En 2016, lorsque nous sommes revenus de Nisyros, maman venait d'entrer à l'hôpital. Elle nous a quittés le 15 février. Je n'ai pas eu le coeur à vous bricoler notre habituelle carte de voeux. Je pense beaucoup à elle ces jours-ci... Mais je reprends le fil de notre "tradition".

Voici donc notre carte de voeux 2017 (je crois que nous en aurons collectivement le plus grand besoin !) avec des images de notre séjour en décembre-janvier dernier sur notre volcan.

Pour moi, 2017, sera tout à la fois l'année des mes 30 bonnes raisons pour sortir de l'Europe, chez mes éditeurs (et amis) "historiques", H&O, dont le démarrage est fort encourageant... les retours de lecteurs connus ou inconnus (comme celui qui a écrit la première critique sur Amazon), me faisant penser que j'ai, en tout cas, atteint le but que je m'étais fixé : écrire un livre d'intervention, facile à lire sans sacrifier la complexité, démontrant par l'histoire et les faites que l'UE n'a rien à voir avec ce que rabâche depuis plus de 65 ans la propagande.

Mais 2017 devrait être aussi l'année de la sortie de mon septième roman, provisoirement intitulé Tigrane l'Arménien. Ce livre, comme tous mes romans, est né d'une rencontre et d'une indignation qui ont généré une nécessité intime. Il est né d'un débat dans un salon du livre où nous étions, ma copine Marina Dédéyan et moi, sur les hauteurs de Nice, il y a quelques années déjà (moi, ce devait être pour L'Or d'Alexandre...). Et nous nous sommes trouvés confrontés à une journaliste de L'Obs, auteure de best-sellers et descendante de la famille ottomane qui a nié le génocide avec les arguments habituels de ce genre de personnage. Marina avait un avion à prendre, elle est partie en me disant : je te laisse la tâche de défendre les victimes, ou quelque chose du genre. Le lendemain, j'ai croisé à l'aéroport de Nice la journaleuse ottomano-obsienne en question : si ses yeux avaient été des yatagans, je ne serais plus de ce monde. Rentré à la maison, je me suis dit : je ne peux plus faire autrement que d'écrire un roman là-dessus...

Il m'a fallu, comme souvent, beaucoup de temps pour trouver la forme romanesque. L'écriture en fut interrompue durant 5 ans, par la commande de Gallimard qui aboutit aux trois tomes de La Grèce et les Balkans. Et lorsque je repris ce qui avait été écrit 5 plus tôt, je n'étais plus le même, le monde... et la Grèce non plus. J'ai remis l'ouvrage sur le métier... Puis il a fallu trouver un éditeur ; H&O était preneur mais nous étions parfaitement d'accord pour que je tente une aventure ailleurs. Le temps a de nouveau passé...

Hier soir, j'ai bouclé ce soir le retravail sur le manuscrit que m'a demandé l'éditeur - enthousiaste, mais qui à identifié de manière très pertinente quelques problèmes que je pense avoir réglé : le séjour nisyriote y fut largement consacré. Après une dernière relecture, le manuscrit est parti à sa destinataire...

Sur les charbons ardents, bien entendu, en attendant sa réaction !