Que Le Monde, jadis journal de référence appartenant à ses journalistes, transformé aujourd'hui en un des plus vulgaires organes de propagande, une feuille qui se fait l'écho servile et exclusif des intérêts de la caste à laquelle appartiennent ses patrons, le temple de l'eurolâtrie avec son grand prêtre Le Parmentier (qui vient de faire une déclaration d'amour enflammée au banquier d'affaires candidat des affaires, de la chancelière et du "il n'y a pas de démocratie en dehors des traités européens"), s'érige en arbitre des élégances de l'information, en Sacra Congregatio Indicis (Sainte Congrégation de l'Index) du net, en policier de le pensée et, demain, pourquoi pas, en grande Anastasie... voilà qui est un indice de plus de la grande inversion des valeurs que nous vivons.

Le parallèle avec un Fillon conspuant les assistés ou un Macron se prétendant anti-système saute aux yeux.

Ce système se sent à ce point menacé par la montée de la colère du peuple qu'il est désormais prêt à tout.

D'ailleurs, au même moment, Romaric Godin et le service de macroéconomie de La Tribune, seul organe dans la presse française à traiter régulièrement de la situation en Europe, et en Europe du sud notamment, hors orthodoxie libéralo-germano-européiste, sont réduits au silence... dans l'indifférence totale d'une presse française au garde-à-vous.

Avant la deuxième guerre mondiale, le naufrage de notre pays fut annoncé par celui de sa presse mercenaire totalement vérolée - d'où les lois de la Libération qui ont été démantelées dans les années 1980... par les socialistes et la droite, bien d'accord une fois de plus, pour mettre fin à cet "archaïsme".

Le propre des sociétés totalitaires, plus encore que la répression des oppositions, la police politique, les camps... c'est la police de la pensée, c'est l'exigence non pas qu'on se plie aux règles du régime, mais qu'on y adhère en son for intérieur. En ce sens, Le Monde et son Décodex sont l'expression de l'aspiration totalitaire des élites européennes - de plus en plus évidente - qui n'ont plus que ce recours face à la montée de la colère des peuples devant leur faillite et celle de leur joujou préféré - l'Union européenne.