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lundi 20 février 2017

Réponse à Jean-Baptiste...

Merci, cher Jean-Baptiste, de votre réaction à mon dernier billet - et comme je préférerais avoir eu tort !!!

Deux éléments de réponse à votre question. Les sondages d'abord, dont nous savons qu'en Grèce ils sont encore moins fiables qu'ailleurs, et ceci pour des raisons structurelles tenant aux groupes de médias auxquels appartiennent la plupart des instituts : ils ont bien plus pour fonction de tenter (en vain, on l'a vu pour le référendum comme pour les deux législatives de 2015) de fabriquer l'opinion plutôt que de la photographier. Que disent-ils ? Ils donnent tous la ND devant et presque tous avec un score environ double de Syriza... mais à un niveau historiquement bas, un peu au-dessus de janvier 2015, autour du score réalisé en juin 2012 ou en septembre 2015. L'effondrement de Syriza ne se traduira sans doute pas par un raz-de-marée conservateur, mais en premier lieu par une montée de l'abstention.

L'autre indication c'est la disparition du Parlement du parti leurre créé par Berlin et Bruxelles, le Potami (Macronerie grecque avec quelques années d'avance), de l'Union des centres, dont j'ai eu l'occasion d'écrire ici que son relatif succès de septembre 2015 était en partie dû à un vote de dérision, et des Grecs indépendants, scission prétendument souverainiste de la ND devenue partenaire de coalition de Syriza - sans objet puisque tout son discours souverainiste a été démenti par la politique du gouvernement auquel elle permet de survivre.

Les néonazis d'Aube dorée et les communistes orthodoxes du KKE semblent en position de tirer une partie des marrons du feu mais en restant sensiblement sous les 10 % chacun. Enfin le PASOK et ses alliés semblent solides sur leur socle réduit, autour de 6 %, voir légèrement en hausse.

Si les résultats du prochain scrutin s'approchent de cette photographie, la situation politique risque d'être très compliquée. La ND n'aurait probablement pas de majorité absolue à la Vouli, et l'appoint du PASOK, qui serait entre la moitié et les deux tiers de ses voix de juin 2012, risque d'être juste. Dans ces conditions, il faudrait soit revoter comme en 2012, soit négocier une grande coalition avec Syriza... C'est la raison pour laquelle j'ai écrit ici depuis quelque temps que Tsipras cherchait peut-être l'occasion de "tomber à gauche" afin de remobiliser une partie de son électorat et de se trouver en position d'être un partenaire indispensable à un nouveau gouvernement.

Voilà pour la tambouille.

Le deuxième élément, ce sont les impressions que nous avons retirées de notre séjour et de nos contacts, à Nisyros et à Athènes, en décembre-janvier. Et là, c'est la totale démoralisation qui domine. Une dépression collective sans doute au moins aussi profonde qu'après le coup d'Etat euro-allemand qui remplaça le Premier ministre élu Papandréou par le banquier non élu Papadimos. "Ici, tout est mort", a répondu à ma question un ami, ancien secrétaire régional pour le Dodécanèse de Syriza, démissionnaire après la capitulation de l'été 2015, engagé après à Unité populaire - aujourd'hui retiré de toute activité politique. UP n'a pas pris : les gens ne croient plus à rien et pas à ces hommes qui ont participé au gouvernement Syriza jusqu'à la capitulation : ils ont tout couvert, ils savaient ce qui se préparaient, ils n'ont rien dit ni rien fait pour l'empêcher. Ils feraient la même chose - c'est ce que nous avons entendu à propos d'UP.

De plus, UP a été profondément divisée sur l'euro et l'UE, tenant un discours aussi alambiqué et donc aussi inaudible que Mélenchon. Ils semblent enfin sortir des ambiguïtés (je place ci-dessous un résumé du discours prononcé le ouiquende dernier par Lafazanis en Italie), mais c'est sans doute bien tard... surtout si, comme je le pense, la nomenklatura va désormais se rallier à une sortie de l'euro pilotée par l'Allemagne ou les Etats-Unis (voir le papier de Panagiots sur la drachme-dollar) et, bien entendu, avec le maintien de la laisse de la dette.

Quant à Zoé, si j'ai un immense respect pour son action entre janvier et septembre 2015, elle ne représente pas grand-chose. Sur le fond, son discours est le même que celui de Syriza première manière ou Varoufakis : on va créer un rapport de force, réformer l'Europe de l'intérieur, on ne peut pas "leur" abandonner l'UE. Discours qui frise l'absurde dans la situation actuelle et chacun le sent bien. Ce n'est que du Syriza d'avant la capitulation... Sur la forme, elle a certes une image de combattante intraitable dans une partie de l'opinion, mais je ne suis pas certain que ce soit la perception majoritaire (euphémisme). Pour beaucoup - dans une société qui reste machiste -, elle fait d'abord figure de virago - voire de folle.

En tout cas ni UP, ni le parti de Zoé, ni Antarsya, ni l'EPAM (hors KKE, le parti de gauche souverainiste le plus conséquent depuis le plus longtemps !) ne paraissent en mesure, aujourd'hui, d'entrer à la Vouli, seuls, et ils semblent incapables de s'unir pour présenter un front commun.

Dans ces conditions, ce qui domine c'est l'épuisement - il se voyait sur les visages, au coeur de cet hiver particulièrement rude -, et un scepticisme total. Beaucoup pariaient sur des élections avant l'été tout en ajoutant aussitôt qu'elles ne changeraient strictement rien... En réalité, l'Euro-Allemagne a (provisoirement) tué, en Grèce, le Politique, l'idée que que quoi que ce soit puisse changer par les mécanismes de la démocratie.

Que vous dire de plus ? Je voudrais pouvoir ajouter une nuance optimiste. Je suis totalement incapable d'en trouver une !

Ma conviction, depuis un moment déjà, est que tout cela finira mal. Probablement très mal. Mais quand et de quelle manière, je suis bien incapable de le prévoir...

Voici le résumé d'un article paru hier dans I Efimerida:

En Italie, au congrès fondateur de la "Gauche italienne", Lafazanis, le secrétaire d'Unité populaire, affirme la nécessité de sortir immédiatement de l'euro et de rompre avec le néolibéralisme. Il dénonce la pente antidémocratique de l'eurozone et de l'UE face aux menaces de leur désintégration. Il affirme que la gauche européenne doit dire un Non clair et net à l'eurozone et à l'euro et proposer un nouveau projet européen de sécurité fondé sur des pays égaux, démocratiques et souverains. Il prévient que si la gauche européenne ne dit pas un fort non à la prison de l'euro en traçant les perspectives d'une sortie "progressiste", c''est l'extrême droite qui en tirera profit.

Il a précisé que le retour à la monnaie nationale ne constitue pas une fin en soi, mais est indispensable à l'annulation des mémorandums, du néo-colonialisme de la Troïka et de l'austérité, à la mise en oeuvre d'une politique monétaire nationale répondant à des exigences sociales de développement, à la mise sous contrôle public des banques, à l'arrêt des privatisations et la réappropriation par la société de la richesse nationale, à la reconstruction de l'économie et à la transformation productive selon de nouvelles normes économiques viables et innovatrices dans une perspective socialiste.

samedi 18 février 2017

Le retour à la drachme pour bientôt ?

Ca vient... et de la pire façon.

L'intransigeance allemande sur l'effacement partielle de l'insoutenable dette grecque empêchera probablement le FMI d'accepter de s'associer à un nouveau plan dit d'aide - qui ne serait qu'un plan de poursuite de l'écorchage des Grecs. Faute d'effacement partiel, il faudrait un mémorandum IV : cercle vicieux, spirale déflationniste sans fin, la même depuis 2010 qui conduirait à une aggravation supplémentaire de la situation déjà tragique du pays et d'une partie toujours croissante de sa population. Or Schäuble et Dijsselbloem le répètent à l'envi : pas de nouveau plan sans le FMI.

Et Schäuble de ressortir de son chapeau la sortie forcée de l'euro, déjà agitée à l'époque du bras de fer (réel ou mimé) de l'été 2015 - avec un plan d'accompagnement. Dans le même temps, lors d'un match de foot à Thessalonique, les supporters allemands ont brandi des billets de 50 euros assortis d'insultes au peuple grec. Et un vice-président (FDP, parti libéral) allemand du pseudo-parlement européen a, à son tour, prôné le Grexit - théme repris, dans la semaine écoulée, par l'inénarrable Leparmentier, propagandiste en chef du Monde... en attendant l'imprimatur du grand Mamamouchi Quatremer...

Dans son dernier papier de son indispensable blog, l'ami Panagiotis Grigoriou note en outre qu'à Athènes on parle chaque jour davantage d'une sortie de l'euro, vers une... drachme-dollar - marque d'une redistribution des cartes géostratégiques en Europe... Enfin, pour la première fois, un sondage en Grèce donne une majorité, et très nette : 54,8 % (soit 29,6 % des électeurs de la Nouvelle Démocratie - droite - en 2015, et 66,2% des électeurs de Syriza 2015) - sinon pour une sortie de l'euro par principe, mais pour un rejet des nouvelles mesures exigées par les créanciers, même si cela doit conduire à une sortie de l'euro et un retour à la drachme. 32,2 % des personnes interrogées se prononcent pour l'acceptation et le maintien à tout pris dans l'euro.

Vu l'indépendance des instituts de sondage en Grèce, il peut aussi bien s'agir (ou en même temps) d'une évolution en profondeur de l'opinion (dont je suis moi-même convaincu depuis longtemps, certain que si Tsipras avait rompu à l'été 2015 en respectant le mandat de rejet du mémorandum III donné clairement pas référendum, le pays l'aurait massivement suivi, quelles qu'aient été les conséquences de ce refus), que d'un début de préparation de l'opinion à une sortie forcée de l'euro décidée dont Schäuble, et dont un vice-président allemand FDP du pseudo-parlement européen et même l'inénarrable Leparmentier ont avancé la "nécessité" durant la semaine écoulée.

Tout ce que j'ai écrit tant de fois, ici et ailleurs, est en train de se vérifier : la Grèce finira pas quitter l'euro, parce qu'elle ne peut pas y rester. Mais au lieu de l'avoir quitté souverainement, à un moment où elle avait des capacités de rebond, en déclarant un moratoire et l'annulation partielle de sa dette, elle le quittera, contrainte et forcée, pieds et poings liés, après avoir perdu une énorme partie de son potentiel économique parti en fumée, après avoir bradé patrimoine et infrastructures, notamment à l'Allemagne qui, une fois pressé le citron grec, est en train de le jeter - quant à "l'accompagnement", il sera évidemment conditionné au maintien de la laisse de la dette.

Les Grecs ont consenti à l'humiliation pour rester dans l'euro, ils ont eu l'humiliation et ils seront expulsés de l'euro.

Enfin ce ouiquende, pendant que le cirque électoral entre pareil et même tente de nous faire croire que nous vivons encore en démocratie, il faut lire l'entretien (en deux parties) donné au blog de Coralie Delaume, "L'Arène nue", par Matthieu Pouydesseau, qui dresse l'état des lieux de la politique intérieure allemande et explique pourquoi sa politique européenne ne peut pas changer, contrairement à ce que continuent à régurgiter tous les gugusses qui promettent une renégociation des traités ou une réorientation de la prétendue construction européenne. Entretien passionnant... et pas seulement parce ce que dit Matthieu Pouydesseau colle exactement avec ce que j'écris dans mes 30 bonnes raisons pour sortir de l'Europe du rapport patriotique, psychologique (et à mon avis pathologique) des Allemands à la monnaie, ou du mythe de français de "l'amitié franco-allemande"... dont les Allemands n'ont plus rien à foutre au moins depuis la réunification.

mercredi 15 février 2017

comment la BCE dépense notre argent...

Trouvé ce matin dans ma boîte aux lettres (pli affranchi... à mon nom et à mon adresse : est-ce légal, Mme CNIL ? quel fichier ont-ils utilisé ???), un luxueux dépliant à l'entête de la Banque centrale européenne/ eurosystème intitulé : "Découvrez le nouveau billet de 50 euros", m'apprenant pourquoi il a fallu de nouveaux billets, comment la nouvelle série va être mise sur le marché et comment détecter un faux... ce qui est effectivement une priorité pour tout citoyen lambda. Ce pli contient en outre une carte en matière plastique, genre carte de crédit pour m'habituer au touché du nouveau billet, ainsi q'une partie où, avec mon smarthpone, je peux commander d'autres luxueux dépliants... pour quel usage ? les distribuer à mes voisins ou sur le marché, sans doute !

Mes questions sont :

Comment avons-nous fait jusque-là, sans les luxueux dépliants de la BCE, pour découvrir de nouvelles coupures mises en circulation depuis le VIe siècle avant J.-C. pour les monnaies métalliques, depuis plus de deux siècles pour la monnaie papier ???

Combien cela coûte-t-il ?

La BCE n'a-t-elle pas de moyen plus utile ou plus intelligent de dépenser notre argent ?

Si elle veut des idées, je suis prêt à lui en proposer quelques-unes.

dimanche 12 février 2017

"L'Ultime Humiliation" de Rhéa Galanaki

Il est rare que je chronique ici le livre d’une/un « collègue ». Parce que je considère que la critique littéraire est un métier à part entière et que je déplore le mélange des genres qui règne à cet égard dans la presse française, entre écrivains frustrés qui font de la critique pour s’assurer une position de pouvoir qui leur permettra ensuite d’être publiés dans de « grandes maisons » auxquelles ils sont susceptibles de renvoyer l’ascenseur, et écrivains qui pensent avoir le détachement nécessaire pour émettre un avis éclairé sur l’œuvre d’autres écrivains.

Or, à mes yeux, un romancier travaille d’abord à la construction de son univers, à partir de ses admirations et de ses détestations, de ses choix esthétiques et narratifs, de ses obsessions, de sa perception du monde. Il n’est donc pas le mieux placé pour apprécier l’univers et les choix d’autres romanciers qui travaillent à partir de prémisses différentes des siennes – ou opposées aux siennes. Qu’il le veuille ou non, qu’il en soit conscient ou non, et quels que soient les artifices qu’il déploie pour se le dissimuler à lui-même et le dissimuler aux autres, il apprécie toute oeuvre à l’aune de la manière dont il aurait écrit ce livre. Si bien qu’au final, la critique d’un romancier en dit plus long sur lui-même que sur l’œuvre critiquée.

Une fois opérée cette mise au point, pourquoi ai-je donc choisi, malgré tout, de chroniquer ici ''L’Ultime Humiliation'' de Rhéa Galanaki ?

La première raison tient à la pusillanimité de l’édition française en matière de traduction du grec. On nous rebat les oreilles d’une Europe qui n’existe pas, mais on n’est plus capable de maintenir en vie les Europes qui existaient – notamment celle des lettres. Autrefois, dans les grandes maisons, on mettait à disposition du lecteur français Kavafis, Séféris, Élytis, Ritsos, Kazantzaki, Tsirkas, Taktsis, Kavvadias, Vassilikos… et beaucoup d’autres. Ils étaient traduits, édités dans les collections de référence en poche. Aujourd’hui, le règne des commerciaux et des logiques de profit immédiat, dans ces grandes maisons comme ailleurs, réduit de plus en plus à la sphère anglo-saxonne une activité de traduction de moins en moins ouverte sur le monde. Et sur la Grèce. Il faut donc soutenir les petites maisons qui font aujourd’hui le travail – et prennent les risques – que les grandes ne font – et ne prennent – plus. C’est la première des raisons pour lesquelles il m’a semblé utile de saluer la parution, aux éditions Galaade, à l’automne 2016, d’un roman grec contemporain qui parle de la Grèce contemporaine.

La seconde raison c’est justement qu’il parle de la Grèce contemporaine – il est même, à ma connaissance, le premier roman traduit en français né de ce qu’il est convenu d’appeler, bien à tort, la « crise grecque ». Je ne suis pas de ceux qui pensent qu’en littérature seule la forme compte. Avec l’obsession nombriliste de l’autofiction, le formalisme desséchant, aride et stérile, fait perdre en même temps le sens de l’universel et le plaisir du récit. Pour moi, la bonne littérature est forcément engagée – non pas enrégimentée comme ce mot l’a signifié à une époque – en ce qu’elle fait entendre le vent du large et la rumeur du monde. Pour moi, le regard du romancier ne peut être neutre et, quand il y prétend, il est généralement vide. Il donne forcément un point de vue sur le monde – ou bien il ne sert à rien – à travers des personnages qui, si ils sont réussis, seront le romancier sans être lui, avec leur logique propre, leur cohérence conquise sur leur démiurge.

La grande qualité du roman de Galanaki, c’est qu’il raconte un moment crucial de l’histoire grecque contemporaine à travers ses trois personnages – Nymphe, l’ex-professeur d’arts plastiques, Tirésia, l’ex-professeur de lettres qui s’imagine des pouvoirs divinatoires. Et Athènes – la Ville-mère. Car Athènes est partout dans ce livre, belle ou laide, antique ou moderne, protectrice ou maléfique. Génitrice et marâtre.

Athènes en feu.

En effet, l’action se situe en février 2012, dans ces jours où, après le coup d’État européen substituant un banquier non élu au Premier ministre vainqueur des élections de 2009, l’Union européenne à direction allemande impose au pays un deuxième mémorandum. Tandis que le Parlement fait mine de discuter ce plan, les Athéniens descendent en masse dans les rues – journée mémorable au terme de laquelle, entre provocateurs de la police et groupes anarchistes qui bénéficient de la complicité d’une partie des Athéniens exaspérés, Athènes s’embrase. Nymphe et Tirésia, ce jour-là, ont elles aussi décidé de manifester. Les deux vieilles femmes n’ont plus qu’une perception déformée de l’extérieur… L’extérieur, la Ville-mère, la maison délabrée d’en face et ses fantômes. Elles vivent, recluses, dans le confortable cocon d’un appartement-foyer. Douce démence sénile, Alzheimer ? Elles se sont choisi les noms avec lesquels elles quitteront ce monde, différents de ceux qu’on leur a attribués à la naissance. Elles sont sous la surveillance distante d’un médecin, « le patriarche », et sous celle rapprochée de Catherine, une parente crétoise de Nymphe. Danaé, l’aide-ménagère ; Balthazar, le chat ; Yasmine, l’immigrée (et son fils, Ismaël) chargée de l’entretien de l’appartement ; Oreste, le fils unique que Nymphe a eu avec son mari, un politicien dont elle est séparée ; Takis, le fils de Catherine, complètent le petit monde qui gravite autour des deux femmes.

Tirésia et Nymphe vivent hors du monde, il leur est devenu lointain – mais elles n’en ont pas fait leur deuil. Tirésia en tout cas dont l’ascendant s’exerce sur Nymphe, plus rêveuse, plus craintive aussi.

Elles n’ont pas fait leur deuil d’un monde dont la rumeur parvient encore jusqu’à elles : elles ont peur que le mémorandum ne les exile de leur cocon, ne les envoie dans un asile. Tirésia ourdit la ruse, Nymphe suit : elles aussi iront crier leur crainte et leur colère dans les rues, en même temps qu’elles trompent la vigilance de Catherine, qu’elles s’émancipent de la tutelle qui les protège, mais qui les entrave aussi.

Vieilles, vulnérables, blotties l’une contre l’autre, elles assistent sur la place Syntagma à la manifestation puis à l’émeute… Elles veulent rentrer. Mais où ?

« C’est alors qu’elles comprirent qu’elles ne se souvenaient pas de leur adresse. Leur appartement avait quitté sa place habituelle : peut-être avait-il voulu les punir de l’avoir oublié pour de bon pendant aussi longtemps. Comme une plume de pigeon, il tourbillonnerait dans l’air et finirait par se prendre dans les filets de l’immense toile d’araignée qu’était l’Athènes moderne. »

Il faut survivre. Sans médicaments, se nourrir, se laver. Leurs vêtements sentent les lacrymos et l’incendie. Elles deviennent ce SDF que Tirésia voyait de la fenêtre de son cocon. Elles sont passées de l’autre côté du miroir de la Ville-mère, du côté de ceux qui n’ont plus le droit de vivre autrement que dans l’instant et le froid. Elles tombent entre les pattes d’un SDF qui prétend les protéger et les exploite en les faisant mendier…

Rhéa Galanaki, bien servie par la subtile traduction de Loïc Marcou, nous conte une dérive dramatique et parfois burlesque, avec des moments de poésie, comme lorsque Nymphe découvre la jungle d’une fresque murale… dans laquelle, cette fois, c’est elle qui entraîne Tirésia. Comme si, soudain, la ville et la réalité s’étaient fondues en un nouveau monde, coloré, chaud, accueillant dont la contemplation ouvre aux deux femmes une porte leur permettant de fuir le présent…

Au fil de son récit (non dépourvu de longueurs, cependant), Galanaki esquisse aussi le portrait d’une culpabilité, celle de la « génération de Polytechnique », cette jeunesse qui se souleva contre la dictature des Colonels, autour de l’École Polytechnique, en novembre 1973. Le mouvement fut brutalement réprimé (une centaine de morts, probablement), mais la dictature ne survécut à son crime que quelques mois. Jeunesse héroïque, espoir d’une Grèce nouvelle qui, quarante ans plus tard, se retrouve dans l’impasse qui provoque l’émeute de février 2012 – rébellion du désespoir, écho d’une révolte porteuse de promesses... trahies. Une impasse qui est aussi un remords.

Si l’on voulait faire une critique à cette Ultime Humiliation, ce serait pour moi celle de laisser les personnages secondaires à l’état d’ébauches. Oreste l’anarchiste, Danaé l’aide-ménagère, l’inexistant ex-mari de Nymphe, le patriarche, Yasmine agressée par les brutes d’Aube dorée… et surtout ce Takis qui s’enrôle chez ces brutes, jusqu’à poignarder sa mère Catherine. Catherine qui, seule, parmi les personnages secondaires, accroche un peu la lumière.

L’opposition Oreste/Takis, par exemple, peut sembler sommaire ; la psychologie de ces deux figures antithétiques est évanescente, et l’on ne comprend guère la cohérence qui les a menés à leurs engagements opposés. Oui, Takis est un salaud, mais il y a de l’intérêt, en littérature, à comprendre un salaud – plus qu’à le désigner comme salaud, en insistant sur le fait qu’il en a bien tous les attributs. Pourquoi Oreste trouve-t-il sa rédemption ? Le lecteur que je suis est un peu resté sur sa faim… mais cela renvoie à l’une de mes réflexions liminaires. Pour moi, les grands romans se distinguent des autres, notamment, par l’épaisseur et la saveur des personnages secondaires comme le Pombal du Quatuor d’Alexandrie de Durrell ou le Clappique de La Condition humaine de Malraux.

Macron, le fol en Christ

Dans le JDD d'aujourd'hui, Macron revendique sa dimension christique...

Un banquier nous est né, un président nous a été donné ! Alléluia, mes soeurs ! Alléluia, mes frères ! Chantons ses louanges et votons pour lui.

Bon, celle-là, il fallait tout de même l'oser. Ce garçon a de la ressource, faute d'avoir des idées (ou alors des très très vieilles, à peine moins que celles du Christ : il faut lire à ce sujet le livre de salut public de Farah Frederic et Thomas Porcher : "Introduction inquiète à la macronéconomie").

Pour le reste, dans un premier temps, je prescris la flagellation... après la douche glacée. Je veux bien m'occuper aussi de la couronne d'épines... après les électrochocs. La camisole de force est également envisageable...

Et sa napoléonitude, il nous la revendique quand ?

Le bouton nucléaire à ce zozo (restons poli) ? Vraiment ?!

samedi 11 février 2017

Tsipras et le FMI : vaudeville et jeu de dupes

Aujourd'hui, le très petit politicien qu'est Tsipras gesticule de nouveau, cette fois à propos de la fausse négociation en cours au FMI, qui aboutira à un vrai Diktat de plus.

Une capitulation n'est jamais un acte isolé, ai-je écrit ici lors de celle du tout petit homme qu'est Tsipras, qui avait fait croire qu'il était grand en en appelant au peuple avant de le trahir. Une capitulation n'est toujours que l'acte inaugural d'une série de trahisons et de capitulations, parce que l'adversaire sachant que vous n'avez pas le cran de vous servir des armes dont vous disposez, il sait que, après avoir mimé une énième résistance, vous capitulerez encore.

Aujourd'hui, le tout petit Tsipras n'en est plus à une capitulation ni à une trahison près. Mais comme, faute d'être un homme d'Etat, c'est un assez bon tacticien sur le plan de la politique intérieure, il peut penser qu'il a intérêt à "tomber à gauche", et tenter un coup de poker électoral.

Chacun sait, en Grèce, que ce gouvernement est en état de mort cérébrale. Sans projet, sans discours, il n'a que l'ambition de conserver des places et les rentes qui vont avec. Beaucoup pensent qu'il ne pourra se maintenir au-delà de l'hiver, que des élections (les 6e depuis 2009...) auront lieu au plus tard au printemps. En faisant croire qu'il n'a pas cédé, cette fois, à la pression, il peut espérer remobiliser une partie de son électorat qui a toute les raisons d'aller à la pêche, pour celui qui n'a pas déjà changé de camp. Avec l'espoir d'empêcher la droite (qui conduira la même politique que lui) d'obtenir une majorité, et de se rendre indispensable à un gouvernement dit d'union nationale qui signera le IVe memorandum qu'il renâcle à signer aujourd'hui pour ne pas en porter seul la responsabilité.

A moins que le très petit Tsipras ne signe lui-même ce memorandum-là, finalement, après avoir gesticulé deux ou trois jours de plus.

Ce qui est certain, c'est que rien ne changera pour les Grecs - sinon en pire - tant qu'ils n'auront pas ouvert la porte de la prison de l'euro. Mais ce qui est certain aussi c'est que plus ils tarderont à l'ouvrir, par peur de ce qu'il y a derrière, plus ce sera dur ensuite parce que chaque jour qui passe rend plus difficile le rebond en détruisant un peu plus les richesses et le potentiel productif du pays. S'ils l'avaient ouverte en 2012, s'ils l'avaient ouverte en février 2015 au lieu de signer l'accord intérimaire, s'ils l'avaient ouverte à l'été 2015, après le référendum et plutôt que d'accepter le IIIe mémorandum, celui de Syriza, bien pire que ceux de Papandréou, Papadimos et Samaras réunis, ils seraient aujourd'hui sortis du marasme, ils auraient aujourd'hui renoué avec l'espoir.

Au lieu de quoi, ils finiront de toute façon par sortir, mais dans les pires conditions qui soient - économiques d'abord, et politiques - l'épée de Schäuble et Dijsselbloem dans le dos, à leurs conditions. Alors les Grecs devront prendre acte de la faillite totale du personnel politique qui les a conduits là. Avec quelles conséquences ?

Décodex et Romaric

Que Le Monde, jadis journal de référence appartenant à ses journalistes, transformé aujourd'hui en un des plus vulgaires organes de propagande, une feuille qui se fait l'écho servile et exclusif des intérêts de la caste à laquelle appartiennent ses patrons, le temple de l'eurolâtrie avec son grand prêtre Le Parmentier (qui vient de faire une déclaration d'amour enflammée au banquier d'affaires candidat des affaires, de la chancelière et du "il n'y a pas de démocratie en dehors des traités européens"), s'érige en arbitre des élégances de l'information, en Sacra Congregatio Indicis (Sainte Congrégation de l'Index) du net, en policier de le pensée et, demain, pourquoi pas, en grande Anastasie... voilà qui est un indice de plus de la grande inversion des valeurs que nous vivons.

Le parallèle avec un Fillon conspuant les assistés ou un Macron se prétendant anti-système saute aux yeux.

Ce système se sent à ce point menacé par la montée de la colère du peuple qu'il est désormais prêt à tout.

D'ailleurs, au même moment, Romaric Godin et le service de macroéconomie de La Tribune, seul organe dans la presse française à traiter régulièrement de la situation en Europe, et en Europe du sud notamment, hors orthodoxie libéralo-germano-européiste, sont réduits au silence... dans l'indifférence totale d'une presse française au garde-à-vous.

Avant la deuxième guerre mondiale, le naufrage de notre pays fut annoncé par celui de sa presse mercenaire totalement vérolée - d'où les lois de la Libération qui ont été démantelées dans les années 1980... par les socialistes et la droite, bien d'accord une fois de plus, pour mettre fin à cet "archaïsme".

Le propre des sociétés totalitaires, plus encore que la répression des oppositions, la police politique, les camps... c'est la police de la pensée, c'est l'exigence non pas qu'on se plie aux règles du régime, mais qu'on y adhère en son for intérieur. En ce sens, Le Monde et son Décodex sont l'expression de l'aspiration totalitaire des élites européennes - de plus en plus évidente - qui n'ont plus que ce recours face à la montée de la colère des peuples devant leur faillite et celle de leur joujou préféré - l'Union européenne.

jeudi 9 février 2017

La Tribune met sa rédaction au garde-à-vous : on n'y lira plus Romaric Godin !

Je me disais justement hier que je n'avais rien lu de Romaric Godin depuis un moment... et comme lui-même m'avait dit, les dernières fois où nous nous sommes vus, qu'on lui avait demandé de "mettre la pédale douce" sur certains sujets et que son avenir à La Tribune lui paraissait incertain depuis l'arrivée au capital du journal du PDG d'un groupe de... nettoyage, j'étais un peu inquiet.

Et bien voilà, l'inquiétude est confirmée. On apprend aujourd'hui que le service macroéconomie de La Tribune est supprimé : vous ne lirez plus Romaric Godin, Mathias Thépot, Fabien Piliu... leur parole est trop libre, trop iconoclaste pour la pensée unique et la dictature européiste.

Tous les amis de la Grèce et des Grecs (entre autres) n'auront plus qu'à regretter le travail unique dans la presse française que faisait Romaric depuis des années et qui valait à La Tribune une fréquentation exceptionnelle.

Mais les gens qui ont pris le contrôle de ce média n'ont apparemment rien à faire de ce genre de journaliste et de parole libre. Il veulent, comme ailleurs, des gens au garde-à-vous idéologique.

mardi 7 février 2017

Grèce - euro : le retour

Nouvel indice d'un changement de paradigme... que la plupart des candidats à la présidentielle refusent encore de prendre en compte : le fédérateur caché (pour reprendre l'expression de De Gaulle) qui, depuis l'origine, a téléguidé ce qu'il est convenu d'appeler la "construction européenne" a changé de politique. Comme si le marionnettiste avait décidé de ranger la marionnette au placard des ustensiles inutiles.

Ted Malloch, économiste, professeur à l'Université anglaise de Reading, qui devrait être le nouvel ambassadeur des EU près l'UE (pressenti, pas encore nommé..., il semble qu'on fera tout à Bruxelles pour empêcher sa nomination, mais si Trump l'a choisi, cela signifie bien un choix politique), a déclaré hier, alors que se prépare la réunion sur la dette grecque au FMI, que la Grèce ne pouvait continuer à souffrir ainsi de stagnation et ajouté : "Je ne veux pas parler à la place des Grecs, cependant, du point de vue d'un économiste, il y a très fortes raisons pour la Grèce de quitter l'euro"... ce qui devrait, selon lui, s'accompagner d'un plan d'aide à la sortie.

Naturellement, une sortie du "risque grec" de l'euro provoquerait probablement sa réévaluation - désirée par Washington. Jusqu'où ? Jusqu'à rendre intenable le maintien de l'Italie, du Portugal, de l'Espagne... de la France ??? J'ai souvent écrit (et je ne suis pas le seul) que la première sortie serait sans doute le début de la fin. D'autant qu'une fois montré aux spéculateurs qu'on peut sortir de l'euro, ceux-ci ne se priveront pas d'aller tester les autres maillons faibles.

Après les déclarations de Trump au Times et au Bild, après sa sortie sur l'euro trop faible qui avantage les exportations de l'Allemagne, le message de la nouvelle administration américaine est de plus en plus clair : les Etats-Unis n'ont pas intérêt à ce que se pérennise, par le biais de l'UE et de l'euro, une hégémonie allemande sur le continent. Tous ceux qui choisiront de quitter la prison des peuples de l'UE et de l'euro devraient donc, de plus en plus clairement, pouvoir compter sur une aide américaine.

Quant à la situation en Grèce, elle apparaît de plus en plus insaisissable. Aujourd'hui ce sont les interrogations et la polémique sur une escale "secrète" et imprévue de Tsipras à Paris qui occupent les médias. Elle a été révélée par l'opposition conservatrice, et aurait permis au Premier ministre de rencontrer le PDG de L'Oréal, qui s'apprêterait à faire un gros investissement en Grèce, mais surtout de faire une escapade jusqu'à... la banque Rothschild. Et c'est sur la nature et le contenu des discussions qui s'y sont tenues que porte la polémique.

D'autant que, dans le même temps, Schäuble multiplie les menaces, annonçant que si le FMI se retire du plan d'aide à la Grèce, il n'y aura plus de plan d'aide.

Paradoxalement, et pour des raisons opposées, la politique de Schäuble rejoint, sur la Grèce, celle de Trump. Il est hors de question pour la CDU, après les ahurissantes bévues de Merkel en matière d'immigration, de consentir le moindre effort financier qu'il faudrait justifier, à l'approche des élections, devant un électorat de plus en plus sensible aux thèses de l'AFD. D'autant que la CSU bavaroise est elle aussi sur des positions de plus en plus intransigeantes.

Pour moi, la question centrale est aujourd'hui de savoir si Schäuble a déjà décidé la fin de l'euro, ou s'il bluffe. Sacrifier l'euro, ce serait sacrifier l'avantage compétitif énorme qu'il donne à l'Allemagne sur ses partenaires, mais aussi vers l'extérieur de l'eurozone, puisque le Mark (comme le dit Trump) devrait être bien plus cher que n'est l'euro. Mais faire preuve d'intransigeance à l'égard de la Grèce sera électoralement payant... et les effets négatifs de la fin de l'euro sur l'économie allemande ne se feraient sentir qu'après les élections. Le retour au Mark, en outre, a toute chance de provoquer un réflexe patriotique de regroupement autour de la CDU et priverait l'AFD d'une partie de ces arguments. Or, contrairement à ce que professe ici la germanolâtrie ambiante, les choix des responsables allemands, depuis des lustres, sont avant tout dictés par des intérêts électoraux à courte vue - ceux d'un électorat de retraités de plus en plus dominant dont le seul souci est qu'une politique monétaire de fer garantisse sa rente.

A suivre !

dimanche 5 février 2017

Schäuble (re)pousse la Grèce vers la sortie

En Grèce, les traîtres ont fait leur office. Ils ont reculé la sortie de l'euro - dont je dis avec d'autres, depuis 2010 qu'elle est de toute façon inéluctable - le temps de permettre le pillage du pays par les Allemands, les Chinois ou les vertueux Français.

Bradage des infrastructures, du littoral, transferts de propriété de la terre et de la propriété immobilière avant la spoliation programmée d'une partie des comptes bancaires,, dépeçage de l'économie, liquidation de plus du tiers du potentiel productif : et maintenant, sortez !

Les gouvernements grecs avaient le choix entre le déshonneur et la sortie de l'euro ; ils ont eu le déshonneur et ils auront la sortie de l'euro - mais de la pire façon qui soit !

Et pendant ce temps-là, le leurre - ou le sot - Hamon chante les louanges de l'Europe et le resserrement de l'étreinte du bourreau. Et pendant ce temps-là, le triste - et austère, sauf pour sa famille - Fillon, célèbre la jouissance morose de la soumission à l'Allemagne. Et pendant ce temps-là, l'extatique Macron, marionnette des puissances d'argent transformé en recours par une machine médiatique affolée par le naufrage de Fillon, son candidat naturel, prêche sur le ton de la transe, de la possession, ou de celui qui sniffe trop de sucre en poudre, la soumission exaltée à la même Allemagne.

jeudi 2 février 2017

Aveuglement de caste...

Même l'intérêt électoral a du mal à l'emporter sur la solidarité de caste.

C'est instructif. Mais le problème est en réalité d'une tout autre ampleur : c'est que cette caste, qui depuis 40 ans a abandonné tous les leviers réels de l'action politique à Berlin, sous prétexte d'Europe, n'est pas que politiquement faillie, elle l'est aussi par son mode de vie hors sol qui l'empêche de voir combien ses turpitudes, qu'elle considère comme des à-côtés normaux, indissociables des fonctions publiques qu'elle monopolise sans avoir parfois jamais eu aucun contact avec la vie réelle (Fillon n'a jamais vécu hors de ce bocal), sont devenus insupportables pour le peuple... auquel elle ne cesse de prêcher le sacrifice - au nom du réalisme.

L'impuissance, le privilège et la morgue ne font pas bon ménage : il y a dans tout cela quelque chose de l'autisme d'une cour qui ne voit ni l'effet dévastateur de l'affaire du collier de la reine ni, 40 ans et une révolution plus tard, du milliard des émigrés, celui d'un Guizot qui refuse d'entendre la rumeur montant des banquets républicains, celui de la fête impériale ou de l'insouciant carrousel ministériel de la IVe envoyant au casse-pipe le contingent en Algérie...

mercredi 1 février 2017

J'ai la mémoire qui flanche, je ne me souviens plus très bien....

Le croque-mort ne retrouve pas les contrats de travail de son épouse et ne se souvient pas si elle les a signés... Ca devient burlesque !

Et puis mine de rien ça augure mal de la gestion de la France : bon dieu, mais où je l'ai fourrée la valise nucléaire ??? Dis-moi, chérie, tu te souviens du code, je l'ai complètement oublié, là.

Mais pendant ce temps-là, en Grèce, on parle de plus en plus d'une sortie en catastrophe de l'euro, non préparée, bien sûr, forcée par Schäuble qui multiplie les exigences et les menaces... dans l'indifférence européenne générale. C'est vrai que Trump est tellement méchant : ça suffit à occuper nos bonnes âmes. Avec derrière un bon hold-up sur les dépôts bancaires - à la chypriote.

Bonne année 2017 !!!