Après Volkswagen, qui a l'incroyable morgue de continuer à nous inonder de sa pub en partie dans la langue de l'occupant, encore une brillante manifestation du modèle allemand !...

"Deutsche Bank met trimestre après trimestre de gigantesques sommes d'argent de côté pour faire face aux innombrables scandales dans lesquels son nom est cité, du scandale de manipulation des taux interbancaires du Libor aux soupçons de manipulation du marchés des métaux précieux, en passant par une enquête pour de possibles actes de blanchiment d'argent en Russie."

Mais ce sont les Grecs qui sont menteurs, voleurs, fraudeurs.

A vos plumes les chacals de la presse collabo et mishellène : Le Parmentier, Quatremer, Couturier, Guetta et consort !

Hier fut aussi une journée intéressante : tandis qu'à Science po, l'ignoble Schaüble quittait furibard, un amphi où les questions qu'on lui posait sur la Grèce ne convenait point à ses attentes, la lâcheté d'Hollande devant Merkel (après celle de Sarkozy), l'absence de politique allemande de la France à l'heure de l'affirmation de plus en plus arrogante du néo-impérialisme allemand, la germanolâtrie imbécile de nos "élites" politiques et médiatiques, qui en restent aux mantras d'une "amitié franco-allemande", d'un "couple franco-allemand" qui ne veulent plus rien dire, parce qu'il n'y a ni amitié ni couple entre un maître et un larbin, éclataient dans l'hémicycle du non-Parlement de Strasbourg (car cette assemblée n'a rien d'un Parlement, ni la légitimité, ni les compétences).

Et hélas ! hélas ! hélas ! C'est Le Pen qui les a fait éclater en le traitant de vice-chancelier - pour ma part j'aurais plutôt dit Gauleiter - de la province française - j'aurais rajouté du Reich. Comme le dit Lordon dans la passionnant vidéo que l'on trouvera ici et où il dit exactement ce qu'il faut dire aujourd'hui de Syriza, de Tsipras (du coup, je me rends compte combien nous avons pensé la même chose, lui et moi, d'avant janvier à juin : la conviction que Syriza allait à l'échec sans une préparation de la sortie de l'euro mais aussi la volonté de croire qu'avec l'accord de février, il s'achetait du temps pour préparer techniquement cette sortie et y préparer l'opinion), la capacité de récupération de l'extrême droite est infinie.

Mais si cette extrême droite récupère - alors qu'elle défend les mêmes intérêts que ceux qui sont au pouvoir, et mènerait/mènera (car au train où va la décomposition politique dans ce pays, le naufrage du PS comme de la droite dite classique, et l'incapacité de penser la sortie du piège européen de la gauche dite radicale, cela n'est plus à exclure et dans des délais qui pourraient bien être brefs) la même politique servant les mêmes intérêts si jamais elle y parvient -, c'est d'abord à cause de la vacuité intellectuelle d'une classe politico-médiatique qui n'est plus préoccupée que de persévérer dans son être, qui affiche l'impuissance qu'elle a construite par l'euro, les traités scélérats européens qui vident le débat démocratique de tout contenu, le libre-échange qui met en concurrence les travailleurs protégés et les esclaves et qui se couche devant le néo-impérialisme allemand.

Pour ma part, en cette rentrée, ma décision est définitivement arrêtée sur un point fondamental, à la lumière aussi bien des trois scrutins qu'a connus la Grèce et d'un retour où la vacuité absolue du débat politique français m'éclate à la gueule. Je ne voterai plus jamais pour un parti qui n'affiche pas clairement comme préalable la sortie de l'euro sans conditions ni délai autre que celui de la négociation d'une dissolution la plus ordonnée possible de cette monnaie criminelle. Ni au 1er ni au 2e tour. Quelles que soient les circonstances. A aucun scrutin, quel que soit son enjeu secondaire par rapport à ce seul enjeu qui ait aujourd'hui du sens.

"L'Autre Europe" est un piège à cons, une illusion qui permet à celle-ci de continuer à tuer la démocratie et les hommes, précarisés, privés d'emploi, de soins, de chauffage, de nourriture pour satisfaire le rapport psychiatrique des Allemands à la monnaie. Il n'y a pas d'autre Europe, il n'y a qu'un réseau de traités scélérats qui ont sorti de la démocratie tout ce qui donne aux politiques de vrais moyens d'action. Il n'y a pas et il n'y aura pas d'espace démocratique européen, il n'y a qu'un espace oligarchique européen.

Voter pour un moindre mal dans les conditions actuelles est devenu une totale illusion et la négation même de la démocratie. Comme je ne voterai pas FN non plus, je me passerai d'aller voter ou je voterai blanc.

J'estime que, dans les circonstances actuelles, le retrait sur l'Aventin d'une plèbe que le jeu institutionnel a-démocratique imposé par l'euro/Allemagne/UE a réduit au rang de spectateur convié régulièrement à arbitrer le concours de beauté consistant à désigner celui qui appliquera la politique décidée à Berlin ou par des technocrates sans légitimité, larbins de la finance et des lobbys patronaux, est la seule possibilité qui nous est laissée pour montrer que nous récusons non une politique ou une majorité mais le cadre, privé de sens et de contenu, dans lequel s'exerce désormais ce qui n'est plus qu'une comédie électorale, une parodie de vote, un simulacre, une pantalonnade, un rideau de fumée.