Ce qui me frappe (émergeant de mon lit après 24h00 dont je vous passe les détails), c'est l'interchangeabilité des clones LREM, même physiquement (avec une tendance à la ressemblance avec Moscovici), leur discours totalement hors-sol (un vient de proposer que les banques permettent aux gens de s'endetter davantage pour changer de voiture : "Ils n'ont pas de pain ? Qu'ils s'endettent pour acheter de la brioche !"), leur mépris à peine maquillé techno (on vous écoute, on vous entend, mais voilà, connards, pourquoi on a raison et vous avez tort. On n'y peut rien si vous êtes trop crétins pour comprendre : tout ça c'est la faute aux fèqueniouzes de Fesse Bouc... On attend avec impatience la main de Poutine !), l'absence totale dans tout cela (majorité et opposition comprises) de l'euro et de l'UE, alors que la hausse des taxes, comme naguère la fermeture des petites lignes SNCF, qui rend la voiture indispensable à un plus grand nombre de gens, ou la privatisation des autoroutes, alors que tout cela est la conséquence directe du "coût de l'euro" et des traités de discipline budgétaire qui étouffent l'économie et nous enferment dans une spirale de "toujours moins de dépenses publiques" et "toujours plus d'impôt" sur les activités résiduelles et les citoyens, tout en rendant inévitable la délocalisation des industries vers les pays de l'UE où le prix de la main d'oeuvre est de 4 à 7 fois inférieur à ce qu'il est en France.

Là-dessus, il faut lire le papier de mon ami et économiste distingué Frédéric Farah que diffuse le club Nation & République sociale aujourd'hui et qui nous rappelle opportunément "les propos glaçants de l’un des concepteurs de l’euro pour s’en convaincre, l’italien T P Schioppa, dans un article de 2003, au moment de la première crise sévère que traverse le pacte de stabilité, puisqu’une procédure pour déficit excessif contre l’Allemagne et la France est engagée. Ce dernier dans le ''Corriere Della Sera'' du 26 août 2003 affirme « Dans l’Europe continentale, un programme complet de réformes structurelles doit aujourd’hui prendre place dans le champ des retraites, de la santé, du marché du travail, de l’école et dans bien d’autres. Mais elles doivent être guidées par un unique principe : réduire le niveau des protections qui au cours du 20eme siècle ont progressivement éloigné l’individu du contact direct avec la dureté de vivre, avec les revers de fortune, avec la sanction ou la récompense de ses défauts et qualités »."

Dans ce contexte, et si l'on ne change pas la donnée de base - euro, UE, c'est à dire libre circulation des hommes (c'est à dire essentiellement de la main d'oeuvre, notamment détachée, pas des vacanciers..) des marchandises et des capitaux), la désertification du territoire, cause profonde du mouvement d'aujourd'hui, n'a pas de solution. De ce fait, tous les politiques qui n'expliquent pas aujourd'hui et clairement qu'il est vital de choisir entre l'UE/euro et un Etat social aménageur du territoire, entre autres, que les l'appartenance aux premiers sont incompatibles avec le second, sont soit de grands naïfs soit des escrocs. L'UE et l'euro ne seront pas "réformés" parce qu'ils ne sont pas "réformables", parce qu'ils ont été créés pour servir à quoi ils servent. L'UE et l'euro on en sort où on y crève.

Plus immédiatement, et tactiquement, la mise en oeuvre des instructions germano-européennes sur les retraites risque d'être compliquée et je pense que Dupont-Aignan joue plutôt très bien ce coup-là, il ne me semble plus inimaginable qu'il finisse par être devant LR aux européennes...

Dans le même temps, on append que l'ignoble Guy Verhofstadt, ce qui se fait de pire comme européiste, s'est avisé que "la grande erreur de l'Europe, c'est d'avoir fait une union monétaire sans faire au préalable une union politique".

Ben oui, mon Guy, depuis le temps qu'on t'explique qu'il ne peut pas y avoir de monnaie sans État ! Le problème c'est que si on a fait l'union monétaire, c'est parce que l'union politique n'était pas possible, que les peuples l'auraient rejetée, et qu'en faisant l'union monétaire, sur des mensonges éhontés et sur des principes allemands imbéciles, on voulait leur forcer la main et la rendre inéluctable.

Accessoirement, si Verhofstadt en est là, après les diarrhées twittesques de Quatremer contre les méchants qui gèrent trop mal son Europe chérie, ça en dit long sur l'état de coma dépassé du Machin. Notez que tous ces gens-là exultaient hier à l'écorchage des Grecs pour sauver l'union monétaire...