissait grâce à cette servitude consentie, grâce à son rôle de relais de l’oppression ; des « élites » qui se recycleront ensuite au service des Anglais, des Français ou des Russes, dont une partie collaborera avec les Allemands et les Italiens entre 1940 et 1944, puis avec les Anglais et les Américains… des élites de droite où « socialistes » qui se feront le relais de la domination germano-européenne, exercée au travers de la Troïka depuis 2009, qui ont été battues le 25 janvier dernier.

Cette fête nationale, cette année, est donc toute particulière, d’autant que, depuis 2011, elle se passait dans l’entre soi des élites protégées de barrières interdisant au peuple les espaces de célébration officielle. Car le 28 octobre 2010, deuxième fête nationale, anniversaire du « Non » à l’ultimatum de Mussolini en 1940, les traditionnels défilés de lycéens et étudiants s’étaient transformés en une véritable révolte populaire contre les tribunes officielles où siégeaient les collaborateurs de Bruxelles et Berlin - partout à travers la Grèce, les jeunes gens tournant ostensiblement la tête dans la direction opposée aux officiels ou leur adressant une main aux doigts largement écartés, la moutza, à la fois insulte et malédiction, le peuple contraignant même, à Thessalonique, le président de la République à quitter son estrade…

C’est dire si ce 25 mars est important et symbolique. Un 25 mars sans barrière entre le pays légal et le pays réel. Un 25 mars du peuple de retour chez lui.

Crash

Quitte à paraître un monstre, je ne vois pas ce que trois ministres ont à faire sur le site d'un crash aérien, je ne crois pas que la fonction présidentielle consiste à commenter à chaud un fait divers, aussi tragique soit-il (imagine-t-on de Gaulle apparaître à la télévision pour informer les Français des secours mis en oeuvre après un accident de train ?), je ne comprends pas ce qu'apporte "aux familles des victimes" la présence d'un chef d'Etat et de deux chefs du gouvernement sur le site d'un accident. Cette dérive compassionnelle, que Sarkozy a portée à un degré qu'il semble à Hollande indispensable d'égaler (montrant ainsi, une fois de plus, qu'ils sont "le même"), est à mes yeux le résultat de trois phénomènes convergents :

- l'hystérisation de l'actualité par les chaînes dites d'information en continu qui font des directs durant des heures pour exposer jusqu'à la nausée tout ce qu'on ne sait pas ou qui pourrait être ;

- la déchéance du politique qui, n'ayant plus prise sur rien, par son abdication devant le libéralisme et ce qu'il est convenu d'appeler l'Europe (laquelle en est à la fois le moteur et le paravent), ne voit que des avantages au triomphe du sentimentalisme (pendant que Margot pleure devant le malheur des autres, elle pense moins à ses problèmes) sur la réflexion politique et l'action ;

- la constitution en caste, en nomenklatura à la soviétique, des politiques et journalistes servant l'ordre dominant, qui vivent en vase clos, dans la même idéologie, partagent les mêmes idées et les mêmes modes de vie, sont totalement coupés d'un peuple qu'ils méprisent et dont ils ignorent, à chaque élection, ce qu'il dit, et qui, en cette occasion, par une compassion mimée et une mobilisation apparente de leur personne censée donner magiquement une effectivité aux moyens techniques mis en oeuvre, entendent montrer qu'ils sont proches des "gens" (pas du peuple) et de leurs souffrances (de la souffrance créée par le fatum, pas des souffrances que génère leur politique).

Si Barthes était encore de ce monde, cela nous aurait valu à coup sûr une belle Mythologie de plus.

En réalité, cet étalage, ce pitoyable bal de faux de plus. me semble à la fois indécent, ridicule et assez répugnant. Et encore n'avons-nous pas à nous plaindre puisque personne n'a (encore ?) insinué que ça pouvait être un coup de Poutine...

Mais pendant que la Merkel affiche sa gueule d'enterrement alors qu'elle écorche les Grecs, que Rajoy se pavane en croque-mort alors qu'il étrangle son propre peuple et que le 3e se dit qu'après Charlie ce crash va bien lui permettre de sauver dix cantons... les affaires continuent et, ainsi que nous l'apprend ''la Tribune'', où officie l'excellent Romaric Godin, la BCE a franchi, en ce jour de fête nationale grecque un pas supplémentaire dans l'étranglement de la Grèce.



Car étrangler la Grèce, afin que le mauvais exemple de Syriza fasse tache d'huile en Europe, est bien la priorité de Merkel, Juncker, Draghi et autres Hollande ou Rajoy et autres croque-morts...

Face à cette agression caractérisée, le gouvernement grec aurait dû déjà, a minima, établir un contrôle de sortie des capitaux. Le moment approche où il lui faudra choisir la capitulation en rase campagne ou le défaut et la sortie de l'euro. En ce jour anniversaire du soulèvement grec de 1821, j'espère de toute mon âme qu'il choisira la seconde option et qu'il s'y est préparé, qu'il n'est pas resté dans l'illusion qu'il pourrait infléchir - ne serait-ce qu'à la marge - l'Union européenne qui a été conçue pour détruire la démocratie et l'Etat social. On ne réforme pas un carcan, parce qu'il a été conçu pour être un carcan et pour servir à quoi sert un carcan : on le brise ou on y crève.

lundi 23 mars 2015

Elections

Aux cantonales de 2011 (seule référence valable : on ne compare pas plus un type d'élection à un autre qu'une carotte à une banane, c'est quand même le B-A BA de toute analyse un peu sérieuse !), le FN faisait une "forte percée" à 15,06 %, par rapport à ses... 4,85% (!!!) de 2008 : il est ce soir à 26 %, soit une nouvelle percée, équivalente, de plus de 10 points, et on nous a seriné toute la soiré que c'était un échec...

Au premier tour des cantonales de 2008, la participation était de 64,89 %, elle est ce soir de 51,60 % et on nous a seriné toute la soirée qu'il y avait eu une "mobilisation électorale" parce qu'elle est supérieure au taux le plus bas jamais atteint au premier tour de 2011 (44,77 %).

Ce qui signifie en outre que le FN gagne ses 11 points avec une participation accrue de près de 7 %...

La capacité de la nomenklatura politique, journalistique et des soi-disant analystes politiques à travestir, mentir et dénier la réalité est chaque jour plus impressionnante. Mais comme les faits sont est têtus, la méthode Coué et le déni de réalité aboutissent rarement à des réveils agréables.

La réalité c'est que, tant qu'on ne changera pas de politique, il ne faudra pas s'étonner que le FN vole de succès en succès et attire à lui un électorat de plus en plus populaire que la droite et la soi-disant gauche eurolâtres méprisent, à qui le Front de Gauche, toujours sidéré par "l'idée européenne" et l'illusion de "l'Autre Europe" qui ne peut advenir et n'adviendra jamais, est incapable de parler clairement de retour à la nation par lequel passe forcément le rétablissement de la souveraineté populaire et de l'Etat social que l'Europe est entrain de pulvériser... la réalité c'est que, tant qu'on continuera à voter pour le PS ou l'UMP, c'est-à-dire les maintenir au pouvoir pour exécuter les ordres imbéciles et criminels de Bruxelles et Berlin, on rendra l'accession du FN au pouvoir inéluctable.

Autre cieux, autre scrutin. Dans une élection à l'assemblée andalouse où le clientélisme joue à fond (Syriza a eu le même problème l'an passé aux régionales), la droite du Parti populaire est passée de 38,63 % en 2008 à 40,66 % en 2012 et 26,7 % ce soir, quand le Parti socialiste Ouvrier Espagnol d'Andalousie, qui gouverne la région (distribue prébendes, emplois, subventions et autres contreparties clientélistes au vote) sans interruption depuis 1982, passait de 48,19 % en 2008, à 39,52 % en 2012 et 35,5 % ce soir), tandis que Podemos 15 % et Izquierda Unida 7 % mettent la gauche alternative à 22 % - le nouveau parti Ciudadanos (centre-droit européiste soi-disant anticorruption, destiné, comme le Potami grec, à servir d'appoint aux partis du système discrédités) arrive à 9 %.

Ce résultat de Podemos/IU est de très bon augure pour les élections nationales de la fin de l'année, où les enjeux seront bien plus clairs et sur lesquelles le clientélisme n'aura pas la même emprise.

vendredi 20 mars 2015

A lire d'urgence

Il faut lire le discours de Tsipras, à la Vouli (Parlement), lors de la présentation de la première loi de la législature consacrée au mesures d'urgences contre la crise humanitaire, dont les dictateurs de l'UE ont essayé d'empêcher l'adoption.

On comprendra mieux ce que trouvent scandaleux les "Européens", y compris les "socialistes" qui, plus jamais, dans aucune circonstance, n'auront ma voix, et la nouvelle connivence Merkel-Hollande d'hier soir, dans le chantage contre le peuple grec et la démocratie (pour Hollande, les réformes en Grèce doivent être « accélérées » et les « informations réclamées au gouvernement grec délivrées pour que les prêts puissent être débloqués »), n'a fait que me renforcer un peu plus dans cette absolue détermination, ..

"Au nom de quel accord européen, de quel traité, de quel sur-pouvoir, de quel principe osent certains parler d’acte unilatéral, argument qu’osent aussi répéter machinalement certains individus au sein même de ce Parlement?

S’ils le font juste pour nous faire peur, notre réponse est simple: Nous n’avons pas peur et nous ne laissons pas intimider.

Depuis cinquante jours, nous recevons toujours les mêmes menaces. Des menaces vides, dépourvues de contenu. Elles ne font que discréditer leurs auteurs.

Si, toutefois, ils le font parce qu’ils croient que l’Europe peut fonctionner de la sorte, à l’encontre des principes démocratiques, des principes de souveraineté, des principes de solidarité, dans ce cas là il s’agit d’un autre problème qui nous interpelle aussi. Nous défendrons non seulement les intérêts grecs, mais aussi le caractère et la perspective de l’Europe même. Nous allons débattre de ce problème tant au sommet européen qu’ au niveau des autres institutions: la Commission et le Parlement européen."

"Nous leur répondons aujourd’hui, demain, après demain en haussant un mur de souveraineté et de dignité par nos actes au sein du Parlement."

"Et là, surgit une autre question – que je n’adresse pas naturellement au Parlement grec, mais aux institutions européennes. Je l’adresse aux gouvernants politiques de l’Europe mais aussi à tout citoyen européen: Est ce bien cette Europe là à laquelle nous avons aspiré? Est ce bien cette Europe que nous sommes en train de construire? Une Europe qui après avoir créé par ses décisions une crise humanitaire pour tout un peuple, qui après avoir admis cette réalité, ose déclarer que parer à cette crise humanitaire constitue un acte unilatéral? Mais de quoi cette Europe est-elle faite et quelles vocations exprime-t-elle?"

Mais c'est bien le texte in extenso qu'il faut lire...

jeudi 19 mars 2015

Et pourquoi pas les Panzers ?

Une source bruxelloise haut placée répercutée par ''Le Monde'' qui ne voit là aucune raison d s'indigner d'une attaque contre la démocratie : " Peut-être qu'il faudrait que la situation financière de l'Etat grec se détériore un peu plus pour qu'Athènes ait une approche plus constructive".

Et les Panzers, elle n'y a pas encore pensé, la source bruxelloise haut placée ? je suis certain que Le Monde trouverait cela très bien.

Jacques Sapir retour d'Athènes : une sortie de la Grèce de l'euro est de plus en plus envisagée par le gouvernement grec

Deux vidéos à regarder... pour ce que dit Jacques Sapir. On peut se passer des propos lénifiants du boursicoteur de Natixis qui, comme tous les nuisibles de son espèce, n'a pas plus vu arriver la dernière crise du capitalisme dérégulé qui l'engraisse qu'il ne voit les signes avant-coureurs de la prochaine

A propos de l'effet de la baisse des prix du pétrole (1re vidéo) sur l'économie américaine, Sapir dit la même chose que ce que je viens d'écrire dans un papier à sortir sur le site herodote.net.

Mais c'est surtout sur l'euro (2e vidéo) que Sapir est bien sûr passionnant. 33e mois de recul du crédit aux entreprises en Italie, hausse de 4 % en un an des "prêts non performants" des banques italiennes, instabilité du système bancaire espagnol, situation de la Grèce (à partir de 8.11') : "Aujourd'hui, il y a de plus en plus de responsables du gouvernement qui admettent que les conditions qui sont mises par l'Eurogroupe sont en tous points inacceptables par le gouvernement grec et qu'il faudra à un moment trancher".

Par ailleurs, un sondage de l'Université de Macédoine publié aujourd'hui indique que, s'il n'y a que 14,5 % des Grecs considérant que la sortie de l'euro est une perspective suscitant "l'espoir", ceux chez qui elle suscite la "peur" ne sont plus que 43,5 %. Ce qui signifie donc, en creux, qu'elle ne provoque ni peur ni espoir chez 42 %... ou qu'elle ne provoque pas de peur chez 56,5 %.

mercredi 18 mars 2015

Carambolage chronologique

En histoire, les carambolages chronologiques sont souvent signifiants ; je le répète souvent à mes étudiants retraités. Et celui d'aujourd'hui l'est singulièrement.

Car aujourd'hui, la Banque centrale européenne inaugure son palais ceaucescien de Francfort - à un milliard trois cent millions d'euros. Cet édifice de la dictature eurobancocrate est construit sur le sang et la sueur des peuples européens, victimes des politiques d'austérité qui leur sont imposées au nom de l'euro et de traités, adoptés par leur soi-disant représentants qui ne représentent plus qu'eux-mêmes - une Nomenklatura de privilégiés qui ressemble chaque jour davantage, par son autisme, à celle du monde soviétique finissant.

Les manifestations de violence qui accompagnent cette manifestation de l'inconscience et de l'ubris des eurobancocrates sont inévitables. Lorsqu'on pressure les peuples, que l'on détruit les vies et que l'on tue par la précarité et le désespoir, tout en affichant sa morgue, son incurie (car la gestion désastreuse du projet a explosé toutes les prévisions : vive la bonne gouvernance et l'exemplarité !) et sa scandaleuse prodigalité dès lors qu'il s'agit de l'oligarchie, on ne doit pas s'attendre à d'autres réactions. Lorsqu'on vide la démocratie de toute substance par des traités scélérats (point de démocratie hors des traités a dit le grand évadeur fiscal placé à la tête de la Commission, tandis que l'ancien employé de Goldman Sachs l'est à celle de la BCE) dont on extorque la ratification refusée par le peuple, à des assemblées sans honneur, lorsqu'on fait revoter les peuples qui ont dit non jusqu'à ce qu'ils disent oui, puis qu'on prétend que ces traités s'imposent à tous, pour toujours, et qu'ils priment, en toute circonstance, sans possibilité de retour, sur les choix démocratiques, alors il ne faut pas s'étonner que la violence revienne au centre du jeu. Tant il est vrai que la violence des casseurs contre les symboles du gouvernement oligarchique européen est loin d'égaler la violence produite par l'Union européenne et sa banque centrale contre les peuples.

Mettez une cocotte-minute sur le feu, privez-la de toute soupape et étonnez-vous ensuite qu'elle explose - dans la rue ou le vote Front national.

Et si au moins ces oligarques autistes aux hallucinants privilèges, si durs avec les peuples et les pauvres, si doux avec la caste patronale dont ils sont les commis, étaient compétents... Mais même pas. Après la Banco Espirito Santo portugaise, après la Banco Madrid qui a déposé le bilan suite à une « très forte détérioration financière (…) conséquence des importants retraits de fonds de clients », selon la Banque d’Espagne qui en a pris le contrôle le 10 mars, après l'Hypo Alle Adria autrichienne qui est en train de sombrer, voilà qu'on nous annonce la faillite à peine déguisée de la Düsselhyp... Alors que la BCE, au siège à 1,3 milliard payés par les peuples européens mis en coupe réglée par l'Europe bancocrate, avait réalisé des stress-tests à... l'automne dernier, nous assurant que le système bancaire européen était solide et parfaitement sain, que les économies des petites gens ne risquaient rien.

Morgue et incompétence des Draghi, avec leur siège à 1,3 milliard, qui nous préparent allègrement la prochaine crise financière par un QE qui eût été utile il y a cinq ans, pour empêcher la destruction de richesse, les fermetures d'usines, le chômage, la déflation et la dépression dans lesquelles nous sommes englués, mais qui, aujourd'hui, ne fera pas rouvrir les usines, qui ne recréera pas la richesse détruite, qui alimentera juste la spéculation par un afflux de liquidités qui ne peut s'investir dans la production alors qu'on a asphyxié la consommation, qui fera monter la bourse, dans le vide, sans création de richesse en face de la montée des cours, jusqu'à ce que la nouvelle bulle explose. Les actuelles faillites bancaires sur lesquelles les chiens de garde médiatiques font silence ne sont que de ridicules amuse-gueules en regard de ce que nous prépare la BCE, dans son siège à 1,3 milliard d'euro.

Carambolage, disais-je. Oui car le jour même où la BCE affiche ainsi sa morgue et son inconscience, le Parlement grec a adopté la première loi sociale de la nouvelle législature. Excellent signe, comme l'a été hier, la nomination par la présidente du Parlement, la femme remarquable qu'est Zoï Konstantopoulou, d'Eric Toussaint comme coordinateur technique-scientifique de la commission parlementaire pour l'audit de la dette publique. Or Xavier Toussaint, historien, fondateur et porte-parole du Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM), est un des combattants les plus acharnés contre les "dettes odieuses", en Grèce comme ailleurs, dont le but est d'enchaîner les peuples et de vider de tout contenu leur souveraineté - raison pour laquelle l'Europe n'a jamais "aidé" la Grèce, mais cherché, par l'aggravation et la perpétuation de la dette, à enchaîner ce peuple-Prométhée au rocher de la dette qui permet à ses créanciers vautours de lui dévorer indéfiniment le foie. Il faut lire, d'ailleurs, sur la réalité de cette dette, l'utile mise au point de Jean Gadrey, professeur d'économie honoraire à l'Université de Lille I, qui démontre justement combien une partie - à déterminer - de la dette grecque est odieuse et n'a en aucun cas à être payée.

Ce signe est donc incontestablement positif - il n'est pas avant-coureur d'une capitulation... que d'autres signes, contraires, me faisaient craindre dans mes derniers billets. Ce signe est venu après d'autres... entretien de Varoufakis à ''L'Humanité'' (je préfère cette prestation du ministre de l'Economie grec, à celle du même pour Paris-Match...) indiquant que le gouvernement grec n'avait nullement l'intention de renoncer à l'application de son programme, déclaration sybilline de Tsipras au magazine Ethnos indiquant que : "Évidemment, nous avons un plan de rechange. Nous ne laisserons pas la Grèce dans l'étau du chantage de quiconque. Comme je l'ai dit dès la première minute, la République hellénique ne fait chanter personne, mais personne ne la fera chanter. La Grèce est un pays avec des possibilités infinies. La question grecque est européenne et mondiale, précisément parce que la Grèce a un énorme potentiel géopolitique et est en même temps un membre de la zone euro, si bien que nous n'avons pas un problème isolé mais un problème européen. Cependant, je ne crois pas que nous aurons à mettre en œuvre un plan de rechange parce que le problème sera résolu au niveau politique à la fin de la semaine, avant le sommet ou, au besoin, durant ce sommet."

Plan de rechange, il y aurait donc. Je l'espère, et j'espère que ce plan comporte le défaut sur la partie odieuse de la dette, et la sortie de l'euro - à l'occasion d'un ouiquende prolongé, comme Nixon annonça un 15 août la suspension de la convertibilité or du dollar - sans lesquels, à mes yeux, il ne peut y avoir "d'autre politique" en Grèce, sans lesquels le peuple grec ne pourra se libérer de l'étau du chantage de l'UE, dont la Commission est dirigée par le grand évadeur fiscal, et de la BCE... au siège à 1,3 milliard. De cette sortie, on a d'ailleurs parlé à Athènes, le ouiquende dernier, dans une conférence dont Jacques Sapir rend compte ici.

Carambolage donc, entre l'inauguration du siège de la Nomenkaltura eurobancocrate à 1,3 milliard d'euro, et le vote, par le Parlement grec de deux lois sur l'état d'urgence humanitaire en Grèce qui prévoient le relèvement des petites retraites, des aides au logement, un accès aux soins pour les personnes privées de couverture sociale, la fourniture d'électricité (300kw/h gratuits jusqu'à fin 2015), la distribution de bons d'alimentation ou l'étalement en 100 mensualités des arriérés d'impôts pour les foyers les plus modestes.

Carambolage, car hier, un journaliste de Channel 4 News, Paul Mason, rendait public un message au gouvernement que les Grecs se sont démocratiquement donnés d'un dénommé Costello, obscur mais probablement grassement payé, sans problème d'accès aux soins ni d'éclairage, une de ces sangsues bruxelloises sans la moindre légitimité démocratique, gavées du sang des peuples qu'elles pompent sans relâche, représentant de la Commission européenne présidée par le grand évadeur fiscal, un message rédigé à la suite d'une téléconférence des experts techniques de l'Eurogroupe, demandant "fermement" l'ajournement du vote des deux lois jusqu'à la mise en place de "consultations appropriées" (ah la novlangue de la Commission du grand évadeur fiscal et de la Banque centrale au siège à 1,3 milliard d'euros !!!).

Pour ces oligarques, qui ne voient aucun inconvénient à l'organisation de l'industrie de l'évasion fiscale par le Luxembourg sur lequel a régné si longtemps le président de la Commission, ni à la gabegie à 1,3 milliard d'euros de la BCE, que les Grecs les plus pauvres puissent s'éclairer et se nourrir, qu'on desserre un peu l'étau qui les étouffe est proprement insupportable. Scandaleux.

Ces dictateurs en costume cravate, sans char ni police politique, mais plus implacables, inhumains et criminels que bien des tyranneaux galonnés, exigent que les "réformes" se fassent dans le cadre "d'un ensemble complet et cohérent" ; il se moquent que des gens meurent de leur politique qui a échoué, mais ils ne sauraient tolérer que le Parlement grec, expression d'un vote démocratique du peuple, agisse "unilatéralement et de manière fragmentaire, ce qui ne serait pas cohérent avec les engagements pris, notamment à l'Eurogroupe". Et les engagements pris par un gouvernement devant son peuple ? Ils s'en branlent - passez-moi l'expression, mais l'UE, la BCE, les oligarques et leurs larbins socio-démocrates, par les temps qui courent, ont tendance à me faire perdre jusqu'à ma bonne éducation.

Et voilà bien le noeud gordien (pas ma bonne éducation perdue, mais le fait qu'ils s'en branlent) ! La Commission du grand évadeur fiscal et la BCE au siège à 1,3 milliard d'euros ne supportent pas l'exercice par le Parlement de la souveraineté populaire. Il veulent bien tolérer ce gouvernement, ne pas le renverser, comme ils l'ont fait autrefois de Papandréou pour lui substituer un banquier non élu à leurs ordres (et avec des ministres d'extrême droite), pourvu que ce gouvernement leur obéisse. Ils veulent bien renoncer au mot de "Troïka" pourvu que les méthodes de la Troïka demeurent : imposer à des autorités démocratiquement élues des solutions élaborées à l'étranger, hors de tout contrôle démocratique, par les dictateurs en costume cravate. Et ce noeud gordien, il ne se dénouera pas ; il faudra le trancher.

A Athènes, une source gouvernementale a répondu en se demandant ce qu'il restait des " valeurs européennes " " si, en 2015 en Europe, la lutte pour affronter une crise humanitaire est considérée comme une décision unilatérale ". Elle a aussi dénoncé un chantage qu'elle a appelé les députés de tous les partis à rejeter. Or justement, ce soir, on apprend que la première des lois a été adoptée par une majorité bien plus large que celle dont dispose le gouvernement, avec les voix de la droite (devancée de... 22,8 % par Syriza dans le dernier sondage, à 39,8 % contre 17 %) et même celles des soi-disant socialistes du PASOK (3,2 % dans le même sondage).

Quant au président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, il menace désormais ouvertement le gouvernement grec du blocus monétaire qui avait conduit celui de Chypre à capituler, s'attirant de Gavriil Sakellaridis (originaire de Nisyros et porte-parole du gouvernement) la réponse suivante : « Il serait utile à tous que monsieur Dijsselbloem respecte sa position institutionnelle au sein de la zone euro (...). Nous comprenons difficilement les raisons qui le poussent à faire des déclarations sans aucun lien avec le rôle dont il est chargé. Tout le reste n’est qu’un scénario de fiction. Inutile de rappeler qu’on ne fait pas chanter la Grèce. »

Donc le moment de l'épreuve de force approche. Le moment de vérité aussi : comme céder, pour la Nomenklatura, serait suicidaire, puisque ce serait montrer aux autres peuples, qu'il y a une alternative et que les partis socio-démocrates et conservateurs les trompent depuis trente ans en leur chantant la chanson de Maggie Thatcher revue à la sauce Merkel, il faut espérer que le plan de rechange est prêt.

Les Grecs fêteront le 25 mars leur épanastasis de 1821, qui fut à la fois un soulèvement national contre les Turcs et une révolution contre les "élites" qui servaient de relai à leur domination. Depuis 2010, lorsque cette fête nationale avait été une occasion pour le peuple de manifester massivement sa défiance aux "élites" qui l'avaient trahi, cette fête nationale était strictement encadrée, réservée aux "élites" qui, police et barrières aidant, tenaient le peuple à distance des célébrations mortes d'une Grèce officielle soumise aux petits dictateurs de Bruxelles, Berlin et Francfort. Il se dit que le "gaulliste social" Kamménos, ministre de la Défense "Grec indépendant", que les chiens de garde d'ici ont traité de tous les noms parce qu'il est un résistant à la dictature du grand évadeur fiscal et de la BCE au siège d'1,3 milliards d'euro, prépare une fête nationale comme la Grèce en a peu connu depuis... la Libération, et la fin de la dictature des Colonels. Carambolage ?

jeudi 12 mars 2015

Goering prophète de l'Europe... européisme et nazisme

"Européisme et nazisme" : une analyse essentielle de Panagiotis Grigoriou, sur son indispensable blog (aidez-le si vous le pouvez)...

Avec de troublantes coïncidences, relevées grâce au grand historien Mark Mazower, entre les discours allemands sur la Grèce d'hier et d'aujourd'hui. Pour ce qui est de la nature de la construction européenne, j'ai justement commencé une conférence sur l'Europe, la semaine dernière, en relevant combien la rhétorique européiste était au coeur même du nazisme (face au bolchévisme asiatique, au judaïsme oriental, au cosmopolitisme...), comme d'ailleurs au coeur de la propagande vichyste pour qui il s'agissait, comme pour les eurolâtres aujourd'hui, de gagner la "place de la France dans la nouvelle Europe".

On y lit notamment, sous la plume de Goering évoquant une “Europe unifiée sous la direction de l'Allemagne (...) certainement unie en l'an 2000, celle des enfants de nos enfants, à un moment futur, où cette guerre ne sera qu'un lointain souvenir”, à propos de la famine de l'hiver 1941-1942 : “Nous ne devons pas nous faire du souci pour les Grecs. D'autres après eux seront touchés par le même phénomène.”, déclarait alors Hermann Göring au printemps 1942. Et la presse allemande du moment en rajoutait: “Est-ce vraiment nécessaire de gaspiller les vivres destinés aux forces de l’Axe pour maintenir en vie les habitants des villes grecques ? Sachant alors, que ces gens sont plutôt des voleurs, des trafiquants, des contrebandiers, des entremetteurs et des oisifs”. Ou encore, “Il faut encore voir jusqu'où iront-elles les forces de l'Axe, si durablement éprouvées dans leur lutte, s’agissant de nourrir en Grèce, une population de quelques millions de fainéants.”

Tout cela pour dire que l'Europe n'est pas une chose bonne "en soi" et que le refus de l'Europe actuelle n'est pas l'expression d'un "repli" ou d'un refus d'ouverture au monde - ce peut même être exactement le contraire.

Saisie d'actifs allemands en Grèce... "La Grèce et les Balkans" (paru en octobre 2013) exposait les termes de la question

La presse française semble, depuis hier, découvrir la question de la saisie de biens allemands en Grèce pour indemniser les descendants de victimes des massacres nazis - dont la RFA a par ailleurs soigneusement protégé de poursuites les responsables.

Mais si les journalistes - ou ceux qui se prétendent tels - avaient feuilleté de dernier tome de La Grèce et les Balkans, sorti en octobre 2013, ils auraient pu y lire (pages 2084-2085) que :

"Bien avant la crise, nombre de plaintes avaient été déposées par les descendants de victimes – notamment du massacre de Distomo – en vertu de la Convention IV de La Haye (1907) qui reconnaît le droit de poursuivre un État afin d’en obtenir réparation. Sur cette base, des tribunaux grecs ont condamné l’Allemagne (1997) à des indemnisations, ce qu’a confirmé la Cour suprême grecque (2000) mais, sous pression de l’Allemagne et peu avant le Conseil européen qui devait se prononcer sur l’entrée de la Grèce dans la phase finale de l’UEM, le gouvernement Simitis s’est opposé à la saisie d’actifs allemands en Grèce destinés à l’indemnisation. Puis la Cour européenne des droits de l’homme a conclu qu’en vertu de la jurisprudence, l’Allemagne dispose de l’immunité relativement à la juridiction civile des autres États. En revanche, les plaignants grecs ont obtenu de la Cour de cassation italienne, dont la jurisprudence considère au contraire que cette immunité ne peut être alléguée en cas d’atteintes graves aux droits humains et au droit humanitaire, la décision de faire appliquer les jugements rendus en Grèce, le recours déposé par l’Allemagne contre l’Italie devant la Cour internationale de Justice aboutissant finalement, en février 2012, à faire prévaloir l’immunité de juridiction sur le droit des victimes. Or, si cette position est contestée par nombre d’ONG, dont Amnesty International , une grande partie de l’opinion grecque la considère comme un déni de justice."

En réalité, comme la levée du veto grec à l'ouverture des négociations d'adhésion de la Turquie dans l'UE intervenue dans la même période, le renoncement du gouvernement Simitis à saisir des avoirs allemands, sous d'intenses pressions de Berlin, a sans doute constitué un élément du "deal" qui a conduit à l'acceptation de la Grèce dans l'euro. Car cette acceptation n'a jamais été le résultat d'une fraude grecque, comme on l'a répété partout à partir de 2008 pour justifier les politiques appliquées en Grèce, mais bien d'une décision politique.

Et très probablement d'un marché passé en toute connaissance de cause entre le gouvernement grec et les autres gouvernements européens.

mercredi 11 mars 2015

Le modèle autrichien...

On lit aujourd'hui, sous la plume de l'excellent Romaric Godin de ''La Tribune'' que la banqueroute annoncée de la banque Hypo Alpe Adria risque bien d'entraîner un défaut de la Carinthie :

"Cette affaire, qui empoisonne la vie politique et financière de l'Autriche depuis des années, est plus importante qu'elle en a l'air. La petite république alpine dispose d'un secteur bancaire démesuré et très exposé à l'Europe de l'est. Les grandes banques autrichiennes (Volksbanken, Raiffeisen et Erste Bank, sans compter Credit Austria, filiale de l'italien Unicredit) sont très exposées à l'Ukraine et à la Russie, ainsi qu'aux Balkans. Des régions où l'activité économique est au mieux stagnante, au pire déclinante. La plus fragile, Raiffeisen, est exposée à hauteur de 15 milliards d'euros à la Russie et de 3 milliards d'euros à l'Ukraine. En tout, le taux de créances douteuses sur la zone s'élève à près de 15 % pour les banques autrichiennes. A cela s'ajoute une forte exposition aux prêts en francs suisses que la fin du taux plancher rendent très dangereux. Selon l'évaluation de la Commission, le montant de ces prêts en Autriche s'élève à 40 milliards d'euros et ce modèle, on le sait, a été largement exporté par les banques autrichiennes dans leurs filiales est-européennes. L'attitude de la Hongrie face à ces prêts laisse notamment présager des pertes pour les banques autrichiennes."

C'est assez amusant, lorsqu'on sait que l'Autriche est un des pays les plus intransigeants avec la Grèce.

Et ce serait assez amusant que l'euro pète par là : rappelons aussi qu'une plate-forme citoyenne a remis, en janvier 2015, au ministère de l'Intérieur une pétition demandant l'organisation d'un référendum sur la sortie de l'UE et qu'en août dernier 54% de la population estimait que l’UE apporte plus de désavantages que d’avantages au pays.

C'est assez amusant aussi car, à l'exception de la Volksbanken, toutes les banques autrichiennes on satisfait, il y a moins de six mois, au stress-test bidon de la BCE, sensé rassurer les crétins sur la solidité du secteur bancaire européen qui s'effondrera, lors de l'éclatement de la bulle spéculative américaine, à cause des effets de levier irresponsables appliqués par les banquiers que personne n'a voulu faire rentrer dans le rang après 2008 - à commencer par les socialistes français qui ont capitulé devant les Macrons lorsqu'il s'est agi de tenir la promesse du candidat Hollande de séparer - sérieusement, pas pour la galerie - les banques d'affaires des banques de dépôt.

Ce serait amusant parce que l'Autriche est spécialiste des krachs : la crise bancaire autrichienne de 1873 marque le début de la Longue dépression en Europe ; celle de l'après-guerre mondiale entraîna le pays au bord du chaos - et vit notamment la faillite (et la disparition de l'épargne des déposants de la Bidermann Bank présidée par le brillant économiste et éphémère ministre des Finances Joseph Schumpeter, qui devait devenir le chantre de la destruction créatrice capitaliste) ; la faillite, le 11 mai 1931, de la première banque autrichienne, le Credit-Anstalt, est un élément essentiel de la diffusion de la crise américaine en Europe.

En attendant, Varoufakis multiplie les déclarations pour le moins... contradictoires. Jusque-là, comme je l'ai écrit ici, je pensais qu'ils s'agissait de s'acheter du temps, et que, après avoir montré à l'opinion qu'il était impossible d'infléchir en quoi que ce soit les positions de l'UE, le gouvernement sortirait de l'euro. Condition nécessaire, bien que non suffisante, d'un rebond grec. Désormais trois question me taraudent :

1/ N'ai-je pas totalement tort ?

2/ Le gouvernement a-t-il une stratégie ou ne fait-il que naviguer à vue ?

3/ Après avoir roulé des mécaniques pour la galerie, n'est-il pas tout simplement en train de se préparer... mais à capituler ?

mardi 10 mars 2015

Trois morts télévisés

Temps médiatique où rien ne compte plus que l'immédiat et le chiffre d'affaire en audience ou en papier vendu ; plus aucune hiérarchisation de l'information - dont se gargarisent tous les chiens de garde qui se prétendent indispensables à la démocratie alors qu'ils passent leur temps soit à désinformer soit à remplir le temps et l'espace dont ils disposent par des faits divers, en l'occurrence produits par le système même de la télé de mrd à la mode dite "réalité" ; dictature de l'émotionnel - rien ne compte plus que de faire pleurer Margot pour l'empêcher de réfléchir, règne du faux compassionnel pour les beaux, riches et célèbres enlevés dans la fleur de l'âge alors qu'on passe son temps à cracher sur les "assistés" tout en se gorgeant d'argent public (je recommande la lecture que je viens de terminer de Sébastien Fontenelle, ''Editocrates sous perfusion, les aides publiques à la presse, trente ans de gabegie'', Libertalia, 2014) et à ignorer ceux qui meurent chaque jour de l'Europe néolibérale. Ceux qui mourront le la suppression des milliers de postes dans les hôpitaux annoncée hier. Mais ceux-là mourront en silence, dans l'embrasure d'une porte cochère où la salle d'attente d'un service d'urgences engorgé - pas en hélicoptère et à la télé.

Ces trois morts, victimes des tares d'un système médiatique qui a renoncé à toute ambition culturelle, éducative, de distraction intelligente et qui assure le triomphe de la bêtise, de la mise en danger, pour rien, des pauvres vedettes qui se prêtent à la décadence macabre de ce système qui ne respecte plus rien, devraient interroger sur ce qu'est devenue la télévision en dictature libérale reposant sur le décervellement général ; ils ne provoqueront bien sûr que du rabâchage sensationnaliste, de l'exhibitionnisme et de la surenchère faussement compassionnelle. Surtout pas le début d'une ébauche de réflexion sur le système qui les a tués, eux et les autres morts de cet accident - ces morts de seconde zone, passés par pertes et profits, qui n'auront d'existence que par leur nombre puisqu'ils ne sont pas "remarquables".

Ainsi vont nos médias dominants qui, d'imposture en ignominie, ont perdu tout honneur et toute crédibilité. Dégoût.

lundi 9 mars 2015

Valls a perdu les pédales...

Plutôt que d'attribuer à Onfray ou à quiconque la montée du FN, Valls ferait bien de s'aviser que c'est en vidant, par les traités européens signés et ratifiés par le PS et l'UMP, la démocratie de tout contenu, puisqu'on a transféré les politiques monétaire, budgétaire, et par conséquent, l'essentiel des politiques économiques, salariales, sociales, vers une oligarchie européenne vivant et oeuvrant en symbiose avec l'oligarchie patronale, hors de tout contrôle démocratique autre que virtuel, qu'on a discrédité, au fil des ans, les partis dits de gouvernement, qui ne gouvernent plus rien puisqu'ils ne font qu'appliquer une Constitution économique néolibérale et libre-échangiste inscrite dans les traités, dont M. Juncker (parangon de cette oligarchie et parrain de l'évasion fiscale comme du blanchiment de l'argent sale via la boîte noire de la finance mondiale qu'est toujours Clearstream, dans ce Luxembourg auquel Hollande, ennemi de la finance, est allé faire hommage) a dit clairement qu'ils excluaient tout choix démocratique qui leur serait contraire. En conséquence, l'alternance des équipes et des partis ne signifiant plus rien puisqu'ils n'entraînent plus aucune alternance politique - hors des sujets accessoires dits sociétaux -, cet état de fait entraînera la montée irrésistible des forces politiques contestant clairement ce système européen destructeur de la démocratie - en France, le FN puisque le Front de gauche est incapable d'articuler un discours audible sur la nécessaire et radicale rupture, par la restauration de la souveraineté populaire, avec cet ordre européen antidémocratique. Le FN ment mais comme il est le seul à être audible sur ce sujet, il continuera à monter, inexorablement, tant que Valls et ses semblables, du PS et de l'UMP, continueront à mener la même politique.

dimanche 8 mars 2015

Un pas de plus

Il n'y a pas de solution dans l'euro et, depuis la conclusion de l'accord intérimaire avec l'UE et le FMI, je soutiens que le gouvernement s'est acheté du temps pour préparer cette sortie, techniquement et pédagogiquement, car n'ayant pas été élu sur un mandat comprenant cette sortie de l'euro, le gouvernement doit faire la démonstration à son peuple que les autres Européens refusent tout réaménagement de cette zone monétaire dysfonctionnelle qui enrichit les riches et appauvrit les pauvres et qu'il n'y a donc pas d'autre issue que la sortie. Le 25 février, j'écrivais ainsi : "Dans ce processus-là, pédagogique, les critiques de la gauche de Syriza sont donc utiles, indispensables, parce qu'elles feront avancer le débat qui, dans une logique démocratique, devrait aboutir à un référendum sur la sortie de cette monnaie unique - stupide et criminelle. Idéalement au moins, car il est probable, à mes yeux, que la sortie à toute chance de se faire autrement. dans l'urgence."

Le Corriere de la Serra, repris par Reuters, publie aujourd'hui un entretien avec Varoufakis évoquant un référendum ou des élections anticipées, dont l'enjeu ne pourrait être que la sortie de l'euro : «Potrebbero esserci problemi. Ma, come mi ha detto il mio primo ministro, non siamo ancora incollati alle poltrone. Possiamo tornare alle elezioni. Convocare un referendum (sull’euro, ndr)». Nous venons donc de faire un pas de plus dans la direction vers laquelle je suis persuadé que se dirige le gouvernement.

vendredi 6 mars 2015

A vous de juger !

Débat hier, à Mediapart, en compagnie de Stelios Kouloglou, eurodéputé grec membre de Syriza, Gabriel Colletis, professeur de sciences économiques à Toulouse-1, et Stefan Collignon, économiste allemand, professeur d'économie politique européenne à Pise, membre du SPD.

Inutile de préciser que certaines des saillies de ce monsieur m'ont fait bouillir.... Il m'aura fallu toute ma bonne éducation et la raison me dictant que ce n'était pas la règle, que ce serait contre-productif, que ça brouillerait mon message, pour que je ne l'interrompe pas plusieurs fois, en lui rappelant les morts de cette "guerre" qui l'a tant scandalisée quand Stelios a employé le mot, ou lui balancer Juncker et l'évasion fiscale quand il a raconté sa dégueulasse et tant éculée histoire d'aveugles.

Un débat qui ne m'aura réconcilié ni avec la sociale-démocratie, ni avec l'Allemagne, ni avec le sophisme eurolâtre dans lequel vivent ces gens-là - à part de la réalité.

Sinon, deux belles rencontres avec Stelios et Gabriel, hors plateau et autour d'un verre, jusque tard, et des échanges passionnants avec Gabriel sur les solutions techniques qu'il propose à la réduction de la dette par la transformation des titres en certificats d'investissements : solution à coup sûr intelligente, astucieuse et porteuse d'espoir... Mais comme je lui ai dit, pour que ça marche, il faudrait en face des gens intelligents et accessibles à la rationalité, des gens qui veuillent trouver des solutions et pas faire coller la réalité à leur idéologie folle - ce que je ne crois pas qu'ils sont.

mardi 3 mars 2015

Ca bouge sur l'euro

Nouveau sondage :

Syriza au-dessus à 41,3 % en terme d'intentions de vote et les Grecs indépendants également en hausse à 5,4 % - soit 46,8 % pour la majorité. La ND en dessous de 20, Aube dorée en baisse et plus de PASOK au Parlement...

Mais surtout à la question : "Souhaitez-vous une attitude plus dure du gouvernement à l'égard des partenaires/prêteurs même si cela entraîne une sortie de l'euro ?" 38,4% des personnes interrogées répondent « oui certainement » ou « plutôt oui ».

Et à la question "Souhaitez-vous une attitude plus dure du gouvernement envers les partenaires/prêteurs, même si cela signifie un contrôle des mouvements de capitaux ?" 44,2% des personnes interrogées répondent « oui certainement » ou « plutôt oui ».

Le gouvernement a eu raison d'acheter du temps, la pédagogie est en marche et la prise de conscience aussi : le nombre de Grecs qui se rendront compte qu'il faut choisir entre l'autre politique et l'euro ne cessera plus de grandir.

Sans doute parlerons-nous aussi de cela, jeudi à 20h30 "en direct de Médiapart", où je suis invité à avec Gabriel Colletis, professeur de sciences économiques à Toulouse-1, proche de Syriza depuis 2012, Stelios Kouloglou, eurodéputé grec membre de Syriza et Stefan Collignon, économiste allemand, professeur d'économie politique européenne à Pise, membre du SPD.

lundi 2 mars 2015

Rapports de force internes à Syriza

Je reproduis ci-dessous l'analyse que donne Stathis Kouvelakis, maître de conférence en philosophie politique au King's College de Londres, sur sa page Facebook ce matin, ainsi que la traduction de l'amendement à la résolution du Comité central repoussant les termes de l'accord entre le gouvernement grec et les Européens.

Je disais il a peu, dans mon entretien avec Coralie Delaume, que la politique des prochains mois dépendrait des rapports de force internes à Syriza et du poids de la "Plate-forme de gauche". Ce qui s'est passé au Comité central ce ouiquende est passionnant. Le gouvernement a acheté du temps. J'espère et je pense depuis le début que c'est pour préparer les nécessaires ruptures - dont l'indispensable sortie de l'euro - et y préparer l'opinion. La force considérable de la Plate-forme de gauche lors de ce Comité central, la dynamique qui, manifestement, est de son côté rendent ces ruptures de plus en plus en plus probables - sauf à s'engager dans une logique suicidaire.

Selon quel calendrier ? Là est une des questions.

Commentaire de Stathis :

"L'amendement (voir texte intégral ci-dessous) présenté par la plate-forme de gauche rejetant l'accord de l'Eurogroupe et la "liste de réformes" présenté par le gouvernement a obtenu 41% des voix, avec 55% contre et 4% d'abstention ou de vote blanc (les votes étaient : 68 en faveur, 92 contre, 6 abstentions / votes blancs). La plate-forme de gauche a maintenant étendu son influence de manière significative, en incorporant dans les votes stratégiques Les maoïstes du KOE et le groupe autour de la (désormais ex) chef du département économique de la partie John Milios.

Tous les médias rapportent que le parti est désormais clairement divisé sur la ligne suivie jusqu'à présent par le gouvernement et que le comité central "a émis un avertissement au gouvernement", pour citer l'article du principal journal pro-système To Vima.

Dans le même sens, le nouveau secrétaire du parti, Tassos Koronakis, a été élu par une majorité très étroite (102 sur 199), le candidat de la Plate-forme de Gauche, Alekos Kalyvis, obtenant 64 votes, un candidat indépendant 1 vote, et avec 32 membres du Comité Central s'abstenant.

Lors du vote pour le nouveau secrétariat politique de 11 membres, la liste du bloc majoritaire a obtenu 110 votes (6 sièges), la plate-forme de gauche 63 (4 places), les maoïstes (KOE) 21 (1 siège), une liste indépendante 2 votes (0 siège), + 3 abstentions.

La conclusion est assez simple: le débat crucial sur la future stratégie est maintenant entièrement ouvert et la gauche du Parti est dans une position très forte pour mettre en avant sa stratégie en faveur d'une approche alternative et un «plan B»."

Texte intégral de l'amendement de la Plate-forme de gauche : "Nous exprimons notre désaccord avec l'accord et la liste des réformes convenues avec l'Eurogroupe.

Les deux textes représentent un compromis non-souhaitable pour notre pays et l'oriente dans des directions, dans leurs points essentiels, éloignées ou en contraste clair avec les engagements programmatiques de SYRIZA.

Dans l'avenir immédiat, SYRIZA, en dépit des accords de l'Eurogroupe, devrait prendre l'initiative de mettre en œuvre progressivement et comme une question de priorité ses engagements et le contenu de sa déclaration gouvernementale programmatique.

Pour aller dans cette voie, nous devons nous appuyer sur les luttes ouvrières et populaires, contribuer à leur revitalisation et à l'expansion continue du soutien populaire pour résister à toute forme de chantage et promouvoir la perspective d'un plan alternatif visant à la pleine réalisation de nos objectifs radicaux.

La principale conclusion des derniers développements est la nécessité, qui est d'une importance décisive pour la voie que nous allons suivre, que les décisions soient prises à la suite d'une discussion dans les instances dirigeantes du parti, qui doivent, conjointement avec le parti et les sections du parti dans son ensemble, revaloriser leur fonctionnement et jouer un rôle de premier plan dans le nouveau cours progressiste de notre pays ".