Ralentissement de la croissance de 0,7 % au dernier trimestre 2017 à 0,3 % au premier trimestre 2018, en raison notamment (dixit l'INSEE) d'une consommation des ménages peu dynamique. Et (dixit Bibi), surtout de l'euro.

Lorsque vous avez une monnaie surévaluée par rapport aux fondamentaux de votre économie, celle-ci de freine pas que vos exportations. Car comme vos exportations sont trop chères, du fait de la surévaluation de votre monnaie, votre seule variable d'ajustement ce sont les salaires, les salaires différés (retraites, allocations chômages et autres) les prestations sociales. Mais plus vous comprimez ces ressources des ménages, et moins ces ménages consomment. D'autant moins que les pactes de discipline budgétaires imposées par l'Allemagne vous conduisent à alourdir la pression fiscale sur les classes moyennes qui consomment. Et d'autant d'autant moins que en allégeant la fiscalité sur les très très riches, qui ne consommeront pas plus avec ce surcroît de revenu, et qui n'investiront pas ici, mais placeront ce surplus dans des produits financiers aussi spéculatifs que dangereux et improductifs, les délocaliseront dans des paradis fiscaux ou les investiront dans des pays où la main d'oeuvre est tenue dans un état proche de l'esclavage (dont le p'tit célébrait aujourd'hui l'abolition, lors même que sa politique contribue à l'encourager).

Or, on sait bien que, dans les pays développés, c'est entre les deux tiers et les trois quarts de la croissance qui repose sur la consommation des ménages.

J'écris depuis des mois, que la croissance légèrement plus dynamique ici - la stabilisation en Grèce -, n'est due qu'à une chose : l'effet décalé de la baisse du taux de change de l'euro entre 1,05 et 1,10 dollar d'octobre 2016 à mai 2017, et que la remontée de l'euro au dessus de 1,20 dollar depuis allait mécaniquement étouffer ce qui - du fait de la structure déflationniste de l'euro - ne pouvait être qu'un rebond du chat mort (restockages après des déstockages excessifs, achats retardés auxquels on procède, etc.)...

Mais non, rien à faire : personne ne veut parler de l'effet destructeur de l'euro et de son taux de change dans la fixation duquel l'économie allemande jour un rôle déterminant, ce qui conduit les autres à la destruction systématique de leur potentiel productif et de croissance.

Personne ou presque : coïncidence, ce même jour, un jeune media Internet, Le Journal international, sous la signature de Pierre-Alix Pajot, son rédacteur en chef web, consacre à mes 30 bonnes raisons pour sortir de l'Europe un excellent papier qui insiste justement sur les effets destructeurs de l'euro dans un certain nombre d'Etats de l'UE.