C'est la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus secrète jusqu’aujourd’hui, la plus brillante, la plus digne d’envie : enfin une chose dont on ne trouve qu’un exemple dans nos siècles passés, encore cet exemple n’est - il pas juste ; une chose que l’on ne peut pas croire à Paris (comment la pourrait-on croire à Lyon ?) ; une chose qui fait crier miséricorde à tout le monde ; une chose qui comble de joie Madame Merkel et Madame Lagarde ; une chose enfin qui se fera dimanche, où ceux qui la verront croiront avoir la berlue ; une chose qui se fera dimanche, et qui ne sera peut-être pas faite lundi. Je ne puis me résoudre à la dire ; devinez-la : je vous le donne en trois. Jetez-vous votre langue aux chiens ? Eh bien ! il faut donc vous la dire : ce patron est Pierre Mariani...

Et qui est Pierre Mariani, je vous le donne en quatre, je vous le donne en dix, je vous le donne en cent. C'est le co-responsable de la déconfiture de la banque belgo-française Dexia qui a dû être sauvée à trois reprises par les autorités belges, françaises et luxembourgeoises et qui a coûté au moins 6,6 milliards d'euros au contribuable - à vous et à moi.

Voilà un beau sujet de discourir. Si vous criez, si vous êtes hors de vous-même, si vous dites que nous avons menti, que cela est faux, qu’on se moque de vous, que voilà une belle raillerie, que cela est bien fade à imaginer ; si enfin vous nous dites des injures : nous trouverons que vous avez raison ; nous en avons fait autant que vous.

J'avoue que celle-là m'avait échappé ! Elle m'est révélée par cette passionnante conférence de presse d'Eric Toussaint sur la défunte commission parlementaire grecque d'audit de la dette, que le gendre idéal de Merkel se gardera bien de reconduire. Ce qui permettra à l'un des acteurs les plus troubles de ces derniers années, Iannis Stournaras, gouverneur au FMI, puis ministre des Finances de 2012 à 2014, nommé par Samaras gouverneur de la Banque de Grèce et maintenu à son poste par le gendre idéal de Merkel, de n'avoir pas à s'expliquer, ni sur ses manipulations, ni sur la disparition de la liste Lagarde, ni sur... Convoqué par trois fois par la présidente du Parlement, Zoé, il a par trois fois refusé de se présenter, arguant la dernière qu'il répondrait à la convocation après les élections. C'est dire les assurances qu'a dû lui prodiguées le gendre idéal de Merkel.

Mais bien sûr, ce sont les salariés d'Air France ou d'ailleurs, qui refusent de se laisser dépouiller, les voyous.

Combien de temps les peuples toléreront-ils encore cela ? Chaque jour qui passe rend plus indispensable que les vrais voyous rendent des comptes...