Deux nouvelles se télescopent aujourd'hui à propos de la Grèce.

Gros marché en vue... La Grèce serait sur le point de nous acheter deux frégates à 1 milliard pièce.

Vous la voyez bien, là, l'utilité d'Erdogan, de son armée 4 à 5 fois plus puissante que la grecque, de ses menaces et de ses provocations ? Qui donc, à Paris ou à Berlin, aurait intérêt à ce qu'elles cessent ???

La Grèce a été régulièrement, dans le passé, le 2e client de l'industrie d'armement allemande et le 3e de la française - 4e importateur d'armes au monde de 2000 à 2011. Papandréou aurait confié que, lorsqu'il est passé à Paris, au début de la "crise grecque", Sarko et Fillon lui auraient dit : «Nous allons lever des sommes pour vous aider, mais vous devez continuer à payer les contrats d’armement qu’on a avec vous, signés par le gouvernement Karamanlis". Lequel, entre 2004 et 2009, avait augmenté les dépenses d'armement de 35 %.

Quant aux scandales de corruption touchant la caste politique, ils portent souvent le nom de marchands d'armes... Pas le dernier, sorti très opportunément (ou trop opportunément) au lendemain de la manif monstre d'Athènes dimanche dernier, qui porte, lui, le nom de Novartis et concerne la surtarification de vente en Grèce des vaccins.

Précisons qu'un des effets de la "crise grecque" a été la baisse des taux de vaccination, de plus en plus de familles n'ayant plus les moyens de faire vacciner leurs enfants...

Quant à l'autre nouvelle du jour, sans aucun lien avec la précédente, évidemment c'est le chiffre du déficit commercial grec pour 2017.

Et c'est encore un grand succès de l'euro, qui détruit la capacité à exporter de la Grèce (et pas que de la Grèce : suivez mon regard !) par une surévaluation massive par rapport aux fondamentaux de l'économie grecque, laquelle surévaluation dope les importations qu'il revient moins cher d'acheter que de produire... Encore un grand succès de l'UE, dont la politique a méthodiquement détruit les capacités de production de la Grèce, et de Syriza qui s'en est fait la servile courroie de transmission tout en claironnant sur tous les tons que ça va mieux.

En effet, ça va tellement mieux que (après une nouvelle hausse du chômage en décembre) le déficit commercial grec bat en 2017 ses records de 2016 : 21,42 milliards d'euros au lieu de 18,72 milliards, soit une augmentation en un an de 14,4 %.

C'est vous dire si ça va mieux ! Car, en dernier ressort, ce déficit, n'est-ce pas, c'est de la dette en plus. Et les frégates...