Echec économique, échec de la politique de kapitulation devant l'Allemagne et son bras armé, l'Union européenne, dont la Troïka exige de nouvelles mesures pour écorcher le peuple grec, stratégie de la tension dans la rue : le gouvernement droite-socialiste qui parlait il y a six mois de "success story" décide d'avancer l'élection présidentielle en Grèce.

Les 17 et 23 décembre, il faudra 200 députés pour élire un président ; le 29, il en faudra 180. Mais la majorité n'en dispose que de 155. Le gouvernement réussira-t-il à acheter 25 apostats... néonazis d'Aube dorée, du petit parti croupion de la "gauche démocratique" qui a collaboré au début de la législature, des "Grecs indépendants" conservateurs souverainistes ?

En 1965, le Palais avait ainsi acheté en francs suisses les voix qui lui avaient permis de faire tomber le gouvernement de centre qui déplaisait à la reine mère, une Allemande, comme Merkel qui a tant fait, lors des dernières législatives, pour faire bénéficier ses collaborateurs locaux d'un vote de trouille.

Reste que, aujourd'hui, sauver du naufrage le gouvernement droite-socialiste aux ordres de l'Allemagne équivaudrait, pour ceux qui se prêteraient à la manoeuvre, à un suicide politique - voire un risque d'une autre nature tant la colère populaire contre ce gouvernement est forte et profonde. La gauche dite radicale de Syriza, malgré ses ambiguïtés, est aujourd'hui en tête dans les sondages, voire en position, selon certains d'entre eux, d'obtenir une majorité absolue.

Or, si le 29 décembre, aucun candidat à la présidentielle n'obtient les 180 voix nécessaires, l'Assemblée est dissoute et le peuple convoqué pour de nouvelles élections législatives.

Bonne année !

Si Syriza gagne, l'année 2015 commencera en Europe sous le signe du changement... ce qui ne sera qu'un début : le bon score probable de l'UKIP et des nationalistes écossais aux législatives britanniques ; Podemos donné en tête pour les législatives espagnoles ; le naufrage des gouvernements Renzi et Hollande ; la montée de la colère en Belgique contre le gouvernement ultralibéral manipulé par les séparatistes flamands, l'autisme criminel de Merkel... annoncent une crise européenne dont j'espère enfin l'éclatement de l'euro.

Cela va tanguer, sans doute, car cet éclatement sera imposé sans avoir été préparé, mais ce sera peut-être, enfin, le début de la liquidation des nomenklaturas qui nous ont menés au désastre et d'un processus de reconquête de la souveraineté des peuples, de reconstruction démocratique sur les ruines de la construction oligarchique qu'est l'Union européenne.

Que ce processus commence en Grèce, dont le peuple est martyrisé par cette Union européenne sous hégémonie allemande depuis plus de quatre ans, serait un superbe symbole.