Aux cantonales de 2011 (seule référence valable : on ne compare pas plus un type d'élection à un autre qu'une carotte à une banane, c'est quand même le B-A BA de toute analyse un peu sérieuse !), le FN faisait une "forte percée" à 15,06 %, par rapport à ses... 4,85% (!!!) de 2008 : il est ce soir à 26 %, soit une nouvelle percée, équivalente, de plus de 10 points, et on nous a seriné toute la soiré que c'était un échec...

Au premier tour des cantonales de 2008, la participation était de 64,89 %, elle est ce soir de 51,60 % et on nous a seriné toute la soirée qu'il y avait eu une "mobilisation électorale" parce qu'elle est supérieure au taux le plus bas jamais atteint au premier tour de 2011 (44,77 %).

Ce qui signifie en outre que le FN gagne ses 11 points avec une participation accrue de près de 7 %...

La capacité de la nomenklatura politique, journalistique et des soi-disant analystes politiques à travestir, mentir et dénier la réalité est chaque jour plus impressionnante. Mais comme les faits sont est têtus, la méthode Coué et le déni de réalité aboutissent rarement à des réveils agréables.

La réalité c'est que, tant qu'on ne changera pas de politique, il ne faudra pas s'étonner que le FN vole de succès en succès et attire à lui un électorat de plus en plus populaire que la droite et la soi-disant gauche eurolâtres méprisent, à qui le Front de Gauche, toujours sidéré par "l'idée européenne" et l'illusion de "l'Autre Europe" qui ne peut advenir et n'adviendra jamais, est incapable de parler clairement de retour à la nation par lequel passe forcément le rétablissement de la souveraineté populaire et de l'Etat social que l'Europe est entrain de pulvériser... la réalité c'est que, tant qu'on continuera à voter pour le PS ou l'UMP, c'est-à-dire les maintenir au pouvoir pour exécuter les ordres imbéciles et criminels de Bruxelles et Berlin, on rendra l'accession du FN au pouvoir inéluctable.

Autre cieux, autre scrutin. Dans une élection à l'assemblée andalouse où le clientélisme joue à fond (Syriza a eu le même problème l'an passé aux régionales), la droite du Parti populaire est passée de 38,63 % en 2008 à 40,66 % en 2012 et 26,7 % ce soir, quand le Parti socialiste Ouvrier Espagnol d'Andalousie, qui gouverne la région (distribue prébendes, emplois, subventions et autres contreparties clientélistes au vote) sans interruption depuis 1982, passait de 48,19 % en 2008, à 39,52 % en 2012 et 35,5 % ce soir), tandis que Podemos 15 % et Izquierda Unida 7 % mettent la gauche alternative à 22 % - le nouveau parti Ciudadanos (centre-droit européiste soi-disant anticorruption, destiné, comme le Potami grec, à servir d'appoint aux partis du système discrédités) arrive à 9 %.

Ce résultat de Podemos/IU est de très bon augure pour les élections nationales de la fin de l'année, où les enjeux seront bien plus clairs et sur lesquelles le clientélisme n'aura pas la même emprise.