Nous en avons eu un, nous aussi, lorsque la nomenklatura au pouvoir, socialistes compris, s'est assise sur le Non du peuple au référendum constitutionnel et a fait absorber par lavement la potion que le peuple avait refusé d'avaler.

Depuis deux ans, le peuple grec vit une nouvelle occupation, celle de la "troïka" - Europe, c'est-à-dire Allemagne, puisque Caligula est devenu le caniche obéissant de la Führerin, BCE et FMI.

Cette occupation, gérée pendant un an et demi par de pseudo-socialistes, se fait depuis six mois avec la Kollaboration des partis qui vont de l'extrême-droite (qui vient de quitter le navire) jusqu'aux sociaux-traîtres, et elle n'a qu'un triple but : casser les droits des Grecs, détruire ce qu'au sortir d'une interminable série de régimes réactionnaires souvent imposés ou ardemment soutenus par les vertueux Occidentaux, ils ont réussi à construire d'Etat social dans les années 1980, lequel était déjà assez peu protecteur, réduire le peuple à la misère et à l'esclavage d'un système où aucun salaire ne permettra plus de vivre décemment.

Le Reich et les autorités d'occupation conduisent une politique stupide mais profitable à la bancocratie : prêter aux banques à 0% pour que les banques puissent s'enrichir sur le dos du peuple grec en lui imposant des taux insoutenables, enfoncer ce peuple, toujours plus dans la récession et la misère. Plus du tiers des Grecs sont déjà sous le seuil de pauvreté, les suicides et les abandons d'enfants que leurs parents ne peuvent plus nourrir se multiplient, des gamins s'évanouissent de faim à l'école, les hôpitaux ne sont plus livrés par les trusts pharmaceutiques, on y remplace le sparadrap par du scotch...

Mais le crétin criminel qui sert de ministre des Finances au Reich, n'est pourtant toujours pas satisfait : il faut toujours plus de victimes pour satisfaire l'ignoble Moloch Schauble et sa non moins ignoble patronne.

Cette politique idéologique, liberticide, criminelle est en outre stupide puisque depuis sa mise en oeuvre elle enfonce la Grèce toujours plus dans la récession et fait exploser la dette. Mais peu importe : le Reich a décidé, les Grecs n'ont qu'à... s'exécuter.

Hier, au Parlement grec qui compte 300 députés, 200 collabos ont capitulé, 74 ont résisté à la nouvelle occupation et voté pour l'honneur contre le Diktat imbécile du Reich et du FMI.

Hier, un compatriote de Nisyros commentait sur Facebook "Donc 199 députés du Pasok (soi-disant socialistes) et de la Nea Demokratia (conservateurs) viennent de voter Oui comme des putains". J'approuve.

Si l'on veut voir le bon côté des choses, cela fait aussi 40 députés de plus que le PC et Syriza (gauche alternative)... il y a donc 40 députés des partis collabos qui ont eu un sursaut d'honneur... Et 26 autres se sont abstenus : cela fait donc 66 députés des partis collabos qui ont fait défaut. C'est un début. Il n'y avait eu, le 10 juillet 1940, que 80 parlementaires sur 649 à refuser les pleins pouvoirs à Pétain, et 20 à s'abstenir.

Quant aux Grecs, ils sont depuis longtemps entrés en Résistance, comme tant de fois dans leur héroïque histoire de combats d'hommes libres contre la domination ottomane, les monarchies bavaroise puis danoise qu'on leur a imposées d'Angleterre, la première occupation allemande (celle d'avant l'actuelle), les régimes autoritaires et dictatoriaux installés par la guerre civile conduite par les Anglo-Américains jusqu'en 1974.

Hier, les Grecs sont passés à l'émeute, et ils ont bien raison. Face à un gouvernement de collabos dirigé par un banquier sans honneur (pléonasme) et mouillé dans les pires combines, avec Goldman Sachs, qui ont mené la Grèce là où elle en est ; face à un Parlement de collabos qui a perdu toute légitimité, ils ont le droit à l'insurrection que leur reconnaît leur Constitution.

Il y a des moments dans l'histoire où la violence illégitime du pouvoir rend légitime la violence du peuple. Nous sommes à ce moment-là en Grèce. Je le regrette, mais c'est ainsi et il va sans doute falloir qu'ailleurs en Europe les nomenklaturas réapprennent à rendre des comptes, autrement que par le bulletin de vote si le bulletin de vote ne permet plus d'exercer la souveraineté populaire.

La Chancelière du Reich et son caniche français portent dans cette affaire une responsabilité écrasante - celle d'avoir choisi de "punir" les Grecs plutôt que de régler la question au moment où, il y a deux ans, la question est facilement et rapidement réglable. Eux aussi devront rendre des comptes.