Hollandréou va "réformer" les retraites, c'est-à-dire qu'il va les faire baisser, en taxant et en augmentant le nombre d'annuités, de manière à ce que personne n'ait plus, ne puisse plus avoir, de retraite à taux plein : 24 + 44 = 68 ans, alors que les entreprises continuent à licencier à tour de bras à 55 ans des salariés qui "coûtent trop cher", ce qui permet en outre d'augmenter le nombre des chômeurs et d'exercer une pression à la baisse sur les salaires.

Répétons-le : il n'y a pas de "problème des retraites", il y a un problème de la répartition des gains de compétitivité dans un pays qui n'a jamais été aussi riche, et il y a un problème du chômage qui déséquilibre les régimes sociaux. Si l'on voulait régler le second, il faudrait, dévaluer, faire de l'inflation, augmenter les salaires et les pensions, baisser les dividendes improductifs, investir massivement dans la transition énergétique, les nouvelles technologies, la mer, l'espace...

Mais on choisit la voie inverse, comme en Grèce. Et comme en Grèce, l'objectif est une baisse de 30 à 40 % des salaires et pensions... pour tenter de compenser le défaut de compétitivité essentiellement dû à une monnaie imbécile et surévaluée. Mais comme en Grèce, cela ne peut pas marcher, cela ne peut qu'accentuer la spirale récessive qui déséquilibrera un peu plus les régimes sociaux, rendant indispensables de nouvelles "réformes" exigées par Bruxelles.

Jusqu'où ? Jusqu'à la suppression, comme en Grèce, de tout droit social et de toute protection sociale (chômage, santé, retraite, éducation gratuite...). Car là est bien le but ultime de "l'Europe", dont il va devenir chaque jour plus nécessaire que nous sortions, et pas seulement de l'euro, si nous voulons survivre ; l'ironie de l'affaire, c'est qu'en France comme en Grèce, ce sont les "idiots utiles" de l'Europe libérale, les soi-disant, socialistes qui vont faire l'essentiel du boulot, ce qui les rendra si impopulaires qu'ils laisseront, comme en Grèce, le pays clé en mains à une droite radicalisée, de plus en plus autoritaire (parce que la dérive autoritaire sera le seul moyen de tenter de contrôler une société en voie d'explosion) et réactionnaire, dont la tâche sera alors de liquider les dernières formes de la souveraineté populaire et de la démocratie.

Et le vrai programme de "l'Europe", l'établissement d'une oligarchie néolibérale et policière, totalitarisme du futur, sera réalisé.