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lundi 23 mai 2016

Une victoire historique sur le fascisme !

Autant dire que la Bête immonde est terrassée !

Et la gôgôche de se "réjouir" que l'extrême droite ne fasse QUE 49,7%...

C'est passé, c'est fini, ouf qu'on est "soulagé" ! A la façon du "lâche soulagement" de Blum après Munich.

C'est vrai qu'il y a de quoi être soulagé à 50,3% : 31.000 voix sur 4,6 millions tout de même ! C'est historique !! Bravo champion !!! On a échappé au fascisme, vous vous rendez compte ?!

Enfin, avec cette pitrerie de plus, on aura évité de parler du Mémorandum IV passé hier en Grèce. C'est toujours ça de pris.

Hé ho, la gôgôche ! Au lieu d'être "soulagée" en regardant le doigt qui montre la lune, il faudrait peut-être te préoccuper de changer la lune de la politique euro-allemande qui fait que le doigt joue à la bébête qui monte, qui monte, qui monte... faute de quoi, le doigt, la prochaine fois ou la suivante, tu vas te le prendre dans...

Quatrième - ou cinquième - mémorandum

Comme je l'avais annoncé dès juillet, la capitulation de Tsipras et le vote dans des conditions contraires à tous les engagements pris devant les électeurs autant qu'aux droits du Parlement du troisième mémorandum, en réalité du quatrième, car Samaras avait déjà accepté un train intérimaire s'apparentant à un troisième, a entraîné, moins d'un an plus tard l'acceptation d'un quatrième, ou cinquième, mémorandum voté hier dans des conditions tout aussi scandaleuses.

Les trois ou quatre premiers mémorandums ayant échoué parce que leur logique déflationniste ne peut que conduire à l'échec, il fallait donc encore aggraver cette logique déflationniste par un nouveau train de mesures, toujours plus anti-démocratiques, toujours plus ravageuses pour la société, toujours plus imbéciles au regard des logiques économiques, toujours plus juteuses pour les charognards de la cupidocratie qui nous gouverne.

On ne change pas une politique qui perd. C'est comme avec l'euro : il faudrait reconnaître qu'on s'est trompé depuis le début ou que les logiques qu'on a mises en place ne visent qu'à détruire une société et piller un pays - le pire, dans ce processus, étant qu'un parti dit de gauche radicale et un parti dit souverainiste se sont faits les auxiliaires zélés, au nom de l'Europe, de cette politique de la terre brûlée qui conduit les uns à s'empiffrer toujours plus et les autres à crever de faim la gueule ouverte.

Jusqu'à ce qu'ils se révoltent ?

Les tsipriotes français et grecs nous diront encore, sans doute, que Tsipras est un moindre mal, qu'il ne pouvait pas faire autrement, que ce serait pire si c'était la droite qui le faisait.

Non. Non. Et non. On est même fondé à penser qu'un gouvernement de droite n'aurait pas eu à, voire n'aurait pas, accepté autant.

En attendant, la Vouli a adopté hier, toujours selon les mêmes procédures, maintes fois décrites ici - je me lasse, excusez-moi de ne les pas redécrire - et qui sont une négation des droits du Parlement, de la Constitution, de l'Etat de droit, un catalogue de mesures de... 7500 pages dont aucun député n'a bien entendu pu prendre connaissance.

Le tout dans le silence assourdissant des médias français qui montrent bien là leur nature de chiens de garde de l'ordre criminel européen et dont le dernier souci est d'informer.

On ne peut bien entendu que résumer ici la "philosophie" et les points les plus saillants de cet acte de décès de la démocratie hellénique.

Cette fois, les maîtres-chanteurs et criminels de l'UE ont exigé et obtenu :

- la privatisation, c'est-à-dire la cession à vil prix aux charognards, de tous les avoirs d'Etat y compris les transports publics urbains, l'eau potable, les plages, TOUTES les infrastructures...

- ce qui reste de biens à l'Etat après ce dépeçage en règle est transféré, pour 99 ans, à une structure contrôlée par les créanciers ;

- salaires et retraites seront de nouveau baissés, tandis que la TVA augmente de nouveau ;

- les recettes fiscales sont placées sous le contrôle de la Troïka qui pourra, sans nouveau recours au Parlement, couper dans les budgets si elle suspecte un dérapage budgétaire.

En réalité, outre l'Etat social dont il ne reste plus rien après ce nouveau mémorandum, outre la démocratie à laquelle l'UE vient de donner le coup de grâce, c'est l'indépendance de l'Etat grec, ou ce qui en restait, qui vient de disparaître.

Cette fois, il n'y a plus aucune exagération à dire que la Grèce a été transformée, en 6 ans, en colonie où la caste politique a abandonné à un pouvoir étranger, occupant sans char mais occupant, l'entièreté de la souveraineté du peuple dont elle était dépositaire, non propriétaire, en choisissant de collaborer plutôt que de résister, c'est-à-dire de se faire le relai d'une autorité illégitime et criminelle.

Et maintenant, cette caste va tenter de faire croire qu'elle va renégocier la dette, afin de légitimer sa trahison par quelques concessions de façade des créanciers. Naturellement, il n'en est rien. Aucune négociation d'aucune sorte n'est possible dans la position où le gouvernement grec a accepté de se placer. Il ne s'agira que d'un théâtre d'ombres où chacun jouera un rôle écrit d'avance avant d'en arriver à une conclusion prévisible : aucune réduction du fardeau insoutenable de la dette, l'allongement des délais de remboursement afin de garder le contrôle du pays pour l'éternité.

Mais le IIIe Reich aussi devait durer mille ans.

Elections législatives à Chypre

1er enseignement, comme partout en régime d'Union européenne où le rite électoral exclut désormais tout changement de politique, la participation s'effondre. dans un pays où elle est traditionnellement très forte - 93 % en 1991, de 92,9 % en 1996, de 91,8 % en 2001, de 89 % en 2006 -, elle a chuté une première fois en 2011, sous les premiers effets de la crise et des mesures imposées par l'UE, à 78,7 %. Après la mise sous tutelle de la Troïka, et bien que le président et le gouvernement aient crié victoire parce que Chypre est sortie du "plan d'aide" qui, comme ailleurs, n'est qu'un plan de ruine de l'Etat social et pillage du patrimoine public, elle tombe ce soir à 66,74 %.

2e enseignement : les trois partis qui se sont succédé au pouvoir depuis les années 1980 voient leur audience électorale se réduire. -3,7 % à 30,69 pour le parti du président (DISY, conservateur) et -1,3 % à 14,49 % pour les centristes de DIKO qui gouvernent avec DISY. -7,1 % à 25,67 % pour les communistes de l'AKEL qui géraient le pays lors du déclenchement de la crise, et -2,8 % à 6,18% pour le parti social-démocrate EDEK associé à plusieurs coalitions durant les dernières décennies.

3e enseignement : l'extrême droite ELAM, qui se revendique "parti frère" d'Aube dorée, obtient franchit pour la première fois le seuil donnant droit à une représentation parlementaire en passant de 1,08 % à 3,71 % (2 sièges sur 56).

4e enseignement : Emergence de l'Alliance des citoyens avec 6,1 %. Elle s'est présentée comme une force de renouvellement de la vie politique, qui refuse la poursuite des privatisations et de l'austérité, et veut une réunification de l'île sur la base d'un Etat unitaire, non d'une fédération.

5e enseignement : la dissidence de DISY sur la question nationale réussit son pari en entrant au Parlement avec Le Mouvement Solidarité (5,2 %) qui refuse la fédération binationale bizonale. En outre, son chef, Eleni Theocharous, député européen, a quitté le groupe du PPE pour s'affilier au groupe euro-critique formé autour des conservateurs britanniques.

6e enseignement : les écologistes passent de 2,6 % à 4,81 %

La chambre de 56 sièges compte donc désormais 8 partis. La coalition DISY-DIKO perd sa majorité de 29 sièges (20+9) et n'en compte plus que 26 (18+8). L'AKEL en obtient 15 au lieu de 19 et l'EDEK 4 au lieu de 5. L'Alliance des citoyens, le Mouvement Solidarité et les écologistes chacun 3, l'ELAM 2.

Sur quelle majorité le président Anastassiadès (DISY) pourra-t-il s'appuyer ? Obtiendra-t-il le ralliement des sociaux-démocrates de l'EDEK ou de Solidarité ? Quelle marge de manoeuvre aura-t-il d'ici la fin de son mandat, dans deux ans, pour les négociations avec la pseudo-république du nord de Chypre ?

Une fois de plus, les politiques d'austérité européenne discréditent tout discours politique (chute de la participation), font grimper l'extrême droite et rendent un pays difficilement gouvernable.