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mercredi 29 mai 2019

Elections européennes, résultats en Grèce

D'abord une petite précision : comme j'avais écrit, à la fin de mon précédent billet, que je ne répondrais pas aux commentaires qu'il susciterait, je n'ai effectivement pas publié les commentaires qu'il a suscités.

Pour le reste, la liste UPR pour laquelle j'ai voté, et pour laquelle je ne regrette nullement d'avoir voté, a progressé en voix de manière significative par rapport aux précédentes élections. Ma conviction reste inchangée - il faut construire aujourd'hui une offre souverainiste qui tienne la route de la nature que j'indiquais dans mon précédent papier - et mes réserves à l'égard de l'UPR également - on ne bâtit pas un pôle à vocation majoritaire en exigeant des ralliements.

Pour le reste, j'en ai un peu marre de la délectation morose du genre : "Oui c'est lui le vrai vainqueur de ces élections, c'est le plus grand politique depuis Mitterrand, on le combat mais il faut bien reconnaître son génie tactique"...

Eh bien Non.

Il a perdu - avec moins de 10% du corps électoral - bien qu'il n'ait rien en face de lui : un RN nul, des gauches de droite atomisées parce qu'elles ont accepté l'UE et l'euro, une droite en décomposition, des idiots utiles écolos, une LFI en errance qui a choisi les élucubrations d'Autain et Obono plutôt que Kuzmanovic...

On en est là parce que l'UE et l'euro ont détruit le champ politique en privant de tout sens et contenu les alternances, et il restera - ce qui n'a rien à faire avec son prétendu génie - si, les souverainistes (qu'on les appelle comme on veut) de droite et de gauche restent incapables de s'unir et de structurer un programme de législature, clair, pour la Libération et d'aller au combat sur ce programme.

Quant à la Grèce, la participation est en baisse par rapport aux dernières européennes (2014) même si elle a sans doute été dopée par la tenue simultanée de municipales et régionales. Et ces trois élections sonnent le glas du pouvoir syriziste qui a été contraint de concéder des législatives anticipées en juillet.

En effet, les scrutins ont donné un écart est historiquement au plus haut (près de 10 %) entre les deux premiers partis, ceci malgré le côté repoussoir du chef de la droite (Nouvelle Démocratie), véritable caricature du vieux système clientélo-clanique. Tsipras, avec sa majorité parlementaire étroite et ne reposant que sur quelques traîtres du parti avec lequel il a gouverné depuis 2015 et qui a quitté la coalition après l'accord de Prespa avec la République désormais dite de Macédoine du Nord, ne pouvait plus maintenir la fiction d'élections allant au terme constitutionnel de sa mandature à l'automne.

Pour autant, la dispersion sur de micropartis, qui traduit le déboussolage complet de l'électorat grec, est telle qu'elle rendrait difficile pour la droite, si reproduction à l'identique lors des législatives anticipées de début juillet, d'avoir une majorité absolue.

Enfin la percée d'une droite nationaliste plus présentable qu'Aube dorée, notamment grâce à l'accord avec la République dite de Macédoine du Nord imposé au peuple grec qui le rejette à une très large majorité, pourrait bien s'amplifier aux législatives.

Le maintien des pasokiens autour de 7,5% devrait néanmoins permettre la reconstitution du gouvernement préSyriza.

Ainsi Tsipras raterait ce que je pense être son objectif: être indispensable à une grande coalition pour laquelle il n'avait pas de mots assez beaux à propos de l'Allemagne. Reste pour lui à décrocher une sinécure européenne !

Ainsi s'achèverait la mission historique de Syriza: avoir fait passer tranquillou ou presque ce que la droite n'aurait sans doute pas réussi à faire passer sans convulsion, y compris l'extension de l'OTAN à la République dite de Macédoine du Nord, et restituer le pouvoir à la droite une fois le sale boulot accompli.

L'autre grande leçon du scrutin c'est la débandade piteuse des dissidents syrizistes. Un peu plus d'1,5 % pour Zoé Kontantopoulou, moins de 0,6 pour Laïki Enotita empêtré à ce niveau dans des querelles d'appareil ! On ne se refait pas... Quant à la liste trompe l'oeil de Varoufonvaréformerleuropepourlafaireplushumaine, qui espérait jusqu'à hier avoir décroché un siège juste au-delà du seuil des 3% (3,1), elle se retrouve, après recomptage à 2,9% et ledit siège va à la droite.

Dimanche, deuxième tour dans les municipalités et régions non pourvues au premier, notamment l'Attique, la plus importante du pays, détenue par Syriza depuis 2014 et qui devrait lui échapper.

Bref, Syriza ce n'est pas seulement la Bérézina de la gauche radicale qui, en régime européen, est une droite comme les autres, c'est un paysage qui, même hors d'Olympie et de Delphes, est un champ de ruines... Et ce n'est pas demain que va commencer la reconstruction.

lundi 20 mai 2019

Élections européennes : que faire ?

Et d’abord quel est l’enjeu au plan européen ?

Il s’agit d’élire des représentants français à une assemblée qui n’a de parlement que le nom et ne fait qu’en singer les procédures (voir le chapitre XV de mes 30 bonnes raisons pour sortir de l’Europe intitulé : Le « parlement européen » : une imposture).

L’Union européenne est un monstre antidémocratique au profit duquel on a dessaisi des leviers de toute action sur le réel les représentations nationales et les pouvoirs légitimes issus des élections nationales afin d’en transférer la maîtrise à des instances technocratiques placées hors du champ du débat démocratique.

Les appareils politiques et leur personnel ont été acteurs – ou complices lorsqu’ils étaient dans l’opposition – de cette grande liquidation démocratique qui leur évite d’avoir à gouverner, c’est-à-dire à choisir. Leur rôle se réduit désormais aux aménagements à la marge et au maintien de l’Ordre européen, lorsqu’il paraît menacé par des peuples excédés de voter dans un sens ou dans l’autre pour voir, au final, s’appliquer la même politique. Pour le reste, les exécutifs nationaux mettent en œuvre des politiques prédéterminées par les traités, et les parlements nationaux enregistrent des textes produits « ailleurs » par des instances fonctionnant hors de tout contrôle démocratique réel. C’est d’ailleurs ce qu’ont parfaitement compris les Britanniques, qui ont une vraie culture parlementaire, et c’est la raison essentielle de leur vote en faveur du Brexit.

Au plan européen, l’enjeu est donc quasiment nul. Tout juste la poussée prévisible des eurosceptiques et eurocritiques de différentes obédiences contraindra-t-elle sans doute les conservateurs et socialistes qui règnent en connivence sur l’hémicycle à partager les sinécures avec les libéraux, voire avec les écologistes. Cela compliquera sans doute un peu le fonctionnement de cette chambre, mais n’aura aucune conséquence réelle puisqu’elle n’a, dans les faits, aucun pouvoir.

L’imposture de la réforme

Chacun sait par ailleurs que cette Europe ne sera pas réformée parce qu’elle est irréformable. Et parce qu’elle a été construite pour servir exactement à quoi elle sert : priver les peuples de toute prise sur le réel et sur leur destin au profit d’une oligarchie économique, seule patronne de cette Europe. Il n’y aura jamais 27 ou 28 exécutifs pour, soudain, ensemble, avoir la révélation qu’il faut remplacer, au centre de cette construction, la sacro-sainte concurrence par la coopération, faire un euro plus humain ou je ne sais quelle autre fadaise.

Les pays qui bénéficient du détachement des travailleurs – indispensable soupape qui leur évite de graves troubles sociaux – bloqueront toujours la réforme du système des travailleurs détachés, et il en va de même sur tous les sujets. Ainsi le rapport pathologique que l’Allemagne, du fait de son histoire propre, entretient avec la monnaie exclut-il toute réforme de l’euro, monnaie dysfonctionnelle qui ne cesse d’enrichir les pays les plus forts et d’asphyxier les plus faibles.

L’UE et l’euro sont un carcan et on ne réforme pas un carcan : on le brise et on s’en libère, ou on y crève.

Il est donc hors de question pour moi d’apporter mon suffrage à l’une quelconque des listes (LFI, PP-PS, Hamon-Varoufakis, PC, LREM, Verts de différentes variantes, LR, DLF, RN) qui accréditent l’idée d’une possible réforme de l’édifice.

La possibilité de l’abstention

Pourquoi dès lors ne pas s’abstenir ? J’ai joué avec cette idée et de très bons amis opteront pour cette solution sans que cela me choque le moins du monde.

Pour l’un, se plaçant sur un plan très général qui est à mes yeux le plus convaincant, il n’y a plus aucune raison de participer à aucun vote, toute élection étant devenue un simulacre dans le cadre européen où les peuples ne décident plus de rien d’essentiel. C’est, dans la Rome républicaine, la plèbe se retirant sur l’Aventin afin d’arracher des droits aux omnipotents patriciens.

Pour d’autres, il s’agit de délégitimer l’institution à laquelle on nous demande d’envoyer des représentants. Cet argument-là me paraît plus faible. Comme historien, je ne me souviens d’aucun exemple de boycottage d’élection ayant entraîné la moindre conséquence politique positive. Comme historien, je garde le souvenir du boycottage des premières élections grecques d’après-guerre par le parti communiste et les forces démocratiques qu’il avait groupées autour de lui au sein de la Résistance, et ceci pour les meilleures raisons du monde. Le résultat fut que les droites emportèrent 235 sièges sur 354 et que les gouvernements s’appuyant sur cette majorité purent imposer « légalement » toute sorte de régressions, mener une guerre civile, interdire le parti communiste.

Ajoutons qu’aux dernières élections européennes, les taux d’abstention dépassèrent 65 % (Roumanie, Portugal, Lettonie, Hongrie), 75 % (Pologne, Slovénie, Croatie) pour atteindre 80,5 % en République tchèque et 87 % en Slovaquie, sans que cela remette le moins du monde en cause la pérennisation du système : l’oligarchie se moque de la légitimité. Ce qui l’intéresse, c’est qu’un simulacre de parlement – quelles que soient les conditions de son élection – valide les décisions qu’il sera chargé de valider. Dans ces conditions, l’abstention ne change en rien la donne. Ce qui peut la compliquer, c’est qu’un nombre important d’élus soient résolus à compliquer le fonctionnement de la machine à validation.

L’enjeu intérieur

Si l’enjeu de ce scrutin au plan européen est faible, il se double d’un enjeu intérieur : alors que depuis un an le pouvoir macronien est confronté aux conséquences de sa désastreuse politique, de sa pratique tyrannique du pouvoir, de son insupportable arrogance désormais associée à un autoritarisme qui… crève les yeux, quand il n’arrache pas les mains.

L’élection européenne est donc un moyen de sanctionner le gouvernement.

À cet effet, l’abstention me paraît inopérante : vu l’état pitoyable du commentaire politique dans ce pays, on se lamentera durant cinq minutes sur le taux d’abstention en moulinant quelques imbécillités sur le vote obligatoire, puis on passera la soirée et les jours suivants à gloser sur la victoire de celui qui arrivera en première position.

Cette victoire sera évidemment, comme le reste, un dérisoire simulacre. De quelle victoire parle-t-on dans une situation où celle-ci est acquise par moins du quart des 40 % prévisibles de votants, c'est-à-dire probablement par à peine plus de 10 % du corps électoral ?

Et si LREM arrive en tête avec ces 10 ou 12 %, alors qu’elle regroupe, de Royal et Cohn Bendit à Raffarin et aux épigones de Juppé, un bloc qui pouvait représenter, il n’y a pas si longtemps, entre 60 % et 70 % du corps électoral, toute l’éditocratie criera au triomphe du tyranneau et à l’illégitimité des Gilets jaunes qui « ont mis le pays à genoux »…

Or, la seule manière d’empêcher ce scénario, c’est de voter RN, puisque le RN est le seul parti en position de ravir la première place à LREM. On peut le regretter, on peut, comme moi, considérer que ce parti est en somme l’assurance-vie du système puisque tant qu’il est là, il empêche une alternative politique crédible d’émerger, mais c’est ainsi et, comme disait de Gaulle, on ne fait de politique qu’avec des faits.

Pour autant, cette solution ne me convient pas. Non que je crois une seule seconde au retour de la peste brune cher aux antifascistes de carnaval. Mais ce parti porte des valeurs qui sont antithétiques avec celles du gaulliste que je reste. Et il est désormais, comme il l’était avant la séquence Philippot, aussi libéral que tous les partis de droite dure.

Alors que faire ?

Comment, en ayant écrit 30 bonnes raisons pour sortir de l’Europe, comment en croyant que la libération du carcan de l’euro et de l’UE est la condition nécessaire (même si elle n’est pas suffisante) à la renaissance de la démocratie dans mon pays, à la restauration d’un État social modernisé et efficace, au retour de la France dans le monde, à la reconquête d’une parole libre, de l’indépendance nationale, de la souveraineté monétaire indispensable à la reprise en main par le politique des leviers économiques, à la mise au pas des lobbys… comment pourrais-je ne pas choisir de voter pour une des deux listes qui ont mis au centre de leur discours cette nécessaire libération ?

Se libérer du carcan européen, c’est permettre la reprise d’un vrai débat démocratique, projet contre projet, c’est rendre au peuple la maîtrise de ses choix. Cela ne sera possible que par la construction d’un rassemblement à vocation majoritaire des souverainistes de toutes options politiques (il y avait dans le Comité national de la Résistance des communistes et des gens venant de l’extrême droite d’avant-guerre) et la mise au point d’un programme de législature destiné à relever en cinq ans tous les défis, nombreux et complexes, que suppose cette nouvelle libération de la France.

Le Brexit nous donne à cet égard deux leçons : l’UKIP, en gagnant les élections européennes de 2014, a forcé le pouvoir conservateur, qui n’en avait aucune intention, à organiser le référendum. Car faute de le promettre, les législatives suivantes, dont l’UKIP aurait polarisé la campagne sur l’enjeu européen, risquaient de se transformer, dans le système électoral britannique de scrutin majoritaire de circonscription à un tour, en déroute pour les tories. Mais également pour le Labour car, aux élections européennes et pour le référendum, l’UKIP et le Leave ont fait leurs meilleurs scores dans les bastions populaires travaillistes (alors que le Remain faisait le plein chez les bobo blairistes), qui s’apprêtent d’ailleurs à voter massivement pour le nouveau Parti du Brexit, créé par Nigel Farage après le virage de l’UKIP vers la droite radicale.

C’est donc en faisant la jonction avec des électorats conservateur et travailliste qu’a été imposé puis gagné le référendum.

La seconde leçon, c’est que, si on laisse aux partis traditionnels le soin de conduire la libération, une fois la victoire acquise sur le principe, ils la convertissent en reconduction de l’asservissement.

Plus que jamais nous avons donc besoin d’un rassemblement qui met au centre du débat politique la nécessité de l’affranchissement et qui soit préparé à le conduire. Et là-dessus, tout reste à faire.

Un choix qui ne vaut pas ralliement

Réglons d’abord la question Philippot. Si on lit les sondages, il semble que sa liste soit la moins éloignée du seuil permettant d’obtenir des élus. Et je ne crois pas que Florian Philippot soit de près ou de loin un fasciste, un antidémocrate, un partisan du régime autoritaire (ce qui en revanche n’a rien d’évident pour Macron !). Mais il a fait une erreur tactique de taille : croire qu’en faisant de l’entrisme au FN il allait en changer le code génétique. La démonstration est faite que c’était une impasse, et le sera encore davantage quand la nièce succédera à la tante.

Philippot est donc aujourd’hui marqué, à tort ou à raison ce n’est pas le problème, d’un stigmate, et ce serait une erreur aujourd’hui que le souverainisme soit associé à cette marque-là.

La question se pose différemment avec l’UPR de François Asselineau. Il est évidemment absurde, si on lit les textes produits par ce parti, si l’on écoute son président à côté duquel je me suis retrouvé une fois en débat, d’y trouver des traces de droite extrême. Asselineau est en réalité une figure très (trop ?) classique de la vie politique française, énarque passé en politique par le biais de cabinets ministériels – de droite dans son cas. Lui reprocher telle ou telle amitié politique d’il y a 10, 15 ou 20 ans est aussi privé de sens que de reprocher à Jean-Luc Mélenchon d’avoir été sénateur socialiste et d’avoir voté Oui au traité de Maastricht. Chacun a son parcours et celui d’Asselineau, comme celui de Mélenchon, s’est fait dans le cadre des institutions démocratiques.

Quant aux militants de l’UPR, j’ai, comme tout souverainiste qui n’est pas membre de ce mouvement, eu maille à partir avec des excités, parfois agressifs, au zèle excessif et, au final, contre-productif. Passons. Je vois aussi que ce parti est l’un des rares à avoir une force militante réelle portée par des convictions fortes. Si je me suis joint à son cortège du 1er mai, c’est aussi que je voulais y voir de plus près. J’y ai vu des gens de tous âges, des personnes issues de l’immigration brandissant fièrement le drapeau tricolore et aucun crâne rasé, beaucoup de jeunes racontant facilement comment ils avaient été européennement formatés dès le collège et comment ils avaient pris conscience du mensonge. J’ai parlé avec des gens me disant que leur premier engagement politique avait été chez Montebourg, chez Chevènement, à la LFI…

Alors voilà, c’est décidé : je voterai UPR.

Non que je crois au destin d’Asselineau ! Assurément l’homme n’est pas sans qualités : il connaît les textes et ses dossiers. Trop, pourrait-on dire ; son discours est trop techno, trop juridique pour percer dans l’opinion, même s’il me semble qu’il commence à s’en affranchir. Il a surtout eu le grand mérite de prendre enfin à bras-le-corps la question de la sortie. Mais il n’articule aucun récit, ne donne corps à aucun imaginaire. On ne fait pas plus rêver un peuple avec un taux de déficit budgétaire qu’avec l’article 50 du traité…

Cet article, d’ailleurs, est un de mes points de désaccord avec l’UPR : on a vu de quel piège il s’agissait avec le Brexit. La libération ne peut être qu’un acte unilatéral, rapide, radical. Car si la France force la porte de la cage, la cage explose. Ensuite, on ira voir les autres pour négocier avec eux ce qu’on peut garder, dans un cadre strictement intergouvernemental.

J’entends aussi toutes les réserves, les critiques, les intelligentes analyses sur les défauts et les insuffisances de l’UPR. Et pour certaines, je les partage. En outre, comme je ne cesse de l’expliquer aux militants UPR avec lesquels je suis en contact sur Facebook, on ne se décrète pas CNR à soi tout seul, on ne fait pas un rassemblement par injonction au ralliement, de surcroît quand, malgré une base militante active, on a un socle électoral inférieur, selon toute vraisemblance, à 2 %. Un rassemblement, cela se construit. Que l’UPR et Asselineau aient leur place dans un tel rassemblement relève de l’évidence ; ils ne peuvent pas l’être à eux seuls.

Mais enfin de quoi est-il question le 26 mai ? D’élire un président ? De désigner une majorité au Parlement dont sera issu un gouvernement ? Non. Quoi qu’on vote le 26 mai, cela ne changera rien, ni en France ni en Europe.

Dès lors que j’ai éliminé l’abstention et le vote RN pour « empêcher Macron d’arriver en tête », il s’agit pour moi de dire que je crois indispensable pour mon pays, pour mon peuple, pour la démocratie, de nous libérer de l’euro et de l’UE. Et pour cela, je n’ai à ma disposition qu’un bulletin : celui de la liste UPR.

Je pense que cette prise de position va provoquer des réactions… disons contrastées, sans doute hostiles, de la part de gens aussi sincères dans leurs convictions souverainistes que je le suis ou que le sont les militants UPR. Je n’y répondrai pas, non par mépris, mais parce que je m’interdis de polémiquer avec qui que ce soit qui partage la conviction que la France doit briser les barreaux de cette nouvelle prison des peuples qu’est l’UE. Nous aurons un jour ou l’autre à travailler ensemble. Je ne veux pas insulter l’avenir.

dimanche 28 avril 2019

Χριστός ανέστη !

Joyeuses Pâques à tous mes amis grecs !

Bien plus encore que dans le monde catholique romain, Pâques est la plus grande fête du monde chrétien orthodoxe, et donc de Grèce.

Dans Les Ombres du levant (1996 pour l'édition papier chez Critérion, épuisée, et 2013 pour l'édition électronique chez H&O) j'évoquais les si particulières Pâques de 1941, alors que la Wehrmacht déferlait sur l'héroïque Grèce qui avait repoussé l'attaque d'une armée italienne disposant d'une écrasante supériorité numérique et matérielle. Un pays expirant sous la botte allemande (italienne et bulgare), mais qui ne tarderait pas à ressusciter dans une Résistance quasi instantanée et bientôt massive - victime aussi d'une occupation particulièrement meurtrière et sauvage.

Alors oui, amis grecs ! Χριστός ανέστη ! Et qu'une fois encore, la Grèce occupée, martyrisée depuis bientôt dix ans, renaisse enfin, elle aussi !

"Cette année-là, la semaine sainte orthodoxe commença le lundi 14 avril. Cette année-là, comme chaque semaine sainte, chaque Grec flétrit la trahison de Judas et la dérobade de Pilate, revécut dans sa chair la passion du Dieu vivant. Le mercredi saint, le front d’Albanie céda ; le jeudi saint, l’armée yougoslave capitula ; et les nazis déboulèrent sur la Grèce centrale. Les Anglo-Grecs s’arc-boutèrent aux Thermopyles, là où jadis une poignée de Lacédémoniens avait barré la route au Mède, jusqu’à ce que la trahison permît aux multitudes barbares de les prendre à revers. « Passant, va dire à Sparte que tous ici sont morts en respectant ses lois. » Léonidas et Christ. Au son du glas, j’emmenai Rod et Biche, le soir du vendredi saint, à la plus poignante des cérémonies orthodoxes, celle de l’Épitaphios (la mise au tombeau) au cours de laquelle on porte en terre une icône, simulacre du crucifié ; on apprit dans la nuit que le Premier ministre Koryzis, coincé entre ses Weygands qui exigeaient la capitulation et son roi qui refusait de sanctionner les officiers félons, s’était suicidé. « Vous avez compris, vous, Alexandre, si en Grèce, à Pâques, on fête la résurrection d’Adonis, celle de Dionysos, ou seulement celle de Christ ? » me demanda Séféris, juste avant de s’embarquer pour la Crète. En tout cas, cette année-là, c’était bien la Grèce qui vivait sa Passion.

La nuit de Pâques, à Halandri, le faubourg d’Athènes où Éléni m’avait convoqué, je participai au rite nocturne de la Résurrection (ανάστασις). Sans elle : rentrée tout juste de Kalamata, elle y repartait dans l’heure, une histoire de cache, une mystérieuse cargaison ; elle avait tenu à me dire adieu : « Pars maintenant, la suite ne te regarde plus. » Puis elle m’embrassa fougueusement et disparut dans la foule massée devant l’église pleine à craquer malgré les sirènes, malgré la menace des Stukas. À minuit, le pope apparut, un cierge à la main, dans l’embrasure de l’iconostase : « Χριστός ανέστη ! » (Christos anesti ! Christ est ressuscité !) La phrase magique se murmure en confidence, la flamme se dédouble, se multiplie, l’étincelle court au-dessus de la foule. Panaghiotis allume le cierge de Kostas, son voisin avec qui il est en procès depuis cinq ans pour une histoire de clôture, et Iannis à celui de Stratis, bien que tout le quartier sache que c’est à Stratis que Iannis doit ses cornes. Kassiopi tend le sien vers cette garce d’Irini qui lui a pris son frère, pendant que le père Patsaris en profite pour effleurer le décolleté de la mignonne Polyxéni et que Mme Papaioannou, en allumant le sien à celui de Sotiris, le locataire qui n’a pas payé son terme depuis trois mois, lui glisse qu’elle lui laissera encore une quinzaine de grâce. Nikos, l’épicier, se jure de ne plus voler personne – en appuyant d’un index invisible sur le plateau de la balance – jusqu’à la fin de la guerre ; quant à Miltiadis, il promet de ne plus rosser sa femme chaque fois qu’il rentre après l’avoir trompée. Photini prie de toute son âme le Seigneur d’épargner son Dimitri – son fils unique qui se bat et dort dans les montagnes depuis tant de mois, lui qui est si frileux ; et Maria pleure en suppliant le Tout-Puissant qu’il lui rende à temps son Théodoros, avant que son ventre ne commence… Il avait la peau si douce Théodoros, qu’avant son départ au régiment elle n’a pas pu lui dire non encore une fois, mais elle est sûre que son père la tuera si… Et tous pensent aux héros qui sont vaincus mais qui n’ont pas failli, aux frères du nord déjà sous le joug, à la résurrection, à demain. De la loupiote est née une vague de lumière qui déferle à présent sur la place, dans les rues adjacentes ; la rumeur s’enfle en un cri d’allégresse : Χριστός ανέστη ! Et moi je prie pour Éléni, en répétant avec les autres : Χριστός ανέστη ! et pour la France aussi : « la flamme de la résistance ne doit pas s’éteindre », nous a dit de Gaulle. Elle ne s’éteindra plus.

Lundi de Pâques, les œufs rouges s’entrechoquent, le roi part pour la Crète. Χριστός ανέστη ! Papagos démissionne et Tsolakoglou, le Judas, capitule. Tsoudéros, le libéral déporté aux îles par Métaxas, forme un gouvernement peuplé de métaxistes. Χριστός ανέστη ! Les Anglais, les Néo-Zélandais et les Australiens rembarquent ; Wilson quitte Athènes sous les fleurs comme s’il était victorieux et les murs se couvrent d’images de la Vierge. Χριστός ανέστη ! Le 24, John met Rod et Biche à l’abri et me souhaite bonne chance ; les Thermopyles ont cédé, mais qu’importe ? Χριστός ανέστη ! Le 26, Corinthe est prise. Chaque Grec trouve un Anglais à aider, une planque, une crique encore libre. Χριστός ανέστη ! Jour de désolation : le 27, la croix gammée flotte sur l’Acropole. Χριστός ανέστη ! Et le 28, Kalamata, tout au bout, tombe aux pattes des nazis ; mais après des combats acharnés. Encore une fois, l’honneur est sauf. Tout est fini. Χριστός ανέστη ! Puisque c’est maintenant que tout commence."

samedi 19 janvier 2019

De Prespa à Aix-la-Chapelle

Dans quelques jours, sera signé à Aix-la-Chapelle, ex-capitale du Reich carolingien, un traité présenté comme la suite du traité de l'Elysée, conclu entre deux Etats souverains, la France du général de Gaulle et une République fédérale d'Allemagne en quête des respectabilité, un nain politique auquel de Gaulle proposait de s'engager dans une coopération politique, qu'Adenauer signa, comme pris par surprise et que le Bundestag, avec l'aide du sinistre Monnet, s'employa à vider de toute portée politique en votant - cas unique dans annales diplomatiques - un préambule unilatéral disant le contraire de ce qu'était l'esprit du traité. Puis exigea la démission d'Adanauer pour le remplacer par Ehrard, l'homme lige des Anglo-Saxons qui inaugura une glaciation franco-allemande.

Rien de tel aujourd'hui. Négocié dans le secret et le dos des peuples, comme c'est devenu la norme en régime techno-dictatorial d'Union européenne, le traité d'Aix, qu'analyse Coralie Delaume dans Marianne, n'est qu'un pas supplémentaire dans l'inféodation de la France au néo-Reich, voulue et pilotée par nos zélites depuis si longtemps, comme elle le montre magistralement dans son récent livre Le Couple franco-allemand n'existe pas, Comment l'Europe est devenue allemande et pourquoi ça ne durera pas (Michalon), sur lequel je reviendrai ici puisque je viens d'en terminer la lecture - passionnante.

ici, le lien n'est pas encore totalement fait entre la révolte sociale des Gilets jaunes et l'écrasement de la nation, la négation de ses intérêts fondamentaux par la techno-structure germano-européiste. Et le grand show - malgré son ridicule : es mêmes qui se moquaient des discours interminables de Castro ou autre "grand leader" communiste, s'extasient, exultent, se pâment que notre grand leader aligne des truismes, des platitudes néolibérales, des pipes ou des citations qui ne veulent rien dire : comment l'ISF pourrait-elle être un totem? et que vient faire Freud là-dedans: être pédant à contretemps c'est manifestement un métier à plein temps - du futur signataire du traité scélérat d'Aix dont la popularité est telle qu'il ne se déplace plus sans son "état de siège portatif", s'il prend, avec l'aide active des médias de Kollaboration, risque de retarder encore cette prise de conscience. Pourtant le seul objet de ce grand débat est bien clair : comment on fait pour faire avaler la politique berlino-bruxelloise à ces salauds de manants qui ne veulent plus en bouffer ?

Le lien n'est pas encore totalement fait, mais on sent bien que, chez les Gilets jaunes monte la conscience que rien n'est possible dans un cadre euro/UE, irréformable, et qu'il faudra choisir entre ce cadre et une autre politique. Mais comme règne encore la trouille, longuement instillée par les médias de Kollaboration, d'une "sortie de l'euro" qu'on devrait nommer "reconquête de la souveraineté monétaire qui nous refera maîtres de notre destin collectif" et que la caste politique, solidaire du système même lorsqu'elle prétend le combattre, refuse, à quelques exceptions près d'expliquer, pourquoi il faut mener ce combat, cette prise de conscience est forcément longue.

Ma conviction, c'est qu'elle est néanmoins en train de se faire.

Comme chacun le sait, la Grèce a sur nous quelques années d'avance. Et en Grèce comme ici, le martyre infligé aux pauvres et la destruction des classes moyennes par et pour l'Europe se double d'une attaque frontale de la nation et de ses intérêts fondamentaux : les inspirateurs (pour reprendre le terme utilisé par de Gaulle à propos de Monnet) du traité d'Aix sont les mêmes que les inspirateurs de l'accord de Prespa entre la Grèce et l'Ancienne République yougoslave de Macédoine.

Hier, sur RFI, je suis intervenu pour resituer l'arrière fond historique de cet accord. Participation éminemment frustrante (c'est à partir de 14'30 et des poussières), puisque je devais pouvoir répondre à une deuxième question et que j'avais prévu d'expliquer que 70 % des Grecs sont hostiles à cet accord qui n'a rien à voir avec un agenda régional, que l'enjeu est l'extension de l'OTAN et de l'UE à un nouveau pays, raison pour laquelle, à Skopje comme à Athènes on méprise l'avis des peuples, que Merkel et les Américains (l'ambassadeur à Athènes est le même qu'en Ukraine au moment du Maïdan) sont à la manoeuvre avec menaces, pressions de toute sorte et corruption de députés, que la Serbie où Poutine est en visite aujourd'hui et la Bulgarie sont aussi hostiles que l'opinion grecque à cet accord qui n'est qu'un acte supplémentaire de néo-guerre froide anti-russe...

Mais pas le temps !

Bref, après les valises de billets, menaces, pressions physiques sur les députés de Skopje qui ne voulaient pas voter un accord dont la non-validité du référendum, du fait du mot d'ordre d'abstention donné par les adversaires de l'accord, aurait dû stopper le processus de ratification, il fallait tordre le bras du Parlement grec. La démission du ministre de la Défense Kamménos, qui est parti en disant que Tsipras lui avait menti (il a beaucoup menti à beaucoup !) en lui promettant que cet accord, qui ne faisait partie ni du programme de Syriza lors des campagnes électorales de 2015 ni de l'accord de coalition avec les Grecs indépendants de Kamménos, ne viendrait à ratification qu'après des législatives a déclenché les grandes manoeuvres.

Le voyage de Merkel, la semaine dernière, n'avait que ce but véritable, comme celui qu'elle avait effectué à Skopje juste avant le référendum : la chancelière du Reich est en agonie chez elle, mais elle veille jalousement sur ses nouvelles colonies... Il fallait donc trouvé les apostats nécessaires pour faire le boulot.

Ce terme d'apostats a une résonance historique forte en Grèce puisqu'il fait référence à l'achat en dollars sur compte suisses, par le Palais et la CIA, de députés de la première majorité dite à l'époque centriste, pour faire tomber le gouvernement constitutionnel de Papandréou en 1965 et lui trouver un remplaçant, du "centre", appuyé par la droite et convenant au Palais et aux Etats-unis d'Amérique. Parmi les apostats, leur chef de fil même : Konstantinos Mitsotakis, père (officiellement, ou grand-père selon les mauvaises langues qui font de Kyriakos le fils d'une "erreur de jeunesse" de sa soeur, elle-même ancienne ministre et mère du candidat à la mairie d'Athènes ! le coeur de la Caste!). Quant à la crise politique de l'apostasie, elle mène directement au coup d'Etat des Colonels.

Merkel, l'UE et l'OTAN ont trouvé leurs apostats : des dissidents du parti de Kamménos, plus un de Potami, une créature partisane de Bruxelles qui ne serait plus en mesure aujourd'hui de faire élire un seul député mais qui va permettre de ratifier un accord rejeté par 70% des Grecs selon le dernier sondage, et par Mikis Theodorakis, qu'on aura du mal, de ses combats passé, de la guerre civile aux Colonels à faire passer pour un fourrier de l'extrême droite nationaliste. Comme d'habitude, mon ami Panagiotis Grigoriou analyse cette situation avec une tragique lucidité.

D'un côté un référendum invalide prouvant le rejet de l'accord par la population Arymienne, de l'autre côté 151 députés sur 300 votant la confiance à Tsipras, qui est à moins de 20% dans les sondages et lui permettant de faire ratifier par des députés qui ne seront pas réélus un accord rejeté par 70 % des Grecs !!! ou la démocratie selon le Reich européen.

La journée de demain devrait voir une très large mobilisation populaire à Athènes actant une fois de plus le divorce entre la Caste et le peuple. Et cette coagulation, sur le terrain patriotique de la question macédonienne, des frustrations et des oppositions de dix ans de violences sociales et de quatre ans de gouvernement syriziste qui ont porté ces violences à leur point le plus haut est évidemment à haut risque pour le gouvernement. Et ce risque, Tsipras ne l'a bien sûr pris que sous pression de l'OTAN et de l'Allemagne pour des raisons de néo guerre froide (étendre l'OTAN et l'UE au détriment des intérêts russes dans la région, ce qui était impossible tant que la Grèce y opposait son veto). Après avoir trahi le résultat du référendum de 2015, Tsipras ne fait qu'appliquer les directives qu'il a reçues de Berlin et de l'OTAN.

Que se passera-t-il demain, lorsque la droite nationaliste reviendra au pouvoir à Skopje où le pouvoir actuel est aussi artificiel et privé de légitimité que celui d'Athènes (et de Paris, et de Berlin et de Madrid...) ? Ce gouvernement nationaliste trouvera dans l'accord qu'il interprétera une base juridique pour contester tel manuel scolaire grec, tel nom d'institution, tel... Bien loin de régler la question , cette accord est gros de futurs et inextricables conflits, dans lesquels elle trouvera immédiatement l'appui de la Turquie.

Que se passera-t-il si la prochaine assemblée à majorité nationaliste décide, à Skopje, d'enlever "du Nord" du nom du pays... La Grèce aura, en vertu de l'accord, appuyé l'admission de l'ARYM dans toutes les organisations internationales où elle désire entrée, elle sera dans l'OTAN, elle sera admise comme candidate à l'UE. Qui fera quoi ? On l'expulsera de l'OTAN, on interrompra les négociations d'adhésion à l'UE? Évidemment pas. La Grèce aura perdu tout moyen de pression et l'irrédentisme pourra s'exprimer sans frein ni limite. Avec, évidemment, l'appui inconditionnel de la Turquie.

Quant à la droite grecque qui se dit hostile à l'accord ? Syriza aura fait le sale boulot et en portera la responsabilité. Comme le parti communiste grec des années 1920 se discrédita en acceptant le projet de Macédoine unifiée du Komintern qui prévoyait de détacher les provinces macédoniennes de la Grèce, comme le même parti perdit le soutient de larges secteurs de la société grecque lorsque, durant la guerre civile, il refit la même erreur au profit de Tito et en échange des approvisionnements livrés par les Yougoslaves.

Comme Syriza a appliqué, durant les quatre dernières années, des mesures que la droite aurait eu le plus grand mal à imposer, "neutralisant" une grande partie de l'opposition "de gauche"; Syriza applique aujourd'hui un agenda germano-Otanien qui aurait profondément divisé la droite (Samaras fit naguère tomber Mitsotakis parce qu'il avait, à ses yeux, trop de concessions dans le dossier macédonien).

Historiquement, Syriza et Tsipras auront été de parfaits auxiliaires de la droite et du système, exonérant la droite de l'impopularité charriées par les politiques qu'ils ont accepté de mener à sa place, puis lui restituant le pouvoir en les ayant débarrassé ainsi de mesures inacceptables qu'ils lui auront éviter de prendre ! Cela justifiera bien un joli susucre pour Tsipras. Une place de vice-président dans un gouvernement dit d'union nationale dirigé par la droite ? Une sinécure à Bruxelles ou Strasbourg ?

Reste à gérer les suites intérieures de l'accord. Il semble qu'à Lesbos, bastion de gauche, le chef de la police a reçu l'instruction de faire surveiller l'embarquement des ferrys : en Grèce aussi, l'UE est le moteur d'une criminalisation des oppositions, comme le montrent notamment les poursuites engagées contre Lafazanis, ancien ministre Syriza, fondateur du LAE, pour sa participation aux mobilisations contre les ventes aux enchères de biens saisis pour dettes en vertu de la loi scélérate votée par Syriza en violation des engagements pris devant les électeurs et en exécution des Diktats germano-européens, qui conduit à une spoliation de masse.

Reste à savoir maintenant comment il va le gérer sur le plan sécuritaire. Les quatre dernières années ont montré que, sur ce plan-là non plus, le gouvernement de la "gauche radicale" n'avait rien à envier à un gouvernement de droite dure.