OD

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

samedi 31 octobre 2015

Des Jeunes communistes à Fréquence protestante

Hier soir, j'étais chez les Jeunes communistes de Paris pour parler de la Grèce - encore ! -, avec Frédéric Farah et Romaric Godin... On aurait bien aimé que Coralie Delaume soit là aussi, mais elle n'a pas pu. Ce sera pour une autre fois.

Merci à Lenny Benbara d'avoir organisé cette rencontre qui s'est poursuivie tard (19h00 à 22h00, sans compter ensuite les discussions autour d'un verre), par des questions et discussions : c'est dire combien la Grèce passionne et combien l'impasse que s'est construite Syriza et Tsipras, en refusant d'envisager la sortie de l'euro, interroge.

Pour moi, avoir rencontré Coralie, Frédéric, Romaric, c'est aussi ne plus se sentir isolé, faire synergie dans nos analyses, nos interventions publiques : ce soir était - aussi pour cela - un moment précieux. Et puis de voir des jeunes, ici, comme au MRC il y a peu... qui sont rupture avec les dogmes, qui ne sont pas intellectuellement paralysés par la prosternation devant le fétiche euro, et la vénération de la Sainte Europe du Marché qui empêchent de penser la moindre rupture sérieuse me redonne de l'espoir, de l'énergie pour continuer à prêcher, à convaincre.

Sans doute, comme me l'a dit Lenny Benbara, il y a bien là une fracture générationnelle : ces jeunes gens éduqués, politisés, qui savent réfléchir, qui sont nés au moment ou après Maastricht, n'ont pas le même rapport religieux que leurs aîné et une partie de l'appareil à l'escroquerie européenne. Ils en voient les vrais ressorts, la vraie nature et ils comprennent que conduire une autre politique, construire une vraie rupture, a comme préalable la rupture préalable, nécessaire bien que non suffisante, avec l'euro et l'Union européenne, qui n'ont jamais été que le prétexte, le paravent et le moteur du néolibéralisme, du libre-échange, de l'imposition à tous les Européens des règles de fer de l'ordolibéralisme allemand et, au final, de la destruction de l'Etat social et de la démocratie.

Car oui, aujourd'hui, le seul choix politique réel c'est l'euro et l'Union européenne OU l'Etat social et la démocratie. Tout autre choix politique entre des soi-disant partis qui ne présentent aucune alternative crédible dès lors qu'ils ne placent pas comme préalable la rupture avec l'euro et l'UE, n'est que rideau de fumée.

S'il y a un enseignement à cet été grec c'est que la démocratie, dans le cadre de l'euro et de l'UE, n'est plus qu'un simulacre vidé de tout contenu.

Par ailleurs, dans une heure, à 17h00 ce samedi, Fréquence protestante diffuse "Dialogue sur l'histoire" : j'y suis l'invité de Nicolas Mietton pour parler d'un siècle de vie politique en Grèce=48238|fr]. Et j'ai fait deux bourdes dans cette émission : la première - à trois reprises tout de même ! - Georgios Papandréou arrive au pouvoir en 1963 et pas en 1965... il en est chassé en 1965. Et je ne sais pas non plus pourquoi j'ai confondu la Messénie et la Laconie : en 1974, seules la Laconie à 59,62 %, et les Rhodopes à50,54 % votent pour la monarchie. La Messénie est, tout juste après, la région qui lui donne le plus gros score (49,24 %), mais la forme républicaine y obtient malgré tout une courte majorité.

Il faut dire que le temps file vite dans ces circonstances, qu'on parle sous sa pression et que, sur une période aussi longue, c'est un peu de la haute voltige !

vendredi 30 octobre 2015

La croissance !!! eh ben non.

J'adore la présentation des chiffres sur LCI (juste en déjeunant ! je le jure !!!) : "L'inflation sort du rouge en zone euro" : elle est à ??? je vous le donne en dix, en cent, en mille, comme dirait Mame de Sévigné : elle est à 0 !!!

Yeahhhh !

Ca, ce n'est pas de la déflation !!!

D'autant qu'avec la marge d'erreur elle peut aussi bien être à -0,5 % ?...

Mais après +0,1 % en juillet et -0,1 % en août, il faut surtout éviter de dire que la criminelle politique allemande nous enferme dans une ravageuse stagnation au mieux ou déflation, et d'avouer que l'irresponsable politique de Draghi consistant à filer du fric aux spéculateurs pour faire grimper dans le vide les cours de bourse, n'a aucun effet sur l'économie réelle.

Donc, faute de résultats, la Propagandastaffel prend la main !

Comme disait Churchill : "Je ne crois qu'aux statistiques que j'ai moi-même truquées".

jeudi 29 octobre 2015

Le roquet Moscovici

montre les dents et jappe sur l'ordre de la maîtresse de Berlin : La Grèce va devoir prendre des mesures lourdes d'ici à la fin 2015.

Parce que depuis cinq ans, les Grecs s'amusent, jouissent et batifolent...

C'est le supplice allemand : chaque fois que Tsipandréou fera un pas, on lui demandera d'en faire trois de plus.

Et s'il croit que jouer au bon élève lui vaudra la moindre mansuétude, il se trompe. Il a montré qu'il s'écrasait, on l'écrasera jour après jour davantage, et le peuple grec avec lui, ce qui est nettement plus grave. On l'écrasera parce que c'est la nature antidémocratique, oligarchique et idéologique de l'Union européenne.

En espérer la "réforme", conjecturer qu'un nouveau rapport de force à l'intérieur de ces institutions pourrait changer la donne est une pure illusion. C'est la nature même de l'Union européenne, de la monnaie européenne, fondée sur le rapport psychiatrique à la monnaie que les Allemands ont hérité de l'hyperinflation des années 1920 et dont tous les Européens sont sommés de payer le prix exorbitant, qui implique les politiques déflationnistes qui nous emmènent collectivement à la catastrophe économique et démocratique.

Comme je l'ai écrit ici bien des fois depuis le 13 juillet, la capitulation n'est jamais un acte isolé c'est l'événement inaugural de capitulations en chaîne devenues inéluctables à partir du moment où l'ennemi - car c'est bien le mot qu'il faut désormais employer - sait que vous n'êtes pas prêt à vous donner les moyens de lui échapper - la sortie de l'euro.

De surcroît, le mécanisme auquel a consenti Tsipandréou, ne recevoir l'argent destiné à rembourser ceux qui vous le prêtent qu'au fur et à mesure que les "réformes" seront appliquées, le met dans un étau dont ni lui ni Syriza ne sortiront plus.

Sauf à casser le carcan ; mais s'il ne l'a pas fait alors que 61,3 % des Grecs lui en ont donné mandat, pourquoi le ferait-il aujourd'hui ?

mercredi 28 octobre 2015

28 octobre à Strasbourg

Rendez-vous à Strasbourg, ce 28 octobre, anniversaire du Non des Grecs à Mussolini en 1940, un Non qui ne devint pas Oui dix jours plus tard. Un Non qui influença de manière déterminante le sort de la guerre, car malgré leurs chefs dont beaucoup sympathisaient avec le fascisme et le nazisme, malgré leur sous-équipement, les soldats grecs furent les premiers à vaincre une armée de l'Axe, redonnant courage à l'Europe occupée et méritant l'admiration des Anglais. Un Non qui força Hitler à intervenir en Grèce pour secourir son allié Mussolini, au printemps 1941, le courage de l'armée hellénique puis celui des Crétois et des Britanniques venus les soutenir ayant contraint Hitler à retarder son attaque contre l'URSS : il n'arriverait pas devant Moscou avant l'hiver et, selon Churchill - qui se comporta ensuite de manière si criminelle en Grèce -, le sort de la guerre en fut changé.

Un Non qui fut suivi d'une Résistance immédiate, acharnée, notamment celle de l'EAM/ELAS groupée autour du parti communiste. Un Non qui se prolongea par le refus des Grecs de travailler pour l'Allemagne : la Grèce fut le seul pays occupé où les Allemands durent renoncer à instituer le STO - péché qui n'est peut-être pas pour rien dans l'actuelle politique allemande envers la Grèce ; va savoir !

Un Non qui valut à la Grèce l'une des occupations les plus sauvages, destructrices et meurtrières d'Europe : une famine unique en Europe décime 250 000 à 350 000 Grecs durant l'hiver 1941-1942, le potentiel économique du pays est totalement détruit, ses infrastructures réduites à rien, la guerre et l'occupation tuent 8,5 % des Grecs ; 1,5 % des Français... L'Italie et la Bulgarie payeront à la Grèce des dommages de guerre. L'Allemagne jamais, et elle continue à refuser d'indemniser même les survivants et descendants des innombrables et tragiques massacres perpétrés par ses troupes d'occupation, comme elle a protégé tous les responsables de crimes de guerre et contre l'humanité en Grèce.

C'est à l'anatomie de trois de ces massacres - Kalavryta, Distomo, Hortiatis (dans ce dernier cas ce sont des Bataillons de sécurité, la Milice grecque qui a opéré sur ordre des Allemands) - que Stélios Kouloglou a consacré son superbe documentaire "Néonazis : Holocauste de la mémoire", dans lequel il confronte la parole de survivants, celle de lycéens de Distomo et celle de... néonazis d'Aube dorée.

Ce superbe film sera donc présenté le mercredi 28 octobre à Strasbourg, à 20h00 au cinéma Odyssée, 3 Rue des Francs Bourgeois, à l'invitation de la Communauté hellénique d'Alsace, et j'interviendrai, avec Stélios Kouloglou, après sa projection, pour une mise en perspective historique et un débat avec le public animé par Marco Nassiveras, directeur de l'information d'Arte.

dimanche 25 octobre 2015

En Pologne la droite alterne avec la droite...

Comme chez nous.

La droite qui gagne est anti-euro et eurosceptique, alors que la droite sortante était eurolâtre et plombée par toute sorte de scandales : son chef, Donald Tusk, mouillé jusqu'au cou dans des affaires d'écoutes téléphoniques et de concessions de gaz de schiste s'était recyclé à temps comme président du Conseil européen, à côté du président de la Commission expert en évasion fiscale.

La droite qui quitte le pouvoir était ultralibérale alors que celle qui arrive promet l'abaissement de l'âge de la retraite de 67 ans à 65 ans pour les hommes et 60 pour les femmes, l'augmentation des salaires et de diverses indemnités : elle mérite, pour cela,les foudres de Balcerowicz qui fut l'artisan du tournant ultralibéral de la Pologne postcommuniste et qui l'accuse de mettre en danger les "grands équilibres" et le dogme friedmanien qui sert de bible à l'oligarchie européenne.

La droite qui arrive au pouvoir est plus cléricale et plus anti-russe, aussi anti-immigration et pro-OTAN que celle qui le quitte. Enfin, là comme ailleurs, la social-démocratie qui ne propose rien d'autre qu'une politique de droite est laminée.

Tout va bien !

N'étant pas polonais, je ne vois dans cette élection qu'une maigre raison de me réjouir : c'est un signe supplémentaire que la dictature impotente qu'est l'Union européenne est en train d'entrer en phase terminale. Plus vite on l'achèvera et mieux ce sera, pour la démocratie et pour les peuples européens.

samedi 24 octobre 2015

L'homme qui rit dans les cimetières...

C'est ainsi qu'une partie de la presse - notamment L'Humanité - avait surnommé Poincaré après une photo prise en 1917, lors d'une cérémonie dans un cimetière, où le président de la République semblait rire alors que son expression venait d'un rayon de soleil mal placé. Mais c'est un surnom que, depuis quelques temps, Tsipras semble de plus en plus mériter.

Sur toutes les photos que je vois depuis plusieurs jours, Tsipras ne fait plus, en effet, que ricaner ou se bidonner franchement... Est-ce l'effet de puissants psychotropes nécessités par les reniements et les trahisons qu'il a choisi d'endosser ? Ou bien l'expression difficilement contrôlable d'une satisfaction personnelle, d'un contentement de soi, désormais étalés devant ses semblables de la Germano-Europe : vous avez vu comme je les ai bien manipulés ? Comme j'ai bien entubé mon peuple ? Vous ne croyiez pas que j'en étais capable, hein, et pourtant, c'est bibi qui l'a fait, mieux que Samaras, Papadimos et Papandréou réunis ?! Alors ça vaut bien une petite récompense, non ?

Pour ma part, et vu la situation de ce pays, vu les responsabilités écrasantes du bonhomme dans la tragédie dans laquelle il enfonce son peuple - sciemment -, je trouve cette hilarité permanente franchement indécente, irresponsable, ravageuse. Je pense aussi qu'elle jette une lumière bien trouble sur la période janvier-référendum, comme si tout cela, finalement, n'avait été qu'une comédie, une fausse résistance - mimée -, dont le metteur en scène est bienheureux aujourd'hui d'être sorti, et a gagné les galons lui donnant accès de plein droit au club germano-européen des écorcheurs de peuple .

vendredi 23 octobre 2015

Les charognards...

Plus les politiques sombrent dans l'impuissance et plus ils se réfugient dans le fait divers et le compassionnel.

Le vol de charognards vers le Libournais, ce matin, me dégoûte un peu plus de cette caste d'oligarques sans convictions ni scrupules.

Imagine-t-on de Gaulle, en visite à l'étranger, faire une déclaration sur un accident d'autocar pour tenter de grappiller quelques voix aux régionales en montrant qu'on est capable de pleurer avec Margot ?

Et ce qui nous sert de président de la République, qui est en Grèce pour ramasser tout ce que Merkel n'y a pas encore volé, en Grèce où, chaque jour, la politique de Merkel, de la Germano-Europe et de ce qui nous sert de président de la République tue et détruit des vies par milliers - plus sûrement qu'un autocar rentrant dans un camion -, sans que ça ne fasse pleurnicher ce qui nous sert de président de la République ni sa clique d'oligarques interchangeables, déclare d'Athènes que tout le gouvernement est mobilisé autour de cet accident.

Ouf ! on avait peur que les pompiers et le Samu ne fassent pas le boulot ! En tout cas, si tout le gouvernement est mobilisé pour un accident, les Allemands n'ont qu'à bien se tenir - pour la prochaine guerre.

Enfin, remarquons qu'il manque une voix aux concert des chacals et des vautours qui viennent tourner autour des cadavres : celle de Macron pour qui l'intensification de la circulation en autocar est la voie pour sortir de la crise.

mercredi 21 octobre 2015

La mémorandum IV est sur le feu...

Le gendre idéal de Merkel croyait peut-être avoir un peu de répit en faisant preuve de la plus extrême servilité à l'égard des tortionnaires du peuple grec.

Romaric Godin nous apprend ce soir qu'il n'en est rien. Transformée en Quartet, la Troïka arrive à Athènes... avec de nouvelles exigences.

Vous avez aimé les mémorandums Papndréou/Papadimos, Samaras, Tsipras 1, vous allez adorer le mémorandum IV-Tsipras 2.

Comme je l'écris depuis le 13 juillet, une capitulation n'est jamais un événement isolé, c'est l'événement inaugural d'un enchaînement sans fin de capitulations. Pourquoi se gêner puisque l'on sait maintenant que Tsipras n'a jamais voulu ne serait-ce qu'envisager de sortir de l'étau, c'est-à-dire de l'euro ?

La trahison rend inévitable les exigences qui conduiront à de nouvelles trahisons... Jusqu'à ???

mardi 20 octobre 2015

Nisyros privée d'eau

Nouvelles de Nisyros, mon île : en raison d'une dette de la commune laissée par la précédente municipalité battue en 2014, l'EDF grec a coupé l'électricité à l'usine de dessalement de l'eau qui alimente beaucoup des îliens en eau. C'est notamment le cas à Mandraki, la capitale qui concentre la plus grande partie de la population, mais aussi dans mon village dont la citerne municipale est ravitaillée en partie par cette usine... et partiellement dans les deux autres villages de l'île. Comme on est en fin de saison estivale, les citernes individuelles remplies par l'eau de l'hiver sont pour la plupart vides et les quelques pluies de l'automne sont loin de les avoir remplies : les Nisyriotes dépendent donc en grande partie des citernes municipale, et donc de l'usine de dessalement, pour leur approvisionnement en eau.

Je pense très fort à eux !

Peut-être une manière de les punir d'avoir été la commune de Grèce à donner le plus fort pourcentage de Non au référendum de juillet...

Ainsi va la vie désormais en Grèce : la Germano-Europe et ses collabos de la gauche dite radicale ont installé le chantage à tous les étages.

Et pendant ce temps-là Valls défend à l'Assemblée la révoltante et lamentable équipée turque de Merkel... au nom de l'amitié franco-allemande bien sûr, ce poncif qui n'a plus aucune sens depuis que les soi-dirigeants français ont choisi de devenir les larbins volontaires des maîtres teutons : on a l'âme d'un collabo ou on ne l'a pas !

lundi 19 octobre 2015

France Culture me coupe l'appétit...

Un sinistre imbécile, nommé Jean-Marc Daniel, professeur associé à l'ESCP Europe et directeur de rédaction de la revue Sociétal d'après Wikipédia, dégoise sur France Culture, à l'heure où je coupe mes échalotes dans la salade : la concurrence est une valeur morale - je m'étrangle ; puis il enchaîne sur un éloge de la... déflation ! On ne peut pas faire autrement donc il faut bien s'adapter... et termine par cette sentence de Paul Bourget... en 1895 qui résume sa vision de l'économie et l'horizon de l'humanité : "l'ouvrier à 5 sous sera le vainqueur naturel de l'ouvrier à 5 francs" donc, la seule solution est dans la diminution des salaires...

Paul Bourget... ce crétin cite Paul Bourget comme prophète de l'avenir de la société et de l'économie au XXIe siècle... Bourget, un écrivain mondain sans qualité, catholique tradi, monarchiste et antidreyfusard : c'est vrai que c'est une référence d'une pertinence incontestable pour comprendre le monde !!! Ca m'a laissé tellement pantois que je suis allé voir s'il n'y avait pas un "autre" Paul Bourget... mais non !

Barbey d'Aurevilly parlait à propos du mishellénisme d'About "d'opinions d'épicier superbe". Ca pourrait assez bien s'appliquer à Bourget et à ce sieur Daniel.

Et c'est sur France Culture !!! Une antenne déjà polluée chaque matin par les étrons radiophoniques du sieur Couturier et qui sert de maison de retraite à Mme Ockrent...

Il y a des coups de pieds au cul et des paires de baffes qui se perdent !!! Et quand je dis coups de pieds au cul et paires de baffes, veuillez croire que c'est un euphémisme. Mais quand est-ce qu'on va en finir avec ces sinistres connards qui sont payés des fortunes pour faire l'éloge de la pauvreté organisée et de la destruction de la société???

Du coup, ce sinistre salaud m'a coupé l'appétit !

Ca part en c...

Depuis quelques jours, la Führerin a manifestement perdu toute retenue. Elle ne s'embarrasse plus guère des apparences, parle au nom de l'Europe, laisse fuiter que si le gouvernement Tsipras acceptait de retenir les migrants elle pourrait se montrer magnanime dans le pillage de la Grèce, s'envole pour Ankara et s'affiche sur un trône à côté du Grand Saigneur Erdogan, annonce des avancées avec la Turquie qui vont redynamiser la candidature turque à l'UE...

On savait déjà que cette garce nous ramenait aux années 1930 en imposant la désastreuse politique déflationniste de Brüning qui amena Hitler au pouvoir ; elle nous ramène désormais aux années 1910 et se prend désormais pour Guillaume II visitant le Sultan Abdulhamid.

Et pendant ce temps-là Cambadélis fanfaronne à l'issue de sa pantalonnade du ouiquende en annonçant un score digne de l'Albanie d'Enver Hoxha. Si la Führerin a perdu ses derniers restes de pudeur dans l'expression du néo-impérialisme allemand, le PS, après s'être assis sur les résultats du vrai référendum de 2005 alors qu'Hollande s'est assis sur les résultats du vrai référendum grec, a décidément perdu, lui le plus élémentaire sens du ridicule.

Quant à Tsipandréou, il continue son petit bonhomme de chemin de gendre idéal. Un nouveau paquet déflationniste est passé dans la nuit, comme d'hab, de vendredi à samedi. Il a aussi fait part de "grande joie" de recevoir, la semaine prochaine, Hollandréou et 70 patrons français ( dont Veolia, Total, SNCF et Suez...) qui entendent bien s'approprier les reliefs que laisseront les charognards germains dans le dépeçage du cadavre grec.

Mais le plus intéressant de la journée est un papier de Mediapart, signé Martine Orange, sur une conférence donnée le 16 octobre par l'économiste américain James Galbraith qui conseilla le gouvernement grec jusqu'en juillet dernier. Passionnant même, ce papier qui qualifie la situation actuelle de "colonisation et liquidation" et qui confirme ce que je pense, ce que j'ai écrit ici et pour un livre qui paraîtra en novembre , ce que j'ai dit hier dans une une conférence que je donnais pour les jeunes du Mouvement républicain et citoyen.

Par respect du droit d'auteur et du modèle économique de Mediapart, je ne veux pas donner ici la totalité de cet article, mais on comprendra, par les quatre extraits qui suivent à quel point il est accablant pour le gendre idéal de la Führerin :

"À l'entendre, chacun d'entre eux veut sa part. Les dates de fraîcheur du lait ont été repoussées de 3 à 7 jours pour que les entreprises hollandaises puissent exporter leur lait. Les grands groupes pharmaceutiques se sont arrangés pour être avantagés face à l'industrie locale, en invoquant une concurrence en fait « manipulée au travers des paradis fiscaux et des prix de transfert ». Les privatisations sont conçues pour « créer des monopoles privés pour les entreprises étrangères » sur les biens les plus intéressants, à l'image de l'aéroport d'Athènes, détenu par le groupe allemand de BTP Hochtief."

"Mais pourquoi, ont insisté plusieurs économistes français lors de la discussion, ne pas avoir pris dès l’arrivée au pouvoir la décision d’instaurer un contrôle des capitaux, afin de créer un rapport de force, de rendre possible un plan B, si nécessaire ? « Il y avait une raison politique pour ne pas le faire. Alexis Tsipras considérait que ce premier pas était irréversible vers la sortie de l’euro. Et puis, on craignait la réaction populaire. On avait tort. La population était prête, comme on l’a constaté au moment de la fermeture des banques et de l’instauration du contrôle des capitaux fin juin. Les Grecs avaient pris leurs précautions », relève-t-il."

"En mai, raconte l'économiste, ils ont discuté la possibilité de faire une démarche auprès du ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, afin d’étudier les modalités d’une transition monétaire. « Mais Alexis Tsipras a dit non. Il craignait que cela ne s’ébruite. Dans son entourage, ils étaient de toute façon persuadés dès le début que c’était impossible », raconte-t-il. (...) « On s’est exagéré les difficultés de la sortie de l’euro. Je crois maintenant qu’on aurait pu maintenir un système de paiement sans changer les codes. Avec le contrôle des capitaux, c’est déjà fait. Pour la prochaine fois, on sait maintenant comment faire », dit James Galbraith."

"Revenant sur le référendum de juillet, James Galbraith confirme que Syriza s’attendait à perdre. « Ils pensaient que le oui l’emporterait et même ils l’espéraient », dit-il. Le non l’a gagné, suivi la semaine d’après par une « capitulation », selon ses termes, et un nouveau plan d’austérité. Pour James Galbraith, l’échec de ce nouveau plan est déjà inscrit. Même si l’augmentation des taxes permet pendant quelques mois d’augmenter les recettes de l’État, les mesures exigées vont conduire selon lui à une nouvelle diminution de l’activité, à une nouvelle récession. « Alexis Tsipras a fait tout pour retenir le pouvoir », constate-t-il. « Il dispose d’un Parlement stable. Il a pu choisir ses candidats. Il a écarté son opposition de gauche et il a un partenaire qui ne demande rien. Il peut rester pendant quatre ans. » « Mais le gouvernement va-t-il pouvoir obtenir le résultat demandé par les créanciers ? Certes, le Parlement va accepter tout ce qui est exigé. Mais les magistrats, la police, la population vont-ils faire ce qu’on leur demande ? » s’interroge James Galbraith. « Pour le peuple grec, ce contrat est illégitime. Il lui a été imposé par coercition. Cela m’étonnerait qu’il n’y ait pas de résistance passive, voire active de la population. La rue est toujours là. »"

lundi 12 octobre 2015

Le nouveau paquet déflationniste bientôt adopté... grâce à la procédure d'urgence

Le gendre idéal de Merkel dans ses oeuvres : plus zélé que Papandréou, plus efficace que Papadimos, plus destructeur pour la démocratie que Samaras !

"Nous serons chaque mot de la Constitution", disait-il. "Nous abolirons les mémorandums" disait-il. "Plus jamais de procédure d'urgence méprisant les droits du Parlement", disait-il. "Plus un sacrifice pour l'euro", disait-il. "Nous rétablirons la dignité du peuple grec", disait-il.

Mais ça c'était avant.

Comme je l'écris depuis le 13 juillet, la capitulation n'est pas un événement unique, c'est le début d'un processus d'enchaînement de capitulations multiples de plus en plus graves.

Voir Vichy.

Je n'ai jamais voulu, jusqu'ici, employer le mot de traître, bien que sa capitulation du 13 juillet fût à coup sûr une trahison de ses engagements et des intérêts fondamentaux du pays, mais chaque jour qui passe rend plus difficile de considérer que tout cela n'est que le résultat d'un fâcheux concours de circonstances ou d'une sidérale incompétence ou d'une "simple" paralysie intellectuelle empêchant de voir la vraie nature, irréformable, de la Germano-Europe.

On a beau se refuser à employer ce mot, parce qu'on a voulu croire (avec combien de doutes en ce qui me concerne, dès avant janvier) à ce qu'il disait incarner, parce qu'on a tant voulu trouver d'arguments et de raisons pour le défendre, entre janvier et juillet, on a beau... vient un moment où il s'impose de lui-même.

Blois

J'étais aux Rendez-vous de l'histoire à Blois depuis vendredi et j'en reviens impressionné par les foules qui se pressent pour entendre des historiens, par l'ampleur du programme et la multiplicité des événements.

J'en reviens avec le sentiment que lorsque les médias servent leur soupe insipide, étalent la débilité de leurs programmes, leur haine de la complexité, donnent le primat au pathos sur l'explication et la pédagogie en disant qu'ils donnent au public ce qu'il attend, ils mentent.

Les deux tables-rondes auxquelles j'ai participé - "Qu'est-ce qu'un désir d'histoire ?", animée par Eric Vigne, directeur de Folio Histoire à l'occasion des 20 ans de la collection, avec Philippe Joutard, Robert Frank et Patrick Garcia ; "Les empires face aux nations : ceci a-t-il tué cela ?" présentée et animée par Pascal Ory, avec Marie-Pierre Rey (empire russe), Antoine Marès (empire autrichien) et moi (empire ottoman) - on t attiré un public nombreux et curieux.

Et puis une fois de plus la même constatation : la Grèce passionne et interroge ! Plus encore depuis cet été, et le public, en tout cas celui de Blois, attend d'autres réponses que celle de la propagande germano-européenne. Avec le net sentiment aussi que ce qui s'est passé après le référendum a décillé beaucoup de gens sur le néo-impérialisme allemand et la véritable nature, antidémocratique, de ce qu'il est convenu d'appeler l'Europe.

Si bien que... je crois n'avoir jamais autant signé dans un salon !

Quant à la semaine qui s'annonce, ce sera la reprise de mes cours à l'Université interâges de Créteil et du Val de Marne, un enregistrement d'une heure à Fréquence protestante sur un siècle de vie politique grecque (date de diffusion à préciser), et une conférence débat, à l'invitation des Jeunes du MRC que le thème "Après le référendum et les législatives, quelle situation politique en Grèce ?", le samedi 17 octobre à 16h00, au Falstaff café, 10 place de la Bastille.

Stratégie de la tension en Turquie

Dans les années 70 déjà, en Turquie, une stratégie de la tension (700 meurtres d’intellectuels et de militants de gauche ou d’extrême gauche) a été orchestrée par "l'Etat profond", des officiers turcs des réseaux « Gladio » mis en place par la CIA, dont les Loups gris de Türkes (actuel MHP qui entretient des liaisons dangereuses aussi bien avec la CSU bavaroise qu'avec le MR belge) étaient le bras armé. Cette stratégie aboutit au coup d'Etat militaire de 1980 à l'issue duquel le général Evren et la junte se présentent comme les seuls garants de la paix civile... Les mêmes méthodes sont régulièrement employées par le pouvoir turc pour tuer des chrétiens, des alévis, dans le collimateur d'Erdogan depuis longtemps, ou Hrant Dink journaliste arménien gênant en 2007... Et dans tous les cas, soit les enquêtes n'aboutissent pas, soit elles aboutissent à des "déséquilibrés" isolés dont il est apparu plus d'une fois qu'ils avaient des liens étroits avec les services de sécurité...

En réalité, Erdogan ne reculera devant rien pour décrocher la majorité absolue qui lui permettrait de se faire désigner sultan à vie...

Mais on laisse Erdogan qui soutient Daesh depuis l'origine, achète le pétrole de contrebande de Daesh et les textiles produits dans les territoires contrôlés par Daesh avant de les réexporter vers l'Europe de l'Ouest, qui protège les passeurs de migrants vers les îles grecques, et qui n'a déclaré le combattre que pour la galerie et pour pouvoir tranquillement pilonner les Kurdes qui combattent Daesh sur le terrain, tenir meeting à Strasbourg...

C'est dire l'étendue de la complaisance de nos politiques à l'égard du régime criminel d'Ankara. Car dès que la Turquie est en cause, qu'il s'agisse des provocations continuelles qui forcent à la Grèce à maintenir un effort de défense hors de proportion avec ses ressources (mais qui profite aux industries de guerre allemande et française), de l'occupation de 40 % de la République de Chypre depuis 1974, des crimes de guerres et des crimes contre l'humanité commis au Kurdistan durant des décennies, des violations de l'Etat de droit et des droits constitutionnels des citoyens turcs depuis les manifestations de Gezi, de la fraude électorale généralisée lors des derniers scrutins (un rat dans une centrale coupant malencontreusement l'alimentation électrique à l'heure du dépouillement)... la Germano-Europe comme les Etats-Unis détournent pudiquement le regard. Complaisance des politiques et des journaleux du genre de Guetta qui a seriné pendant dix ans sur Inter que les "islamistes modérés" turcs n'étaient que d'inoffensifs équivalents de démocrates chrétiens !

jeudi 8 octobre 2015

Menteurs, voleurs, fraudeurs...

Après Volkswagen, qui a l'incroyable morgue de continuer à nous inonder de sa pub en partie dans la langue de l'occupant, encore une brillante manifestation du modèle allemand !...

"Deutsche Bank met trimestre après trimestre de gigantesques sommes d'argent de côté pour faire face aux innombrables scandales dans lesquels son nom est cité, du scandale de manipulation des taux interbancaires du Libor aux soupçons de manipulation du marchés des métaux précieux, en passant par une enquête pour de possibles actes de blanchiment d'argent en Russie."

Mais ce sont les Grecs qui sont menteurs, voleurs, fraudeurs.

A vos plumes les chacals de la presse collabo et mishellène : Le Parmentier, Quatremer, Couturier, Guetta et consort !

Hier fut aussi une journée intéressante : tandis qu'à Science po, l'ignoble Schaüble quittait furibard, un amphi où les questions qu'on lui posait sur la Grèce ne convenait point à ses attentes, la lâcheté d'Hollande devant Merkel (après celle de Sarkozy), l'absence de politique allemande de la France à l'heure de l'affirmation de plus en plus arrogante du néo-impérialisme allemand, la germanolâtrie imbécile de nos "élites" politiques et médiatiques, qui en restent aux mantras d'une "amitié franco-allemande", d'un "couple franco-allemand" qui ne veulent plus rien dire, parce qu'il n'y a ni amitié ni couple entre un maître et un larbin, éclataient dans l'hémicycle du non-Parlement de Strasbourg (car cette assemblée n'a rien d'un Parlement, ni la légitimité, ni les compétences).

Et hélas ! hélas ! hélas ! C'est Le Pen qui les a fait éclater en le traitant de vice-chancelier - pour ma part j'aurais plutôt dit Gauleiter - de la province française - j'aurais rajouté du Reich. Comme le dit Lordon dans la passionnant vidéo que l'on trouvera ici et où il dit exactement ce qu'il faut dire aujourd'hui de Syriza, de Tsipras (du coup, je me rends compte combien nous avons pensé la même chose, lui et moi, d'avant janvier à juin : la conviction que Syriza allait à l'échec sans une préparation de la sortie de l'euro mais aussi la volonté de croire qu'avec l'accord de février, il s'achetait du temps pour préparer techniquement cette sortie et y préparer l'opinion), la capacité de récupération de l'extrême droite est infinie.

Mais si cette extrême droite récupère - alors qu'elle défend les mêmes intérêts que ceux qui sont au pouvoir, et mènerait/mènera (car au train où va la décomposition politique dans ce pays, le naufrage du PS comme de la droite dite classique, et l'incapacité de penser la sortie du piège européen de la gauche dite radicale, cela n'est plus à exclure et dans des délais qui pourraient bien être brefs) la même politique servant les mêmes intérêts si jamais elle y parvient -, c'est d'abord à cause de la vacuité intellectuelle d'une classe politico-médiatique qui n'est plus préoccupée que de persévérer dans son être, qui affiche l'impuissance qu'elle a construite par l'euro, les traités scélérats européens qui vident le débat démocratique de tout contenu, le libre-échange qui met en concurrence les travailleurs protégés et les esclaves et qui se couche devant le néo-impérialisme allemand.

Pour ma part, en cette rentrée, ma décision est définitivement arrêtée sur un point fondamental, à la lumière aussi bien des trois scrutins qu'a connus la Grèce et d'un retour où la vacuité absolue du débat politique français m'éclate à la gueule. Je ne voterai plus jamais pour un parti qui n'affiche pas clairement comme préalable la sortie de l'euro sans conditions ni délai autre que celui de la négociation d'une dissolution la plus ordonnée possible de cette monnaie criminelle. Ni au 1er ni au 2e tour. Quelles que soient les circonstances. A aucun scrutin, quel que soit son enjeu secondaire par rapport à ce seul enjeu qui ait aujourd'hui du sens.

"L'Autre Europe" est un piège à cons, une illusion qui permet à celle-ci de continuer à tuer la démocratie et les hommes, précarisés, privés d'emploi, de soins, de chauffage, de nourriture pour satisfaire le rapport psychiatrique des Allemands à la monnaie. Il n'y a pas d'autre Europe, il n'y a qu'un réseau de traités scélérats qui ont sorti de la démocratie tout ce qui donne aux politiques de vrais moyens d'action. Il n'y a pas et il n'y aura pas d'espace démocratique européen, il n'y a qu'un espace oligarchique européen.

Voter pour un moindre mal dans les conditions actuelles est devenu une totale illusion et la négation même de la démocratie. Comme je ne voterai pas FN non plus, je me passerai d'aller voter ou je voterai blanc.

J'estime que, dans les circonstances actuelles, le retrait sur l'Aventin d'une plèbe que le jeu institutionnel a-démocratique imposé par l'euro/Allemagne/UE a réduit au rang de spectateur convié régulièrement à arbitrer le concours de beauté consistant à désigner celui qui appliquera la politique décidée à Berlin ou par des technocrates sans légitimité, larbins de la finance et des lobbys patronaux, est la seule possibilité qui nous est laissée pour montrer que nous récusons non une politique ou une majorité mais le cadre, privé de sens et de contenu, dans lequel s'exerce désormais ce qui n'est plus qu'une comédie électorale, une parodie de vote, un simulacre, une pantalonnade, un rideau de fumée.

mercredi 7 octobre 2015

A la manière de la marquise de Sévigné...

C'est la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus secrète jusqu’aujourd’hui, la plus brillante, la plus digne d’envie : enfin une chose dont on ne trouve qu’un exemple dans nos siècles passés, encore cet exemple n’est - il pas juste ; une chose que l’on ne peut pas croire à Paris (comment la pourrait-on croire à Lyon ?) ; une chose qui fait crier miséricorde à tout le monde ; une chose qui comble de joie Madame Merkel et Madame Lagarde ; une chose enfin qui se fera dimanche, où ceux qui la verront croiront avoir la berlue ; une chose qui se fera dimanche, et qui ne sera peut-être pas faite lundi. Je ne puis me résoudre à la dire ; devinez-la : je vous le donne en trois. Jetez-vous votre langue aux chiens ? Eh bien ! il faut donc vous la dire : ce patron est Pierre Mariani...

Et qui est Pierre Mariani, je vous le donne en quatre, je vous le donne en dix, je vous le donne en cent. C'est le co-responsable de la déconfiture de la banque belgo-française Dexia qui a dû être sauvée à trois reprises par les autorités belges, françaises et luxembourgeoises et qui a coûté au moins 6,6 milliards d'euros au contribuable - à vous et à moi.

Voilà un beau sujet de discourir. Si vous criez, si vous êtes hors de vous-même, si vous dites que nous avons menti, que cela est faux, qu’on se moque de vous, que voilà une belle raillerie, que cela est bien fade à imaginer ; si enfin vous nous dites des injures : nous trouverons que vous avez raison ; nous en avons fait autant que vous.

J'avoue que celle-là m'avait échappé ! Elle m'est révélée par cette passionnante conférence de presse d'Eric Toussaint sur la défunte commission parlementaire grecque d'audit de la dette, que le gendre idéal de Merkel se gardera bien de reconduire. Ce qui permettra à l'un des acteurs les plus troubles de ces derniers années, Iannis Stournaras, gouverneur au FMI, puis ministre des Finances de 2012 à 2014, nommé par Samaras gouverneur de la Banque de Grèce et maintenu à son poste par le gendre idéal de Merkel, de n'avoir pas à s'expliquer, ni sur ses manipulations, ni sur la disparition de la liste Lagarde, ni sur... Convoqué par trois fois par la présidente du Parlement, Zoé, il a par trois fois refusé de se présenter, arguant la dernière qu'il répondrait à la convocation après les élections. C'est dire les assurances qu'a dû lui prodiguées le gendre idéal de Merkel.

Mais bien sûr, ce sont les salariés d'Air France ou d'ailleurs, qui refusent de se laisser dépouiller, les voyous.

Combien de temps les peuples toléreront-ils encore cela ? Chaque jour qui passe rend plus indispensable que les vrais voyous rendent des comptes...

mardi 6 octobre 2015

Et mon agenda de rentrée...

Mon agenda de rentrée :

- Je serai aux Rendez-vous de l'histoire de Blois

  • pour une Masterclass dans le cadre des 30 ans de la collection Folio Histoire, le samedi 10 octobre (11h30-13h00, auditorium de la Bibliothèque Abbé Grégoire A. Crémieux-Naquet), animée par Eric Vigne, avec Philippe Joutard, Robert Frank et Patrick Garcia ; j'interviendrai sur le thème : "Que devient le besoin personnel d’un historien d’écrire sur une région (la Grèce et les Balkans) lorsque celui-ci heurte de plein fouet une actualité qui plonge cette même région dans le court terme de la décision politique ?"
  • pour une table-ronde intitulée "Les empires face aux nations : ceci tuera cela ?", le dimanche 11 (11h30-13h00, amphi 1 de l'Université) animée par Pascal Ory, avec Marie-Pierre Rey et Antoine Mares, où j'interviendrai sur la fin de l'Empire ottoman.
  • pour trois signatures au salon du livre (stand Gallimard) les vendredi 9 de 15h00 à 16h00; samedi 10 de 14h00 à 16h00 et dimanche 11 de 14h00 à 16h00.

- Je serai le samedi 17 octobre à 16H00 (Brasserie Falstaff, 10 place de la Bastille à Paris) l'invité des Jeunes du Mouvement républicain et citoyen, pour une conférence débat sur le thème : " Après le référendum et les élections, quelle situation politique en Grèce ?"

- Je serai le vendredi 23 octobre (heure à préciser) à la MJC du Plateau de Saint-Brieuc, pour une conférence sur les rapports entre la Grèce et l'Europe occidentale, dans le cadre de la manifestation "Babylone en Grèce".

- Je serai le mercredi 28 octobre à Strasbourg (à 20h00 au cinéma Odyssée, 3 Rue des Francs Bourgeois), fête nationale grecque commémorant le NON à l'ultimatum italien de 1940, à l'invitation de la Communauté hellénique, pour un débat animé par Marco Nassiveras, directeur de l'information d'Arte, pour la présentation-débat, avec le réalisateur Stelios Kouloglou, député Syriza au Parlement européen, de son film : "Néonazis : Holocauste de la mémoire", sur les crimes nazis en Grèce et Aube dorée.

- Je serai le jeudi 5 novembre à 18h00, à la médiathèque intercommunale Ouest Provence de Miramas, pour une conférence-débat sur le thème : "Grèce-Europe occidentale, échanges et malentendus", suivie d'une collation et de la projection du film documentaire : "Et nous jetterons la mer derrière vous" (témoignages de migrants passés par la Turquie et la Grèce) et d'un débat avec deux des réalisateurs.

- Je serai le jeudi 12 novembre à 18h30, à la Librairie des Cordeliers de Romans, à l'invitation de Martha Kantzavelou Deshayes et du cours de grec de la MJC Robert Martin, pour une conférence-débat sur : "La Grèce et les mouvements migratoires de Byzance à nos jours".

- Je serai le 27 novembre à 20h30 un des invités du Café littéraire de l'Espace culturel "La Rue" à Mandres-les-Roses, pour parler de l'aspect "polar" de plusieurs de mes romans.

Et puis j'enregistre après-demain un entretien avec Jo Ma pour France Inter, et le 14 une heure d'émission sur un siècle de vie politique en Grèce avec Nicolas Mietton sur Fréquence protestante (dates de diffusion à préciser)...

Et puis le mardi 13 octobre, je reprends mes cours à l'Université interâges de Créteil et du Val de Marne, avec un cycle sur "La monnaie dans l'histoire des relations internationales", deux d'"Enjeux du monde contemporain" (suivant l'actu) et quatre séances de géopolitique (Faut-il avoir peur de Poutine ? / La nouvelle donne au Proche-Orient / Chine, Inde, Japon, l'Asie en mutation / L'Union européenne a-t-elle encore un projet et un avenir ?) et deux conférences sur le passage de la Grande alliance à la Guerre froide entre 1945 et 1949...

OUF !

Chroniques nisyriotes (10) - Le retour

Voilà, cette fois c'est terminé... en principe jusqu'en décembre.

Je ne sais pas si ce sont les élections ou l'orage qui les a suivies de peu et déversé dans ma citerne 52 cm d'eau, mais la fin de septembre a été fraîche.

Comme si l'hiver tsipriote arrivait à grands pas. L'hiver tsipriote... vous savez, cette gauche radicale qui va gouverner plus à droite que la droite. Pour l'heure, les Grecs n'ont, dans les médias, que l'avant-goût, distillé jour après jour, au goutte à goutte, comme tout supplice qui se respecte, des mesures que le faux rebelle devenu gendre idéal de Mme Merkel va infliger à une économie et une société déjà ravagées par cinq ans de stratégie du choc germano-européenne.

Pour l'heure, la saison touristique se termine avec de bons chiffres, dus à la situation en Afrique du Nord, en Egypte, en Turquie. Des chiffres en trompe l'oeil, comme le reste, car le nombre d'entrées, flatteur, ne signifie plus rien depuis que le tourisme, en Grèce, est devenu massivement du all inclusive. Autrefois, le tourisme irriguait un tissu économique local : chambres chez l'habitant, petites structures hôtelières locales, restaurants, cafés, pâtisseries, commerces de proximité... Depuis quelques années, il est massivement devenu un tourisme qui rapporte essentiellement au tour operateurs occidentaux ou russes qui encaissent les recettes du "tout compris" dans le pays de départ et possèdent souvent les structures hôtelières gigantesques, dont le personnel grec reçoit des salaires de misère grâce à la politique germano-européenne endossée par Syriza. Parqués dans leurs colonies localisées hors des agglomérations, les touristes ne sortent plus que pour des excursions - elles aussi payées aux tour opérateurs - et ne dépensent plus guère dans les commerces locaux.

Pour l'heure, on attend l'hiver et les effets du Mémorandum Tsipras. Pour l'heure, c'est la désillusion et le discrédit de toute parole politique qui dominent. On le jure, avec Tsipras, c'est la dernière fois qu'on s'est fait avoir ; on ne veut plus rien savoir de ces gugusses qui disent une chose et font le contraire six mois plus tard, tout cela pour occuper la place des autres.

De 2009 à 2013, nous avions senti, Frédéric et moi, le pays sombrer dans le désespoir, après la révolte étouffée dans les gaz et les provocations/violences policières et les élections de 2012. Puis comme l'avait dit le slogan de Syriza, à la mi 2014, on avait nettement senti que l'espoir revenait, que les gens reprenaient courage en ayant enfin une perspective de rupture avec la spirale mortelle dans laquelle les avaient enfermés le Reich germano-européen et les collabos ND-PASOK chargés par les maîtres d'exécuter les ordres, au mépris de la Constitution et des principes fondamentaux de la démocratie représentative.

Puis il y a eu l'incroyable élan du référendum - ce moment où tout était possible et où, quelque décision de rupture qu'il eût prise, Tsipras eût eu derrière lui bien plus encore que les 61,3 % qui avaient voté NON. Le sentiment de la dignité nationale retrouvée ; cette axioprépeia que la voix mâle et grave de Tsipras scandait si bien et si régulièrement depuis un an, à côté et en corollaire de l'espoir.

Et vint le 13 juillet : la trahison éhontée de l'espoir, de la dignité et du NON ; avec, dans la foulée, ces élections de la désespérance, afin de prendre de vitesse la strucuturation de l'opposition anti-euro, anti mémorandum (ce qui est la même chose) et de se faire reconduire avant que les désastreux effets de la désastreuse politique que Tsipras a accepté de conduire ne se fassent sentir. Maintenant l'attente de l'hiver et de l'application qui s'annonce tragique du Mémorandum Tsipras... Winter is coming et on ne sait pas, dans ce Game of throne tsiprio-euro-allemand, combien de temps il durera.

Résignation ? Ca y ressemble. Il va falloir payer toutes les taxes et les impôts anciens et nouveaux, tous en augmentation, qui vont dégringoler en cascade, il va falloir gérer les nouvelles baisses de retraite - souvent la seule ressource de familles élargies où le chômage s'est enkysté depuis cinq ans -, il va falloir absorber la nouvelle vague de faillites des entrepreneurs et paysans contraints de payer des impôts en avance et sur la base des revenus de l'année précédentes, il va falloir se chauffer, se nourrir, se soigner... ce qui, avant le Mémorandum Tsipras, était déjà mission impossible pour près du tiers de la population.

On va claquer des dents, en Grèce, et crever la dalle, et crever tout court, faute de soins, dans ce premier hiver du Mémorandum tsipriote. Car c'est cela la réalité de la politique que la gauche dite radicale a accepté de conduire.

Résignation, sans doute. Et comme toujours résistance avec les moyens du bord : l'Etat se montrant une fois de plus illégitime, en appliquant la politique qui lui est dictée plutôt que celle pour laquelle les partis au pouvoir ont été mandatés, le travail au noir et la double comptabilité vont exploser. J'ai eu mille fois l'occasion de l'écrire et de le dire : le problème fiscal de la Grèce n'est pas un problème de fraude, c'est un problème de consentement à l'impôt. C'est en faisant que l'impôt soit juste et proportionné aux services rendus par cet Etat qu'on fera progresser ce consentement. En appliquant la fiscalité délirante qu'il accepte d'appliquer et en acceptant de dégrader encore les services rendus par l'Etat, le gouvernement Syriza-ANEL ne peut que faire reculer ce consentement. Les recettes fiscales vont donc probablement s'effondrer, sous le double effet de la récession aggravée par le Mémorandum Tsipras et de la défiance accrue par rapport à l'Etat.

Résignation et amertume ironique devant le scandale Volkswagen qui a dû, en mon absence, je n'en doute pas un instant, déchaîner l'ire vengeresse non moins qu'éditoriale des Quatremer, Leparmentier, Guetta, Couturier et consort contre un peuple allemand intrinsèquement fraudeur et menteur, comme ils s'égosillent à dénoncer le grec depuis cinq ans. Dans mon île en tout cas, ça a fait rire jaune, cette affaire : ben oui, quoi, c'est nous les fraudeurs...

Résignation, amertume, mais aussi immense colère rentrée. Rentrée, pour l'instant. Mais jusqu'à quand et comment explosera-t-elle ? Pochette surprise.

Et puis le gouvernement actuel n'a que 4 voix de majorité ; et les députés des îles commencent déjà à ruer dans les brancards à la perspective de la prochaine hausse de TVA, appliquée d'abord aux principales îles touristiques (sans doute afin d'y étouffer le tourisme), puis au plus grand nombre, puis au moins favorisées. Mesure d'une bêtise insigne, imposée et acceptée au mépris de la continuité territoriale, tout étant déjà plus cher dans les îles du fait justement que la situation insulaire impose des contraintes que n'ont pas à gérer les territoires continentaux. Subtilité qui dépasse sans doute les capacités intellectuelles des oligarques germano-européens en charge du gouvernement colonial de la Grèce dont les Tsipriotes se sont faits le relai.

Alors aux prochaines nouvelles exigences du Reich, qu'adviendra-t-il lorsque 4 députés feront défection parce qu'ils ne les accepteront pas ? Une alliance avec le PASOK, Potami, une Union mémorandaire baptisée Union nationale, de nouvelles élections ?

De retour samedi à Paris, je renoue avec Facebook, avec le flux d'informations en continu, alors que depuis juin (hors la parenthèse parisienne d'août) j'étais en désintoxication d'Internet : pas de connexion wi-fi cette année au village, une ou deux par semaine, en bas, à Mandraki... et l'impression, en renouant, que je n'ai absolument rien raté.

Je renoue aussi avec les papiers de Romaric Godin, toujours pertinent dans la marée d'ignorance, d'insignifiance et lâchons le mot - vraiment justifié quand on voit la Une de Libération hier - de merde journalistiques. Celui de ce jour revient sur les oeuvres du gendre grec idéal de Merkel expliquant qu'il se doit de se montrer "bon élève" d'abord parce qu'il n'a pas le choix : "Le fonctionnement du troisième mémorandum le place sous une surveillance étroite, comme on le voit : l'argent n'est versé qu'au compte-goutte et moyennant une législation précise. Le mémorandum ne laisse aucune initiative en matière budgétaire au gouvernement d'Athènes."

Et oui, car c'est bien là le noeud de ce Mémorandum de gauche dite radicale, pire que ceux du PASOK et la droite réunis, signé sous le fallacieux prétexte du moindre mal et du "rétablissement de la confiance"... qui aurait donc été détruite (ce qui suppose qu'elle existait auparavant et que la politique dans l'UE est affaire de bonne volonté, de confiance... et pas de rapports de force brute : ravageuse illusion tsimpriote, une de plus !) et dans l'illusion d'obtenir une réduction de la dette, ignorant ainsi l'axiome Pasqua selon lequel les promesses n'engagent que ceux qui les croient.

La vraie question à mes yeux est : s'agit-il d'aveuglement (refus délibéré de voir la vraie nature de l'Europe), de trouille (incapacité à assumer la nécessaire résistance et l'indispensable rupture par manque de caractère, peur d'affronter les conséquences de cette rupture, lâcheté qui conduit à s'abandonner à une logique qu'on sait mortelle), ou bien de pure duplicité/arrivisme (avoir mimé la résistance sans préparer d'alternative à l'échec d'une négociation qu'on savait vouée à l'échec pour enfumer le peuple, par simple désir de prendre la place des autres et les profits qui vont avec, en étant dès l'origine résolu à tenir le rôle du syndic de faillite aux ordres) ? Je n'ai toujours pas tranché, mais au final le résultat est le même.

Catastrophe économique, sociale, humanitaire, démocratique.

Enfin, il faut signaler que la défunte commission sur la légitimité de la dette grecque, créée - on le sait maintenant - contre la volonté de Tsipras, Dragasakis et de toute la clique néo-mémorandaire au pouvoir, à l'initiative de Zoé Konstantopoulou, présidente de l'ancienne ''Vouli'', que sa dignité, son énergie, sa résolution, son courage destinent bien sûr à être une âme de la Résistance dans cette ère qui s'ouvre de collaboration tsipriote, et une des personnalités qui incarnent l'avenir, car l'affaissement actuel dans cette collaboration - je crois ou je veux croire - ne durera pas, vient de présenter son testament : la lecture de ce document, si elle est ardue, est passionnante, et pour tout dire indispensable.

Pour le reste, ma dernière décadie nisyriote fut marquée par une jolie rencontre. Un jour que j'allais retirer de l'argent à la poste de Mandraki, je vois un monsieur, au coin de la rue, qui s'arrête, me regarde prendre mes billets... Je me demande les raisons de cette attitude. A Mandraki, on ne craint guère les braquages au distributeur automatique ! Je range mes billets et je vois alors le monsieur s'avancer vers moi : " Vous êtes monsieur Delorme ? " Moi, interloqué, je réponds qu'en effet... et de me dire alors qu'il a lu La Grèce et les Balkans, mes romans, qu'il suit ce blog... A vrai dire, sur le coup, je n'en reviens pas. C'est la première fois qu'on me reconnaît dans la rue... et ça se passe à Mandraki ! Je lui dis aussi mon émotion - réelle. Ouzo peu après à la terrasse d'Alexandros, puis quelques jours plus tard sur mon balcon, dîner au Balkoni d'Emborio, chez Katina... Prof de lettres classiques en retraite et son épouse ancien censeur (je ne sais plus le nom idiot que ça porte aujourd'hui, j'ai tiré un trait depuis longtemps sur les euphémismes stupides de l'EN) à Rouen, nous avons longuement échangé et je me suis dit, une fois de plus, que l'écriture et la Grèce étaient des passions qui créaient de solides connivences...

Enfin, il y eut la préparation de la maison et du jardin pour l'hiver... perfectionnement de ma Ligne Maginot anti-chèvres, derniers coups de peinture, de vernis. Derniers bains dans une mer jamais aussi douce qu'en cette fin d'été, et une journée où la limpidité de l'air faisait voir la côte turque comme si on était à quelques centaines de mètres. Le pincement au coeur du départ au petit matin, alors que le char d'Apollon embrasait les hauteurs de la presqu'île de Cnide - aurore aux doigts de rose. La traversée jusqu'à Kardaména, l'avion... Paris.

"Où que j'aille, la Grèce me blesse" écrivait Séféris.

Voilà, en principe, le prochain retour là-bas devrait être juste après Noël. Dans quel état le pays sera-t-il alors ?

Ici, en tout cas, rien n'a changé : vide du débat politique, empire du compassionnel, impuissance, organe dits d'information à côté desquels la Propagandastaffel ou Tass de la grande époque font province et petit genre... encore dans le déchaînement, depuis hier, pour une histoire de chemise, alors qu'on fait silence sur la remise en cause par le PDG d'Air France... de l'interdiction du travail des enfants.

Pour ma part, et au vu des résultats actuels de l'expérience de laboratoire grecque, je pense que le fait que les gens dont les décisions, prises en application d'une idéologie dont ils se font les agents serviles, engagent la vie des autres, réalisent qu'il y a des risques, que leur violence en col blanc ne s'exerce pas impunément - car ne nous y trompons pas, la violence première est la leur, celle du néolibéralisme, de la concurrence ordonnatrice universelle, du coût toujours plus bas, de l'Europe jungle qui écrase les individus et les peuples - me paraît à vrai dire... sain. Qu'un des larbins du système y perde sa chemise plutôt drôle. Que le Premier ministre croie indispensable de s'en indigner, significatif de l'idéologie que sert ce funeste personnage. Et que ce genre de chose n'arrive pas aux tortionnaires de la Troïka, par exemple, regrettable.

Là-dessus se terminent les chroniques nisyriotes d'un drôle d'été 2015 qui, l'avenir nous le dira, sera peut-être un point de bascule de l'histoire des peuples européens. La révélation du vrai visage, totalitaire, de l'Union européenne et du néo-impérialisme allemand ne resteront pas, j'en suis convaincu, sans conséquence. La poussée historique de la gauche anti-austérité et anti-euro, hier, au Portugal, provoque le recul de la droite de collaboration et met dans l'obligation, une fois de plus, les "socialistes" locaux de choisir entre le peuple et l'intérêt national, ou le soutien (actif ou passif) à la droite au nom de l'Europe. Ces combinaisons dites d'union nationale prolongent un statu quo intenable. Elles auront une fin. La question, à mes yeux, est de savoir, désormais, si cette fin peut encore passer par les voies de la démocratie parlementaire que l'Europe et le néo-impérialisme allemand ont vidé de tout contenu et de toute réalité. Ou si elle passeront par un processus révolutionnaire.

En attendant, je me sens pleinement solidaire d'une récente initiative, prise par des jeunes de diverses organisations, se donnant pour but la reconquête par la gauche du terrain, trop longtemps laissé à l'extrême droite, de la souveraineté nationale, ou populaire. Parce que c'est entre nations, entre peuples souverains, que peut se bâtir demain une Europe solidaire de la coopération, parce que, pour cela, il faut d'abord en finir avec le piège mortel pour la démocratie et l'Etat social que constitue une Union européenne dont les traités scélérats ont tout ordonné autour de la concurrence, de la finance et d'une monnaie criminelle qui enrichit les pays les plus riches et appauvrit les autres. On trouvera là leur appel, une pétition que j'ai signée et la page Facebook de leur structure en gestation.