Valls : "en France, ce n'est pas la CGT qui fait la loi". OK

Mais ce n'est pas le Parlement non plus, somme il siérait en démocratie "bourgeoise" : 49-3 après un jour de débats... Et ce n'est même pas l'exécutif français : voir les GOPE, chères à Frédéric Farah et auxquelles Coralie Delaume a récemment consacré un très éclairant papier sur Figarovox.

En France, M. Valls, comme en général en régime de néodictature européenne, c'est Bruxelles, donc Berlin, qui font la loi, hors de tout contrôle démocratique autre que symbolique. La CGT et tout le peuple français sont donc légitimes à vouloir envoyer aux poubelles de l'histoire, la loi de l'étranger et vous avec, qui vous en êtes fait le très vil et servile exécutant des très basses oeuvres.

Quant à la dette grecque, ce que j'écris depuis six mois vient d'arriver. Naturellement, tout ce que le gouvernement d'occupation de Tsipras a dû avaler et dont je faisais il y a peu le compte-rendu ici, n'a reçu aucune contrepartie réelle.

En vérité je vous le dis, je me suis trompé. Je pensais que la contrepartie d'apparence serait, non pas plus substantielle - cela relevait du rêve éveillé ! - mais de nature à donner au moins l'illusion d'une contrepartie.

Eh bien même pas ! Car une fois de plus, les médias, et singulièrement Le Monde, qui jamais plus que ces jours-ci mérite son surnom de L'Immonde, mentent de manière éhontée quand il parle d'un allègement de la dette grecque.

Bien sûr, il n'y a aucune annulation, mais non plus aucun allègement d'une dette que chacun sait insoutenable - il fallait être totalement crétin pour penser qu'il en serait autrement. Il n'y a qu'un rideau de fumée pour faire croire qu'on fait quelque-chose, alors qu'on se contentera de racheter certains prêts pour en refaire d'autres ! Aucun allègement d'aucune sorte : juste un tour de passe-passe pour allonger le temps de la tutelle à l'infini en lissant soi-disant les taux d'intérêt.

Il faut vraiment que 90 % des journaleux de ce pays n'aient plus rien à voir avec l'information, et tout avec la propagande, pour oser appeler ça un allègement de dette. Une fois encore, dans La Tribune, Romaric Godin est le seul, ou presque, à dire les choses comme elles se posent.

L'Allemagne à une fois de plus imposé son Diktat, et les autres se sont une fois de plus mollement écrasé devant le psychopathe Schäuble.

Tout continue donc comme avant, en pire, jusqu'en 2018. On verra alors si la BCE restituera - ou non - à la Grèce les 1,8 milliard d'euros de profits qu'elle a fait sur le dos des Grecs en 2014.

En attendant le pays doit atteindre, en 2018, un excédent budgétaire primaire (hors service de la dette) de 3,5% du PIB. On en rirait de bon coeur, si ce discours de cinglés ne se traduisait pas, sur le terrain, par le misère, par des morts.

Car on se demande bien comment un pays auquel on impose une politique de déflation aussi imbécile que drastique et criminelle depuis six ans, dont on a détruit méthodiquement le potentiel productif, qui a perdu près du tiers de sa richesse nationale depuis le début de "l'aide" européenne - une aide comparable à celle de la corde qui soutient le pendu - pourrait atteindre le niveau de croissance soutenu que suppose un tel excédent primaire.

Bien entendu, il n'y a là aucune stratégie économique de reconstruction, il n'y a là que la poursuite de l'incroyable bêtise d'une logique punitive des maîtres allemands du Reich européen qui sont aussi les principaux bénéficiaires du dépeçage en règle de ce pays... Vous aurez noté les 538 sites archéologiques... à privatiser !

Quant à la suite, elle n'est que trop prévisible ! dans trois mois, ou dans un , ou dans six, les objectifs intenables dans le cadre déflationniste imposé à la Grèce aboutiront à un nouveau mémorandum de 6000, 9000 ou 12000 pages, que le Parlement grec sera requis d'adopter en vingt-quatre heures pour débloquer une énième tranche d'un énième prêt.

En tout état de cause, il est désormais impossible - si l'on ne croit pas, ce qui est de plus en plus difficile, que, dès le début, Tsipras et le noyau dirigeant de Syriza qui l'entoure, n'ont fait que mimer une résistance en sachant qu'ils céderaient tout, puisqu'ils étaient décidés à ne pas emprunter la seule voie possible pour échapper à l'étau : la sortie de l'euro, si l'on ne croit pas, ce qui est de plus en plus difficile, que, dès le début, le seul but de Tsipras et du noyau dirigeant de Syriza fut d'occuper le pouvoir pour bénéficier des prébendes qui y sont attachées en trompant le peuple par des paroles fallacieuses de dignité, d'espoir, de respects de la Constitution... - de prétendre que si Tsipras avait une stratégie visant à obtenir au moins un allègement de la dette, cette stratégie a échoué. En tout et pour tout.