Je trouve cela plutôt amusant que les agriculteurs s'en prennent à Hollandouille ou à quelque autre oligarque hors-sol de droite ou de fausse-gauche en balade au salon de l'agriculture, comme Marie-Antoinette jouait à la fermière au hameau de Versailles. Je trouve plutôt rigolo qu'ils s'en prennent au stand du ministère chargé de leur liquidation par Bruxelles, ou à celui d'industriels qui ont pour vocation de vendre de la mrd au plus bas prix possible. Le problème c'est qu'aucun de ceux que j'ai entendus n'est capable de rompre avec le dogme européen. Et encore moins le patron de la FNSEA, larbin de Bruxelles en attendant peut-être un jour, comme plusieurs de ses prédécesseurs, de devenir ministre.

Ils en sont restés au marché commun agricole des années 1960 qui leur avait été globalement favorable (même si c'est avec beaucoup d'inégalités et d'erreurs dont on prend conscience aujourd'hui de l'énormité et des conséquences désastreuses), parce qu'il était fondé sur la préférence communautaire, la protection du marché intérieur et des prix garantis.

Mais ils refusent de comprendre que l'UE, depuis trente ans, a systématiquement, méthodiquement détruit tout cela (comme son but est de détruire tout aussi méthodiquement l'Etat social et la démocratie) pour les détruire ensuite et leur substituer une agriculture industrielle fondée sur une main d'oeuvre à bas coût d'Europe de l'Est, la spoliation de leurs terres au profit d'investisseurs, comme l'Europe l'a déjà réalisé en Roumanie ou en Bulgarie et comme elle a entrepris, avec l'aide du gouvernement Tsipras, de le réaliser en Grèce... avant de les achever avec le TAFTA.

La jacquerie c'est un début, mais la nécessaire révolution - sociale, démocratique, paysanne - ne peut passer que par la destruction de l'Union européenne.