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mercredi 24 août 2022

Journalisme à la française

La même désinformation partout, sur tout : hier, je lisais deux ou trois articles français sur les primaires pour l'élection de mi-mandat des représentants et sénateurs aux États-Unis qui, d'après Gallup, s'annoncent comme les pires pour le pouvoir en place - une administration néoconservatrice en roue libre, sans doute la plus dangereuse pour la paix du monde que ce pays ait jamais mis aux responsabilités, avec à sa tête un président sénile qui cherche sa mère morte depuis plusieurs années, qui confond l'Iran et l'Ukraine, qui ne parvient plus à enfiler sa veste, à qui il faut dire de marcher sur le tapis rouge et qui lit les indications du prompteur comme s'il s'agissait du texte à réciter - depuis celles du Watergate en 1974. Oui, car ce pauvre pantin de Biden est, à ce point d'un mandat présidentiel, le plus impopulaire des présidents américains depuis que les sondages existent. Même le calamiteux Carter faisait mieux. Et c'est trop injuste : cette guerre pour sauver la liberté des oligarques et des nazis ukrainiens (et qui, nonobstant la presse française qui ment là-dessus comme sur le reste, risque fort de se terminer comme la piteuse débandade d'Afghanistan) ne paie même pas !

Mais silence radio chez les "journalistes français" !

Tous ces articles sur les primaires républicaines dégoulinent évidemment de haine sur Trump - pas la moindre retenue, le moindre effort pour paraître, au moins un peu, neutre - qui a eu l'extrême mauvais goût de ne pas déclencher de guerre durant son mandat. A longueur de lignes, les plumitifs soulignent et resoulignent avec dégoût : le milliardaire qui, le milliardaire qui a fait fortune dans l'immobilier, le complotiste soutenu par des imbéciles complotistes...

Pourtant, d'habitude, ce qui nous tient lieu de presse les aime bien les milliardaires : Arnault, Pinaut, Bolloré, Niel...

Mais passons.

Ce qui est intéressant c'est que notre presse se désole sur le sort des républicains anti-Trump, pour la plupart sèchement éliminés par l'électorat républicain lors des primaires. Ils se lamentent notamment, avec des sanglots dans la plume, sur le sort de Liz Cheney, représentante républicaine du Wyoming depuis 2016, qui a voté pour l'inpeachment de Trump, et qui a été blackboulée dans les grandes largeurs, alors que Trump, ce monstre, a eu le mauvais goût de ne pas pardonner l'offense et de venir soutenir son adversaire.

Et c'est là que ça devient burlesque, car, à la manière dont le gugusse qui joue du piano debout, les oligarques et les nazis de Kiev sont transformés en héros de la liberté, voilà la fille de Dick Cheney érigée par la presse française en Jeanne d'Arc, Jeanne Hachette ou sainte Geneviève de la démocratie contre le gros vilain milliardaire complotiste...

Liz Cheney, fifille à papa, le vice-président de Bush, l'homme de l'industrie pétrolière et du complexe militaro-industriel, le faucon de la guerre d'agression illégale contre l'Irak (à laquelle nous devons Daesh), le privatiseur de la guerre américaine au profit de sociétés de mercenaires... Mais là, rien sur d'où sort Liz Cheney, rien sur papa, sur Halliburton, sur le mélange des affaires de papa et de son rôle dans l'administration Ford puis dans celles des deux Bush...

Non ! Liz n'est qu'une pauvresse qui s'est faite toute seule, sortie de nulle part, une héroïne de la démocratie propre, qui ne doit rien à l'argent, au mélange des affaires et de la politique, du pétrole et des armes, des prisons secrètes de la CIA où on a torturé en toute bonne conscience, rien à voir avec Abou Graib et les fiascos américains en Irak et en Afghanistan : elle se dresse, la courageuse, seule avec ses petits bras, la pauvre Liz, face à l'horrible milliardaire complotiste.

A ce niveau de malhonnêteté intellectuelle, ça devient de l'art ! .

vendredi 4 février 2022

La bêtise crasse d'EELV

Après l'inénarrable dame Rousseau et son robinet à conneries ouvert en continu, voici donc le sieur Serne : le Doriot nouveau, comme le beaujolais, est arrivé !

Ce type que je ne connaissais pas est passé par l'ENS et me fout la honte en se disant historien parce que je n'ai vraiment rien à voir avec ce sinistre gugusse ; il est magistrat (bonjour les justiciables avec ce genre d'amalgame! ) et élu EELV...

Donc voilà, maintenant, si vous êtes communiste (ce que je n'ai jamais été ni de près ni de loin) et que vous reprenez juste un chouïa (parce que, ne rigolons pas : Roussel, ce n'est quand même ni Cachin, ni Thorez, ni Duclos, ni Marchais !!!) la tradition dont vous êtes issu, que vous essayez très vaguement de parler du peuple et au peuple, et encore plus vaguement de la France (sans remettre le moins du monde en cause le machin européen, c'est-à-dire que vous parlez dans le vide), vous voilà le "new Doriot"!!!

Pourquoi "new"? Ces gens-là ne peuvent donc plus s'empêcher de parler la langue de leur maître ???

Pétain, fasciste, nazi et maintenant Doriot : la réduction du débat politique à des parallèles foireux m'exaspère chaque jour davantage, et la fascination de ces gens-là pour des raccourcis imbéciles avec une période et des problématiques qui n'ont RIEN de commun avec celles de ce temps devient fascinante - comme est fascinante la bêtise. Pour ces prétendues zélites, l'histoire n'est vraiment plus qu'un magasin d'accessoires destinés à empêcher toute discussion sur le fond, c'est-à-dire sur la nature du bourbier dans lequel ils nous ont entraînés et la manière dont, éventuellement, on pourrait encore en sortir.

mardi 1 février 2022

Honi soi qui Mali...

- Mec, t'as 72h pour faire tes valises et te barrer.

Encore un morceau du formidable héritage hollandais qui s'en va...

Quand je pense à ce que je me suis pris dans les gencives, à l'époque, en disant que tout cela finirait mal parce qu'on ne commence pas une guerre sans avoir des buts de guerre, c'est-à-dire une solution politique, la détermination et les moyens de la faire advenir.

Poser en kéké chef de guerre vainqueur, ça fait des beaux journaux télés de propagande pendant deux jours, et quelques points de sondage pendant 3 semaines.

La politique et la guerre, qui en est un développement, c'est autre chose.

Plutôt que d'envoyer nos soldats se faire trouer la peau là-bas, il eût été préférable d'empêcher le FMI d'y imposer ses ravageurs plans d'ajustement structurel qui sèment la misère et déconsidèrent des États déjà dysfonctionnels ; il eût aussi été préférable d'empêcher l'OMC de démanteler les subventions aux producteurs de coton, en application de la religion du libre échange, démantèlement qui a ruiné une partie de la population.

Et puis il eût été préférable aussi de promouvoir une très large autonomie du nord avec une massive politique d'investissement pour améliorer, en pratique, la vie des populations.

Mais non. C'est plus simple d'envoyer nos soldats se faire trouer la peau, sans soigner les causes sur lesquelles prospèrent, là comme ailleurs, les tumeurs islamistes.

Et puis au bout du compte, se faire expulser.

PS : une fois pour toutes, je me fous de dire la même chose que Machin ou Truc. Si Machin ou Truc disent qu'il pleut parce qu'il pleut, je ne vais pas dire qu'il fait beau pour dire le contraire de Machin ou Truc parce que Machin ou Truc sont décrétés être méchants par les arbitres des élégances. Donc tous les commentaires qui contiennent : Vous n'allez pas dire comme Machin... ou Ah ah ah, mais vous dites la mêmes chose que Truc, passent illico à la poubelle. Je pense ce que je pense, que ça plaise ou non et je dis ce que pense.

jeudi 27 janvier 2022

Naufrage

Hier un distingué professeur d'université, spécialiste de Proust tweetait ceci :

Nous avons été un certain nombre de profs à voir ce qui allait arriver lorsque tout cela a commencé avec le collège unique dans les années 1970, puis avec les pédagos de gôôôôôche qui règnent à partir de 1981 : nous avons alerté...

Mais les profs du supérieur ne voulaient rien entendre alors : ils ne croyaient pas que ça arriverait jusqu'à eux.

Et tant et tant de collègues ont marché à fond dans cette escroquerie de l'enfant au centre de l'école plutôt que la transmission de savoirs, du pouvoir donné aux parents, des programmes revus à la baisse à chaque réforme, de la dictature des pédago... parce que c'était l'égalité, la gôôôôôche.

Ceux qui voulaient maintenir un niveau d'exigences, qui parlaient savoirs, orthographe, rédaction, effort, discipline se faisaient regarder de travers en salle des profs. Nous étions des réacs et pour tout dire des fascistes.

L'estrade était fasciste, il fallait mettre les tables en rond et que le prof devienne un gentil animateur À ÉGALITÉ avec les élèves dont il est progressivement devenu fasciste de dire qu'ils étaient des élèves.

Lors d'un conseil de classe au collège de Feuquières-en-Vimeu, mon premier poste d'agrégé d'histoire, en 1984, alors que venait en examen le cas de deux sœurs en 3e, qui ne savaient ni lire ni écrire, j'ai dit qu'on ne pouvait laisser envoyer au lycée des analphabètes. Le principal adjoint qui dirigeait le conseil, un PEGC (ceux qui ont mon âge savent !) de gôôôôôche évidemment, et évidemment membre du SNI (mais le SNES n'était pas mieux : les syndicats de gôôôôôche ont été co-fossoyeurs de notre système éducatif) a foudroyé du regard le sale petit agrégé élitiste que j'étais et a tranché : "De toute façon, pour elles, ce sera la seconde ou le trottoir."

Elles ne savaient ni lire ni écrire et sont passées en seconde : 1984 !!!

J'ai vite compris ce que ce système allait produire : des masses d'analphabètes à qui on donnerait tous les diplômes pour satisfaire les parents, et faire en parallèle des boîtes sélectives vouées à la reproduction sociale.

Voilà ce qu'a été la politique éducative de la droite et de la gôôôôôche depuis Giscard.

Comme je le pouvais, j'ai pris vite des chemins de traverse... pour finir par démissionner.

Lorsque je suis revenu enseigner à Sciences po au début des années 2000, j'ai été effaré sans être surpris.

Ces étudiants, tous titulaires d'une mention Bien au baccalauréat, étaient incapables de construire une dissertation, incapables d'écrire une phrase sans faire au moins cinq fautes, et pas des fautes d'inattention (ou de clavier), des fautes qui révélaient qu'ils ne comprenaient plus rien de ce qu'est notre langue, un verbe, une conjugaison, une conjonction, qu'ils étaient incapables de distinguer être et avoir...

Tous les ministres de l'Education nationale depuis Haby devraient être embastillés jusqu'à la fin de leurs jours. Mais combien d'ex-collègues ont-ils été complices de cet assassinat !!!

mercredi 5 janvier 2022

« Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie » ou « Si tu commandes, gouverne-toi d'abord toi-même »

La stratégie ! Pathétique stratège !!!

Je suis vacciné. Nous avons reçu, ici à Nisyros, Frédéric et moi, notre troisième dose. J'ai confiance en la science, je pense que le vaccin est la seule porte de sortie de cette pandémie et le seul moyen de protéger les plus faibles d'entre nous. Je ne suis pas un libéral libertaire qui oppose à l'intérêt général son prétendu droit de ou de ne pas. L'appartenance à une nation suppose des devoirs autant que des droits. Je ne suis pas contre l'obligation de présenter un certificat de vaccination dans certains lieux et circonstances pour ralentir la progression de l'épidémie et empêcher la submersion de l'hôpital -où Macron et ces prédécesseurs ont supprimé des milliers de lits pour obéir à Berlin via Bruxelles - puisque le vaccin s'il ne protège pas totalement limite considérablement les cas graves dont nous ignorons les séquelles, le nombre des hospitalisations, le nombre des intubations, le nombre des morts.

L'intubation est une épreuve dont il faut des mois pour se remettre ; le covid long annihile les malades pour des mois ; contrairement aux charlatans et aux charlataneries, il n'y a aujourd'hui aucun traitement. Le vaccin est donc la seul - certes imparfaite - protection.

Et pour tout dire, je suis même pour l'obligation vaccinale - hors cas de contre-indication médicale évidemment.

Mais la question n'est pas là (et comme je modère ce blog les posts négateurs de l'épidémie ou antivax, à mes yeux irresponsables, iront directement au panier).

La question aujourd'hui, après Benalla, après Buzyn, dont la nomination dans l'ordre de Légion d'honneur est une nouvelle forfaiture et déshonnore ceux qui sont à l'origine de cette décision comme ceux qui, à la chancellerie de l'ordre, n'y ont pas fait obstacle, après Sibeth et les masques, après les mensonges à répétition, après les mesure absurdes et inefficaces, après d'autres mesures, dangereuses pour les personnels, dans l'Education nationale, après les tours de valses à l'endroit puis à l'envers, les faux-fuyants et les absurdités qui n'ont pas même arrêté la suppression des lits des hôpitaux et de réanimation parce qu'il faut bien continuer à obéir à Berlin, via Bruxelles, après tout cela et bien d'autres choses encore, cette déclaration vulgaire de celui qui se croit despote alors qu'il n'est que le premier serviteur du peuple, décrédibilise un peu plus encore la parole publique.

Ce type a décidément, à l'inverse de Midas, le génie pour transformer en merde tout ce qu'il touche, et de poser les choses dans des termes tels qui parviendraient à discréditer n'importe quoi. Même la meilleure décision. Rien n'est jamais politique - c'est à dire vu en terme de raison, d'intérêt pour la cité ; tout est inéluctablement rabaissé au niveau du cador de la cour de récré, d'autorité mal comprise, de cerveau reptilien. SON ENVIE ! Le pervers narcissique dans toute son horreur ! Il n'est ni question de d'intérêt général, d'hôpital, de santé publique. Il n'y a que SON ENVIE. Et il ne saurait y résister. " Un homme, ça s'empêche ", disait Camus.

Ni Macron, ni Sarkoy : il ne sont au pouvoir que pour assouvir leurs envies et satisfaire leurs pulsions.

Kizyvienne ! restera le maître mot de cette présidence infantile.

Ce blog, je l'ai commencé en février 2008, il y a bientôt treize ans, et le cinquième billet, qui visait Sarkozy, est parfaitement adapté à la dernière vulgarité en date de celui qui se voulait Jupiter et qui n'a sa place que parmi les harengères - s'il en existe encore !

"Casse-toi, pauvre con !" Est-ce bien le langage d'un président de la République défenseur d'une politique de civilisation ? Il paraît. "Casse-toi, pauvre con !" Imagine-t-on le général de Gaulle s'adresser ainsi à un citoyen français qui aurait refusé de lui serrer la main ? "Casse-toi, pauvre con !" Voilà toute la maîtrise de soi dont est capable ce triste sire qui, je le rappelle, a le doigt sur la détente nucléaire !

Un triste sire qui, au début de cette semaine, est allé dans une école pour remettre à l'honneur l'éducation civique et... la politesse.

C'est comme avec les valeurs chrétiennes en somme : je vais lécher les mules du pape et faire l'éloge du catholicisme mais je divorce deux fois pour me remarier une troisième.

C'est comme avec l'honnêteté : je promets une République irréprochable et je fais rentrer Laporte au gouvernement, j'y maintiens Santini après que la Cour de cassation a confirmé sa mise en examen... et je décerne la Légion d'honneur à Isabelle Balkany.

C'est comme pour les nominations : elles devaient être incontestables, ne plus être le fait du prince, dépendre d'une audition au Parlement, d'un consensus des forces politiques ; mais je nomme la compagne du transfuge récompensé d'un plat de lentilles servi au Quai d'Orsay, à la tête de l'audiovisuel public extérieur.

Tout cela relève en fait de la même catégorie : fais ce que je dis mais ne fais pas ce que je fais, et traduit une absence totale d'éthique personnelle qui était déjà largement perceptible dans l'entretien donné, avant son élévation à l'Empire, par Caligula à Michel Onfray pour Philosophie magazine :

Michel Onfray : Je crois au «  connais-toi toi-même  ».

Nicolas Sarkozy  : Fort heureusement, une telle connaissance est impossible, elle est même presque absurde  !

La curieuse obsession sarkozienne pour une morale transcendante vient à mon avis de là. L'absence de toute connaissance de soi, l'absence de toute tentative de se connaître, et de trouver "en soi" - ce gouffre sombre qu'on se refuse à scruter - ses propres bornes, ses propres principes moraux. On a donc besoin d'un père fouettard pour interdire et punir.

Il y a fondamentalement deux visions de la morale, celle des monothéismes, exprimée dans sa forme peut-être la plus vigoureuse et saisissante par Dostoïevski dans Crime et châtiment : "si Dieu n'existe pas, tout est permis". L'homme ne peut alors trouver de bornes que dans l'existence d'un Dieu qui projette sur terre son ordre, sa morale. Cela donne, en désordre, saint Paul, la soumission au pouvoir, quel qu'il soit puisque tout pouvoir émane de Dieu (voir... La Quatrième Révélation), des Eglises ou des autorités religieuses qui se croient légitimes à imposer leur morale dans la loi comme dans l'intimité de chacun d'entre nous, nous dire comment il faut baiser, avec qui et dans quelle position, le droit divin, l'Arabie Saoudite... Bush et Sarkozy.

Et puis il y a celle qui nous vient du "connais-toi toi-même", de la tradition grecque : c'est en soi, par la connaissance de soi, que l'homme doit trouver ses limites, élaborer sa morale, les principes qui permettront d'établir les lois de la cité, un contrat social. Cette morale-là est bien plus exigeante. Contrairement à ce que dit Dostoïevski. Parce que l'absence de Dieu nous laisse seuls responsables de nos actes, parce que l'ordre n'est pas imposé, dicté, garanti de l'extérieur par un Dieu qui récompense ou qui punit ; il doit venir de la réflexion et de l'adhésion volontaire, consciente ; qui commande à chacun, et d'abord à ceux qui prétendent nous gouverner, d'être maîtres d'eux-mêmes - "Casse-toi, pauvre con !"

S'il est capable d'un peu de réflexion - qui est autre chose que la réaction -, je soumets à celle de notre Caligula une autre maxime grecque, de Thalès de Milet (VII-VIe siècles avant notre ère) celle-là : "Si tu commandes, gouverne-toi d'abord toi-même", reprise par Socrate, au Ve siècle, à l'usage d'Alcibiade: "pour prétendre gouverner la cité, il faut apprendre à se gouverner soi-même" et, à la même époque, sous d'autres cieux, par Confucius : "qui ne sait se gouverner soi-même, comment pourrait-il gouverner les autres ?" - "Casse-toi, pauvre con !"

Conseillons-lui aussi la lecture du Fil de l'épée de ce Charles de Gaulle qu'il célébrait hier, sans en avoir rien compris. "Et, tout d'abord, le prestige ne peut aller sans mystère, car on révère peu ce que l'on connaît trop bien. (...) Une pareille réserve de l'âme ne va point, d'ordinaire, sans celle des gestes et des mots. Apparences, peut-être, mais d'après quoi la multitude établit son opinion. Est-ce à tort, d'ailleurs, et n'y a-t-il pas un rapport entre la force intérieure et l'aspect des individus ?" - "Casse-toi, pauvre con !"

"Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder."

Sans Diamant, pas d'Ariane

Pour Noël, Ariane a réussi le lancement d'un télescope spatial américain. C'est une immense réussite. Une de plus !

Ariane, comme l'Agence Spatiale Européenne (ASE) sont des réussites PARCE QU'ELLES sont le résultat d'une coopération intergouvernementale fonctionnant sur des schémas radicalement différents de L'UE.

Et si un jour, par malheur, l'UE parvenait, comme elle en a le désir, à mettre la main sur ces joyaux, c'en serait fini de cette réussite. Heureusement, le Royaume-Uni étant sorti de l'UE et augmentant sa participation dans l'ASE, ce sera bien difficile : le Brexit est une fois de plus une excellente chose !!!

Mais il faut rappeler, aussi, une fois de plus, que cette Europe spatiale n'existerait pas si le général de Gaulle n'avait fait de la France une puissance spatiale.

Arrivé au pouvoir en juin 1958, il décide dès le 7 janvier 1959 la création du Comité de recherches spatiales et en confie la direction au physicien Pierre Auger.

Puis en octobre 1960, il décide la mise à l'étude d'un lanceur franco-anglais (initiative française d'où finira par sortir la coopération spatiale européenne) et, le 2 août 1961, au vu des études que lui presente Auger, il décide la construction d'un lanceur de satellite français.

Dans la foulée, est créé le Centre National d'études spatiales qui remplace le Comité de 1959.

Ce CNES devient alors le maître d'œuvre du programme Pierres Précieuses, en collaboration avec les entreprises nationales Nord Aviation (issue de la nationalisation de Potez) et Sud Aviation (Caravelle, Concorde, Alouette, Puma...).

De 1961 à 1965, les fusées Agate, Topaze, Émeraude, Saphir, Rubis, permettent de tester les différents éléments de la fusée Diamant qui, lors de son premier tir, le 26 novembre 1965, met en orbite le premier satellite français Asterix.

Sans Diamant, pas d'Ariane !

En six ans, parce qu'il y avait une volonté politique de donner aux scientifiques les moyens nécessaires et des entreprises nationales dont le but n'est pas de filer du fric aux actionnaires mais de travailler pour l'intérêt général, la France est devenue une puissance spatiale !

C'est ça la politique, la vraie !

Quand on veut, on peut et impossible n'est pas français !

Forfaiture et torchon européen

Ainsi donc, ce qui nous sert de président de la République commet une forfaiture doublée d'un crime contre l'histoire et la nation en faisant flotter au dessus de la tombe de celui qui symbolise tous ceux qui ont donné leur vie pour que vive la France et que notre peuple vive libre, un torchon, le premier torchon étranger à flotter à cet endroit, sous notre arc de triomphe, depuis la Libération de 1944, un torchon qui ne symbolise rien d'autre que la loi du marché triomphant provisoirement de la souveraineté du peuple, un torchon qui ne symbolise rien d'autre que l'humiliation de la France, sa soumission à l'Allemagne voulue par nos élites faillies

Ce type est une calamité et Pécresse son double, peut-être en plus inculte et bête encore. Ainsi cette imbécile vient-elle de déclarer qu'on ne réécrit pas l'histoire des siècles après? Crétine ! si justement, interroger le passé, le réécrire à chaque époque, en compléter la connaissance chaque fois qu'on le peut, l'interroger, le remettre en question est l'exaltante tâche du métier d'historien. Et cette idiote a été ministre de l'Enseignement supérieur ! Cela en dis long, avec cette histoire de drapeau, sur la dégénérescence de cette caste politique, sur sa nullité intellectuelle.

J'étais presque décidé à ne plus voter. je suis presque décidé à revoter pour que la France se débarrasse de ces deux-là.

A la suite de cette histoire de torchon européen, Marianne a eu la bonne idée de me demander ce que je pensais du seul argument qui semble rester au camp autoproclame du Bien : l'Europe c'est la paix.

On trouvera ici, le texte de cet entretien.

Cet entretien a duré une heure au téléphone et Vincent Geny a fort bien résumé mon propos, même s'il y a toujours plus à dire que le calibre des médias ne le permet. Il a juste oublié de reporter mes corrections sur le passage concernant la Yoygoslavie qu'il faut donc lire ainsi :

"Au moment de l'éclatement, la Communauté économique européenne avait décidé de ne reconnaître aucun Etat autoproclamé. Mais, quelques jours après le sommet européen, l'Allemagne viola cette décision en reconnaissant la Slovénie et la Croatie, ce qui provoqua la réaction serbe et l'enchaînement qui conduisit à la guerre. Dans un sens, c'est donc l'Europe qui déclenche ce conflit par son incapacité à empêcher l’Allemagne d’encourager la partition des anciennes terres austro-hongroises."

dimanche 22 août 2021

Joséphine Baker au Panthéon

Avec Joséphine Baker, c'est aussi le BCRA du futur colonel Passy (capitaine Dewavrin avant guerre) qui va enfin entrer au Panthéon. Ce Bureau central de renseignement militaire, service spécial de la France libre, a joué un rôle fondamental à côté des mouvements et réseaux de la Résistance intérieure et des services anglais.

Collecte de renseignements mais aussi service action : le garagiste, champion de moto, qui deviendra inamovible député de Saône-et-Loire puis ministre, André Jarrot (son garage était à Lux, près de Chalon-sur-Saône et à cheval sur la ligne de démarcation ! Il entra en résistance dès juin 40 en faisant passer des centaines de personnes, pour le compte d'un réseau belge, avant de partir à Londres) et son compère Raymond Mary-Basset feront ainsi, de l'aveu des Alliés, par leurs véritables tournées de sabotages ciblés, plus de dégâts dans l'industrie travaillant pour l'Allemagne que des dizaines de bombardements aériens dont beaucoup rataient leur cible, ne causaient souvent que des dommages vite réparables, et tuaient des civils.

Joséphine Baker fut un des premiers agents de ces services secrets gaullistes, collectant au cours de ses tournées des renseignements (qui permettaient au service action et aux alliés d'agir ensuite) sur les installations allemandes, que Jacques Abtey, Hébert de son nom de clandestin, utilisant la couverture de fonctions artistiques auprès de la chanteuse, transmettait à Londres...

mercredi 28 avril 2021

Une mise en garde publique de militaires...

Quand l'ensemble du personnel prétendument politique fait obstinément la preuve, jour après jour, de son incompétence doublée de son indignité, comment s'étonner qu'ici ou là, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, s'élèvent des voix réclamant un peu de compétence et de dignité?

Evidemment, ce statut n'a aucun rapport avec la situation française !

Il y a une dizaine de jours, en Turquie, nombre d'officiers supérieurs de la marine mettaient en garde le gouvernement, dans une lettre ouverte, quant à une remise en cause du statut des Détroits risquant d'entraîner le pays dans de redoutables aventures. Le pouvoir réagit en embastillant certains des signataires, en sanctionnant d'autres...

Pour aucun régime politique, l'intervention de militaires dans la vie politique n'est bon signe. Et pourtant ces officiers - les Turcs, hein , je ne parle que de la Turquie, ici, évidemment ! - ont bien raison de mettre en garde le gouvernement.

C'est que le problème n'est pas l'intervention de militaires en elle-même, quelque jugement qu'on puisse porter sur son contenu. Le problème c'est l'incompétence et l'indignité des politiques qui rendent possible pareille intervention.

Quand le doigt montre la lune, il convient de ne pas regarder le doigt.

Quant à l'hystérisation du débat, il est un autre signe de la déliquescence de la situation. Evidemment, il n'est pas question de putsch. Lorsqu'on prépare un putsch, on ne commence pas par le crier sur les toits.

On avait déjà les héroïques résistants aux masques et aux vaccins, voici venir les héroïques antifascistes prêts à résister au putsch inexistant.

Et puis ne nous trompons pas de date : nous ne sommes pas en 1961, nous sommes en 1958.

C'est-à-dire que si émergeait une figure capable d'incarner le sursaut national, la demande de sérieux et de dignité dans l'action publique, elle raflerait la mise. Galonnée ou non, pour l'instant je ne distingue nulle figure de ce genre.

Evidemment, je ne parle toujours que de la situation en Turquie !

dimanche 4 avril 2021

103 amiraux turcs alertent contre une volonté de modifier la Convention de Montreux

La presse grecque indique aujourd'hui qu'à 2 heures du matin, 103 amiraux de la marine turque à la retraite ont publié une déclaration accusant le gouvernement turc de tenter de modifier la Convention de Montreux de 1936 et d'islamiser Les forces armées turques. On it notamment dans ce texte que : "La République turque, si cette situation perdure, risque de faire face à des situations difficiles et dangereuses comme cela s'est produit dans son histoire".

Aussitôt, le régime Erdogan évoque un coup d'Etat, par la voie de plusieurs de ses caciques et le parquet d'Ankara ouvre une enquête contre les signataires.

Cette mise en cause de la Convention de Montreux a été évoquée récemment par le président de la Grande Assemblée nationale turque, qui a déclaré qu'Erdoga en ferait ce qu'il veut, alors que la Turquie participe activement à la montée de la tension en Ukraine en y envoyant des armements... tout en évoquant de temps à autre la récupération de la Crimée... par la Turquie.

Rappelons que le convention de Montreux prévoit la libre circulation dans les Détroits des navires de guerre et sous-marins des puissances riveraines de la mer Noire et de tous les petits navires de guerre, quel que soit leur pavillon en temps de paix, sous certaines garanties.

Le passage doit être notifié par tous à la Turquie, avec un préavis plus long pour les États non riverains.

Le tonnage maximal total présent dans les Détroits et la durée de transit des navires par les Détroits sont limités.



L'article 18 limite le tonnage total des navires de guerre des puissances non riveraines, dans la Mer Noire et la durée de leur séjour à 21 jours au maximum. De plus, les sous-marins sont obligés de naviguer en surface, de jour et isolement.

En temps de guerre, ces libertés et ces conditions demeurent si la Turquie n'est pas belligérante. Toutefois, les navires de guerre d'une puissance belligérante ne peuvent généralement traverser les Détroits. En outre, la libre-circulation est suspendue si la Turquie est partie à un conflit ou s'estime menacée.

Autrement dit, si un clash survient en Ukraine, comme il semble que ça se prépare du côté de Kiev, et comme il semble que Moscou se prépare à réagir à toute provocation de Kiev téléguidée par Biden, la Turquie s'engageant au côté de Kiev pourrait fermer les Détroits à la Russie et couper sa ligne d'approvisionnement vers la Syrie.

Et alors ???

dimanche 21 février 2021

Réflexion...

En 1965, la mise en ballottage du général de Gaulle par l'alliance du centre américain (Lecanuet), de la gauche de carnaval (Mitterrand) et de l'extrême droite vichysto-OAS (Tixier Vignancourt) fut une immense surprise.

En 1969, il était inimaginable que le tandem gauche morale (Mendès)- gauche crapule (Defferre) ne soit pas présent au 2e tour.

En 1974, le tout-puissant Etat UDR et Chaban ne pouvaient arriver derrière le champion du micro parti des Républicains indépendants jusqu'à ce que Giscard fasse fuiter la feuille d'impôt du maire de Bordeaux.

En 1981, l'éclatement de l'union de la gauche condamnait la 3e candidature Mitterrand.

En 1988, après 5 ans d'échecs, une conversion au libéralisme par l'Europe et deux ans de cohabitation, le vieux Mitterrand n'était déjà plus qu'un cadavre politique abattu par la gauche moderniste du jeune Rocard.

En 1995, le solaire et charismatique Balladur avait devant lui une route couverte de fleurs et Chirac était dans les pommes.

En 2002, le solaire et charismatique Jospin, à la tête d'une dream team, avait déjà fait la peau à un Chirac vieilli et usé.

En 2007, après 12 calamiteuses années Chirac, la gauche ne pouvait pas perdre.

En 2012, on aurait pu se passer d'élection tant DSK était déjà élu.

Et en 2017, après 5 ridicules années du patron de Macron, le solaire et charismatique Juppé puis l'irréprochable Fillon étaient ultra favoris d'une élection imperdable pour la droite.

C'est le charme de la présidentielle à la français (dont je reste un chaud partisan même si je suis pour un mandat de 7 ou 8 ans non renouvelable rétablissant le chef de l'Etat dans son rôle d'arbitre en charge des visions à long terme : la réforme des institutions n'est pas un remède à l'indignité des hommes) d'être imprévisible.

Alors que ceux qui savent déjà le résultat des 1er et 2e tours de 2022 regardent donc un peu dans le rétroviseur avant de nous délivrer leurs péremptoires et passionnants oracles. Ça nous fera des vacances et ça évitera de désespérer Billancourt...

L'histoire n'est jamais écrite nulle part ! Et de Gaulle est inconnu en 1939.

Dans 15 mois nous serons dans une situation de crise telle- avec combien de faillites ? combien de chômeurs ? quelles colères ?- que personne ne peut dire qui sera encore en état d'être candidat, qui surgira, comment se déroulera la campagne...

Plutôt que de cultiver un pessimisme morose, les souverainistes feraient mieux de s'unir- qu'ils soient de gauche ou de droite, ce qui ne signifie plus rien puisque la gauche est forcément de droite en régime d'Union européenne-- et de travailler enfin sérieusement à un programme de sortie rapide du bourbier européen, afin de redonner un sens au débat démocratique et un avenir à la France.

mardi 10 novembre 2020

Alors F1000, vous allez être content !

En fait, c'était un fusil à deux coups.

Comme à Front populaire, ils ont aimé ce que j'avais écrit sur Erdo et Merkel, ils ont eu l'imprudence de me demander si j'avais quelque chose à dire sur le voyage du petit Manu au village du Grand Charles...

Re-merci à Maxime Le Nagard ! C'est un vrai plaisir de travailler avec cette équipe !

Bon, sinon, on va attendre un peu de voir se qui se passe en Arménie et au Karabagh avant de commenter ce qui semble une monstruosité imposée par Poutine.

Et pendant ce temps-là à Ankara...

Monsieur Gendre, qui a démissionné de son poste de ministre des Finances prétendument pour raison de santé, se castagne avec le nouveau gouverneur de la Banque centrale auquel il avait succédé au ministère des Finances...

Explication du quotidien grec Kathimerini :

"Le gendre d'Erdogan et ministre des Finances démissionnaire, Berat Albayrak, en est venu aux mains avec le nouveau gouverneur de la banque centrale turque Naci Agbal, selon le journal Cumhuriyet. Selon le correspondant de SKAI et "Kathimerini" Manolis Kostidis, le journal turc note que samedi soir, le président turc a convoqué le nouveau gouverneur de la banque centrale pour obtenir des informations sur l'économie. Agbal a déclaré à Erdogan qu'il n'y avait plus de réserves de change. Le président turc a convoqué Albayrak (son gendre et ministre démissionnaire) au palais présidentiel pour une explication, qui a provoqué l'indignation du banquier central, et en conséquence, ils en sont venus aux mains à la sortie du palais présidentiel.

Il est à noter que les relations entre les deux hommes ne sont pas bonnes. Agbal a été ministre des Finances de 2015 à 2018, et Albayrak avait limogé tous ses collaborateurs lorsqu'il lui a succédé."

mercredi 7 octobre 2020

Radio Paris ment, Radio Paris ment, Radio Paris est ottoman !

Donc, à France culture, l'islamo-impérialiste, ils sucent. Dont acte. Mais est-ce qu'ils avalent ?

Excusez-moi mais quand, sur une chaîne qui fut exemplaire et qui est devenue, comme les autres, une officine de basse propagande où l'inculture le dispute à la bêtise et à l'esprit de collaboration, une chaîne prétendument de service public, on atteint ce niveau d'ignominie, c'est comme pour Libé l'autre jour, il ne reste que la grossièreté.

Je veux bien expliquer et réexpliquer encore, mais avec les Kollabos dans l'âme, ça ne sert à rien.

Car ne vous y trompez pas: ce qui se révèle depuis le début de l'été, c'est que cette presse et ces médias pourris jusqu'à l'os sont pro-turcs parce qu'ils sont encore plus pro-allemands que pro-Macron.

Je ne partagerai pas plus le lien de l'émission de merde de France Culture sur les agressions turques en Méditerranée transformées en revendications d'un juste partage - avec en prime une justification par l'Empire ottoman !!! On rêve ! Et le grand Reich de 1000 ans alors, la sphère de coprospérité japonaise, ils légitiment quoi, selon les crétins collabos de France Culture ??? - que celle du papier de merde du torche-cul Libération de l'autre jour.

Vous en trouverez une bonne analyse dans le commentaire qu'en a fait mon ami Georges Kuzmanovic, président de République souveraine, tout - l'heure sur Facebook. le voilà :

"La Turquie n'a pas besoin de faire sa propagande, France Culture s'en charge très bien.

Esprit de Munich, quand tu nous tiens...

D'ailleurs, on devrait dire en l'espèce "esprit de Berlin" tant France Culture relaie, dans cette émission, non seulement la propagande turque la plus extrémiste, mais aussi la vision géopolitique d'une Allemagne contemporaine qui décidément ne cesse de replonger dans ses vieux démons bismarckiens.

Sur Radio France donc – mais aussi sur Arte –, sous couvert d'objectivité, les justifications de l'expansionnisme du sultan Recep Tayyip Erdogan sont très complaisamment mises en avant, jusqu'au point de les légitimer en invoquant.... la mémoire de Soliman le Magnifique et les frontières de l'empire ottoman (sic !). Tant que nous y sommes, la Turquie pourrait tout aussi bien revendiquer l'ensemble des Balkans, la Grèce, Jérusalem, tout le Proche-Orient, etc., ce que ne manque pas, d'ailleurs, de faire Erdogan dans ses discours les plus enflammés et les plus délirants.

Dans cette émission, intitulée "Gaz : la Turquie veut sa part des richesses de la Méditerranée", sont exposées les prétentions turques sur la Méditerranée orientale et sur ses immenses gisements de gaz qui ont été découverts ces dix dernières années. On y insiste bien lourdement sur le fait que la pauvre Turquie n'a que peu accès aux ressources maritimes, car ses eaux territoriales sont réduites du fait de la myriade d'îles grecques. J'écris "lourdement", car France Culture parvient à donner le sentiment que la Grèce abuserait avec sa géographie.

On y explique que les prétentions de la Turquie sur ces gisements sont rendues possibles par... son occupation de l'est de Chypre. Le présentateur déclare, certes, que cette occupation n'est pas reconnue au niveau international, mais en le regrettant presque et surtout en ne disant pas fermement les choses telles qu'elles sont, à savoir que la Turquie a illégalement envahi Chypre en 1974 et que l'occupation de ce pays perdure depuis tout aussi illégalement au détriment des Chypriotes ; et donc que la Turquie ne saurait avoir AUCUNE prétention sur le plateau continental sous-marin méditerranéen sur la base d'une violation du droit international – ce serait un comble.

C'est sidérant !

D'autant plus sidérant que France Culture est une chaîne du service public français et le minimum aurait été de rappeler que les intérêts turcs vont à l’encontre des intérêts de la France. France Culture aurait également pu rappeler – puisque cette émission a pour objectif d’exposer de manière exhaustive les positions turques – qu’Erdogan exige de facto de l’Union européenne un silence complice en brandissant la menace de l’arme migratoire et d’une redite plus grave encore de la crise des migrants de 2015. On se demande bien ce qui a pu conduire France Culture à oublier cet "argument" d’Erdogan.

Il eût également été avisé d’exposer le fait que la Turquie joue des divisions de l’Union européenne sur son cas, et qu’en l’occurrence elle a le soutien ou au moins la complaisance de l’Allemagne.

J’imagine qu’à France Culture, dénoncer la volonté de puissance allemande et la tendance de Merkel à réaliser, patiemment mais sûrement, les projets géopolitiques bismarckiens serait mal vu?

L’Allemagne a cet immense avantage sur la France d’avoir une élite politique et médiatique qui défend les intérêts de son pays. Passons.

Cette émission sur une chaîne de service public est une honte, d’autant plus inacceptable qu’Erdogan a activement poussé l’Azerbaïdjan à attaquer l’Arménie. Pour rappel – rappel que NE FAIT PAS la chaîne de service public France Culture –, la Turquie a commis le premier génocide du XXe siècle contre les Arméniens, qu’elle refuse toujours de reconnaître. Et non seulement Erdogan a poussé l’Azerbaïdjan dans ce nouveau conflit, mais il y envoie des renforts de combattants tirés du réduit djihadiste d’Idlib dans le nord de la Syrie (également envahie illégalement).

Le ton complaisant de l’émission est une insulte à nos amis et camarades kurdes du Rojava, qui ont sacrifié des milliers de leurs jeunes pour nous préserver de l’hydre djihadiste qu’était Daech en Syrie, de Kobané à Raqqa.

Je vais écrire tout cela au CSA et j’invite ceux qui sont d’accord à en faire de même afin de demander un droit de réponse ou un retrait."

Voilà !

Sinon, la livre turque cède aujourd'hui encore 1% face au dollar. Nouveau plus bas historique.

On attend avec impatience le commentaire de France Culture sur les méchantes bourses qui font du mal au gentil sultan protégé par la gentille Kaiserin.

Et sinon encore, je n'y serai que par l'esprit, mais demain à 18h00n devant l'ambassade de l'Etat islamisto-impérialisto-négationniste turc, 16 avenue de Lamballe dans le 16e arrondissement de Parids, a lieu une manifestation contre l'agression turco-azérie contre les Arméniens ! Allez-y !!!

vendredi 2 octobre 2020

A propos de l'article d'un torche-cul

Cet article immonde, paru hier soir, sur le site d'un torche-cul de la presse française assimilait la défense de l'Arménie et l'extrême droite.

Evidemment, ça m'a fait grimper aux rideaux... Je ne dois pas être le seul, car il semble que le torche-cul ait retiré ce matin cet immondice de son site.

Mais vous n'échapperez pas pour autant à ce que j'ai à en dire !

J'expliquais hier, en introduction à mon exposé (par vidéo conférence) dans un séminaire de l'Université de Saint-Etienne, dans lequel Jérôme Maucourant (qu'il en soit remercié) m'a demandé de présenter à ses étudiants les données du conflit gréco-turc, qu'on ne peut comprendre les réactions du peuple grec aux provocations turques, à ses violations constantes des souverainetés grecque et chypriote, à ses discours impérialistes, si l'on n'a pas en tête le temps long : 3 à 4 siècles d'une domination ottomane dans laquelle les populations chrétiennes sont discriminées dans tous les compartiments de leur vie quotidienne, payent des impôts discriminatoires, sont sans cesse soumises à l'arbitraire d'un pouvoir musulman, menacées de mort; une guerre d'indépendance aux aspects génocidaires (Chios, Kasos, Psara) qui fait 200000 morts alors que la Grèce naît dans des frontières déterminées par le Royaume-Uni, la Russie et la France, qui lui attribuent un territoire peuplé de 800000 âmes, alors que 2,3 millions de Grecs restent sujets du sultan ; la liquidation de l'hellénisme bimillénaire d'Anatolie et de Thrace orientale entre 1914 et 1923, par la persécution, le massacre, le génocide pour les Grecs de la Mer noire (Pontiques), l'expulsion et la spoliation dissimulées sous le cache-sexe d'un échange obligatoire des minorités entre Grèce et Turquie, férocement inégal au détriment des Grecs, la quasi-liquidation de la communauté grecque d'Istanbul/Constantinople, pourtant garantie par le traité de Lausanne, entre le pogrom anti-grec (et anti-arménien et anti-juif) de 1955 et les intimidations et les violences de la décennie 1960.

De même, n'en déplaise à la racaille qui écrit dans Libé et qui ne mérite en aucun cas le beau nom de journaliste, ce n'est pas être d'extrême droite que de rappeler que le peuple arménien a subi de la part des Turcs (employant nombre de Kurdes aux basses oeuvres) et de leurs "frères azéris" les pires violences criminelles qu'on puisse imaginer - avant, mais aussi après le génocide de 1915 -, un génocide qui fait toujours l'objet d'un négationnisme officiel, lequel ne gêne pas plus les srcibouillards de Libé que les centaines de journalistes - des vrais, ceux-là - emprisonnés par le gentil Erdogan dont l'UE à direction allemande continue de financer largement le régime avec vos impôts. Les mêmes qui servent à faire survivre des torchons sans lecteurs, ou à entretenir d'autres prétendus journalistes invitant des prétendus sociologues prétendant interdire tout débat sur des idées qu'ils décrètent justes.

Alors oui ! les Arméniens - dont les membres de la communauté résiduelle de Turquie risquent chaque jour de se faire égorger au coin d'une rue par des sicaires protégés par le gentils régime islamiste du gentil Erdogan financé par la gentille UE conduite par la gentille Allemagne - ne veulent pas vivre, aujourd'hui, sous un pouvoir turc ou azéri dont la seule légitimité à gouverner cette région remonte au don qu'en a fait Staline à la République soviétique azérie, ils ont quelques raisons.

Comme en ex-Yougoslavie, la transformation de frontières internes à une fédération disparue, frontières sans réalités autres qu'administratives, en frontières internationales mettant des populations sous la souveraineté d'un Etat auquel elles ne veulent pas appartenir, est un problème épineux que la communauté internationale aurait dû traiter sérieusement depuis très longtemps.

Ainsi, après la première guerre mondiale, la SDN organisa-t-elle, avec succès, une dizaine de plébiscites dans les territoires où se posait cette question suite à la dissolution heureuse des empires austro-hongrois et russe - heureuse, car, contrairement au révisionnisme en vogue pour cause d'UE, tout empire est fondé sur la contrainte et non sur cette tarte à la crème aussi imbécile dans le monde d'hier que dans celui d'aujourd'hui du "vivre ensemble".

Est-ce être d'extrême droite que de dire cela ? Si ça l'est, alors je le suis et je suis même fier de l'être !

Or donc, les Arméniens du Karabagh ont le droit à l'autodétermination, comme on l'a reconnu aux Soudanais du sud et comme d'autres à travers le monde - les Berbères, les Serbes de Bosnie et des Krajiinas (pourquoi les Kosovars albanophones et pas eux ?), les habitants de Crimée, les Kurdes, les...

Pour finir, je vais - excusez-moi - me citer (La Grèce et les Balkans) - et citer un de nos plus grands diplomates et un de nos plus grands philologues historiens.... Et puis après, on reparle d'une vraie extrême droite, celle qui s'incarne aujourd'hui comme hier dans le panislamisme et le panturquisme!

"Depuis 1891, l’ambassadeur de France à Constantinople, Paul Cambon, ne cesse de mettre en garde le Quai d’Orsay sur les réalités et les conséquences de la politique du sultan. Mais le ministre des Affaires étrangères, Gabriel Hanotaux (1894-1895 et 1896-1898), est un grand admirateur d’Abdül-Hamid. Le 10 octobre 1895, c’est pour sa mère que Cambon analyse la situation :

« Avant-hier à Trébizonde, ville de 50 000 âmes, la population musulmane s’est ruée sur le quartier arménien. Le massacre et le pillage ont duré de 10 heures du matin jusqu’au soir en présence d’une garnison insuffisante et complice. On n’a pu sauvegarder que les consulats et les établissements catholiques. (…) Le jour où la crainte de l’Europe ne retiendrait plus le Turc, la population chrétienne risquerait d’être réduite à l’esclavage. C’est ce que ne soupçonnent pas les utopistes qui croient à la régénération de la Turquie, les touristes qui sont bien reçus par le Sultan et les gogos de Paris ou des capitales européennes qui fraient dans les cercles avec d’aimables secrétaires d’ambassade ottomans habillés à la dernière mode et abonnés de l’Opéra. Lundi dans la journée ces jolis messieurs du ministère des Affaires étrangères ont écrasé eux-mêmes à coups de talon un Arménien expirant qui, après la manifestation, avait été jeté dans la cour du ministère. Imagines-tu nos jeunes gens du Quai d’Orsay piétinant par plaisir un blessé après une émeute ? » iPaul Cambon, Correspondance (1870-1924), t. I, Paris, 1940, p. 394 sq.

"Au demeurant, Cambon n’est pas le seul à considérer que les tandzimat et « leurs prétendues institutions européennes ne sont qu’apparence ». Même les conservateurs britanniques en viennent à douter que le sultan ait jamais eu la moindre intention d’appliquer en Arménie les réformes promises en échange de l’alliance défensive de 1878. En France, Clemenceau, Jaurès, Bernard Lazare, mais aussi le catholique Albert de Mun et l’ex-boulangiste antidreyfusard Henri Rochefort, le romancier Anatole France ou l’historien Ernest Lavisse s’indignent et accusent le gouvernement d’être complice, par sa passivité, des atrocités commises. L’helléniste Victor Bérard (La Politique du sultan, Paris, 1897) met en cause la presse, dont dix-sept titres émargeraient à l’ambassade ottomane, tandis que, pour Cambon, l’indulgence des journaux et de l’opinion à l’égard de ces « horreurs arméniennes » est à mettre au… crédit de l’importance des intérêts financiers français dans l’Empire :

« On continue à tuer, à brûler et à piller et les journaux français ne cessent de s’apitoyer sur les pauvres Turcs. Ce régime ne manquera pas cependant de porter une certaine atteinte au crédit de l’Empire et lorsque les petits rentiers français verront leurs coupons de rente ottomane menacés, nous verrons sans doute la philanthropie germer dans leur cœur. »"

J'ajouterais encore - in cauda venenum - que je ne sais pas ce qu'il en est aujourd'hui, mais dans les années 1990, il n'était pas très difficile, lorsqu'on était journaliste français, de se faire inviter tous frais payés, dans de luxueux hôtels avec vue sur le Bosphore.

La corruption de la presse peut prendre de multiples formes. Aller retirer des enveloppes dans les ambassades, c'est un peu vieillot.

Sinon, les gouvernements grec et chypriote ont finalement accepté un texte prévoyant des sanctions immédiates contre la Biélorussie qui ne menace personne, et ouvrant seulement la voie à une possibilité de sanctions contre la Turquie qui agresse deux membres de l'UE , en plus de la Syrie, de la LIbye et surtout, depuis qq jours, de l'Arménie... si la Turquie poursuit ses violations des ZEE grecque et chypriote.

Ils se sont ainsi privés de leur unique moyen de pression: c'est une faute grave.

Évidemment les pressions et les menaces ont dû être considérables de la part de l'alliée allemande indéfectible du sultan, et des Etats mercantiles qui se foutent des intérêts vitaux d'autres membres de l'UE, pourvu qu'ils puissent continuer à fourguer leur camelote aux Turcs.

Cela ne justifie en rien cette concession.

Quant à la France, qui a stoppé l'escalade il y a qq semaine par sa fermeté (que j'ai vigoureusement approuvée), elle a montré son absence de fiabilité en ne soutenant pas totalement la position gréco-chypriote.

Tout cela est évidemment très inquiétant !

samedi 6 juin 2020

6 juin : un peu d'histoire

Le 6 juin 1944, les Alliés, et surtout les Américains, entendent mettre en place en France une "Administration Alliée des Territoires Occupés" (AMGOT en anglais), laquelle a déjà imprimé... sa monnaie !

Et oui, braves gens, le premier instrument et le premier signe de la souveraineté ou de l'esclavage, c'est la monnaie !

Ainsi de Gaulle en parle-t-il dans ses "Mémoires de guerre" : « Les troupes et les services qui s'apprêtent à débarquer sont munis d'une monnaie soi-disant française, fabriquée à l'étranger, que le Gouvernement de la République ne reconnaît absolument pas ».

Ce débarquement à l'écart duquel a été tenu le Gouvernement provisoire de la République française est une nouvelle épreuve de force entre les Anglo-Américains, les Américains surtout, qui veulent imposer l'AMGOT, puisque pour eux la France a été battue, est sortie de la guerre, n'a plus de gouvernement, et de Gaulle pour qui la France libre puis la France combattante ont assumé la permanence de la France dans la guerre et la continuité de la République ce qui rend leur héritier, le GPRF, légitime à administrer et gouverner tout territoire libéré où les commissaires de la République nommés par de Gaulle doivent, dès la Libération, réinstaller la légalité républicaine.

Le discours de De Gaulle le 6 juin sera un service minimum et passera tard sur les ondes de la BBC.

Et ce n'est que le 14 juin que de Gaulle pourra enfin prendre pied sur le territoire métropolitain... pour y installer à Bayeux le premier commissaire de la République - François Coulet. L'AMGOT est morte, mais de Gaulle n'ira jamais commémorer le débarquement de Normandie qui manqua de peu, et n'était son intransigeance, d'être le début d'une "autre occupation".