Il n'y a pas de solution dans l'euro et, depuis la conclusion de l'accord intérimaire avec l'UE et le FMI, je soutiens que le gouvernement s'est acheté du temps pour préparer cette sortie, techniquement et pédagogiquement, car n'ayant pas été élu sur un mandat comprenant cette sortie de l'euro, le gouvernement doit faire la démonstration à son peuple que les autres Européens refusent tout réaménagement de cette zone monétaire dysfonctionnelle qui enrichit les riches et appauvrit les pauvres et qu'il n'y a donc pas d'autre issue que la sortie. Le 25 février, j'écrivais ainsi : "Dans ce processus-là, pédagogique, les critiques de la gauche de Syriza sont donc utiles, indispensables, parce qu'elles feront avancer le débat qui, dans une logique démocratique, devrait aboutir à un référendum sur la sortie de cette monnaie unique - stupide et criminelle. Idéalement au moins, car il est probable, à mes yeux, que la sortie à toute chance de se faire autrement. dans l'urgence."

Le Corriere de la Serra, repris par Reuters, publie aujourd'hui un entretien avec Varoufakis évoquant un référendum ou des élections anticipées, dont l'enjeu ne pourrait être que la sortie de l'euro : «Potrebbero esserci problemi. Ma, come mi ha detto il mio primo ministro, non siamo ancora incollati alle poltrone. Possiamo tornare alle elezioni. Convocare un referendum (sull’euro, ndr)». Nous venons donc de faire un pas de plus dans la direction vers laquelle je suis persuadé que se dirige le gouvernement.