J'ai déjà eu l'occasion d'écrire ici tout le bien que je pense des jeunes gens (plus de 50) qui ont fondé et qui font vivre depuis plus de six mois, ce nouveau media qu'ils ont baptisé Le Vent se lève (LVSL).

Eh bien, ces jeunes gens (en l'occurrence Lenny Benbara, Vincent Dain, Léo Rosell) viennent de réaliser un coup de maître avec l'entretien qu'ils ont obtenu d'Inigo Errejon, un des fondateurs de Podemos et son plus brillant penseur.

Cet entretien est simplement passionnant !!! Lisez-le d'urgence et avec attention : ce type est manifestement une tête politique et une tête politique bien faite !!!

On est si loin de certaines élucubrations de la France Insoumise - qu'il s'agisse, dans le domaine institutionnel, des conceptions fumeuses de Charlotte Girard, du concours Lépine institutionnel de la Constituante (la question centrale n'est pas institutionnelle, ellle est européenne), des inconséquences tragiques d'une Clémentine Autain, du gauchisme infantile d'autres, du trotskisme jamais digéré... - qui n'ose pas (encore ?), malgré quelques progrès notables (le drapeau tricolore, La Marseillaise ; Errejon : "J’adorerais avoir un hymne national comme La Marseillaise, je n’arrêterais pas de le chanter si c’était le cas !") mais bien insuffisants (même s'ils donnent des vapeurs à beaucoup...), parler clairement - je répète : CLAIREMENT ! - de l'UE, de l'Etat, de la nation, de la patrie - de l'ordre. De l'Etat, car c'est bien là une des failles majeures de FI et de son horizontalisme. La participation, un Etat au service de qui et de quoi ? certes ! Mais un Etat qui en soit un : une révolution culturelle majeure pour la FI !

Même sur Syriza, l'analyse est impeccable, bien que, sans doute pour des raisons tactiques, la question de la gestion syriziste ne soit point abordée.

D'un bout à l'autre, j'ai dévoré cet entretien dans une espèce de transe ! C'est magique de lire un truc où on est d'accord avec tout.

Il arrive au vieux gaulliste que je suis de se dire qu'il était déjà un peu populiste avant le populisme... Mais peu importe, ce n'est plus ma génération qui fera l'histoire. Si cette pensée-là permettait de reconstruire, autour de ce clivage démocratie/oligarchie, un projet politique fondé sur la souveraineté, l'Etat-nation et le rôle de l'Etat, la justice, qui soit autre chose que la volonté de fédérer les résidus de gôgôches épuisées et gélifiées, je serais heureux de pouvoir y participer !