Les relations se tendent de nouveau, en Grèce, depuis plusieurs jours entre la "Troïka revisitée" et le gouvernement d'occupation Syriza/ANEL.

Comme d'habitude, Romaric Godin donne une analyse serrée de ces tensions.

Mais au-delà de la comédie quel peut être le sens de ces gesticulations syriziennes ?

Car les moulinets de Tsipras et de ses compères ne peuvent plus avoir la moindre crédibilité aux yeux des créanciers depuis la capitulation de juillet. Dès lors que ceux-ci savent que le gouvernement grec exclut toute sortie de l'euro, il savent aussi qu'il n'a d'autre option, au final, que de capituler à nouveau. Et s'il n'est pas un parfait imbécile, M. Tsipras ne peut désormais ignorer qu'il n'obtiendra jamais de l'Eurogroupe une solution raisonnable, la logique de l'Eurogroupe ne devant rien à la raison et tout à l'idéologie.

Alors, beaucoup de bruit pour rien ? Probablement...

A moins que les tsipriotes, se rendant compte que la nasse dans laquelle ils se sont eux-mêmes enfermés ne les condamnent, à plus ou moins brève échéance à une pure et simple disparition politique et qu'ils n'aient donc décidé de sortir de cette nasse en tombant "à gauche"... Soit pour ne pas endosser une nouvelle capitulation et protéger ce qui leur reste d'un capital électoral qui, ces derniers temps, semble fondre comme neige au solei ; ils restitueraient alors le pouvoir à la droite, histoire d'essayer de se refaire une santé dans l'opposition. Soit pour revenir au pouvoir, après de nouvelles élections, en coalition avec le PASOK et l'Union du centre, ou "mieux encore" avec la Nouvelle Démocratie de Kyriakos M., fils et frère de, l'Homme de Berlin et de... Siemens.