Une sénatrice écolo s'est encore distinguée, hier, par sa bêtise crasse. Et je suis poli.

Il faut en être arrivé à un point de confusion mentale rarement atteint dans l'histoire occidentale pour comparer la minijupe au voile islamique. Entre la minijupe qui fut le signe de "je vous emmerde, vous, votre morale patriarcale judéo-chrétienne, je m'habille comme ça me chante et je montre ce que je veux" et le voile qui est le signe du "je ne suis qu'une partie d'une communauté régie par la tradition patriarcale de sociétés plus anciennes que l'Islam, à laquelle je me soumets en faisant disparaître telle ou telle partie de moi que cette tradition patriarcale m'interdit de montrer", cela s'impose en effet de tracer un signe égal.

Je suggère aux "féministes" de la trempe de Mme Benbassa de défendre également le droit des femmes d'un vaincu à être violées par le vainqueur, le droit des filles impubères à être épousées par des hommes de trente ans plus âgées qu'elles, le droit des femmes (ou des chrétiens) à ce que leur témoignage en justice ne vaille que la moitié de celui d'un homme musulman, le droit des filles à arriver vierges au mariage et, pendant qu'on y est, ailleurs, leur droit aussi à l'excision. Et puis, pour faire bonne mesure, le droit des adultères à être lapidés, des sorcières à être décapitées et des homosexuels à être pendus.

Quand une certaine "gauche" cessera-t-elle de prendre, et d'essayer de nous faire prendre, les vessies de l'islamofascisme pour des lanternes ?

Plutôt que de tenter de justifier, voire de faire passer pour une norme acceptable, un signe d'aliénation, de soumission de la femme, sommée de dissimuler ce qui est supposé déclencher un désir incontrôlable du mâle autre que le mâle propriétaire de la femme chosifiée, plutôt que de normaliser la pression sociale qui permet ensuite d'alléguer le consentement des femmes chosifiées, à la manière dont les totalitarisme nazi ou fasciste obtenaient le consentement manifeste de la majorité de leur population, Mme Benbassa aurait pu dire que plus on détruira la Nation par l'Europe et le néolibéralisme, plus on affaiblira le sentiment d'appartenance à la Nation, plus les soi-disant identités tribalo-religieuses rempliront le vide, et plus les monstruosités en pleine expansion comme le port du voile, ou n'importe quelle autre pratique venant de sociétés archaïques et patriarcales, progresseront.

Ces propos aussi scandaleux qu'absurdes ne sont peut-être (sans doute) qu'une diversion tactique dans laquelle s'est engouffré le Premier ministre, qui n'a rien fait de sérieux pour combattre l'islamisme rampant, mais qui est bien content qu'on parle d'autre chose que du démontage de l'Etat social par la loi El-Khomri commanditée par les vrais patrons de Valls, ceux de Berlin et de Bruxelles. Le problème n'en est pas moins réel. En ce qui me concerne je sais aussi très bien que la contagion de la maladie du voile, à Créteil où j'enseigne à des retraités depuis quinze ans comme dans mon XIVe arrondissement où j'habite depuis 30, ne tient en rien du fantasme, du vallsisme, du zemmourianisme, de l'hunttingtomanie ou de je ne sais quelle autre affection grave de mon entendement, mais d'une réalité qui me saute à la gueule désormais chaque jour.

Je sais encore, comme PD, qu'après les femmes, j'appartiens à la prochaine catégorie des victimes désignées par le réinvestissement de la société par toutes les religions - dont je n'ai rien à foutre en bloc. Je sais enfin, comme historien, qu'on ne règle pas les problèmes en refusant de les voir ou en disant qu'ils ne sont pas graves et qu'ils vont passer tout seuls. Et chaque fois que je vois une femme plus ou moins voilée, des fantômes à grillage et gants noirs aux petites crétines qui s'enturbannent par souci de conformité, le poème du pasteur Niemeyer me revient immanquablement à l'esprit. Je ne veux pas avoir à me dire, si un jour c'est moi qu'on vient chercher, que personne ne me défendra parce que je n'ai pas élevé la voix, un jour, pour tenter de défendre les femmes victimes que, aujourd'hui, on réduit, par la pression sociale, à l'état de choses voilées.

Le propre de la République, et par conséquent le devoir d'une sénatrice de la République, n'est pas de reconnaître ou, pire, de légitimer par des propos oiseux et des comparaisons imbéciles, l'esclavage volontaire, le consentement obtenu par la pression sociale au renoncement à la liberté, à la disparition de l'individu, à l'inacceptable. Le propre de la République, et par conséquent l'honneur d'une sénatrice de la République, est de lutter pour l'émancipation de tous les individus, de combattre tous les obscurantismes et tous les archaïsmes hérités de sociétés fondées sur la domination patriarcale - qu'il s'agisse du mariage pour tous ou du voile, le combat est le même -, de dénoncer sans relâche l'asservissement, même lorsqu'il se donne pour consenti.

Hier aussi, les Néerlandais, à plus de 64 % de Non, se sont opposés à l'accord entre l'Ukraine maffieuse et fascistoïde du président Porochenko d'une part, l'EuroReich de l'autre... et comme la participation s'établit à 32 % (il fallait au moins 30 % de votants) les résultats de ce référendum sont valides (Source : dépêche Reuters pour les chiffres).

Encore un immense succès de l'Union européenne qui les collectionne avec une régularité confondante ! La question est : Merkel et Druncker vont-ils s'asseoir aussi sur le Non des Néerlandais comme ils se sont assis il y a neuf mois sur le Non des Grecs, comme ils se sont assis... ???

C'est probable !

Jean-Claude Druncker a déjà fait part, à travers sa porte-parole, de sa "tristesse" (sans doute, étant en train de la noyer dans le jus de fruit aromatisé, n'était-il déjà plus en état d'en faire part lui-même), tout en rappelant que ce résultat ne remettait pas en cause l'accord avec Kiev. "La Commission reste toujours aussi déterminée à renforcer ses relations avec l'Ukraine"; Ben voyons ! Reste, pour notre Druncker, à trouver la formule qui justifiera ce nouveau déni de démocratie de l'Eurodictature à tête de boeuf - pour reprendre le propos de Mauriac sur Joseph Laniel. Je lui suggère : il ne peut pas y avoir de choix démocratique contre les traités... même contre ceux qui n'ont pas encore été ratifiés.

Du coup, ce matin, entre un Quatremer qui se prend pour saint Jean à Patmos et nous menace d'apocalypse avec criquets mécaniques, tempêtes de soufre et tout le toutim si jamais le bastringue européen venait à s'effondrer, et un Guetta qui se rassure sur la pérennité dudit bastringue parce que l'abstention a été forte aux Pays-Bas, les Castafiores de la Propagandastaffel ont l'air d'avoir un peu le moral dans les chaussettes. D'autant que l'autre matin, Couturier a pris un coup de sang, en nous la jouant sainte Blandine, vierge et martyre des gauchistes qui ont colonisé France Cu. Le pôvre ne supporte pas que la Propaganstaffel n'ait pas le monopole de la parole... Cela dit, pour voir dans la matinale de France Cu un vivier de gauchistes, en toute amitié, ce cher Brice doit être assez sérieusement atteint. Il devrait consulter. Moi - et c'est aussi le cas de Coralie Delaume, la talentueuse essayiste de Europe, Les Etats désunis nous donne son analyse, toujours pertinente, sur le site Internet du Figaro et nous apprend sur son blog, L'Arène nue, que Les Echos (du sérieux en béton armé !) font du journalisme à la manière de cette presse française qui, jadis, annonça l'arrivée aux Etats-Unis de Nungesser et Coli qui s'étaient abîmés en mer... A force de prendre ses désirs pour la réalité... -, cela m'a mis d'humeur badine, tant je trouve que leur machin européen commence à sentir sérieusement le roussi. Reste à espérer que les électeurs britanniques lui filent bientôt un méchant coup de lance-flamme - genre Jeanne au bûcher.

Enfin, il y a les chéquards du deuxième scandale de Panama : retour vers le futur... une fois de plus !

Denis Robert n'est pas content, et on le comprend.

"Les journalistes — en tête ceux du Monde — découvrent la lune. Les politiques nous enfument. Il y a quelque chose de lamentable dans cet embrasement. De réjouissant, quand on voit des types comme Balkany ou Me Claude l’associé fraudeur de Sarkozy fuir les caméras… Mais quand même de lamentable.

Pourquoi les journalistes ont-ils tant attendu ? Pourquoi les politiques — Hollande en tête avec son foutu discours du Bourget — n’ont-ils pas bougé le petit doigt quand — tiens prenons celle-là — l’affaire Luxleaks est sortie. Rien. Pas un soubresaut."

Le Monde... Le Monde des moralistes... Rappelez-moi le nom de ses propriétaires... Aucune raison, bien sûr, de soupçonner ce Monde d'un coup foireux, épargnant presque tous les gens au pouvoir chez nous, sauf les utiles brebis galeuses déjà connues de tous...

Panama papers : étrange affaire, tout de même, ce consortium de la presse dominante qui passe son temps à faire l'éloge du néolibéralisme, de l'Europe, de la dérégulation, du libre-échange et qui s'offusque, gourmande, des conséquences absolument logiques et inévitables du système qu'elle défend en fidèle chien de garde. Quelles sont donc les vraies motivations, quels sont donc les commanditaires de cette opération ?

Nos chiens de garde, en tout cas, ont beaucoup aboyé sur Poutine... Mais pas beaucoup sur le très respectable président ukrainien Porochenko. Le précédent président ukrainien (élu, puis viré par un coup de force de l'ouest du pays contre l'est, doublé d'un coup d'Etat américano-européen, avec le brillant résultat... que les Néerlandais viennent, pour leur part, d'invalider) n'était, comme chacun sait, qu'un vil oligarque qui ne pensait qu'à s'enrichir, alors que son successeur, le pur et vertueux Porochenko, qui bénéficie de toutes les attentions et crédits de Merkel, Juncker et consorts (comme le démocrate et vertueux Erdogan qui profite maintenant du fric européen pour menacer les Arméniens via l'Azerbaïdjan, en plus de dessouder les Kurdes qui luttent contre Daesh et son opposition...), n'a fait que ne pas vendre le géant de la confiserie dont il est le patron, contrairement à ce qu'il avait promis, et planquer tout son blé (ukrainien) au Panama, pendant que d'autres se faisaient trouer la peau face aux très très très méchants Russes. Bidzina Ivanishvili, lui aussi a planqué son blé (géorgien) au même endroit... il s'agit du dernier Premier ministre du président Saakachvili, lui aussi grand ami de l'UE, que le président Porochenko a nommé gouverneur d'Odessa en mai 2015... alors qu'il n'était même pas Ukrainien.

Denis Robert, lui, a eu 63 procès pour avoir dit la vérité, alors que la presse qui se gargarise de sa propre audace panaméenne, avec la bénédiction d'Hollande (l'ancien patron de Cahuzac et le patron de Macron), soudain transformé en vaillant défenseur des lanceurs d'alerte, après avoir refusé l'asile à Assange et Snowden (qui ne s'est pas fait prié pour se payer la tête de ce qui nous sert encore de chef de l'Etat), justement, restait muette ou l'enfonçait...

2002, j'ai lu La Boîte noire de Robert ; qu'apprend-on de plus aujourd'hui dans les Panama papers ?

Plutôt moins que ce qu'il écrivait alors.

Est-ce que, depuis, Druncker, qui a téléguidé une partie des procès contre lui pour protéger son petit paradis fiscal niché au coeur de l'UE et bloquer les enquêtes sur sa principauté bancocrate, est en taule pour avoir permis à tant de gros contribuables de ne pas payer leurs impôts là où ils devraient les payer ? Au hasard... en Grèce par exemple.

Que nenni ! Druncker est à la tête de la Commission d'une UE qui écorche les Grecs, et d'autres peuples, tout en jurant qu'elle va lutter avec le dernier acharnement contre l'évasion et les paradis fiscaux. Je sais bien qu'on a nommé Vidocq à la tête de la Sûreté, et qu'en plaçant Joseph P. Kennedy à la tête de l'Autorité des marchés boursiers, Roosevelt se justifia en disant : "J'ai choisi un voleur pour mieux attraper les voleurs", mais enfin...

Et puis, dans le tableau panaméen, il y a aussi 28 banques allemandes (Ach ! le motèle allemand !), et puis la Banque Rothschild, manifestement au coeur, si l'on en croit l'émission de France 2 Cash Investigation, d'un réseau luxembourgo-panaméen d'une aveuglante transparence. La Banque Rothschild... rappelez-moi, ce n'est pas là d'où vient le sémillant Emmanuel Macron ? Mais il ne savait rien ! Juré craché !!!

Macron, ancien de chez Rothschild, qui joue les vierges effarouchées devant les horreurs panaméennes : ce serait tordant si ce n'était du foutage de gueule de contribuable dans les grandes largeurs. Presque dans d'aussi grandes largeurs que : Mon ennemi c'est la finance, ou le serment de Druncker de lutter avec la dernière énergie contre l'évasion fiscale.

Je crois que la période que nous vivons est, comme peu de périodes dans l'histoire de l'humanité, le règne des imposteurs.

Macron : ni gauche ni droite. Maurassien alors ? le grand écart... J'espère pour lui qu'il a travaillé sa souplesse, sinon il va se faire mal, le pôvre. Emmanuel Macron : En Marche... vous avez saisi l'astuce à deux balles. Hourrah ! La Grèce avait Potami (en voie de disparition, déjà, les créations de la Commission européenne n'ont pas la baraka par les temps qui courent !), l'Espagne avait Ciudadanos - des droites "suscitées" et subventionnées par Bruxelles pour servir de roue de secours aux alliances droite-socialistes en perdition -, la France a désormais En Marche... arrière toute !

A la trappe !