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mardi 5 mars 2019

A un contre trois, hier soir, sur La Chaîne Parlementaire (LCP)

Hier soir, l'émission Droit de suite, sur LCP, diffusait un documentaire sur la genèse des traités de Rome (très légende dorée, évidemment, mais avec parfois quelques répliques qui permettaient de comprendre ce que fut, dès l'origine, la nature de la Chose), puis un débat où je me suis retrouvé seul hérétique face à trois desservants de la secte - Bourlanges, Toscano, Stark.

J'en suis ressorti assez content d'avoir réussi à énerver Bourlanges, et fier d'avoir pu dire quelques mots de la Grèce... D'avoir pu rester calme et souriant, aussi, ce qui a manifestement contribué à énerver ledit Bourlanges, furibard à la sortie du plateau. Furibard aussi parce qu'ils n'ont pas pu dérouler tranquillement leur propagande habituelle.

Il y avait bien sûr tant d'autres choses à dire, mais à un contre trois... j'ai fait ce que j'ai pu ! Et je dois rendre hommage au présentateur, Jean-Pierre Gratien : j'avais la crainte, avant, de n'être qu'un alibi de faux pluralisme (comme c'est si souvent le cas sur les étranges lucarnes), il m'ai laissé développer à plusisurs reprises un propos articulé, a rebondi plusieurs fois sur mes propos, m'a laissé le dernier mot sur l'euro. Bref, il a été parfaitement fair-play, comme dirait un Brexiteur !

Mais ce qui est le plus fascinant, dans cet exercice, ce fut de me faire mielleusement accuser par Toscano de complotisssse, parce que je parlais des archives du Département d'Etat américain ou des flots d'argent américain déversés sur les Saints Pères de l'Europe et les mouvements fédéralistes (ben oui c'est vrai, quoi, la CIA c'est une invention de complotisssse et chacun sait que les Etats-Unis n'emploient que des moyens limpides et honnêtes pour défendre leurs intérêts !)... sans parler de ce qu'il dit de son propre pays.

Enfin ma fierté est d'avoir pu caser trois mots sur le sort de la Grèce. Ce dont je me fais un devoir.

Spoliation et emprunt...

Grèce : nouvelles de la spoliation massive des petits propriétaires (journal Ta Néa).

On apprend aujourd'hui que 40 000 biens immobiliers devraient être confisqués par l'Etat en 2019, en conséquence de l'établissement du cadastre exigé par les créanciers de la Grèce.

En effet, pour s'inscrire au cadastre, il faut aujourd'hui fournir des pièces que beaucoup de Grecs n'ont pas ou plus (droit ottoman, transfert des propriétés ottomanes à l'Etat et occupation par de petits propriétaires grecs qui en ont eu la jouissance puis, sans acte, la propriété, durant le siècle qui a suivi la guerre d'indépendance, destructions de la dernière guerre ou de la guerre civile), il faut aussi se payer les services d'un géomètre pour établir précisément les limites des propriétés (ce que nombre de petits propriétaires paupérisés ne peuvent pas faire), les actes de vente ne portant souvent que des limites imprécises (la nôtre : du jardin de machin à la rue et de la maison de chose au gros arbre...), ce que bien des Grecs ne peuvent plus faire aujourd'hui.

Comme ce cadastre, concédé à une société privée évidemment, est établi par tranches régionales, Ta Néa précise que 15 000 propriétés sont déjà en cours de confiscation et que le rythme de croisière est estimé à 20 000 par an pour les années à venir.

Moralité : l'établissement du cadastre va permettre de spolier légalement les petits propriétaires au profit de l'Etat qui revendra ensuite ces propriétés confisquées, à qui ? Pour quoi ?

N'est-ce pas beau, l'Europe et un gouvernement de "gauche radicale ?

Par ailleurs le dit gouvernement de "gauche radicale" crie victoire : il vient d'emprunter 2,5 milliards d'euros à 10 ans au taux de... 3,9 % ! Alors que les taux sont historiquement bas et inférieurs à 1 % pour la plupart des pays européens.

Ainsi se resserre un peu plus encore le noeud coulant de la dette autour du cou des Grecs.

Car ces intérêts rendent la dette grecque (que la déflation imposée par l'UE et le FMI devait ramener en quelques années sous les 100 % du PIB alors qu'elle reste à 180 %) toujours plus insoutenable, renforcent l'emprise des créanciers et rendent inévitable un énième mémorandum. Mais il faut bien tenir jusqu'aux élections pour que le pigeon électeur aille voter - à droite très probablement par rejet de la clique Syriza, une droite qui mènera exactement la même politique que ladite clique, seule, ou en alliance avec le PASOK, ou en alliance avec Syriza !