L'Europe tue la démocratie en Grèce
Par Olivier Delorme, mercredi 12 juin 2013 à 23:02 :: General :: #312 :: rss
Depuis hier et, dans la même journée, l'annonce de la fermeture et la fermeture par décret, sans même consultation du Parlement, sous la pression de la Troïka (FMI, BCE, Commission européenne), de l'audiovisuel public - chaînes de télévision nationale, pédagogique, internationales, stations de radio publique nationales et locales) - entraînant la mise au chômage immédiat de plus de 2200 personnes, le gouvernement grec a franchi un pas supplémentaire dans sa dérive autoritaire, a attenté une fois de plus à l'Etat de droit, a supprimé un élément essentiel du droit à l'information et du pluralisme politique. C'est désormais clairement la dictature qui se profile à l'horizon du coup d'Etat - rampant et permanent - que constitue la politique européenne Merkhollande imposée à ce peuple martyrisé depuis plus de trois ans.
Depuis hier, je fulmine et j'enrage. Parce que depuis hier il est clair que, sous le masque de l'Europe, c'est bien la bête immonde qui se tapit, plus dangereuse encore lorsqu'elle est costumée en fonctionnaire européen plutôt qu'en nervis au crâne rasé. Alors ce soir je suis un peu moins malheureux de lire, sur le site Okeanews qui mène le même combat que moi, l'appel d'Etienne Balibar.
Qu'enfin s'élèvent des voix françaises contre les ravages et les conséquences incalculables pour les peuples européens, et d'abord pour le peuple grec, de la politique conduite par ce qu'on appelle "l'Europe" ! Il est plus que temps que cesse le silence complice des intellectuels sur les crimes contre la souveraineté, la liberté et la démocratie qui se commettent sous couvert d'Europe.
Merci à Etienne Balibar !
"Au moment où le FMI reconnaît à demi-mots que les privatisations et restructurations imposées par la Troïka en échange des prêts supposés réduire la dette souveraine grecque conduisaient en fait le pays à la ruine, la même Troïka – dont font également partie la Commission Européenne et la BCE – est venue à Athènes renouveler ses exigences. Elle l’a fait en des termes tels que le gouvernement grec a décidé de précipiter l’asservissement de la Grèce à la dictature néo-libérale de l’intérieur et de l’extérieur. La fermeture brutale de la Télévision publique (ERT), par des méthodes qui relèvent du coup de force, constitue à la fois une atteinte gravissime à la liberté d’expression et d’information, contraire aux traités fondateurs de l’Union Européenne, et un nouvel exemple de la façon dont celle-ci est en train d’évoluer vers l’autoritarisme au mépris de l’intérêt de ses peuples. Nous, citoyens européens, ne pouvons et ne devons pas l’accepter. Nous appelons tous nos concitoyens à clamer leur indignation et à soutenir la grève générale des travailleurs et des journalistes grecs. Nous exigeons de nos représentants à Strasbourg et à Bruxelles qu’ils imposent immédiatement la réouverture de l’ERT et la reprise de ses émissions. Le moment est venu de mettre un coup d’arrêt à la destruction de la nation grecque, ainsi qu’à la dénaturation de l’Europe par ses propres gouvernements soumis au diktat de l’oligarchie financière."
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