Propaganda sur France Inter

Entendre ce matin en rentrant du marché (pas la queue d'un militant umpiste...) une journaliste du Reich, à France Inter, asséner des propos racistes sur les Grecs comme s'il s'agissait de vérités d'évidence et monopoliser l'antenne pendant 5 minutes pour régurgiter un texte rance et haineux du raciste anti-grec Edmond About m'a mis de fort méchante humeur.

Il est scandaleux que cette dame qui se multiplie sur tous les plateaux des médias, puise ainsi déverser sa propagande nauséabonde ; qui accepterait aujourd'hui que la même fasse la démonstration que les juifs sont des êtres inférieurs en dégoisant du Gobineau sur les ondes nationales ?

En a-t-elle le droit parce qu'elle est allemande ? Comme M. Schaüble semble croire qu'il a celui de désigner un Gauleiter à Athènes ou de décider la date des élections helléniques, et pendant qu'on y est, leur résultat.

Si les Allemands ne veulent pas qu'on recommence à les appeler des Boches partout en Europe, ils feraient bien de se surveiller un peu !

Commentaires

1. Le lundi 20 février 2012 à 16:42, par dominic

Personnellement je ne trouve pas About anti-Grec sur le fond et je l'ai lu je le précise , par contre invoquer un texte de 1850 pour parler de la situation présente je trouve cela nulle surtout quand on sait que le président Allemand vient de démissionner au fait pour quel motif .....
la on peut rire

2. Le mardi 21 février 2012 à 10:45, par Olivier Delorme

"Il n'y a qu'une chose que les Grecs n'ont pas volé, c'est leur réputation" ; et à maintes reprises, il ne désigne les Grecs que par le joli nom de "grécaille"... si ça n'est pas du racisme !!! About a écrit deux sortes de choses : des romans qui dissimulent un mishellénisme profond sous la couleur locale, et des pamphlets qui s'apparentent au racisme, auxquels se référera ensuite un Loti, lui aussi violemment anti-grec avec des arguments du type raciste... Voilà ce que j'en écris dans le bouquin que je finirs : "L’Allemand Fallmerayer (1790-1861) a été le pionnier « scientifique » de ce véritable mishellénisme (ou haine du Grec), en soutenant dans les années 1830 que la « race » des Grecs de l’Antiquité avait totalement disparu sous l’élément slave, et qu’aucune continuité n’existait donc entre Grecs d’avant-hier et Grecs d’aujourd’hui. Cette thèse provoqua en Grèce une vive réaction intellectuelle, qui produisit toute sorte d’études linguistiques, anthropologiques et historiques – notamment la monumentale Histoire de la nation grecque des temps antiques jusqu’à nos jours (1860-1877), en 15 livres, de Konstantinos Paparrigopoulos qui, à l’inverse de la logique racialisante, veut au contraire démontrer une continuité culturelle, politique, nationale, de l’Antiquité à la guerre d’indépendance, en passant par la réévaluation de Byzance et l’irréductibilité de l’identité hellénique sous la domination ottomane. Mais le racisme de la discontinuité de Fallmerayer n’est pas – de loin ! – la seule manifestation de ce mishellénisme occidental. En France, il est illustré par bien des écrivains et porté à son comble par Edmond About, dont La Grèce contemporaine (1854) aura un écho aussi large que durable, témoignant surtout d’un puissant complexe de supériorité et d’une bonne dose de mépris à l’égard des Grecs – « opinions d’épicier superbe » écrira à son propos Barbey d’Aurevilly . Quant au Roi des montagnes (1855) du même About, il donnera de la Grèce l’image (certes étayée sur quelques faits divers) d’un pays de brigands prêts à rançonner et violenter tous les voyageurs « civilisés » qui auraient l’imprudence de s’y risquer, faisant ainsi écho à la véritable campagne menée par Palmerston, à propos de laquelle Édouard Driault a pu écrire que la Grèce fut alors « présentée dans toute l’Europe comme une caverne de brigands. Il y a peu de pays sur lesquels alors et depuis se soient acharnés plus de calomnies . » " "C’est dans ce contexte que l’académicien français et officier de marine Pierre Loti, qui n’a cessé de défendre « les pauvres turcs » depuis 1913, engage une campagne qui passera bien souvent la mesure de l’ignoble mais n’en sera pas moins largement relayée par la grande presse. Dès 1918, il publie ainsi chez Calmann-Lévy Les Massacres d’Arménie (reprenant le titre d’un volume de témoignages des victimes des massacres hamidiens de 1896, préfacé par Clemenceau) dans lequel il affirme que le récit des tueries des Arméniens, « funestes et hypocrites délateurs », a « été follement exagéré et les détails enlaidis à plaisir ». Il convient, pour lui, d’attribuer « aux Arméniens la part de responsabilité qui leur incombe dans leurs souffrances », et précise en outre que celles-ci leur ont été infligées par des Kurdes, omettant de préciser qu’ils exécutaient des ordres donnés par un gouvernement turc dont les membres furent, pour cela, condamnés par un tribunal ottoman. Jusqu’à sa mort en 1923, Loti ne cessera plus de se répandre en invectives, qui n’ont rien à envier, par la forme, à la pire littérature antisémite de l’entre-deux-guerres. Contre les Arméniens, en 1920, il reproduit, dans sa Mort de notre chère France en Orient, la lettre que lui a adressée un lieutenant, Louis Antier, les qualifiant de « pire race des Balkans : faux, lâches, menteurs, ce sont des gens répugnants ». Mais il s’en prend aussi aux « monstrueux bulgares », et surtout à la « grécaille » – titre d’un chapitre de Suprêmes visions d’Orient emprunté à Edmond About (1828-1885), l’un des fondateurs du mishellénisme français. Loti avait déjà placé en exergue de La Mort de notre chère France en Orient un autre emprunt à About – « La seule chose que les Grecs n’aient pas volé, c’est leur réputation » –, précisant qu’à ses yeux les Arméniens étaient « moins odieux peut-être que les Grecs ». Il en rajoute encore dans ses Suprêmes visions, en parlant de « l’immonde petite Grèce », de ces « Grecs, qui ont de tout temps détenu le record de la perfidie », de « la certitude de l’ignominie des Arméniens et des Grecs », les premiers, qualifiés cette fois, ironiquement, de « chers Arméniens-martyrs » étant en outre accusés d’avoir tué 300 000 Turcs dans la zone occupée par les Russes. Rien n’a jamais étayé cette allégation, mais elle sera désormais reprise comme un leitmotiv, jusqu’à aujourd’hui, par le négationnisme turc, aux fins de présenter les massacres arméniens comme une réplique turque à une agression arménienne dans le cadre d’une guerre civile, et non comme une politique centralisée d’élimination ; tandis que Loti loue, dans une lettre ouverte au ministre des Affaires étrangères français de décembre 1920, « la douce générosité des Turcs »…"

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