Ou comment un mode de scrutin (le plus violent qui soit : majoritaire de circonscription à un tour ; le candidat arrivant en tête est élu) permet de distordre complètement les résultats d'une élection.

En effet : - le vrai vainqueur est l'UKIP eurosceptique qui passe de 3,1 % à 12,8 %, c'est lui qui progresse le plus... mais comme ses voix sont dispersées sur tout le territoire à peu près également, il ne prend qu'un siège ;

- dans la coalition sortante, les conservateurs bondissent de... 0,8 % (36,9 % au lieu de 36,1 %) mais passent de 306 à 331 sièges, alors que leurs ex-alliés Lib Dem perdent 15,2 % (7,8 % au lieu de 23 %) : quelle victoire ! La coalition sortante perd donc 14,4 % !!! Avec le même schéma qu'aux dernières législatives allemandes : effondrement du parti-appoint libéral de la coalition ;

- les travaillistes passent de 29 % à 30,5% : il gagnent donc plus en voix que les conservateurs, mais perdent 26 sièges alors que les conservateurs en gagnent 25 ;

- enfin le SNP écossais, en progressant de 3% (de 1,7 % à 4,7 %), mais concentrés sur peu de circonscriptions, gagne 50 sièges (56 au lieu de 6).