Même l'intérêt électoral a du mal à l'emporter sur la solidarité de caste.

C'est instructif. Mais le problème est en réalité d'une tout autre ampleur : c'est que cette caste, qui depuis 40 ans a abandonné tous les leviers réels de l'action politique à Berlin, sous prétexte d'Europe, n'est pas que politiquement faillie, elle l'est aussi par son mode de vie hors sol qui l'empêche de voir combien ses turpitudes, qu'elle considère comme des à-côtés normaux, indissociables des fonctions publiques qu'elle monopolise sans avoir parfois jamais eu aucun contact avec la vie réelle (Fillon n'a jamais vécu hors de ce bocal), sont devenus insupportables pour le peuple... auquel elle ne cesse de prêcher le sacrifice - au nom du réalisme.

L'impuissance, le privilège et la morgue ne font pas bon ménage : il y a dans tout cela quelque chose de l'autisme d'une cour qui ne voit ni l'effet dévastateur de l'affaire du collier de la reine ni, 40 ans et une révolution plus tard, du milliard des émigrés, celui d'un Guizot qui refuse d'entendre la rumeur montant des banquets républicains, celui de la fête impériale ou de l'insouciant carrousel ministériel de la IVe envoyant au casse-pipe le contingent en Algérie...