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mercredi 13 avril 2016

Beaucoup de bruit pour rien...

Les relations se tendent de nouveau, en Grèce, depuis plusieurs jours entre la "Troïka revisitée" et le gouvernement d'occupation Syriza/ANEL.

Comme d'habitude, Romaric Godin donne une analyse serrée de ces tensions.

Mais au-delà de la comédie quel peut être le sens de ces gesticulations syriziennes ?

Car les moulinets de Tsipras et de ses compères ne peuvent plus avoir la moindre crédibilité aux yeux des créanciers depuis la capitulation de juillet. Dès lors que ceux-ci savent que le gouvernement grec exclut toute sortie de l'euro, il savent aussi qu'il n'a d'autre option, au final, que de capituler à nouveau. Et s'il n'est pas un parfait imbécile, M. Tsipras ne peut désormais ignorer qu'il n'obtiendra jamais de l'Eurogroupe une solution raisonnable, la logique de l'Eurogroupe ne devant rien à la raison et tout à l'idéologie.

Alors, beaucoup de bruit pour rien ? Probablement...

A moins que les tsipriotes, se rendant compte que la nasse dans laquelle ils se sont eux-mêmes enfermés ne les condamnent, à plus ou moins brève échéance à une pure et simple disparition politique et qu'ils n'aient donc décidé de sortir de cette nasse en tombant "à gauche"... Soit pour ne pas endosser une nouvelle capitulation et protéger ce qui leur reste d'un capital électoral qui, ces derniers temps, semble fondre comme neige au solei ; ils restitueraient alors le pouvoir à la droite, histoire d'essayer de se refaire une santé dans l'opposition. Soit pour revenir au pouvoir, après de nouvelles élections, en coalition avec le PASOK et l'Union du centre, ou "mieux encore" avec la Nouvelle Démocratie de Kyriakos M., fils et frère de, l'Homme de Berlin et de... Siemens.

Encore un instant, M. le bourreau !

Bien sûr, ici, aucun des médias dominants n'en parle... mais le Bail-in que viennent de décider les autorités autrichiennes pour "sauver" la banque issue de la faillite de l'Hypo Alpe Adria, est une première en Europe, consécutive aux nouveaux règlements européens issus de l'expérimentation chypriote.

Le Bail-in c'est la mise à contribution pour "sauver" une banque en difficulté des actionnaires, puis des détenteurs d’obligations, puis... des déposants. Pour l'instant, l'Etat garantit un minimum de dépôt. Pour l'instant...

Par ailleurs, on écoutera avec intérêt Jacques Sapir analyser (hier) la création (lundi, je crois) par le gouvernement d'un fonds de soutien de 5 milliards pour éponger les créances douteuses de... 360 milliards des banques italiennes.

Ce "n'est pas rassurant. C'est même exactement le contraire. (...) Pourquoi est-ce que le gouvernement (italien) fait quelque-chose qui n'est pas sérieux ?"

Voilà une bonne question !

Pour gagner du temps peut-être, en attendant l'explosion d'un système financier devenu fou, gavé d'actifs toxiques, en Italie comme en Allemagne, et que ni les gouvernements ni l'UE n'ont rien faits depuis 2008 pour réguler - ou plutôt qui ont tout fait pour que tout reste comme avant...

Gagner du temps... dans le genre du Barry : "encore un instant, M. le bourreau."