On a en partie reblanchi la façade qui regarde la mer, on s'est baladés, baignés, on a mangé et bu, tous les deux et avec les copains d'ici ; on a crevé et on n'a pas pu repartir parce que la roue de secours, aussi était à plat ; on est allés au volcan qui est en pleine forme, j'ai beaucoup travaillé, on a beaucoup dormi ; on a profité de notre maison, il a fait du grec et j'ai lu le très bon bouquin de Charles-Louis Foulon, Malraux, ministre de l'irrationnel, sur lequel je dois écrire maintenant une critique pour la revue Espoir ; on a planté et arrosé nos plantations d'hiver avec l'eau de la citerne du jardin...

On a suivi de loin, mais alors de très loin les exploits de nos footeux d'élite qui méritent bien leurs salaires pharaoniques, et de Caligula 26 % au G20 ; on s'est dit que c'était bien que Mme B ait un bouclier pour la protéger et une femme de ministre du Budget pour gérer ses affaires, qu'il n'y avait là nul conflit d'intérêt et qu'il faut vraiment voir le mal partout pour trouver à redire que M. W signe un gros chèque de l'Etat à Mme B, non contrôlée, tandis que Mme B signe des petits chèques au particule du ministre W... qu'il est en revanche bien légitime de demander aux vieux de travailler plus longtemps, aux gens modestes de se serrer la ceinture et que la culture des bananes a un grand avenir dans notre République.

On s'est dit aussi qu'on avait bien raison de reprocher aux Grecs leur corruption et qu'on était pas du tout dans le même cas qu'eux !

Et puis, ce matin, j'ai accompagné mon homme au port et je l'ai mis sur le Panaghia Spiliani. Je l'aime, mon héros, qui rentre turbiner à Paris, après seulement deux semaines et demi, en me permettant de rester sur notre volcan !!!

Bon allez, j'ai encore mes yaourts de brebis, mes oranges et mes tomates à acheter : les guerres balkaniques m'attendent !