Encore un pays rendu ingouvernable par l'Europe ?

On nous avait pourtant rabâcher jusqu'à la nausée que l'Irlande allait bien, qu'elle avait fait les "efforts nécessaires" pour sa résurrection, que l'austérité ça marchait...

L'excellent Romaric Godin nous donne ici une analyse des élections irlandaises... à confirmer par les résultats définitifs longs à obtenir en raison d'un mode de scrutin particulièrement compliqué.

La coalition sortante perd 22 points et ne retrouverait que 55 sièges en perdant 58, et, là encore, la logique européenne s'applique : les forces politiques du système étant discréditées par la politique que l'Europe leur impose et que les électeurs rejettent, on voit grimper l'abstention (+5%), des gauches radicales qui cependant ne convainquent pas (22%) et des "indépendants" (16%) qui incarnent le rejet d'un jeu politique privé de sens.

Au final, là comme ailleurs, la base électorale des partis du système se réduit tellement qu'ils sont contraints de gouverner ensemble dans de grandes coalitions qui mettent en évidence leur connivence de fond - le maintien du statu quo - au-delà des divergences qui n'ont plus d'autre utilité que d'amuser la galerie électorale.

Et pendant ce temps-là, on apprend que même les crétins criminels - car il en a déjà fait beaucoup, des morts, ce 3% : des suicidés, des paupérisés, des privés d'accès aux soins, des diabétiques qu'on ampute ou qui deviennent aveugle, en Grèce, parce qu'ils ne peuvent plus se payer l'insuline, des cancéreux privés de chimiothérapie..., j'en passe et des pires - qui ont mis en place les "critères" imbéciles, destinés à satisfaire le rapport psychiatrique des Allemands à la monnaie bet qui nous ont plongé depuis tantôt un quart de siècle dans la croissance molle puis la déflation, ont des éclairs de lucidité...

Et pendant ce temps-là, à la Commission européenne...

Si vous n'avez pas compris que ce qu'on appelle par abus de langage l'Europe, n'a rien à voir avec ce que cela prétend être, que ce n'est QU'une machine à paupériser, à promouvoir le moindre coût, c'est-à-dire, la destruction de tout Etat social, que cette Europe-là est irréformable parce qu'elle a été conçue, précisément, pour servir à quoi elle sert, et que cette Europe-là on la quitte ou on y crève, c'est simplement que vous ne voulez pas comprendre.

Et pendant ce temps-là, en Grèce, le gouvernement Syriza prétend montrer qu'il est le moindre mal en faisant adopter des mesures sociales destinées à combattre les effets de... sa propre politique, c'est-à-dire de la politique qu'il se laisse dicter par l'Europe depuis sa capitulation de juillet.

Ecran de fumée : d'un côté on met en oeuvre des politiques qui paupérisent massivement la population, privent une partie de plus en plus importante de celle-ci d'accès aux soins, mettent le système public de santé dans l'impossibilité de remplir ses missions... et de l'autre on prétend réparer ce qu'on détruit par des mesures humanitaires dont on sait qu'on n'aura pas les moyens de les appliquer.

Ca s'appelle du cynisme, ou, comme on disait chez moi, un cautère sur une jambe de bois.

Et pendant ce temps-là en Grèce, toujours... comme nous l'écrit l'ami Panagiotis (aidez-le si vous le pouvez - comme beaucoup de Grecs, il en a un urgent besoin - en donnant sur son site, colonne de droite, pour qu'il puisse continuer à nous informer) dans un papier encore meilleur que d'habitude, poignant, sur une situation qui se détériore chaque jour, jusqu'au chaos qui n'est plu, désormais, une potentialité, mais bien une probabilité.

En Grèce où l'on annonçait avant-hier le rappel en consultation à Athènes de l'ambassadeur de Grèce près le gouvernement impérial d'Autriche-Hongrie puis on l'on déclarait persona non grata le ministre de l'Intérieur d'icelui, après que se fut tenu, dans la capitale des Habsbourg, une réunion des représentants de puissances vassales de l'Empire - dont fut tenue à l'écart celui du Reich allemand -, dans le but de faire de la Grèce un vaste camp de concentration des va-nu-pieds que l'Empire ottoman dirige vers celle-ci, tout en exigeant une augmentation de la rançon que la chancelière du Reich lui a offerte.

Le gouvernement d'Athènes semble ne pas encore avoir compris que, ayant cédé à l'ultimatum des Puissances de l'été dernier, il est désormais tenu pour quantité négligeable par les chancelleries.

Rassurez-vous, bonnes gens, l'Europe va bien ! l'Europe... c'est la paix !