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mercredi 27 juin 2018

Sauvetage en mer

Quand tu vas à la plage et que, soudain, tu aperçois du chemin qui contourne le cap une chèvre en train de nager bravement, sans savoir comment elle est arrivée là.

Tu t'arrêtes, tu prends une photo, deux... puis tu te rends compte que la pauvre bête est coincée entre deux rochers, incapable de reprendre pattes sur la terre ferme.

Alors tu fais quoi ?

Tu descends la dizaine de mètres de presque à pic de pierre ponce sur le cul, tu enlèves tes espadrilles, tu poses tes clés que tu as oublié de laisser dans ton sac à dos au dessus et tu t'avances sur les pierres glissantes vers la pauv'bête.

Puis quand tu es à portée de cornes, tu saisis virilement une d'icelles et tu tires la chèvre en lui disant de faire un effort.

Elle t'écoute, s'extraie d'entre les deux pierres, prend appui sur ses deux genoux, mais identifiant mal le plus important des dangers qui la menacent, elle t'échappe pour aller se fourrer au fond d'un trou, à moitié plein d'eau et qui se remplit presque à chaque vaguelette (alors si le vent forcit...) et où il lui est impossible de faire demi-tour.

Alors tu fais quoi ?

Tu saisis ce que tu peux : la queue, et tu tires. Tu te dis que tu pourrais toujours t'établir ostéopathe pour chèvre, vu que tu lui fais craquer les vertèbres caudales comme l'ostéo te fait craquer tes lombaires, et elle se met à bêler comme une malade.

Mais toi, tu tiens le bon bout et tu tires jusqu'à ce qu'elle fasse marche arrière.

Et quand elle commence à sortir, tu lui expliques gentiment qu'il faut qu'elle te fasse confiance, que t'es là pour l'aider, pas pour la mettre à la broche et pour la manger farcie au riz comme sa cousine qui t'a régalé dimanche soir.

Quand elle finit par sortir, elle ne tente pas vraiment de t'échapper, mais tu la sens bien un brin paniquée, la pauv'chérie. Et la tu la soulèves, tu te rends compte qu'elle est jeune mais qu'elle pèse tout de même son poids et qu'avec les pierres glissantes...

Alors tu la reposes pour prendre mieux tes appuis, et là elle s'aplatit sur la pierre glissante, les quatre pattes écartées, la tête de côté, visiblement épuisée. Tu sens qu'elle a abdiqué et qu'elle s'en remet à toi. Complètement.

Ni une ni deux, maintenant que tu as des appuis solides, tu la prends sous le bras gauche, contre ton coeur, en fait. Tu la sens palpiter, et ça fait comme une outre, son ventre contre ton ventre, une outre où tu as l'impression de sentir, à l'intérieur, l'eau de mer qu'elle a dû avaler.

Et puis de ta main droite, tu t'appuies sur les rochers... jusqu'à arriver sur un bout de plage. Et tu la vois partir, chancelantes. Et toi tu te tapes la remontée de la dizaine de mètres de presque à pic dans la ponce en t'accrochant comme tu peux aux buissons.

Tu arrives au dessus en soufflant comme un phoque, tu te dis qu'à 60 balais tu es encore capable de sauver une chèvre de la noyade, et que, pour aujourd'hui, tu as fait ce que tu avais à faire.

Et puis cinq minutes après, comme tu es un incorrigible païen, et que tu crois voir plus haut sur la pente, tu te dis que ce n'était probablement pas une chèvre, mais Hermès, le dieu des troupeaux et des bergers, qui est aussi ton dieu tutélaire, qu'il s'était métamorphosé pour te tester, pour voir si tu allais faire ce que tu avais à faire.

Et puis j'en vois qui rigolent ! Non je n'ai pas fait la légion, le sauvetage de la biquette n'a eu aucune contrepartie. D'aucune sorte.

samedi 23 juin 2018

Grèce : quatre impostures et un trompe-l'oeil

Comme je l’ai écrit maintes fois, ici et ailleurs, la prétendue sortie du prétendu plan d’aide européen à la Grèce (qui n’a jamais été qu’un plan d’aide aux banques allemandes et françaises gavées de dette grecque, dont les créances sur la Grèce ont été transformées, par la grâce dudit plan d’aide, en titres sur les contribuables de l’UE) ne pouvait être qu’un chaos ou un trompe-l’œil.

On est désormais certain qu’il s’agira d’un trompe-l’œil ; reste à savoir si on aura aussi le chaos.

Hier soir, la télévision grecque diffusait une cérémonie où Tsipras officiait – cravaté ! la dernière étape de la mue ? – en grand prêtre de la célébration de la fin de la « crise grecque » – dans un entre-soi d’où le peuple était soigneusement tenu à l’écart, et pour cause ! –, une fin qu’aurait prétendument sonnée le récent accord sur la dette avec les ministres de la zone euro.

Et tous les médias français dominants, dont je lis les titres sur mon téléphone mobile, sur mon balcon nisyriote, exultent de joie : la crise grecque est finie, grâce à la purge, au courage de Tsipras, à la croissance qui revient, au tourisme qui explose…

J’ai déjà expliqué – et le FMI ne dit pas autre chose – que la croissance n’est pas de retour. Parler de croissance quand le PIB a repris 1,2 % en 2017 alors qu’il a perdu entre 25 et 30 % durant les années précédentes est une pure imposture. La croissance n’est pas repartie, la situation a simplement, comme ailleurs en Europe, cessé de se dégrader du fait de l’effet retard de la baisse du taux de change de l’euro par rapport au dollar. Une baisse qui est derrière nous. La croissance va donc – nonobstant les prévisions régulièrement démenties par les faits depuis le début de la « crise grecque » – ralentir puis s’évanouir.

Prétendre que ladite croissance peut reposer sur l’explosion du tourisme est une deuxième imposture. J’ai déjà expliqué, ici et ailleurs, qu’un des effets de la « crise grecque » était une spoliation, à une échelle à ma connaissance jamais atteinte en temps de paix, des biens publics et privés des Grecs, qu’il s’agisse des terrains et biens immobiliers que les Grecs sont obligés de brader pour survivre, se faire soigner ou payer des impôts qui, eux, ont atteint, sous la férule de la Germano-Europe, des niveaux aussi absurdes qu’insoutenables, ou qu’il s’agisse des infrastructures, portuaires, aéroportuaires, routières, ferroviaires, bradées à des intérêts étrangers par l’intermédiaire du TAIPED, structure de type colonial de liquidation des biens publics imposée par la Germano-Europe et copiée sur celle créée en Allemagne de l'Est après son Anschluss par l’Allemagne de l'Ouest.

De surcroît, ce qui « explose » en Grèce aujourd’hui ce sont les entrées et non les recettes du tourisme. Car le tourisme qui « explose » est un tourisme all inclusive dont les recettes sont encaissées dans les pays de départ et par des sociétés de tourisme allemandes, suisses, françaises, belges, britanniques… Seule une partie de ces recettes revient en Grèce pour payer les salaires de misère pratiqués dans l’hôtellerie depuis que les mémorandums germano-européens ont liquidé le droit social, et donc le salaire minimum (devenu purement théorique, sans parler des salaires qui ne sont plus versés qu'un mois sur deux, trois ou cinq), ou des prestataires de service pressurés, dans un pays où le chômage est massif et il faut travailler à n’importe quel prix, et souvent à un prix qui ne permet plus de vivre décemment. En revanche, les commerces de proximité profitent fort peu de ce tourisme-là (les estivants à bracelet consomment essentiellement à l’intérieur de leurs hôtels) alors qu’ils sont écrasés par une TVA qui se monte désormais à 24 % et par des impôts qui, au total, atteignent communément 70 % du… chiffre d’affaires !

Prétendre que la situation s’améliore alors que l’exil des jeunes et des diplômés, contraints au chômage ici, s’accélère (c’est la seule cause de la baisse infinitésimale du chômage dont se gargarisent les médias dominants) et vide le pays de ses compétences pour aller enrichir les États-Unis, le Canada, l’Australie, la Suède ou… l’Allemagne, alors que de plus en plus de Grecs sont exclus de l’accès aux soins, que les retraités (qui ont souvent le seul revenu régulier d’une famille) voient leurs pensions coupées encore et encore (une nouvelle coupe vient d'être opérée, une autre est programmée par les dernières mesures, plus de 80, votées récemment par le Parlement grec en échange du versement de la dernière tranche « d’aide »), qu'au moins la moitié de la population vit désormais autour ou sous le seuil de pauvreté, est une troisième et tragique imposture.

Mais à ces trois impostures vient de s’ajouter une quatrième, celle de la conclusion de l’accord sur la dette.

Pourquoi ?

D’abord parce que, avant comme après cet accord, le stock de dette grecque est inchangé : deuxième boulet, avec l’euro, qui empêchera tout redressement de l’économie du pays. La valeur créée par le travail des Grecs, leurs impôts continueront à être affectés en priorité au paiement des intérêts et principaux de cette dette, plutôt qu’à l’investissement et aux services publics, à la formation de fonctionnaires compétents et à leurs salaires (or c’est la faiblesse des salaires de la fonction publique qui est la première responsable de la pratique des enveloppes réclamées aux administrés par des agents auxquels leur salaire ne permet pas de vivre décemment), à la santé, à l’éducation… tous sinistrés depuis bientôt dix ans par les politiques germano-européennes.

Or si la croissance ne repart pas, et elle ne peut pas repartir, le ratio entre le stock de dettes et le flux de création de richesse (PIB) ne peut pas baisser. Et avec un stock de dette de 180 % du PIB, comment la Grèce pourrait-elle « inspirer confiance », se refinancer sur les Marchés, comme cela semble être le seul objectif poursuivi par le gouvernement de « gauche radicale » ?

D’ailleurs, le FMI ne dit rien d’autre ! La dette grecque n’est pas plus soutenable aujourd’hui qu’elle l’était hier. Elle n’est soutenable, dit le FMI après l’accord, que jusqu’en 2030 et ne l’est plus après.

Et c’est là qu’est la quatrième imposture !

On n’a rien réglé, on a repoussé le problème de dix ans. On n’a pas allégé le stock de dettes, on a allongé les délais de remboursement. C’est-à-dire qu’on a alourdi le poids de la dette sur les Grecs et l’économie de leur pays puisque les Grecs devront payer les intérêts sur cette dette durant dix ans de plus. C’est-à-dire qu’on enrichit un peu plus les créanciers, qui ne cessent, au fil des « plans d’aide », de faire leur beurre sur le dos des Grecs. Et c’est-à-dire que l’économie grecque, qui ne peut pas se redresser dans l’euro et avec un pareil stock de dettes, sera incapable de rembourser les prêts arrivant à échéance après 2030, alors que les Grecs auront payé dix ans de plus d’intérêts.

Trompe-l’œil et imposture – doublement puisqu’il semble que le ministre allemand (ô surprise !) se soit opposé avec la dernière énergie même à cette mesure qui ne règle rien. Or ce ministre est en sursis, et il y a peu de probabilités que le suivant soit plus arrangeant !

Trompe-l’œil et imposture puisque, de l’aveu même de la presse de propagande, la Grèce va sortir de la tutelle (en principe ! car quel sera le niveau des taux d’intérêt le 20 août, lorsque la Grèce devra se refinancer sur les Marchés, si le gouvernement Merkel est tombé, si la précaire situation politique de l’Espagne se détériore, si les rapports entre l’Italie et la BCE tournent vinaigre ?) sans en sortir. Le système de « surveillance » des créanciers après cette date est en effet, nous dit cette presse, sans commune mesure avec la manière dont ont été traités Chypre, le Portugal ou l’Irlande. Beaucoup de bruit pour rien, donc.

Reste la question politique. Car après le tintouin sur l’accord avec l’ARYM qui reste suspendu à des ratifications bien problématiques, à Skopje comme à Athènes, ce tintouin sur la dette vous a un petit fumet d’élections anticipées.

En Grèce, les législatives doivent avoir lieu en septembre 2019. Mais au 1er janvier 2019, un train de mesures budgétaires et de coupes tous azimuts doit entrer en vigueur en application des textes votés sous la pression germano-européenne. La situation de centaines de milliers de Grecs va donc une nouvelle fois se détériorer gravement. Or, au printemps 2019, auront lieu à la fois les élections municipales, régionales et européennes. La déroute de l’actuelle majorité risque donc fort de rendre la position du gouvernement intenable. D’autant que l’Assemblée élue en 2015 devra aussi, ce même printemps, élire le président de la République. Mais la majorité qualifiée requise pour cette élection ne peut être atteinte sans le vote de l’opposition et, si cette majorité n’est pas réunie, l’Assemblée est automatiquement dissoute.

En 2014, Syriza avait, par ce moyen, contraint le gouvernement à anticiper l’échéance législative au début 2015. Or, si aujourd’hui les oppositions ont intérêt à une élection législative (elles peuvent la provoquer au printemps 2019 en refusant de voter pour un président de la République), au moment où les nouvelles mesures entrées en vigueur au 1er janvier entraîneront mécaniquement un mécontentement accru des Grecs contre leur gouvernement, l’intérêt de celui-ci est clairement de tenter de sauver les meubles avant le 1er janvier.

En se targuant du succès en trompe-l’œil sur la dette et de l’accord sur l’ARYM, lequel risque de capoter au Parlement grec (l’ANEL, indispensable à la majorité, ne le votera pas) comme en ARYM où le succès au référendum est plus que problématique, Tsipras espère sans doute pouvoir revenir à l’Assemblée avec assez de députés… pour être l’indispensable appoint d’un gouvernement de Grande Coalition à l’allemande ? alors que celui-ci, justement, vit peut-être ses derniers jours. Les rumeurs qui laissent penser à un possible renversement d'alliance ne seraient dans ce cas que le prélude à une manoeuvre de plus grande envergure : en effet si Syriza était lâché par l'ANEL sur la question de l'ARYM, il se dit que Tsipras pourrait chercher et trouver le soutien de Potami, formation fantôme qui n'a jamais existé que pour servir de roue de secours aux partisans de Bruxelles et Berlin, qui n'ayant plus guère d'électeurs a déjà rejoint une énième coalition autour des rescapés du PASOK...

vendredi 15 juin 2018

Parfois la mobilisation paye

Je vous ai alertés ici sur l'ordre d'expulsion, à la fin juin, du Dispensaire solidaire d'Elliniko et vous ai encouragés à lui manifester votre/notre soutien.

Hier, le professeur Vichas a tenu, comme prévu, une conférence de presse et il y a donné une bonne nouvelle.

L'arrêté d'expulsion a en effet été suspendu, grâce à la mobilisation internationale qui s’est manifestée. Giorgos Vichas a ainsi rendu hommage au « mouvement de solidarité sans précédent en Grèce et en Europe », soulignant notamment qu’ à Bruxelles une manifestation a eu lieu devant le siège de l'UE et devant le consulat grec, et qu'au Parlement européen se sont élevées des voix de solidarité principalement portées par la député allemande (Alliance 90/Les Verts) au PE, Rebecca Harms.

Il a également annoncé que, durant cette suspension, le gouvernement s'était (enfin !) décidé à chercher une possibilité de relocalisation pour le dispensaire et engagé à discuter toutes les options avec sa direction pour trouver la meilleure solution et ne pas compromettre la poursuite des soins sans discontinuité.

Je ne vous cacherai pas ma joie devant cette évolution ! Merci à ceux qui, parmi vous, ont manifesté leur soutien au dispensaire.

Au demeurant, hier était peut-être ce que les anciens appelaient un jour faste : le ministre de l'Agriculture italien a annoncé que son pays ne ratifierait pas le traité de libre-échange avec le Canada (CETA), qui est partiellement entré en vigueur bien que les Parlements nationaux ne l'aient pas encore ratifié (encore et toujours la démocratie européenne !!!), la crise qui couve depuis la formation de la GroKO entre CDU et CSU a pris un tour aigu (dont bien sûr, nul média ici ne lève la langue !) menaçant de faire tomber Merkel et... j'ai appris que le tome II de La Grèce et les Balkans va faire l'objet d'un troisième tirage en septembre.

C'est évidemment pour moi une grande joie de voir le succès de ces trois livres qui ne se dément pas et dont les ventes continuent sur un rythme régulier et soutenu.

Ca l'est doublement parce que si j'ai été accompagné dans cette aventure de cinq ans, de manière patiente et bienveillante, par mon éditrice, Martine Allaire, comme par le responsable du secteur sciences humaines de Gallimard, Eric Vigne, je sais qu'ils ont eu, eux, à se battre contre les commerciaux qui n'étaient guère enthousiastes (euphémisme), arguant qu'ils ne pourraient jamais vendre trois tomes sur une région qui n'intéresse personne...



Et c'est rassérénant aussi ! Je veux dire qu'ils se soient trompés et qu'un projet ambitieux puisse encore leur donner tort en trouvant un public toujours plus large.

Cela dit, hier a été - en même temps ! - un jour néfaste pour bien des Grecs...

En effet, la Vouli (Parlement) a adopté par 154 voix contre 144 (2 députés étaient absents) les 88 conditions posées par l'ex-Troïka (en novlangue eurocrate, il faut dire "les institutions" !) après sa 4 ème évaluation des politiques mémorandaires.

Le projet de loi prévoit ainsi de énièmes nouvelles coupes dans les retraites à compter de 2019, la fixation 5686 euros de revenu annuel du seuil pour ne pas payer d'impôts sur ce revenu à compter de 2020, de énièmes et nouvelles coupes dans les dépenses de santé, de énièmes et nouvelles spoliations de biens publics baptisées privatisations pour ne citer que quelques et bien d'autres mesures dites techniques qui vont rendre encore plus difficiles le quotidien d'innombrables Grecs. Vive l'Europe ! c'est la paix... des cimetières.

Enfin, il faut que je vous touche un mot du projet d'accord entre l'ARYM et la Grèce : le nom international de l'Etat serait donc République de Macédoine du nord. Mais je n'ai encore rien vu de précis sur le VRAI problème entre cet Etat et la Grèce : une Constitution dont un certain nombre d'articles sont plus ou moins clairement irrédentistes et donnent à l'ARYM un droit de regard sur les affaires intérieures des Etats voisins dès lors qu'il s'agit du sort de la minorité prétendument macédonienne.

Or hier, Panos Kamménos, ministre de la Défense et chef de l'ANEL, parti sans lequel le gouvernement Tsipras n'a plus de majorité au Parlement - et qui vient de voter les 88 mesures -, ne votera pas l'accord négocié par le ministre des Affaires étrangères de ce gouvernement et approuvé par son Premier ministre. Y aura-t-il encore une majorité en Grèce si les manifestations de masse de janvier-février - alors que la négociation ne faisait que s'ébaucher - reprennent et s'amplifient ?

Dans un article pour Le Vent se lève, intitulé "La question macédonienne peut-elle faire tomber Tsipras ?" (7 février 2018), j'émettais l'hypothèse que Tsipras pourrait avoir choisi cette question pour tomber en divisant la droite et provoquer des élections avant la sortie du prétendu plan d'aide (prévue en août, et qui sera soit impossible, soit chaotique, soit en trompe-l'oeil), ou en tout cas avant que le train de mesures imposées par l'Euro-Germanie, qui entrera en vigueur ou montera en puissance au 1er janvier prochain (voir ci-dessus les 88 mesures votées hier... et que l'ANEL a approuvées), ce qui provoquera sans doute une chute supplémentaire de sa popularité (intentions de vote actuelles de 20% environ contre environ 30 % à la droite).

Dans quel but ? me direz-vous. Revenir avec assez de députés pour être indispensable à un gouvernement dit d'union nationale avec la droite...

Quant à l'autre côté, le président de l'ARYM, issu du parti ultranationaliste VRMO, le plus important du pays et qui a perdu de peu les dernières élections, a déclaré qu'il ne signerait pas l'accord négocié par le Premier ministre social-démocrate, chef d'une coalition hétéroclite d'une quinzaine de formations dont deux partis albanais et qui ne dispose que de quelques voix de majorité au Parlement.

De surcroît, l'accord doit être approuvé par référendum en ARYM au mois de septembre et il est clair que la VRMO va mobiliser à fond pour le faire rejeter ; il est beaucoup moins clair en revanche que les deux partis albanais de la majorité mobilisent sur une question qui ne les concerne que très indirectement et encore moins clair que l'électorat slave se la majorité parlementaire actuelle se rende massivement aux urnes pour voter Oui, alors qu'elle a voté contre la VRMO, aux dernières législatives pour des raisons économiques et sociales (domaine dans lesquels le nouveau gouvernement n'a en rien changé la donne), ou pour stopper la dérive autoritaire de l'ex-Premier ministre Gruevski - alors même que sur les questions du nom et de la Constitution, une large partie de cet électorat partage l'intransigeance de la VRMO et est hostile au compromis négocié par le gouvernement.

Bref, on a connu des accords mieux partis...

Voilà ! Il faut encore que je vous dise que je vais me faire plus rare ici dans les semaines qui viennent. Nous partons en effet pour Nisyros jusqu'au début de juillet. Je vous souhaite à tous un bel été !

Et n'oubliez pas ! Tigrane l'Arménien (ici pour la revue de presse et les articles complets qu'a suscité ce livre lors de sa première parution il y a un an) est de nouveau en librairie depuis le 11 juin, sous sa nouvelle couverture (due à Méliné Ian) dans la collection de poche d'H&O Editions.

mercredi 13 juin 2018

Tomber pauvre...

Tomber pauvre... Non seulement ce type est clairement une ordure mais il a un mode de pensée complètement vérolé et un mode d'expression à l'avenant.

Les bas salaires imposés par la dévaluation intérieure que génère l'euro, la désindustrialisation consécutive à la surévaluation de l'euro, la mise en concurrence des travailleurs protégés avec des semi-esclaves du fait du marché unique... non non non, il n'y a pas de causes à la pauvreté.

La pauvreté s'attrape comme un microbe : on tombe pauvre comme on tombe malade.

Pour le fond : les économies souhaitées par LREM sur les aides sociales s'élèvent à sept milliards, tandis que, selon Bercy (et c'est l'im-Monde d'hier qui le dit...), la suppression du dispositif de lutte contre l'exil fiscal devrait en coûter six (ou plus...). Je ne sais pas si on voit bien la logique. Salauds de pauvres !

Le pire c'est que Macron reproduit jour après jour, sans la Troïka, ce que la Grèce et les Grecs ont vécu depuis 2010 du fait de la Troïka. Mais non, la Grèce n'a pas été un laboratoire !

La plus belle réponse apportée à cette obscénité macronienne supplémentaire, est sans doute ce tweet d'Alexis Ridray, avocat en droit du handicap, qui vit en fauteuil. L'humour face à la vulgarité condescendante de celui qui file aux riches le pognon qu'il pique aux faibles.

Ben oui quoi ! Il faut se responsabiliser ! se sortir les doigts du c... ! Lève toi et marche, nom de dieu ! Il est vrai que le sieur Brunet le comparait il y a peu à un thaumaturge !

Avec une pensée pour Michel Robert, mon ami, qui m'a inspiré le personnage de Philippe, dans L'Or d'Alexandre, et sans qui ce livre n'aurait pas existé, pour mon ami Koudou, et pour au moins une lectrice de ce blog, Catherine. Une pensée pour les handicapés grecs aussi, qui se sont retrouvés à la rue à la suite de la réduction de leurs aides, qui pompaient trop de pognon aux yeux de la Germano-Europe qui est derrière ce discours de Macron et de la politique qu'il inspire, et qui ne pouvaient plus rester dans les établissements spécialisés dont on a aussi coupé les subventions parce qu'elles coûtaient , elles aussi, un pognon fou.

En réalité, vis-à-vis de l'Italie, comme vis-à-vis des pôvres et du pognon qu'ils pompent, la ligne Macron est toujours la même : morgue et vulgarité de la "pensée".

On en vient à trouver, pas sympathique - n'exagérons rien -, mais moins odieuse, la vulgarité arsouille d'un Sarkozy.

Quant aux castors... ils ont ce soir, avant le coup de hache annoncé dans les pensions de reversion, une raison de plus d'être heureux d'avoir fait barrage. Le problème, c'est que sont les politiques à la Macron, à la Renzi, à la Merkel qui font inexorablement monter l'eau derrière le barrage. Jusqu'à ce que ce fameux barrage soit emporté par la colère des peuples. Et que, comme les gauches sont complices de ce que se passe, par incapacité à dire que tout cela vient pour et par la Germano-Europe, en continuant à entretenir l'illusion qu'il y aurait quelque chose à négocier dans ce cadre irréformable, il est chaque jour un peu plus certain - hélas ! - qu'il craquera par la droite.

mardi 12 juin 2018

Le bord du gouffre

Une fois de plus, juste après le Gmachin où il a fait preuve de sa supériorité tactique sur la bande d'amateurs menée par les deux adolescents attardés pleins de leur suffisance, Trump montre qu'il n'a rien de l'imbécile non fiable qu'ont construit les médias français - qui, eux, ne comprennent décidément rien à rien.

En réalité, Trump et Kim ont pratiqué avec un art consommé la diplomatie du bord du gouffre, extraordinairement classique dans l'ère atomique, depuis qu'on a compris (refus de Truman de laisser Mc Arthur employer l'arme atomique contre la Chine justement au moment de la guerre de Corée) que la bombe nucléaire était une arme de dissuasion et non de champ de bataille. Rappelons que ce n'est en rien "l'Europe" qui a assuré la paix en Europe depuis 1945, mais seulement l'arme nucléaire, interdisant une attaque soviétique durant la phase de monopole américain de détention de la bombe, puis l'équilibre dit de la terreur interdisant toute guerre chaude sur le théâtre européen et repoussant les guerres USA-URSS dans des régions périphériques et le plus souvent par alliés interposés.

La crise de Cuba a fourni le schéma de ce genre d'épreuve de force : crise lorsque l'un des possesseurs de l'arme est en passe d'obtenir un avantage stratégique que l'autre juge inacceptable, montée aux extrêmes, négociation, accord en trompe l'oeil de sorte que personne ne perde la face, retour au statu quo. Après Cuba, la crise se termine par le renoncement de l'URSS à y déployer des missiles en échange d'un démantèlement en trompe l'oeil des fusées Jupiter américaines installées en Turquie, alors que ce démantèlement avait été décidé par les Américains avant la crise.

De même, la dénucléarisation de la péninsule coréenne ne mange pas de pain - quand ? dans 20 ans, 50, 300 ans ? -, en attendant Kim garde son assurance vie et va obtenir une (relative) ouverture économique, ce qu'il vise depuis son arrivée au pouvoir, tandis que Trump a un accord qui lui permet d'apparaître, à son électorat, comme celui qui a obtenu ce qu'aucun de ses prédécesseurs n'a pu obtenir : stopper, sans doute provisoirement, le développement de l'arme dont dispose la Corée du Nord, et sans doute de ses moyens de projection.

Pendant ce temps-là s'annonce une attaque frontale, ici et maintenant, contre les pensions de reversion.

Créer de nouvelles inégalités, creuser celles qui existent le plus possible, toujours et encore, violenter, martyriser les plus faibles, fabriquer toujours plus de pauvres et de malheureux dont le seul horizon de vie - pour les empêcher de penser, de contester, de protester -, doit être la survie...

C'est ce que la Grèce vit, sans limite et sans fin depuis 2009, la Grèce fut le laboratoire de la Germano-Europe - sous un gouvernement socialiste, sous un gouvernement bancocrate, sous un gouvernement dit d'union nationale dirigé par la droite, sous un gouvernement de la gauche dite radicale alliée à la droite dite souverainiste -, comme nous fûmes bien peu, si peu, à le dire dès le début et à continuer à le dire après la trahison de Syriza.

C'est la feuille de route germano-européenne fixée à Micron, qui s'en acquitte chaque jour avec zèle dans le but de plaire à Berlin et d'inspirer la confiance au nouveau Reich. Confiance pour quoi faire ? Pour rien car le Reich ne lui fera jamais aucune concession. Car le Reich le méprise.

Le carcan européen ne se réoriente pas, il ne se réforme pas. On le brise ou on y crève... en inspirant confiance à l'Allemagne.

lundi 11 juin 2018

Le G Machin chose...

Au-delà des singeries de ces deux adolescents attardés, bouffis d'eux-mêmes, que sont Trudeau et Macron, l'économiste Steave Ohana produit ce jour sur Facebook, à mes yeux, la meilleure analyse du G machin chose :

"1) Trump ne considère plus l'alliance occidentale ni l'Alliance transatlantique comme des alliances servant nécessairement l'intérêt économique ni même stratégique des Etats-Unis. Trump préfère des alliances flexibles au cas par cas, servant des objectifs bien délimités : alliance avec Israel et les monarchies du Golfe contre l'Iran, alliance avec la Russie contre l'islamisme sunnite, accord commercial réalisé avec la Corée du Sud pour réduire le déficit commercial des Etats-Unis, recherche de négociations bilatérales avec le Japon, avec la Chine sur le commerce, la Corée du Nord, la présence chinoise en Mer de Chine.... C'est le sens de son appel à intégrer la Russie dans un G8, qui aurait pour lui plus de sens que ce simulacre du G7....

2) Trump a une grande méfiance vis-à-vis de l'Union Européenne et en particulier de l'Allemagne. Il voit l'Allemagne comme une nation qui profite des Etats-Unis, à la fois sur le plan militaire (elle consacre à peine plus de 1% de son PIB aux dépenses militaires) et commercial (elle a un excédent de plus de 60 milliards de dollars vis-à-vis des Etats-Unis), et qui dirige l'UE dans une direction défavorable aux intérêts américains (destruction de la demande domestique européenne via les politiques de restriction salariale et d'austérité, stratégie mercantiliste reposant sur l'export, complaisance vis-à-vis de la stratégie de pénétration islamiste en Europe et vis-à-vis de l'expansionnisme iranien au Moyen-Orient). Il n'est pas anodin que Trump ait invité le nouveau premier ministre italien Giuseppe Conte pour une visite officielle à Washington: celui-ci dirige un gouvernement "populiste", dont les objectifs déclarés sont: 1) protéger l'Italie de la politique européenne d'accueil des immigrés en provenance d'Afrique et du Moyen-Orient 2) redonner à l'Italie des marges de manoeuvre budgétaires face au carcan imposé par le pacte fiscal européen...

3) Le Canada et les pays européens semblent ne pas avoir trouvé de réponse face à ce qu'ils appellent les "oukazes de Trump". D'une part, ils n'ont pas grand chose à offrir à Trump: c'est l'Amérique qui les protège militairement et qui leur permet d'accumuler des surplus commerciaux aux dépens des Etats-Unis depuis plusieurs décennies. D'autre part, leur capacité de nuisance est limitée. Ils affichent une unité de façade qui masque mal leurs profondes divisions (Macron s'oppose de manière timide et inefficace à l'ordre hégémonique allemand en Europe, l'Allemagne mercantiliste risque de se désolidariser rapidement du reste de l'Europe en ce qui concerne la politique de rétorsions commerciales à l'égard des Etats-Unis, la Grande-Bretagne négocie avec grande difficultés ses conditions de sortie de l'UE, l'Italie s'apprête à tenter de renverser la table sur les règles européennes régissant les flux migratoires et les déficits...).

4) En définitive, ce G7 révèle une fissure profonde entre deux visions politiques de l'Occident: la vision défendue par Trump et le nouveau premier ministre italien Conte (laquelle rejoint partiellement celle de Theresa May), se focalise sur la lutte contre l'islamisme et la reconquête de la souveraineté nationale face à un ordre libéral perçu comme contraire à certains intérêts nationaux essentiels (au premier rang desquels figure la sécurité); la vision défendue par Merkel (laquelle est relayée par Macron et appuyée par la technostructure européenne), revendique l'attachement au "multilatéralisme", au "droit international du commerce", le respect du droit d'asile ainsi que des "quatre libertés fondamentales de l'UE", une position qui est une position de principe pour la France, mais qui correspond en fait pour l'Allemagne à la poursuite de la souveraineté par d'autres moyens: c'est sur le maintien de l'ordre libéral existant que repose le salut d'une Allemagne vieillissante, misant sur l'importation de main d'oeuvre et sur les exportations pour assurer le financement de ses retraites...."

J'y ajouterai ce codicille de mon cru :

Je crois pour ma part que le projet de Trump est fondamentalement de refermer la parenthèse de 70 ans ouverte dans l'histoire diplomatique américaine par la Résolution Vandenberg de 1948. Cela nous paraît absurde parce que nous sommes nés, avons grandi et vécu dans un monde structuré géopolitiquement par l'OTAN, produit de la guerre froide.

Mais la vraie tradition diplomatique des Etats-Unis, depuis leur indépendance, c'est le refus des alliances permanentes, le refus d'être engagé automatiquement dans des conflits où ils n'auraient pas choisi de s'impliquer. Le refus de Trump, lors du dernier sommet de l'OTAN, peu après sa prise de fonction, d'intégrer rituellement à son discours la réaffirmation de l'article 5 du traité de l'Atlantique nord (qui n'est d'ailleurs nullement un engagement automatique d'intervention américaine en cas d'attaque contre un membre de l'alliance, raison pour laquelle, dès 1958, de Gaulle dénonçait dans cette alliance un traité inégal où tous les commandements reviennent aux Etats-Unis sans aucune obligation réelle pour eux en contrepartie), est à mes yeux tout à fait significatif.

L'Alliance atlantique, l'OTAN, l'UE étaient importants aux yeux des Etats-Unis dans la mesure où ils étaient pour eux des instruments de puissance dans une région essentielle. Cette région n'est plus essentielle, l'OTAN coûte cher, d'autant plus que les Européens ne payent pas assez aux yeux de Washington (et ceci bien avant Trump) et l'euro est un instrument de dumping allemand qui permet à l'Allemagne de vendre ses produits aux Etats-Unis - notamment ses grosses berlines - 20 ou 25 % moins cher que si l'Allemagne avait sa propre monnaie.

Dans ces conditions, pas plus que le libre-échange qui est la loi du plus fort (or les Etats-Unis ne sont plus les plus forts), l'OTAN et l'UE ne sont plus des instruments de puissance efficaces pour les Etats-Unis. Ce que de Gaulle avait d'ailleurs annoncé : quand il n'y trouveront plus leur intérêt, ils quitteront l'Europe, et c'est pour cela que nous devons nous doter des moyens propres de notre sécurité. Il est donc à mes yeux probable que ceux-ci sont en train de revenir à leur politique traditionnelle d'avant la résolution Vandenberg.

Et contrairement à ce que dit Macron - qui décidément se trompe sur tout - cela dépasse largement la personnalité du président actuel. Obama a amorcé le mouvement à maints égards, et je suis certain que ce mouvement continuera, quel que soit le successeur de Trump.

Et dans le même esprit, on lira le papier de blog de ce jour de Bertrand Renouvin, auquel je souscris, une fois de plus, du premier au dernier mot.

Enfin, je terminerai par une question : que faisaient donc à ce Gmachin... l'alcoolo Juncker, parrain de la clearstreamisation du grand-duché dont il fut ministre des Finances (1989-2009) et Premier ministre (1995-2013) ainsi que de l'optimisation fiscale, exfiltré après sa chute sur une affaire (1) de fichage massif (à côté, la Stasi ferait presque province et petit genre) des sujets luxembourgeois et le grand ordonnateur d'écoutes téléphoniques corrompu Tusk (2) exfiltré de Pologne avant la déroute électorale de son parti ?

J'y suis ! c'est sans doute pour défendre la morale et le droit !

(1) 30 bonnes raison pour sortir de l'Europe (Olivier Delorme, H&0, 2016) : "Le scandale commence en novembre 2012 par les révélations d’un ancien directeur du Service de renseignement d’État du Luxembourg (SERL) sur un système de fichage illégal, depuis les années 1960, des citoyens, personnalités politiques, associations, entreprises. Il évoque l’existence de 300 000 fiches dans un pays de moins de 580 000 habitants. Une partie ayant probablement été détruite, la commission d’enquête parlementaire en découvrira 13 000, révélant en outre que le SERL a été mis à la disposition d’intérêts privés et utilisé pour déstabiliser un magistrat. Lâché par ses alliés socialistes, Juncker est contraint à la démission en décembre 2013."

(2) 30 bonnes raison pour sortir de l'Europe (Olivier Delorme, H&0, 2016) : "Quant à la Polonaise Elżbieta Bieńkowska, chargée du Marché intérieur, de l’Industrie, de l’Entreprenariat et des PME, elle était, avant sa nomination, ministre puis vice-présidente du gouvernement de Donald Tusk (2007-2014), et impliquée dans l’immense scandale d’écoutes téléphoniques illégales d’hommes politiques et de hauts fonctionnaires qui contribuera à la cuisante défaite électorale de leur parti en octobre 2015 (-15 % par rapport à 2011). Elle est nommée commissaire le 3 septembre 2014 par Tusk, lui-même désigné le 30 août par ses pairs comme président du Conseil des chefs d’État et de gouvernement (il quittera son poste de Premier ministre le 22 septembre) : double exfiltration réussie !"

dimanche 10 juin 2018

En finir avec le IVe Reich

Je suis heureux d'avoir été sollicité par Fadi Kassem pour être l'un des premiers signataires de cet appel dont le PRCF a pris l'initiative.

Une fois de plus, l'exemple italien montre la nécessité absolue de mettre à bas l'Union européenne, afin de pouvoir rebâtir une république sociale, de rouvrir les choix démocratiques cadenassés par les traités et qui réduisent les élections - comme l'exemple italien vient une fois de plus de l'illustrer - à un choix entre ceux qui sont admis à gouverner parce qu'ils sont partisans de la même politique prédéterminée par les traités.

Détruire l'UE n'est pas un but en soi, mais c'est une condition nécessaire pour reconstruire la démocratie; c'est aussi la condition pour reconstruire, par la culture, l'entente, la coopération (pas par la contrainte, la concurrence du Marche ou crève, les Marchés financiers érigés en arbitres des élections, l'écrasement des peuples qui disent Non, la liberté d'échanger les capitaux pour les faire échapper à l'impôt et des travailleurs pour les réduire en semi-esclavage...), une entente de peuples égaux et souverains, alors que s'établit dans l'UE, au fil des ans, une pyramide des peuples, comme le IIIe Reich était fondé sur une pyramide des prétendues races.

Je ne crois pas aux Plans A, B, ou Oméga ; je ne crois pas que cette Europe soit réformable ou réorientable ; je ne crois pas que l'équation personnelle de tel leader ("Avec moi, ça ne sera pas comme avec Tsipras", "La France n'est pas la Grèce" et autres balivernes) y change quoi que ce soit.

Je ne crois pas non plus aux agendas cachés : on le fera, mais on ne peut pas le dire, parce que si on le disait on perdrait les élections. On a gagné le référendum de 2005 alors que le rapport de force de départ était éminemment défavorable au Non, parce qu'on a réussi à poser politiquement les enjeux, de manière claire, de la droite à la gauche, parmi ceux qui avaient compris ce qu'impliquait ce traité, et parce qu'en le disant clairement, le peuple s'est massivement saisi du sujet.

Qui veut mener une "Autre politique"dans cette Europe sans avoir préparé la sortie, sans avoir averti le peuple qu'il faudrait en sortir, d'emblée, et sans rien négocier d'autre que les conditions de la sortie - ce qui signifie, si c'est la France qui sort, les conditions de la dissolution -, se fera écraser par la BCE, les Marchés...

Dans ces conditions, il faut appeler et appeler encore au rassemblement - sur le modèle du CNR - de tous ceux qui, de la gauche à ce qui reste de droite démocrate et sociale, sont conscients de cette nécessité.

Je suis fondamentalement un gaulliste social, je n'ai jamais été marxiste ni communiste, je ne partage donc pas toutes les options du PRCF, mais comme les initiateurs de cet appel, je pense que la sortie de l'euro et de l'UE est la condition absolument nécessaire pour rouvrir un vrai débat démocratique, c'est-à-dire projet contre projet, débat impossible dans un cadre européen, qu'on ne peut pas réformer, qui contraint les choix politiques par les options inscrites dans des traités scélérats ; j'ai 60 ans et je n'ai plus eu d'engagement partisan depuis l'âge de 22 ans, lorsque j'ai rendu la carte du RPR, que j'avais prise quelques mois plus tôt, après l'appel dit de Cochin, dès qu'il fut acquis que l'appareil et les élus de ce parti n'iraient jamais à la rupture européenne que j'appelais déjà de mes voeux.

Aujourd'hui, j'ai signé cet appel... et je vous appelle à le rejoindre.

samedi 9 juin 2018

Puisqu'on vous dit que ça va mieux en Grèce !!!

Comme toute la Nomenklatura grecque le répète inlassablement: ça va mieux et de mieux en mieux ! Alors que la région gérée par la gauche dite radicale et le gouvernement de la gauche dite radicale laissent expulser le dispensaire solidaire d'Elliniko, la situation sanitaire catastrophique créée par les politiques germano-européennes appliquées servilement pat ladite gauche prétendument radicale continue à se détériorer.

La preuve (via mon ami Constant Kaimakis, du collectif nîmois de solidarité avec le peuple grec) ?

Depuis dix-sept jours, le plus grand hôpital de Grèce, Évanghélismos à Athènes, est en panne d’appareil permettant des coronarographies.

Des dizaines de patients souffrant de myocarde aiguë n’ont pu ainsi faire ces examens et ont été dirigés vers d’autres établissements pour y subir une angioplastie immédiate.

Le directeur du service de cardiologie, M. Elias Sioros alerte: « c’est la deuxième fois en un an que les coronarographies cessent de fonctionne. Cet appareil est vieux de quinze ans et il est de plus en plus difficile de trouver des pièces de rechange ».

L’administration reconnaît le manque d’équipement et rappelle qu’elle a fait des demandes d’acquisition de nouveaux équipement pour un montant de vingt-sept millions d’euros... restée sans suite.

Le personnel , lui, précise qu’il y a un réel manque d’équipements en bon état pour faire des IRM, TDM, mais aussi un manque de respirateurs, moniteurs de surveillance, des microscopes chirurgicaux et autoclaves.

Une autre preuve (toujours via Constant Kaimakis) ???

Quatre des cinq chirurgiens ORL de la clinique sont partis à la retraite en dénonçant l'incapacité à faire fonctionner normalement le service où sept-cents enfants sont en attente d'une intervention chirurgicale.

Le représentant du personnel, D. Konstantopoulos dénonce l'inertie du ministère qui a été alerté sur la situation à maintes reprises depuis trois ans.

Désormais, le service ne fonctionne plus qu'avec un médecin directeur et un auxiliaire qui partira en août. L'attente des petits patients est en outre encore accrue par le manque d'anesthésistes qui doivent également intervenir en ophtalmologie, cardiologie, etc.

Mais l'Europe c'est la paix !

Et rien n'est plus urgent que de faire déblayer le terrain du dispensaire solidaire d'Ellinikon pour faire place au promoteur et à sa réserve de riches !

vendredi 8 juin 2018

6 contre 1

Ils croient vraiment à leur 6 contre 1, les deux gandins bouffis d'eux-mêmes ?

Ils croient vraiment que les Japonais, morts de trouille devant les missiles de M. Kim, vont se lancer dans une épreuve de force avec l'Oncle Sam en ce moment ?

Ils croient vraiment que le nouveau gouvernement italien est prêt à mourir pour les exportations de berlines et d'acier d'une Allemagne qui lui crache à la g... depuis dix jours et qui cherche à le torpiller via la BCE ?

Ils croient vraiment que le Royaume-Uni, pour la première fois de son histoire, ne va pas choisir le grand large s'il est contraint à un choix ?

Il n'y a pas de danger plus grand, en politique internationale, que les imbéciles qui prennent leurs désirs pour des réalités.

jeudi 7 juin 2018

Solidarité avec le dispensaire solidaire d'Elliniko !

Suite à mon post d'hier sur l'expulsion du dispensaire solidaire d'Elliniko, j'ai pris contact avec Maritta Corley, avec laquelle je suis en relation depuis que j'envoie les médicaments que me donnent mes étudiants retraités de l'Université interâges de Créteil, afin de savoir si on pouvait les aider.

Sa réponse vient de me parvenir : "Vous pouvez envoyer vos commentaires et opinions à l' adresse mail figurant à la fin du communiqué de presse".

Website: http://www.mkiellinikou.org

Email: mkiellinikou@gmail.com

Et pour ceux qui voudraient s'en inspirer, voici la lettre de soutien que je viens d'écrire (en anglais - ou en grec pour ceux qui peuvent - c'est mieux : et Google existe pour traduire... ce n'est sans doute pas parfait, mais vous mettez le texte français en dessous !):

Chère Maritta,

En mon nom personnel et au nom de tous mes étudiants de l'Université interâges , qui depuis plusieurs années m'apportent les médicaments que je vous envoie régulièrement, je veux vous dire à vous et à tous les bénévoles du dispensaire solidaire toute notre révolte et tout notre soutien dans la scandaleuse situation que vous devez affronter.

J'ai eu la chance de rencontrer le professeur Vichas en 2014, lors d'une rencontre au MUCEM de Marseille, autour de la "crise grecque", à laquelle nous participions tous les deux, et je veux vous dire ici toute mon admiration profonde pour ce qu'ils a créé et que vous, bénévoles vous avez su faire vivre et développer, au service des plus démunis, des plus fragiles, que les politiques allemandes imposées à la Grèce sous prétexte d'Europe, menacent dans leur santé et dans leur vie.

La situation est d'autant plus scandaleuse et insupportable que votre magnifique oeuvre commune de solidarité, d'humanité, est aujourd'hui menacée par une opération immobilière dont le seul but est l'énorme profit de quelques-uns et au bénéfice d'installations immobilières destinées aux plus riches.

Cette situation est d'autant plus scandaleuse et insupportable que ce sont une région et un gouvernement qui se disent de gauche radicale qui couvrent cette opération sans vous offrir aucune solution de substitution.

Avec tout mon soutien renouvelé

Olivier Delorme

mercredi 6 juin 2018

Histoire de courbes et de pointe

D'abord les courbes...

Voici celle des achats d'obligations allemandes de la BCE...

Et voici celle des achats d'obligations italiennes par la même BCE...

Mais c'est purement technique, n'est-ce pas ?! Et fortuit de surcroît !

Pas la moindre arrière-pensée de pression sur le nouveau gouvernement italien, bien sûr ! Il faudrait avoir un esprit considérablement mal tourné pour voir dans le parallélisme de ces deux courbes, la volonté politique de faire monter les taux auxquels l'Italie pourra emprunter sur le Marché, et de faire baisser ceux de l'Allemagne. Bref, de faire "prendre conscience" aux investisseurs du risque qu'ils prendraient en achetant du papier italien que la BCE n'achète plus.

Non ! rien de politique on vous dit. Juste du technique et du fortuit ! Juste parce que beaucoup d'obligations allemandes arrivaient à terme en même temps. Du technique, bordel !

Technique, c'est-à-dire politiquement neutre ! Sur quel ton faut-il vous le répéter !

Tout aussi techniquement et fortuitement, le patron de la Banque centrale allemande vient apparemment de dire ce matin que les Marchés (vous savez, la main invisible dans la culotte de la démocratie) n'avaient pas tort d'anticiper la fin de l'assouplissement quantitatif de la BCE. Histoire - techniquement - de faire repartir l'euro à la hausse vers les 1,20 et d'asphyxier un peu plus les économies du sud. Techniquement.

Mais c'est technique, hein ! Toujours rien à voir avec des pressions sur le nouveau gouvernement italien qui a obtenu hier la confiance du Sénat et va obtenir celle de la Chambre aujourd'hui.

Le plus drôle c'est quand un vrai casque à pointe (dans la meilleure tradition teutonne, le Bild, torchon le plus lu en Germanie, avait d'abord insulté le feignant de bouffeur de pâtes Draghi qui, comme tous les Italiens, ne pouvait que fabriquer de la fausse monnaie, puis lui avait décerné un casque à pointe d'honneur, puis le lui avait retiré au moment du QI... oh la la, je sens que je suis sur un terrain glissant : stigmatiser l'italianophobie allemande est sans doute un peu germanophobe sur les bords...) va remplacer Draghi.

Ce jour-là, on pourra se réjouir de la tronche de Micron et de tous ceux qui, à gôôôche, font encore semblant de penser qu'on peut réorienter ou réformer l'euro...

Finalement, un vrai casque à pointe, bien bouché, psychorigide à souhait - un vrai casque à pointe, quoi ! - c'est encore le meilleur moyen de faire péter le bastringue... Techniquement bien sûr !

mardi 5 juin 2018

Le dispensaire solidaire d'Elliniko en voie de liquidation

Fondé en 2011 par un cardiologue, le docteur Vichas, sur le site de l'ancien aéroport d'Athènes, à Elliniko, le dispensaire solidaire est menacé d'expulsion depuis le 31 mai, par la société qui a obtenu le marché de "l'aménagement du site" : parc de loisirs, un hôtel 5 étoiles des résidences de luxes…

Aucune solution de réinstallation n’est proposée pour ce dispensaire qui a accueilli, depuis sa création, des milliers de patients privés d'accès aux soins du fait des politiques germano-européennes appliquées servilement depuis 2015 par un gouvernement dit de gauche radicale, donné des dizaines de milliers de consultations, fourni des traitements, des soins de dentisterie, etc., alors que l'expulsion est fixée au 30 juin ni par le gouvernement, ni par la région d'Attique, gérée par Syriza depuis les élections régionales du printemps 2014.

L’équipe totalement volontaire qui fait fonctionner ce centre de soins estime que sa disparition entraînera une nouvelle catastrophe sanitaire et sociale. Elle a convoqué une conférence de presse pour le 14 juin.

Je me souviens d'avoir rencontré le docteur Vichas, fondateur de cette "institution solidaire" qui ne reçoit aucun don en argent (voilà 4 ou 5 ans maintenant que j'envoie là les 10 à 15 kilos de médicaments non utilisés que me donnent mes étudiants retraités de l'Université interâges de Créteil) .

C'était à l'automne 2014, à l'occasion de journées consacrées à la "crise grecque" par le MUCEM de Marseille, avec Panagiotis Grigoriou comme conseiller principal des organisateurs et qui nous avait fait intervenir l'un et l'autre, moi après le docteur Vichas. Et je peux vous dire qu'au moment de prendre la parole, j'en avais la gorge nouée : Vichas racontait comment il récupérait des patients non soignés à temps dans un état de plus en plus souvent tragique - notamment des diabétiques qu'il fallait amputer ou d'autres en passe de devenir aveugles - ce qui, d'ailleurs, m'a inspiré un des personnages grecs, dans l'Athènes de la crise, de "Tigrane l'Arménien".

En privé, le docteur Vichas m'avait dit aussi tout le désintérêt des gens de Syriza - dont la victoire était annoncée pour des législatives qui devaient intervenir bientôt - pour cette entreprise, et pour le mouvement des hôpitaux solidaires en général. il essayait de le sensibiliser, d'obtenir des engagements ; il se heurtait à un mur. Et Panagiotis me disait la même chose d'acteurs qu'il connaissait de la scène culturelle.

J'avais tant d'espoir, alors, que la victoire annoncée de Syriza allait bouleverser la donne, que j'ai choisi de me dire qu'ils noircissaient forcément le tableau, que des gens de gauche radicale au pouvoir ne pouvaient pas être indifférents à la santé, à la culture, aux gens qui, sur le terrain, donnaient leur temps et l'énergie à réparer un peu des monstrueux dégâts humains du capitalisme dans sa version germano-européenne. Je me suis dit - je sais aujourd'hui que c'était pour me rassurer - que les mains dans le cambouis, tout à leur tâche, des gens comme le docteur Vichas devaient toujours trouver qu'on ne leur apportait pas assez d'attention.

J'avais tort. C'est Panagiotis et le docteur Vichas qui avaient raison.

Et aujourd'hui, c'est le gouvernement dit de gauche radicale qui est en train de liquider cette "institution solidaire" essentielle à la santé et parfois à la survie de nombreux grecs... pour faire place à une juteuse opération immobilière : un parc à riches.

lundi 4 juin 2018

Prévisions de record d'entrées de touristes en Grèce pour 2018

La presse aux ordres commence à se gargariser de perspectives de records battus, pour la prochaine saison, des entrées touristiques en Grèce.

D'abord, il faudrait commencer par arrêter de crier victoire sur des "prévisions" : voilà au moins vingt ans que les prévisions de hausse du PIB sont systématiquement démenties. Voilà des années qu'on annonce un retour à la croissance de la Grèce jamais vérifié. Les 1,2 % de croissance de 2017 sont évidemment une plaisanterie, s'ils ne sont pas le simple résultat d'une manipulation statistique. Ils ne sont dus qu'à des rattrapages conjoncturels après sept ans de déflation continue et une évaporation de 25 à 30 % du PIB, conjugués à l'effet retard d'une baisse du taux de change de l'euro pendant plusieurs mois sous 1,10 dollar. Mais depuis l'asphyxie a repris avec la remontée de l'euro.

Deuxièmement et surtout, l'augmentation du nombre des entrées touristiques en Grèce n'a rien d'une bonne nouvelle. Parce que le tourisme, en Grèce, depuis dix ans, a profondément changé de nature et que cette augmentation du nombre des entrées est surtout due au développement du "all inclusive" forme de tourisme coloniale qui ne profite ni à la Grèce ni aux Grecs.

Le tourisme, comme le reste, a en effet changé de mains en Grèce.

Il ne rapporte plus aux Grecs, qui touchent des salaires de misère, notamment dans l'hôtellerie. Il rapporte aux étrangers qui se sont emparés, à la faveur de politiques imposées par la Germano-Europe, des infrastructures aéroportuaires, et bien souvent hôtelières.

Je ne parle même pas du centre ville d'Athènes où la colonisation par les "investisseurs" étrangers qui rachètent pour rien les biens que les Grecs sont obligés de vendre pour survivre ou qui sont confisqués, avec derrière une généralisation eu Airbnb qui chasse les Grecs vers la périphérie.

De même, la généralisation du "all inclusive" fait que les recettes du tourisme sont délocalisées dans les pays de départ, seule une part minime de ces recettes consacrées aux salaires de misère et aux prestataires de service grecs écrasés par les groupes multinationaux vient en Grèce. En revanche, les touristes "all inclusive" ne font plus fonctionner l'économie locale - bars, restaurants, pâtisseries, puisque, pour l'essentiel ils consomment à l'intérieur de leur établissement et plus au dehors. C'est un tourisme de type colonial.

Ce tourisme détruit l'environnement et les côtes par la monstruosité des infrastructures qu'il nécessite, alors que le tourisme traditionnel en Grèce était souvent de nature familiale et irriguait l'économie locale en apportant un revenu de complément. Ce "nouveau" tourisme qui fait battre des records d'entrée, au contraire, bétonne les espaces et exploite les hommes.

Il contraint aussi l'Etat et les collectivités grecs à assumer un coût croissant de l'accueil de ces touristes : épuisement de ressources rares en eau, pollutions, épuration, traitement des déchets...

Ce record d'entrées ne serait donc nullement une bonne nouvelle ni pour l'économie grecque de plus en plus colonisée, ni pour l'environnement, ni pour la Grèce - assignée par l'Eurogermanie au rôle de bronze-cul de l'Europe - ni encore moins pour les Grecs. Ce record d'entrées n'est donc une bonne nouvelle ni pour l'économie grecque de plus en plus colonisée, ni pour l'environnement, ni pour la Grèce ni encore moins pour les Grecs.

Ces unes racistes qui vous font haïr l'Allemagne

Une Allemagne, telle qu'en elle-même, qui se voyait autrefois à la pointe d'une pyramide de races et qui voit aujourd'hui l'Europe comme une pyramide de peuples dont elle occupe la pointe, ceux qui refusent de céder à l'injonction permanente de devenir de bons Allemands ne méritant que mépris et insultes. Hier les salauds de fainéants fraudeurs et voleurs grecs, aujourd'hui les salauds de fainéants, fraudeurs et voleurs italiens.

C'est tellement beau "L'Europe c'est la paix", "L'Europe c'est la fraternité".

dimanche 3 juin 2018

C'est pas beau l'Europe ? (bis)

Peut-être aurait-il dû ajouter : et moins draguer les filles ? Tant qu'on y est... pourquoi ne pas se lâcher complètement ???!!! Ou y'a de la gêne et pas de racisme bas de gamme, y'a pas d'plaisir !

Et puis boire moins aussi... Ah non c'est vrai qu'avec Jean-Claude, on ne plaisante pas avec la bouteille !

samedi 2 juin 2018

C'est pas beau l'Europe ?

La paix, l'amitié entre les peuples, tout ça, tout ça... C'est vrai que du côté de Tulle, on connaît le savoir-faire allemand en terme de pendaison.

vendredi 1 juin 2018

Coup d'Etat (partiellement manqué) en Italie et censure en Espagne

Effondrement de la Deutsche Bank en bourse, banque systémique reconnue comme la plus dangereuse du monde et gavée jusqu'à la gueule d'actifs toxiques, elle a perdu plus de 71% de sa valeur depuis 5 ans, plus de 41% depuis le 1er janvier... 28% depuis trois mois, 19 % depuis un mois, + de 10 % en une semaine... mais c'est du ministère italien des Finances que la Troïka, c'est-à-dire l'Allemagne, devrait prendre le contrôle ;

taxation des importations européennes par Trump qui vise essentiellement le dumping allemand (la diplomatie du bisou, ça marche décidément à tous les coups: retrait des accords sur le climat et sur l'Iran, taxation des importations européennes : c'est carton plein pour le naze de l'Elysée qui devrait, en mesure de rétorsion, exiger la restitution de l'arbre et des pellicules de son veston !), car si l'euro est surévalué pour les pays qu'il étouffe, il est sous-évalué pour l'Allemagne et lui permet d'accumuler un excédent commercial indu ;

coup d'Etat partiellement manqué en Italie : on verra à l'usage si la concession du M5S et de la Ligue est seulement tactique ou tsipriapique, mais la réalité, en attendant, c'est que la politique de la coalition est incompatible avec l'euro et qu'il lui faudra renoncer soit à sa politique soit à l'euro... et avec des gens comme Bagnai, elle le sait ;

chute du chien de garde austéritaire et larbin zélé de l'Allemagne Rajoy (l'austérité pour le peuple, le fric pour moi et le PP) qui ouvre forcément une période d'instabilité en Espagne ;

sortie qui sera forcément chaotique de la Grèce du plan dit d'aide (aide aux banques françaises et allemandes, pas à la Grèce ni aux Grecs) dans un pays qui qui ne pourra pas se refinancer sur les marchés, en encore moins avec la crise des taux que vont provoquer les situations italienne et espagnole, dans un pays qui, pas plus que tous ceux, y compris le nôtre, que l'euro étouffe, ne peut pas redémarrer avec l'euro : vous avez vu comment, une fois de plus, à chaque fois depuis tant d'années, les prévisions de croissance sont revues à la baisse et qu'on se demande pourquoi la croissance ralentit soudain : mes lecteurs, ici, le savent ! Combien de fois ai-je répété qu'il n'y avait eu aucune reprise, qu'il ne pouvait pas y en avoir : des politiques déflationnistes ne peuvent créer de l'activité économique ! En Grèce, deux études sont sorties cette semaine : une montrant que 30 % des salariés grecs qui ont encore un emploi sont payés moins de 385 euros, et une autre que des dizaines de milliers de salariés doivent désormais survivre a lors que leurs salaires ne sont plus payés que très irrégulièrement et partiellement : l'UE et l'euro réinventent l'esclavage, ni plus ni moins, et un pays ne peut redémarrer sans consommation intérieure que les mesures imposées par l'Eurogermanie depuis bientôt dix ans rendent atones. Et ça va continuer puisque qu'il y avait ces jours-ci une énième grève générale contre les coupes tous azimuts, de nouvelles dans les retraites, exigées par l'Eurogermanie et exécutées servilement par le gouvernement dit de gauche radicale. La relative stabilisation de la situation des derniers mois a juste été l'effet retard de la baisse du taux de change de l'euro entre 1,05 et 1,10 dollar durant presque un an... mais depuis l'euro est remonté jusqu'à 1,25 (actuellement autour de 1,17) : l'asphyxie par l'euro est donc logiquement de retour ;

surcroît de tension géopolitique à prévoir après la présidentielle turque, qu'Erdogan soit reconduit ou que sa principale challenger, aussi boutefeu que lui, l'emporte et alors que la livre turque s'effondre...

Il ne pouvait pas y avoir, ici et maintenant, de convergence des luttes (fantasme de soixante-huitard attardé qui refuse de définir une ligne claire sur l'UE et l'euro), mais peut-être assistons-nous enfin à une convergence des crises provoquée par l'imbécile hégémonie allemande, résultat du scélérat traité de Maastricht, voulu par Mitterrand, et du rapport psychiatrique des Allemands à la monnaie qui nous ont collectivement enfermés dans une impasse.

Depuis la trahison de Tsipras, je me suis fait progressivement à l'idée, que vu la lâcheté de 98 % des politiques, paralysés devant l'euro et l'Allemagne, comme ils l'étaient devant les coups de force allemands des années 1930, ce seraient les tares du système et rien d'autre qui, à un moment, atteindraient la masse critique provoquant son effondrement.

Comme disait Churchill, à la fin 41 je crois, nous ne sommes peut-être pas au début de la fin, mais je crois bien que nous sommes à la fin du début !