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dimanche 28 février 2016

Salon de l'agriculture houleux

Je trouve cela plutôt amusant que les agriculteurs s'en prennent à Hollandouille ou à quelque autre oligarque hors-sol de droite ou de fausse-gauche en balade au salon de l'agriculture, comme Marie-Antoinette jouait à la fermière au hameau de Versailles. Je trouve plutôt rigolo qu'ils s'en prennent au stand du ministère chargé de leur liquidation par Bruxelles, ou à celui d'industriels qui ont pour vocation de vendre de la mrd au plus bas prix possible. Le problème c'est qu'aucun de ceux que j'ai entendus n'est capable de rompre avec le dogme européen. Et encore moins le patron de la FNSEA, larbin de Bruxelles en attendant peut-être un jour, comme plusieurs de ses prédécesseurs, de devenir ministre.

Ils en sont restés au marché commun agricole des années 1960 qui leur avait été globalement favorable (même si c'est avec beaucoup d'inégalités et d'erreurs dont on prend conscience aujourd'hui de l'énormité et des conséquences désastreuses), parce qu'il était fondé sur la préférence communautaire, la protection du marché intérieur et des prix garantis.

Mais ils refusent de comprendre que l'UE, depuis trente ans, a systématiquement, méthodiquement détruit tout cela (comme son but est de détruire tout aussi méthodiquement l'Etat social et la démocratie) pour les détruire ensuite et leur substituer une agriculture industrielle fondée sur une main d'oeuvre à bas coût d'Europe de l'Est, la spoliation de leurs terres au profit d'investisseurs, comme l'Europe l'a déjà réalisé en Roumanie ou en Bulgarie et comme elle a entrepris, avec l'aide du gouvernement Tsipras, de le réaliser en Grèce... avant de les achever avec le TAFTA.

La jacquerie c'est un début, mais la nécessaire révolution - sociale, démocratique, paysanne - ne peut passer que par la destruction de l'Union européenne.

samedi 27 février 2016

Une "Europe" qui part en c..., en sucette.

Encore un pays rendu ingouvernable par l'Europe ?

On nous avait pourtant rabâcher jusqu'à la nausée que l'Irlande allait bien, qu'elle avait fait les "efforts nécessaires" pour sa résurrection, que l'austérité ça marchait...

L'excellent Romaric Godin nous donne ici une analyse des élections irlandaises... à confirmer par les résultats définitifs longs à obtenir en raison d'un mode de scrutin particulièrement compliqué.

La coalition sortante perd 22 points et ne retrouverait que 55 sièges en perdant 58, et, là encore, la logique européenne s'applique : les forces politiques du système étant discréditées par la politique que l'Europe leur impose et que les électeurs rejettent, on voit grimper l'abstention (+5%), des gauches radicales qui cependant ne convainquent pas (22%) et des "indépendants" (16%) qui incarnent le rejet d'un jeu politique privé de sens.

Au final, là comme ailleurs, la base électorale des partis du système se réduit tellement qu'ils sont contraints de gouverner ensemble dans de grandes coalitions qui mettent en évidence leur connivence de fond - le maintien du statu quo - au-delà des divergences qui n'ont plus d'autre utilité que d'amuser la galerie électorale.

Et pendant ce temps-là, on apprend que même les crétins criminels - car il en a déjà fait beaucoup, des morts, ce 3% : des suicidés, des paupérisés, des privés d'accès aux soins, des diabétiques qu'on ampute ou qui deviennent aveugle, en Grèce, parce qu'ils ne peuvent plus se payer l'insuline, des cancéreux privés de chimiothérapie..., j'en passe et des pires - qui ont mis en place les "critères" imbéciles, destinés à satisfaire le rapport psychiatrique des Allemands à la monnaie bet qui nous ont plongé depuis tantôt un quart de siècle dans la croissance molle puis la déflation, ont des éclairs de lucidité...

Et pendant ce temps-là, à la Commission européenne...

Si vous n'avez pas compris que ce qu'on appelle par abus de langage l'Europe, n'a rien à voir avec ce que cela prétend être, que ce n'est QU'une machine à paupériser, à promouvoir le moindre coût, c'est-à-dire, la destruction de tout Etat social, que cette Europe-là est irréformable parce qu'elle a été conçue, précisément, pour servir à quoi elle sert, et que cette Europe-là on la quitte ou on y crève, c'est simplement que vous ne voulez pas comprendre.

Et pendant ce temps-là, en Grèce, le gouvernement Syriza prétend montrer qu'il est le moindre mal en faisant adopter des mesures sociales destinées à combattre les effets de... sa propre politique, c'est-à-dire de la politique qu'il se laisse dicter par l'Europe depuis sa capitulation de juillet.

Ecran de fumée : d'un côté on met en oeuvre des politiques qui paupérisent massivement la population, privent une partie de plus en plus importante de celle-ci d'accès aux soins, mettent le système public de santé dans l'impossibilité de remplir ses missions... et de l'autre on prétend réparer ce qu'on détruit par des mesures humanitaires dont on sait qu'on n'aura pas les moyens de les appliquer.

Ca s'appelle du cynisme, ou, comme on disait chez moi, un cautère sur une jambe de bois.

Et pendant ce temps-là en Grèce, toujours... comme nous l'écrit l'ami Panagiotis (aidez-le si vous le pouvez - comme beaucoup de Grecs, il en a un urgent besoin - en donnant sur son site, colonne de droite, pour qu'il puisse continuer à nous informer) dans un papier encore meilleur que d'habitude, poignant, sur une situation qui se détériore chaque jour, jusqu'au chaos qui n'est plu, désormais, une potentialité, mais bien une probabilité.

En Grèce où l'on annonçait avant-hier le rappel en consultation à Athènes de l'ambassadeur de Grèce près le gouvernement impérial d'Autriche-Hongrie puis on l'on déclarait persona non grata le ministre de l'Intérieur d'icelui, après que se fut tenu, dans la capitale des Habsbourg, une réunion des représentants de puissances vassales de l'Empire - dont fut tenue à l'écart celui du Reich allemand -, dans le but de faire de la Grèce un vaste camp de concentration des va-nu-pieds que l'Empire ottoman dirige vers celle-ci, tout en exigeant une augmentation de la rançon que la chancelière du Reich lui a offerte.

Le gouvernement d'Athènes semble ne pas encore avoir compris que, ayant cédé à l'ultimatum des Puissances de l'été dernier, il est désormais tenu pour quantité négligeable par les chancelleries.

Rassurez-vous, bonnes gens, l'Europe va bien ! l'Europe... c'est la paix !

jeudi 25 février 2016

Sommet à Vienne

On annonce le rappel en consultation à Athènes de l'ambassadeur de Grèce près le gouvernement impérial d'Autriche-Hongrie, après que celui-ci eut convoqué dans la capitale des Habsbourg les représentants de puissances vassales - tout en tenant à l'écart celui du Reich allemand -, dans le but de faire de la Grèce un vaste camp de concentration des va-nu-pieds que l'Empire ottoman dirige vers celle-ci, tout en exigeant une augmentation de la rançon que la chancelière du Reich lui a offerte.

Le gouvernement d'Athènes semble ne pas encore avoir compris que, ayant cédé à l'ultimatum des Puissances de l'été dernier, il est désormais tenu pour quantité négligeable par les chancelleries.

Rassurez-vous, bonnes gens, l'Europe va bien !

Les semaines à venir...

On tâche de se remettre au boulot... pas évident, mais on tâche... Dans les semaines à venir, je serai donc :

- l'invité, le vendredi 4 mars, de l'association philhellène Ikona d'Auxerre, pour une conférence sur le thème : "Grèce et Europe occidentale, échanges et malentendus" ;

- l'invité du "Café géo" du Mans, le jeudi 10 mars, de 18h à 19h30 à la librairie Thuard, sur le thème : "Entre UE et Turquie, la Grèce prise au piège" ;

- au 26e Carrefour de la pensée au Mans ("Où va la démocratie ?" en 2016), le vendredi 11 mars 2016 à 10h00, pour une intervention sur le thème : "L'Union européenne contre la démocratie, l'exemple grec" ;

- au théâtre de la Commune d'Aubervilliers, le samedi 2 avril, autour et à la suite de la représentation du spectacle "Kairos" de Bruno Meyssat (présenté du 31 mars au 13 avril, après et avant de l'avoir été/ de l'être à Lyon et sans doute ailleurs), qui a eu la gentillesse de m'écrire que La Grèce et les Balkans ainsi que ma "Fable du boa et du lapin", contribution au livre collectif dirigé par Marie-Laure Coulmin Koutsaftis, Les Grecs contre l'austérité, Il était une fois la crise de la dette (Le Temps des cerises), n'avaient pas été étrangers à son travail, participation à un débat avec Panagiotis Grigoriou (de l'indispensable blog greekcrisis), Michel Husson et Frédéric Lordon (chouette ! je vais enfin faire sa connaissance !!!), ...

vendredi 19 février 2016

Regard, d'un oeil et demi, sur le monde tel qu'il va

L'oeil gauche à moitié fermé par un superbe orgelet. J'aurais pourtant parié sur une magnifique poussée d'herpès...

Comme dit Scarlett dans Autant en emporte le vent, probablement le roman que maman a relu le plus de fois, et le premier "gros" roman qu'elle m'a fait lire (dans mon souvenir il y a aussi Les Rois maudits et Désirée Clary, reine de Suède...) : "demain est un autre jour".

Cela dit, j'ai beau être autocentré sur mon malheur particulier, ces derniers temps ; j'ai beau n'avoir guère écouté/regardé les infos depuis une semaine. La rumeur du monde n'en parvient pas moins jusqu'à moi. Et même si je me méfie de mon état un rien dépressif, j'ai la très nette impression d'une accélération vers l'absurde.

A quand la levée de l'interdiction du travail des enfants, cet insupportable obstacle à la fluidité du marché du travail ? Ca valait le coup de voter Hollande, vous ne trouvez pas ?

Au demeurant, l'annonce, dès la divulgation des principaux traits d'une "réforme" pas même encore présentée en Conseil des ministres, qu'on utilisera la 49-3 puisqu'il est possible/probable qu'il n'y ait pas de majorité pour l'adopter, pose une autre question. A-t-on encore besoin d'un Parlement ? Ne ferait-on pas d'utiles économies en s'en passant ? Le processus mémorandaire en Grèce pose les mêmes questions depuis cinq ans. En réalité, nous vivons désormais sous un régime européen qui exclut la démocratie. Nous ne sommes plus en démocratie. A quoi sert, dès lors, de conserver des formes parlementaires ? A rien, si ce n'est continuer à faire croire qu'on est encore en démocratie.

Entre les délires de plus en plus surréalistes de Merkel/Juncker et consorts, la prochaine faillite du système bancaire italien et une Deutsche Bank bourrée jusqu'à la gueule d'actifs toxiques, les trahisons en chaîne de Tsipras et de ses petits copains qui préparent méthodiquement une catastrophe politique à mes yeux désormais certaine même si je suis incapable, encore, d'en deviner la nature (un sous-ministre Grec indépendant a récemment affirmé que Tsipras avait trompé ses électeurs comme Papandréou et Samaras : on atteint, par l'Europe et l'euro, via le néo-impérialisme allemand, le terme du discrédit de TOUTE parole politique : quoi après ?), l'incroyable lèche-c.. de Merkel à Erdogan, qui ne se gêne même plus pour pilonner massivement les troupes kurdes qui combattent Daesh, et qui ne se sent tellement plus qu'il interdit au Premier ministre grec (lequel obtempère) de poser son avion... à Rhodes, les provocations quotidiennes de cet islamo-fasciste d'Erdogan auquel l'Allemagne et ses toutous européens tendent la joue droite après s'être pris une baffe sur la gauche et avoir mis la main au portefeuille pour payer celui qui les baffe, l'effondrement des importations en Chine et la récession qui va déferler sur les Etats-Unis, l'incroyable nomination de Fabius au Conseil constitutionnel et de sa femme à la direction du journal de son ex, Baylet, lui-même promu ministre - récompense de l'incompétence, copinage, entre soi nomenklaturiste érigés en mode de gouvernement -, et le démontage systématique, à la grecque, par les socialistes, sous prétexte de compétitivité et à cause de l'euro qui interdit tout autre type d'ajustement, de deux siècles de conquête de droits sociaux... il me semble qu'en ce début de 2016 tout part en c... et que le processus d'entropie libéralo-européen qui nous entraîne vers le chaos est en train d'atteindre un point de non retour.

mercredi 17 février 2016

Pour maman

Pour maman : le poème final du "Marie des Brumes" d'Elytis (trad par Xavier Bordes et Robert Longueville), et cet extrait de "Sur Scène", le deuxième des Trois Poèmes secret de Séféris ( trad. Lorand Gaspar), que je lui lirai demain...

Merci pour vos mots gentils, vos condoléances, vos témoignages d'amitié. Je ne peux vous répondre à chacun personnellement, mais sachez que, dans cette épreuve, j'ai en somme touché le sens du mot compassion. Elle ne réduit en rien le chagrin inconsolable qu'on éprouve, mais elle fait malgré tout du bien. Merci donc à chacun d'entre vous.

Demain, nous accompagnerons maman jusqu'au crématorium du Père Lachaise. On y entendra Les Feuilles mortes par Montand qu'elle aimait tant, le premier mouvement du Stabat Mater de Vivaldi chanté par Bowman, qu'elle et moi étions allés entendre une fois ensemble au Théâtre des Champs Elysées, puis Les Petits papiers de Gainsbourg, chanté par Régine, une chanson qui l'a encore fait sourire la semaine passée et dont elle m'a redit que c'était sa chanson préférée. J'y lirai les deux poèmes de Séféris et d'Elytis et il y aura une bénédiction qu'elle a souhaitée. Puis, pendant les vacances de printemps, nous irons en famille immerger l'urne funéraire dans cette Méditerranée qu'elle aimait tant, dont elle m'a transmis l'amour, où tortues et dauphins veilleront sur elle...

lundi 15 février 2016

Deuil

Depuis plusieurs jours je savais que je mettrais mon FB et mon blog en deuil avec des Soulages, j'y avais pensé... quel nom en ces heures que nous traversons, mon neveu, ma soeur, mon papa et moi - sans oublier mon Frédéric, qui est à mes côtés. Hier soir, en rentrant de l'hôpital, j'ai mis cette page et ce blog en deuil, en deuil avec ce noir qui produit de la lumière et cette plaie verticale...

Hier soir, je ne pouvais rien écrire.

Je me réveille en pleurant. Je n'ai jamais été aussi malheureux de ma vie.

Samedi, il y a eu quatre semaines que nous sommes rentrés d'Athènes, Frédéric et moi. Maman devait voir, le 6 janvier, un chirurgien pour une banale opération de la vésicule qui lui avait provoqué une douloureuse crise de calculs avant Noël... Mais à Noël, elle était bien. Fatiguée de vivre comme elle me le disait depuis plusieurs années, mais bien. Le 5 janvier, elle était partie aux urgences, on l'avait gardée pour des examens complémentaires, rien d'alarmant m'avait dit ma soeur à qui j'avais demandé si elle pensait nécessaire que je rentre. Mais le 17 à l'hôpital, je l'avais trouvée mal, son état se dégradait depuis quelques jours et, le 18, les médecins m'ont donné le diagnostic, maman avait prescrit qu'on ne le donne qu'à moi.

Un crabe la rongeait de l'intérieur, et dont on ne savait ni où ni quand il avait commencé sa mortelle besogne, le cancer était trop avancé, elle était trop âgée et trop faible pour supporter un traitement. La vie a basculé.

Pas d'acharnement, surtout ! Nous en avions parlé souvent "Si ça m'arrive..." Et que surtout elle ne souffre pas : mon obsession depuis un mois. Depuis un mois, notre vie, celle de ma soeur, de mon neveu Alexandre - qui a été le meilleur petit-fils du monde pour la meilleure manou du monde -, mon papa - 64 ans de vie commune -, et moi, son fils, son fils à elle qui m'a fait - tant - ce que je suis (elle a toujours été si tendre, aimante, exigeante, nous a donné le goût du voyage, de la Méditerranée, du Sud, de la curiosité, du savoir, s'est battue pour que nous fassions des études, elle qui avait le brevet et venait d'une famille de sabotiers et de Creusotins, ouvriers de la mine ou de Schneider...) nous n'avions plus qu'à l'accompagner sur ce bout de chemin douloureux qui lui restait à parcourir.

Grâce à Frédéric qui m'a libéré du salariat il y a quinze ans, j'ai pu tout mettre entre parenthèses : tout mon temps, toute mon énergie ont été pour elle durant ces quatre semaines pleines, à chercher quelles petites choses pourraient encore lui faire plaisir. Des heures si longues et si courtes où nous avons parfois parlé beaucoup de tout, de nous, d'elle, de sa jeunesse, de nos "accidents de parcours", où nous sommes souvent restés ensemble en silence. La main dans la main. Je l'ai beaucoup embrassée, touchée, massée avec une crème (grecque, bien sûr !) au jasmin, dont elle adorait le parfum qui déclenchait des images de bonheur, celles du seul voyage que mes parents ont fait à Nisyros, lorsque j'habitais là-bas, à l'été 1999... Ses chocolats préférés, ses thés préférés.

Elle n'a pas souffert physiquement, ou seulement à des moments très brefs - et c'est aujourd'hui notre réconfort. L'équipe de soins de l'Hôpital Saint-Joseph, puis de la maison de soins Sainte-Marie a été impeccable, gentille, compétente, attentive. Mais elle a souffert psychologiquement, ce que je ne pardonnerai jamais à ces politicaillons qui prétendent à nous gouverner et qui, tremblant de trouille, n'osent pas reconnaître aux Français le droit au suicide assisté dont jouissent Néerlandais, Belges ou Suisses. Mon premier acte, une fois passés les jours que nous allons vivre, sera d'adhérer à l'Association pour le Droit à mourir dans la dignité.

Dès qu'elle a connu le diagnostic, maman a réclamé une "pilule pour partir vite", et elle a réitéré périodiquement cette demande. Elle ne souffrait pas physiquement mais elle ne voulait pas vivre ce qu'on lui a imposé de vivre. Elle m'a parlé de la mère de Jospin et, les derniers jours, où elle ne parlait plus que par courts mots ou groupes de mots, elle a multiplié les : "trop long", "assez", "pourquoi c'est si long de partir?", "marre", "pas demain, demain fini"...

Il y a un peu plus d'une semaine, elle a successivement refusé les traitements préventifs d'un accident cardiaque, puis de s'alimenter et même la toilette. Elle n'en pouvait plus, elle ne voulait plus... Depuis deux jours, elle ne voulait même plus que je la masse avec la crème au jasmin...

Maman est partie au paradis des mamans hier à 17h00, quatre semaines pile après ma première visite à l'hôpital, un mois pile avant mon anniversaire... Depuis 24H00 je ne la quittais plus, j'ai veillé sur elle la nuit de samedi à dimanche, mon angoisse était qu'elle soit seule à l'instant du passage. Hier à 15h00 ma soeur et mon neveu sont venus prendre le relais, je suis rentré prendre une douche, essayer de dormir, mais à 16h00 Brigitte m'a téléphoné que ça risquait d'aller vite. Mon père, ma soeur, mon neveu et moi étions là, autour de maman, quand elle est partie. Pendant une heure je l'ai tenue par la main et l'épaule, couvert de baisers en lui disant tous les mots doux du monde à l'oreille. Ses yeux étaient grand ouverts, alors qu'elle les avait fermés presque tout le temps depuis plusieurs jours. Ils fixaient le plafond, mais pendant 5 minutes au moins il sont restés fixés dans les miens. Ses inspirations devenaient de plus en plus courtes et éloignées l'une de l'autre. Puis la suivante n'est jamais venue.

Elle a enfin pu partir. Elle ne se ressemblait déjà plus, lorsque nous nous sommes arrachés à l'enveloppe qui restait derrière elle.

Elle est délivrée mais elle nous laisse un désarroi, un chagrin immenses, indicibles, abyssaux a écrit ma soeur hier.

Je me suis réveillé en pleurant ce matin et les larmes brouillent ma vue en écrivant ce texte.

Le deuil et les rites commencent.

Elle a été la meilleure maman du monde et je n'ai jamais été aussi malheureux de ma vie.

PS : Maman, j'espère que je n'ai pas fait trop de fautes d'orthographe, toi que j'ai si longtemps désespérée par mes sales notes en dictée. Comme je te l'ai dit hier soir, alors que tu étais déjà partie, peu ou proue, tout ce que j'ai fait dans ma vie, c'était pour que tu aies des raisons d'être un peu fière de moi.

PPS : ta chanson préférée, je ne cesse de la fredonner depuis hier 17h00...

dimanche 14 février 2016

Deuil

vendredi 12 février 2016

Remaniement

Un ministre de la Collaboration avec l'Allemagne (c'est tout de même plus pratique d'avoir quelqu'un qui parle allemand pour recevoir les ordres de Berlin !) : ça, c'est clair.

Un ministre du cassoulet au shit : ça, c'est rigolo.

Deux dames écolos qui en avaient assez d'être privées d'assiette au beurre : ça, c'est pathétique.

Un bonne pelletée de secrétaires d'Etat qui ne servent à rien : ça, c'est classique (j'aime bien l'égalité réelle, c'est quoi le contraire ? quant à la secrétaire d'Etat aux victimes... "Allo, le secrétariat d'Etat aux victimes ? Je me suis coincé les doigts dans la porte, je voudrais une cellule d'aide psychologique.").

Une Ministre des Droits des femmes, de l'Enfance et de la Famille (pourquoi pas du tricot en plus ?) : ça, c'est judicieux.

Un Placé enfin placé : ça c'est ridicule.

Pantalonnade ! Circulez, y'a rien à voir...

Cosse, pasionaria anti-déchéance, entre au gouvernement Valls, après avoir juré n'y jamais entrer, et se confond en éloges dignes d'un ministre de Kim Jong-Un : Cosse comme constance, cohérence, crédibilité.

Fleur, quant à elle, va avoir le temps de lire Modiano ! Comme quoi, ce remaniement aura servi à quelque chose !!! Pour sa remplaçante (mais d'où sort-elle, me demandai-je en mon for intérieur en voyant son nom s'inscrire sur l'écran de la magique lucarne ?), on me dit que son plus éclatant mérite, outre d'être née fille d'un richissime (Executive Vice-Président de la banque Paribas pour la zone Middle East-North-Africa, promoteur de la transformation d'Essaouira en "spot" touristique mondial, créateur, entre autres, du festival "Printemps des alizés", et président d'au moins 25 fondations culturelles et sur le dialogue des cultures... par la dérégulation et la privatisation ? C'est dire si cette binationale, qui ne risque apparemment pas la déchéance, est arrivée à la force de son seul poignet ! C'est pas beau la diversité "réelle" ?!...) conseiller du roi du Maroc (papa a été un des inspirateurs et organisateurs des plans de privatisation et dérégulation au Maroc et elle est titulaire d'une maîtrise de sciences de gestion de Université Paris-Dauphine et d'une maîtrise en administration des affaires de l’Université de Lancaster Royaume-Uni ; on respire ! on voit tout de suite, avec un tel pédigrée, qu'elle a toutes les compétences requises pour arriver à la Culture ! et que la rue de Valois n'a pas hérité d'une bolchevique !!!) , serait d'être la grande copine de la favorite... tout s'explique !!! Ca c'est de la politique de haut vol...

Et nul doute qu'elle va être sensible statut des intermittents du spectacle ou au régime social des écrivains !

Ils osent vraiment tout ! plus même le moindre scrupule, la moindre trace de décence...

Juste comme ça en passant... un petit plaisir d'opérette : "c'n'était pas la peine, c'n'était pas la peine, non pas la peine assurément de changer de gouvernement"

Et puis après tout, si Désir... pourquoi pas Placé ou Azoulay ?! D'ailleurs, en consultant la liste des secrétaires d'Etat, avec une curiosité que je reconnais volontiers malsaine, je m'aperçois qu'il y en a une tapée dont je ne soupçonnais pas même l'existence : Pinville, Grellier, Fekl, Neuville, Valter, Lemaire, Boistard, Braillard, Geoffroy, Todeschini... On dirait un générique de film de série Z !

En parlant de films, vous avez vu Les derniers jours de Pompili ?

jeudi 11 février 2016

Retour provisoire...

Mélenchon candidat. Fort bien.

Il fallait couper court à cette histoire de cornecul qu'est la "primaire à gauche". Puisque, pour commencer et pour finir, le PS n'est plus à gauche. La question est pour moi de savoir le projet qu'il portera : sera-t-il enfin clair sur l'euro et l'UE ?

S'il s'agit d'une candidature de plus pour rabâcher qu'il faut négocier et qu'ensuite on verra, s'il s'agit d'une candidature varoufakienne sur le thème : on va changer le rapport de forces en Europe, on va réorienter l'Europe, plan B et autres foutaises, ce sera sans moi.

J'ai déjà donné avec Syriza ; on ne me la fera plus.

C'est aujourd'hui à mes yeux la seule chose qui compte : si Mélenchon porte un discours clair de rupture avec l'euro, l'UE, sans conditions ni atermoiements, il a raison d'y aller. S'il a l'intention de recycler du 2012 (j'ai voté pour lui) : Europe sociale, autre Europe, euro collaboratif... il s'agira alors d'un néfaste rideau de fumée. Un de plus.

Pour ma part, je ne ratifierai plus les ambiguïtés qui restent dans ce discours de Mélenchon : la négociation n'a aucun sens ; et je ne voterai plus pour quelqu'un qui continue à dire qu'il faut d'abord négocier.

Il ne faut plus négocier parce qu'on connaît les termes vérolés à l'avance de cette pseudo-négociation, parce que perdre du temps sera donner les moyens de l'étranglement. On ne négocie plus, on part, sans conditions parce que c'est la seule solution pour sortir de l'étau. Mon autre point de désaccord c'est que le problème n'est pas le gouvernement allemand mais le rapport psychiatrique de l'Allemagne à la monnaie. Un autre gouvernement allemand aura exactement les mêmes positions... sauf à attendre la victoire de Die Linke... juste après le Déluge !

Là encore, la BCE aura tout le temps de faire son oeuvre. Ce discours-là de Mélenchon est donc aujourd'hui pour moi, une manière "dure" de dire qu'on ne fera rien.

Et ceci d'autant plus que que les échos que j'ai eu du PdG, avant comme après le "sommet", vont unanimement dans le sens que, malgré ce durcissement cosmétique de langage, rien n'a changé au fond. Il me faudra plus que des durcissements cosmétiques de langage. Je veux de la clarté, des engagements fermes et clairs : on sort, immédiatement, sans conditions et sans autre négociation que celle sur les modalités de la sortie. Point.

On ne part pas à Londres en juin 1940 en disant qu'on va négocier avec Hitler pour voir s'il y a des formes d'occupation acceptables...

Le temps des accommodements et des ambiguïtés est passé : tout projet politique, quel qu'il soit, passe par la reconquête de la souveraineté nationale dont la souveraineté monétaire est indissociable. Hors de cela, on est dans le blabla sans consistance, l'illusion ou l'escroquerie politique. Il faut bâtir un front là-dessus et pas un front où, au coup par coup, on est allié avec machin, ou truc, ou chose, pour sauvegarder un siège, une municipalité, un groupe parlementaire...

Or, pour l'heure, les inflexions du discours de Mélenchon ne me semblent être QUE cosmétiques. Il faut aujourd'hui avoir le courage élémentaire d'engager clairement l'action pédagogique : il n'y a pas d'avenir dans l'euro, dans l'UE, parce que ni l'euro ni l'UE ne changeront parce que l'euro et l'UE ont été précisément conçus pour servir à quoi ils servent. On ne réforme pas un carcan : on le brise ou on y crève.

Qu'il dise cela clairement et je suis derrière lui. S'il reste dans ses contradictions théoriques, stratégiques et tactiques, ce sera sans moi.

Attendre et voir.

L'autre nouvelle de notre beau pays c'est le départ d'un de nos pires ministres des Affaires étrangères depuis Pierre Laval (1934-1936), Christian Pineau (Suez ou l'expéditionnite socialiste dont Hollande et Fabius sont les héritiers directs), Douste, Kouchner et Juppé. M. Fabius, qui s'est trompé sur tout et qui a poussé l'alignement sur les Etats-Unis, ou l'Allemagne, jusqu'au point de chercher à deviner et devancer les désirs supposés du Maître, part dormir dans un fauteuil aussi confortable que lucratif (le pôvre !) et terminer ses jours dans cette maison de retraite pour vieux socialistes qu'est devenu le Conseil constitutionnel.

Il n'y a qu'en France que cette instance est régulièrement peuplée de vieux éclopés du parti au pouvoir. Ailleurs, l'accès à ce genre d'instance n'est pas conditionné par l'inaptitude à remplir des fonctions politiques ou par la récompense d'un échec patent dans les fonctions qu'on quitte, mais par d'incontestables qualifications juridiques.

Une question me taraude cependant depuis hier : lors du prochain procès de Thomas, si ses avocats posent une QPC, papa présidera-t-il les débats du Conseil constitutionnel sur icelle ?

Et présidera-t-il aussi, entre deux sommes, les débats sur la QPC déjà posée par les avocats de son ex-collègue au gouvernement Cahuzac ?

C'est-y pas beau ce système oligarchique où l'on est entre soi ?!... à la vie à la mort.

De quoi redonner confiance à nos compatriotes dans les institutions, non ???

mercredi 3 février 2016

Silence

Chers amis,

Excusez-moi d'être absent de ce blog ces temps-ci. Mais Paris me réservait une tragique nouvelle à notre retour.

Maman est hospitalisée et il n'y a aucun traitement qu'elle puisse supporter.

Comme les politicaillons qui prétendent nous diriger tremblent de trouille devant les lobbys opposés au droit des malades à décider de leur mort, on lui refuse, bien sûr, le moyen de partir vite qu'elle a demandé.

Je l'aime. Si fort. Je lui dois une (grosse) partie de ce que je suis devenu.

Tout mon temps et mon énergie disponibles sont donc pour elle.