Dans une période de dépression/déflation, comme celle dans laquelle nous sommes, la tendance majeure est perturbée par de légers rebonds. Ceux-ci sont sans aucune signification, ils sont en général dus, après un ralentissement marqué, à un effet de rattrapage avant une nouvelle phase de chute.

C'est ce que certains économistes appellent des "rebonds du chat mort".

Et c'est ce que nous vivons : sur les 0,6 % de croissance, 0,5 % sont dus à des restockages, phénomène typique d'un rebond du chat mort ; les entreprises ayant, dans les mois précédents, restreint approvisionnement et productions, sont contraintes de restocker. Ce n'est nullement le signe d'un redémarrage.

Pour le reste, la baisse du prix du pétrole et celle de l'euro (alors que les médias dominants vantent depuis trente ans les vertus du franc puis de l'euro forts), peuvent expliquer le... 0,1 % résiduel. Et encore ! Il s'agit d'une première estimation, la marge d'erreur est de 0,3% : le chiffre définitif pourra donc aussi bien être de 0,4 que de -0,2. Idem pour l'inflation à soi-disant 0,1%...

Ces chiffres ne montrent donc qu'une chose, c'est que, hors phénomènes conjoncturels, la croissance réelle est nulle, positive dans des proportions non significatives, ou... négative.