Hier soir, j'étais chez les Jeunes communistes de Paris pour parler de la Grèce - encore ! -, avec Frédéric Farah et Romaric Godin... On aurait bien aimé que Coralie Delaume soit là aussi, mais elle n'a pas pu. Ce sera pour une autre fois.

Merci à Lenny Benbara d'avoir organisé cette rencontre qui s'est poursuivie tard (19h00 à 22h00, sans compter ensuite les discussions autour d'un verre), par des questions et discussions : c'est dire combien la Grèce passionne et combien l'impasse que s'est construite Syriza et Tsipras, en refusant d'envisager la sortie de l'euro, interroge.

Pour moi, avoir rencontré Coralie, Frédéric, Romaric, c'est aussi ne plus se sentir isolé, faire synergie dans nos analyses, nos interventions publiques : ce soir était - aussi pour cela - un moment précieux. Et puis de voir des jeunes, ici, comme au MRC il y a peu... qui sont rupture avec les dogmes, qui ne sont pas intellectuellement paralysés par la prosternation devant le fétiche euro, et la vénération de la Sainte Europe du Marché qui empêchent de penser la moindre rupture sérieuse me redonne de l'espoir, de l'énergie pour continuer à prêcher, à convaincre.

Sans doute, comme me l'a dit Lenny Benbara, il y a bien là une fracture générationnelle : ces jeunes gens éduqués, politisés, qui savent réfléchir, qui sont nés au moment ou après Maastricht, n'ont pas le même rapport religieux que leurs aîné et une partie de l'appareil à l'escroquerie européenne. Ils en voient les vrais ressorts, la vraie nature et ils comprennent que conduire une autre politique, construire une vraie rupture, a comme préalable la rupture préalable, nécessaire bien que non suffisante, avec l'euro et l'Union européenne, qui n'ont jamais été que le prétexte, le paravent et le moteur du néolibéralisme, du libre-échange, de l'imposition à tous les Européens des règles de fer de l'ordolibéralisme allemand et, au final, de la destruction de l'Etat social et de la démocratie.

Car oui, aujourd'hui, le seul choix politique réel c'est l'euro et l'Union européenne OU l'Etat social et la démocratie. Tout autre choix politique entre des soi-disant partis qui ne présentent aucune alternative crédible dès lors qu'ils ne placent pas comme préalable la rupture avec l'euro et l'UE, n'est que rideau de fumée.

S'il y a un enseignement à cet été grec c'est que la démocratie, dans le cadre de l'euro et de l'UE, n'est plus qu'un simulacre vidé de tout contenu.

Par ailleurs, dans une heure, à 17h00 ce samedi, Fréquence protestante diffuse "Dialogue sur l'histoire" : j'y suis l'invité de Nicolas Mietton pour parler d'un siècle de vie politique en Grèce=48238|fr]. Et j'ai fait deux bourdes dans cette émission : la première - à trois reprises tout de même ! - Georgios Papandréou arrive au pouvoir en 1963 et pas en 1965... il en est chassé en 1965. Et je ne sais pas non plus pourquoi j'ai confondu la Messénie et la Laconie : en 1974, seules la Laconie à 59,62 %, et les Rhodopes à50,54 % votent pour la monarchie. La Messénie est, tout juste après, la région qui lui donne le plus gros score (49,24 %), mais la forme républicaine y obtient malgré tout une courte majorité.

Il faut dire que le temps file vite dans ces circonstances, qu'on parle sous sa pression et que, sur une période aussi longue, c'est un peu de la haute voltige !