Depuis une dizaine de jours, je suis plongé dans la relecture et la correction, aux fin de kindellisation, de mon premier roman, Les Ombres du levant , paru en 1996 et dont j'ai la faiblesse de penser que, nonobstant quelques phrases très longues, trop de points virgules et pas assez de virgules, quelques préciosités et erreurs de détail dans ma doc de l'époque aussi, il tient plutôt bien la distance.

Entres autres choses, mon narrateur y écrivait ceci, sur la fin de sa vie :

"Encore une fois, j’ai biché à le faire enrager en lui disant que, pour moi, la révolution reste une idée d’avenir. Mais je n’ai pas dit cela seulement par provocation. Car je crois fermement que la rétraction bornée sur ses privilèges d’une caste dirigeante, toutes fausses couleurs politiques confondues et fût-ce au nom de l’Europe, de l’Entreprise ou de la Compétitivité, ça finit toujours par un violent coup de pioche sur la tête des « élites » – histoire de leur remettre les idées en place pour une paire de siècles. Le plus étrange, finalement, lorsque je considère ma ligne de vie, c’est que j’ai l’impression qu’elle va au rebours de la pente qui passe pour normale et vous emmène d’une jeunesse « de gauche » vers une vieillesse de plus en plus rétive aux changements radicaux. Inverti aussi en politique, en somme."

Eh bien je vais vous dire, je suis en profond accord avec mon Moi d'il y a 17 ans, et que j'ai même la faiblesse de le trouver assez clairvoyant !