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lundi 25 janvier 2016

Syriza, année 1

Il y a un an Syriza l'emportait en Grèce. les premiers papiers de mon blog, au lendemain de cette victoire, analysaient le score, la campagne, l'alliance avec les Grecs indépendants, les premiers gestes de Tsipras... Puis, le 28, j'écrivais ceci (on peut aller vérifier ; je suis allé le faire ce matin parce que, comme historien, je me méfie toujours des reconstructions où l'on se donne le beau rôle) :

"Les deux questions qui se posent à mes yeux sont :

1/ Syriza ira-t-il au bout de la logique ou cédera-t-il aux pressions, intimidations des oligarques euro-allemands et des spéculateurs qui, de manière très prévisible, se déchaînent depuis ce matin ?

2/ Le nouveau Gouvernement a-t-il conscience qu'aucune "autre politique" n'est possible dans la cage de fer, dans le carcan de l'euro ? Comme je ne crois nullement que Merkel sortira de son autisme aussi stupide que criminel et qu'elle acceptera les réformes nécessaires pour que l'euro soit viable, cesse d'enrichir les riches (l'Allemagne et l'ex zone mark) et d'appauvrir tous les autres - réformes qui seraient de toute façon électoralement suicidaires pour elle -, j'espère que Tsipras et son équipe sont conscients qu'il faudra gérer un retour forcément chaotique à la drachme, condition à mes yeux indispensables à un rebond de l'économie grecque, comme il l'est pour l'Italie, l'Espagne, le Portugal, la France.

J'espère qu'ils commencent dès aujourd'hui à préparer ce retour, techniquement, car on ne peut pas aller à une négociation aussi capitale en ayant qu'une option : trouver un accord très improbable avec l'autisme merkellien. C'est ce qui a signé, en 2009, l'arrêt de mort de Papandréou. Car si on n'a pas d'autre option dans une négociation, on se met forcément dans la situation de devoir accepter le Diktat de celui qui est en face et qui sait que vous n'avez pas d'autre option. Cette épreuve de force-là, c'est Hollande qui aurait dû l'engager dès son élection. Mais il a immédiatement trahi et capitulé sans combattre. C'est dommage parce que cela a fait perdre beaucoup de temps à tout le monde, mais c'est ainsi.

Aujourd'hui c'est à Tsipras de le faire, dans des conditions beaucoup moins favorables, mais Thémistocle et les Athéniens ont arrêté l'immense Empire perse à Salamine, les Grecs ont battu en Albanie les fascistes mille fois mieux armés en 1940-1941, Glézos a décroché la croix gammée de l'Acropole... la puissance n'est pas tout en histoire ; c'est toujours la volonté politique du plus résolu qui prime. Le faible n'est ni désarmé ni vaincu d'avance devant le fort.

J'espère donc ardemment que Tsipras ne calera pas, qu'il ne capitulera pas, qu'il sortira de l'euro s'il le faut, ce qui aurait l'immense avantage de nous débarrasser enfin de cette monnaie puissamment dysfonctionnelle. Car je ne doute guère qu'il y ait un effet domino : la réévaluation brutale qu'entraînerait une sortie de la Grèce sera insupportable pour l'Italie, l'Espagne, le Portugal, la France... Et une fois qu'on aura liquidé cette monnaie d'oligarques pour une Europe d'oligarques, on pourra enfin parler de restauration de la démocratie - la politique économique n'étant plus dictée par une monnaie imbécile ou des traités, mais revenant dans le champ du débat démocratique et de la souveraineté populaire - et d'Europe des peuples."

Sans commentaire...

Si, tout de même, un an après, il devient difficile d'être député ou ministre Syriza...

Dans les deux vidéos qu'on peut voir ici, des députés syrizistes se retrouvent face aux paysans : il n'est toujours pas si facile de trahir ses électeurs dans un pays où la gauche radicale aux ordres de Berlin et Bruxelles est en train (entre autres) de liquider la paysannerie. Il n'y a d'ailleurs pas qu'en Grèce, ni que les paysans... Ici, c'est le ministre des Affaires étrangères de la colonie grecque, en voyage dans la capitale du Reich, pour... le festival du film grec de Berlin (!!!) qui se fait prendre à partie par deux compatriotes.

Ce qui est "drôle", c'est que c'est le décalque exact de ce qu'ont vécu les députés du PASOK entre 2010 et 2012, juste avant que le PASOK passe de 40 % des voix à 6 %. Les députés PASOK avaient fini par ne plus pouvoir sortir dans la rue, au restaurant ou ailleurs sans se faire insulter...

Dans ces conditions et avec les horreurs qu'ils vont avoir à voter, encore, dans les semaines qui viennent, on peut se demander combien de temps les trois députés auxquels tient la majorité vont lui permettre de continuer à sévir, c'est-à-dire combien de temps avant que Syriza aille au bout de sa logique : le gouvernement de coalition avec Potami, le Pasok, les clowns de l'Union des centres ou la droite de Mitsotakis-Siemens. Car j'ai oublié de préciser dans mon dernier papier que le rejeton Mitsotakis, en plus d'être le fils de son père et le frère de sa soeur (en Grèce il y a d'autres versions qui courent, plus croquignoles, de l'histoire familiale... mais passons), serait un "obligé" (mais pas de condamnation, bien sûr !!!) du plus grand corrupteur que la Grèce ait connu - le vertueux, forcément vertueux puisqu'il est allemand, Siemens... Ce qui fait de lui un candidat idéal pour Berlin à la tête du gouvernement.

vendredi 22 janvier 2016

Retour...

Une vanne circulait en Grèce en ce début d'année : Όσους μου ευχήθηκαν ένα καλό 2015 τους θυμάμαι. Έναν έναν τους θυμάμαι... Ceux qui m'ont souhaité une bonne année 2015, je m'en souviens. Je m'en souviens, un par un...

D'habitude, en rentrant de Nisyros, je vous présente mes voeux avec des images de l'hiver là-bas, de la nature, des animaux, de nous dans le volcan, dans l'eau... Ces images, cette année encore, je les ai prises avec l'idée de la carte que j'allais vous bricoler. Et puis non. Je vous présente mes voeux pour 2016, et pour que cette année soit moins catastrophique que la précédente, moins cruelle que je ne pense qu'elle va être, que vous puissiez chacun y trouver des plaisirs et des joies particulières, malgré le désastre général vers lequel nous entraînent inexorablement l'Allemagne, l'Europe, le libre-échange et le capitalisme dérégulé, la classe politique faillie qui nous gouverne. Je vous présente mes voeux, mais je ne vous dirai pas "bonne année 2016" parce que ma conviction est que 2016 sera bien pire encore que 2015. Et je n'ai pas le coeur à vous bricoler ma carte habituelle parce qu'un indicible malheur particulier, qui me rend infiniment triste, m'attendait à Paris au retour de Nisyros et d'Athènes. J'en resterai donc là, cette année, pour les voeux.

Pour ce qui est de notre séjour là-bas, il fut heureux. A part un coup de froid autour du 1er janvier, l'hiver ressemblait à une fin de printemps. C'était bien pour tous ceux, de plus en plus nombreux sous le gouvernement de gauche radicale qui fêtera dans quatre jours son année d'impuissance et de trahison, qui ne peuvent plus faire rentrer le fuel, allumer le chauffage au gaz ou à l'électricité. Ni en décembre à l'aller, ni en janvier au retour, Athènes ne sentait donc, cet hiver, le feu de bois et l'on ne grelottait pas (encore) dans les appartements, comme durant le terrible hiver de l'an passé.

Mais à Nisyros on attendait la pluie... fin décembre, il n'était quasiment pas tombé une goutte depuis l'unique orage de septembre dont j'ai dû parler ici. La végétation, d'habitude luxuriante, était rabougrie, les citernes sont vides, je n'avais jamais vu l'île aussi sèche à cette époque... et nous n'avons eu droit qu'à une maigre averse. Pas même à l'un de ces somptueux orages qui embrasent la nuit de lueurs d'éclairs, composent de somptueux ciels de nuages transpercés par quelques rayons de soleil, balayent l'horizon d'épais rideaux de pluie, allument des arcs en ciel posant un pied en Asie Mineure et l'autre dans la mer gris fer... La mer, justement, était d'une douceur très inhabituelle : nous ne nous sommes jamais autant baignés à cette saison, bains de mer et bains de soleil, balade, travail l'après-midi au coin du feu...

Cette sérénité, cette coupure, ce retrait du monde dans notre Athos, dans notre chez nous qui ressemble à un bateau échoué sur la montagne, nous a fait un bien fou. Comme toujours nous y avons refait nos énergies et nous avons eu bien raison, car ces énergies nous allons en avoir besoin...

Quant à la Grèce...

Elle va mal, de plus en plus mal. Qui cela pourrait-il surprendre ? Les imbéciles heureux et les idiots utiles qui continuent à croire que la croissance va renaître de la déflation et du coup d'Etat permanent germano-européen perpétré depuis cinq ans dans ce pays ? Mais cela commence à devenir difficile de ne pas voir la réalité. Ou de la nier.

De capitulation en capitulation, Tsipras et Syriza s'enfoncent chaque jour davantage dans l'odieux. On fixe des lignes rouges imaginaires, on émet des souhaits inconséquents, et huit jours plus tard on viole les lignes rouges et on renonce aux souhaits, toujours avec le sourire pour ne pas mécontenter les maîtres...

Ce fut le cas sur la participation du FMI au nouveau "plan d'aide". Le gouvernement grec souhaita que non, pour accepter que oui au premier froncement de sourcil de Schäuble et Djeselmachin-chose.

C'est le cas pour le bradage des biens et services publics. Après la validation de la cession à prix d'amis aux Allemands des aéroports touristiques les plus profitables du pays, le gouvernement d'occupation (comme on appelait le cabinet imposé par les Franco-Anglais durant la guerre de Crimée et auquel les Franco-Anglais dictaient sa politique) vient de valider la cession du Pirée au Chinois Cosco qui pratique sur le dock qu'il a obtenu dès avant la crise une forme de néo-esclavage (plus de droit du travail, plus de droits syndicaux, licenciement sans préavis ni motivation, les ouvriers ne sachant pas, du jour au lendemain, quel sera leur horaire de travail, s'ils auront même du travail ou devront travailler 15h00, pas de paiement des heures supplémentaires - ce dont Macron a rêvé tout haut aujourd'hui à Davos...)

C'est le cas pour les retraites. Après des coupes de 30 % à 40 % depuis 5 ans, la gauche radicale va procéder à de nouvelles coupes allants de 15% (pour les pensions de 750 euros brut) à 35% (pour celles supérieures à 2000 euros, ce qui ne concerne plus, en Grèce, que quelques dizaines de milliers de personnes).

Alors certes, pour donner le change, le gouvernement d'occupation dit que ces baisses ne concerneront que les nouveaux retraités en 2017. Trompe l'oeil. Un de plus.

La réalité, c'est que le gouvernement Tsipras, dès octobre, a amputé les pensions des déjà retraités de 4% à 6% supplémentaires par des hausses de cotisation. La réalité, c'est que la garantie du niveau actuel ne vaut que jusqu'en... 2018 où le gouvernement "reverra" le niveau de toutes les pensions supérieures à 750 euros. Et l'on sait ce que ces mots signifient.

La réalité, c'est que Moscovici a aussitôt déclaré que le gouvernement grec "pouvait mieux faire" sur cette question des retraites. Et que là aussi on sait ce que cela signifie... comme les lignes rouges et les souhaits. De capitulation en capitulation, la logique enclenchée par la capitulation initiale de juillet n'a pas de fin : dès lors que les ennemis de la Grèce qui se prétendent ses partenaires ou ses sauveurs savent que le gouvernement a renoncé à prendre les moyens de sortir de l'étau - c'est à dire de sortir de l'euro -, ils savent qu'ils peuvent exiger toujours plus et que le gouvernement grec cédera.

La réalité c'est l'accélération de la destruction du système de santé publique, imposée depuis cinq ans par les criminelles politiques germano-européennes (il est d'ailleurs assez bouffon de voir cette Europe allemande engager une procédure contre la Pologne pour manquement à l'Etat de droit, alors que, depuis cinq ans, avec constance, l'Europe allemande viole, en Grèce, l'Etat de droit, la Constitution et les droits humains fondamentaux à commencer par ceux d'être éduqué et soigné). Ainsi une fois de plus, cette semaine, le dispensaire solidaire d'Ellenikon, le premier et le plus grand de Grèce, vient-il de tirer une nouvelle fois la sonnette d'alarme sur une nouvelle aggravation de la crise humanitaire, signalant, entre autres choses, que (information bien sûr reprise par tous les médias français et européens !) les pharmacies des hôpitaux publics se trouvaient de plus en plus souvent dans l'incapacité de fournir aux patients les médicaments prescrits et que, le 11 janvier dernier, "des dizaines de patients malades du cancer ont été renvoyés de l’Hôpital Général d’Athènes « Laïko » sans recevoir leur chimiothérapie, nécessaire et programmée."

En réalité, le gouvernement Tsipras II devient pathétique. Le pire c'est que, durant notre séjour, nous n'avons cessé d'entendre, de gens bien différents, ni de droite, ni d'extrême gauche, y compris d'électeurs qui ont encore voté Syriza en septembre, par défaut, comme la plupart, que ce gouvernement est aussi totalement incompétent, qu'aucune administration n'est plus dirigée, que les décisions ne sont pas prises, que les instructions sont brouillonnes et contradictoires à tous les échelons et que les Tsipriotes se vautrent dans un clientélisme dont il ont été privés pendant trop longtemps, et ceci d'une manière apparemment inédite depuis la grande époque du PASOK des années 1980... Mais au moins le PASOK des années 1980 a-t-il réalisé, dans un Etat que dominait les droites depuis les années 1930, quelques conquêtes sociales significatives... Femme, beau-frère, cousins, tonton, on case à tous les étages... et, pour faire de la place, démissions forcées ou limogeages se multiplient. Tandis que l'on recycle dans les marchés publics les mêmes entreprises clientes du PASOK ou de la ND... aux mêmes conditions mais au profit de nouveaux bénéficiaires.

Au moins, dans le naufrage, pouvait-on espérer que, sur la question morale, Syriza se montrerait moins glouton, plus exigeant. Il semble qu'il n'en soit rien.

Après le moment de sidération dans lequel la trahison éhontée de juillet a plongé le peuple, et duquel le peuple grec n'est pas encore complètement sorti, sa colère sera sans doute difficile à contrôler.

Déjà les manifestations succèdent aux manifestations, les agriculteurs bloquent ces jours-ci les routes, ils ont empêché pendant douze heures le ministre de l'Agriculture de quitter Komotini et le bâtiment officiel où il était venu conférer, les bateaux restent à quai au Pirée, les pêcheurs paralysent le trafic du port de Volos, les pharmaciens ou les avocats descendent dans la rue et accrochent leurs cravates aux arbres devant le Parlement - par dérision des hommes sans cravate de Syriza -, à Chania (La Canée) où, comme partout en Crète, on a quelque souvenir de ce que fut l'occupation allemande (on dit en Grèce qu'un Schäuble aurait, naguère, eu une cuisante expérience de l'inflexible Résistance crétoise, et que ce serait une des explications de la haine de son descendant à l'égard des Grecs, pour ne pas parler de son racisme), les employés crétois de l'aéroport dont le gouvernement d'occupation a validé le bradage à une société allemande ont accueilli les nouveaux occupants venus inspecter leur nouvelle conquête au cri de "Raus !", une nouvelle grève générale est prévue pour le 4 février, la quatrième depuis les élections de septembre. Autant dire que le gouvernement s'enfonce, désormais, chaque jour un peu plus, aussi, dans l'impopularité.

Où l'on comprend, comme je l'avais expliqué ici, qu'il fallait impérativement faire les élections avant que les effets du troisième Mémorandum se fassent sentir. Mais combien de temps tiendront encore les trois voix de majorité du gouvernement d'occupation au Parlement ? Mystère.

De l'autre côté c'est l'un des rejetons Mitsotakis qui a gagné les élections internes à la droite. Rappelons que papa avait été l'artisan de la trahison des députés du Centre, financée en francs suisses par le Palais et la reine (allemande, et quelle Allemande !) Frédérika, qui avait provoqué la chute du grand-père Papandréou en 1965 et jeté la Grèce dans une crise institutionnelle qui s'était close par le coup d'Etat des Colonels. Puis papa était entré à la Nouvelle Démocratie après 1974 et, malgré la haine que lui vouait Karamanlis (le Grand, le tonton), était devenu Premier ministre (à la 3e élection législative en un an) jusqu'à ce que, en 1993, un jeune loup aux dents longues, Samaras, lui fasse le coup qu'il avait fait à Papandréou en 1965. Ensuite de quoi, revenu à la ND, Samaras, s'en empara après la défaite de Karamanlis (le gros, le neveu)... contre la fille de Mitsotakis (2009), Dora Bakoyanni, qu'il fit exclure l'année suivante... avant de la réintégrer en 2012 (elle avait emporté avec elle assez de voix du clan pour affaiblir la ND aux législatives de mai 2012 qu'il fallait faire rentrer au bercail afin de pouvoir battre Syriza à celles de juin). Mais cette fois, c'est le frère, Kyriakos Mitsotakis-Montaigu qui a pris le parti... en se réclamant du Centre... mais en faisant alliance avec l'extrême-droitier Samaras-Capulet... l'assassin de papa ! Le tout à la grande rage de Karamanlis (le gros, le neveu), qui hait autant les Mitsotakis que le Samaras, et dont le candidat a été battu par cette coalition contre-nature... Tout ça pour vous dire qu'à côté de la droite grecque, les Atrides étaient gens d'excellente compagnie !

Quant à la parole politique, entre les trahisons de Syriza et les pantalonnades de cette droite en lambeaux, elle est désormais frappée d'un discrédit total - d'où quelle vienne et quelle qu'elle soit. Parce que, d'où quelle vienne et quelle qu'elle soit, les Grecs savent que ces paroles ne sont pas prononcées par la voix du peuple mais par la voix de son Maître - celle de Schäuble qui, sur le ton de la plaisanterie, vient de traiter Tsipras d'imbécile, publiquement, à Davos, devant tout le gratin politico-financier de la planète.

Et l'Autre a encaissé, une fois de plus. Il y a un an, il se faisait élire sur le mot d'ordre de la dignité retrouvée...

Sur quoi peut déboucher pareille situation ? A mes yeux, cela ne fait guère de doute : sur une catastrophe totale, dans laquelle Tsipras et Syriza porteront une écrasante responsabilité parce qu'ils ont tué l'espoir et discrédité l'idée d'alternative au désastre germano-européen. TINA ou la preuve par Tsipras.

Quelle sera la forme de cette catastrophe ? A cette heure, je n'en sais foutrement rien.